2013/07/29

On a besoin de se repondre à la question sur le savoir-vivre et savoir-mourir

La demande:


"Il est aujourd’hui très largement admis que la fin de vie est un temps particulier où la personne, confrontée à la souffrance et à sa disparition prochaine, est poussée à reconsidérer ses croyances et son système de valeurs. On peut dire sans exagération que la fin de vie est un temps d’interpellation existentielle par nature, propre à engager une possible expérience spirituelle.
Mais il semble bien que cet aspect ne fasse l’objet que d’une reconnaissance toute formelle. Sur ces questions, le respect strict de la doctrine laïque des soins palliatifs conduit le plus souvent à renvoyer le malade vers les représentants des religions. Or la spiritualité ne se réduit pas aux religions (dans lesquelles chaque malade peut éventuellement ne pas ou ne plus se reconnaître !) et le ministre du culte n’est pas forcément la personne la plus ajustée au besoin particulier de chaque malade. De plus, cette doctrine conduit aussi les autres accompagnants (médecins, infirmières, psychologue, bénévoles..) à être par principe exclus de cette question et à se retrouver souvent « livrés à eux-mêmes » quand elle vient à surgir inopinément devant eux. En pratique, ils reçoivent surtout des consignes négatives de « ne pas faire » (essentiellement la prohibition – à juste titre - de tout prosélytisme1) et se retrouvent souvent peu préparés à faire face à ces questions délicates et essentielles."
Extrait de: Tanguy CHÂTEL. Place de la « souffrance spirituelle » dans l'accompagnement des mourants en France : doctrines et pratiques laïques actuelles. Mémoire de D.E.A. de sciences sociales des religions Ecole Pratique des Hautes Etudes Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (EPHE-CNRS)

La question

1.     Voici ma question : à mesure que ta vie s'écoule, est‑ce le bonheur ou la souffrance qui grandit en toi ? Ne me demande pas de définir ces mots. Réponds selon ce que tu sens…
2.     Même si tu es sage et puissant, si le bonheur et la liberté ne grandissent pas en toi et chez ceux qui t'entourent, je rejetterai ton exemple.
3.     Accepte, par contre, ma proposition : suis le modèle de ce qui naît et non celui de ce qui s'achemine vers la mort. Saute par dessus ta souffrance et alors, ce ne sera pas l'abîme qui grandira, mais la vie qui est en toi.
4.     Il n'est aucune passion, aucune idée ni aucun acte humain qui ne soient concernés par l'abîme. C'est pourquoi nous traiterons de l'unique chose qui mérite d'être traitée : l'abîme et ce qui le surpasse.


Extrait de: Silo. Humaniser la terre

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