2014/11/27

La voie dévotionnelle du soufisme en Irak du VIIIe au IXe siècle

Alain Ducq
Parcs d’Étude et de Réflexion La Belle Idée

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Le soufisme est une voie mystique de l’Islam qui naît de la nécessité de maintenir vivante l’expérience de contact avec le Sacré. C’est par l’expérience accumulée impulsée par le Dessein de se fondre en Dieu que les mystiques soufis des VIIIe et IXe siècles vont construire une ascèse de type dévotionnelle à composante énergétique. Le procédé le plus utilisé est l’invocation de Dieu (dhikr) mais il y a aussi l’audition spirituelle (samâ) ainsi que la contemplation de la Beauté, bien qu’elle soit peu répandue. Les soufis manient leur énergie à partir du plexus cardiaque et c’est à partir du cœur qu’ils entrent dans les espaces sacrés. Ces expériences profondes réalimentent un Dessein surpuissant se manifestant en un style de vie qui gravite autour d’un état de conscience inspirée, ce qui les conduira à témoigner et à transmettre leur expérience jusqu’aux portes de la Chine. Dès la fin du IXe siècle, sont posées toutes les bases qui donneront naissance à l’âge d’or du soufisme des XIIe et XIIIe siècles. En revanche, nous n’avons pas retrouvé, pour la période étudiée, la systématisation d’une expérience fondamentale structurée en pas, qui permettrait de reconnaître une éventuelle discipline "dévotionnelle".

L’entrée dans le Profond chez Jean de la Croix


J’ai lu les oeuvres complètes de Jean de la Croix, sans oublier le contexte historique dans lequel il a vécu, en cherchant des descriptions de l’entrée dans le Profond, des indications de significations et de procédés pour entrer.
Au sujet des procédés pour entrer, je n’en ai pas trouvés ou je n’ai pas su reconnaître un procédé clair, réglé, avec ses pas. Bien qu’on trouve des recommandation d’attitudes, d’emplacement interne comme le détachement, de tenter de vider la conscience de représentations et arrêter l’activité continuelle de la mémoire, d’ignorer les signaux provenant des sens. Sa connaissance des mécanismes de la conscience comme les sens, la mémoire, les images, etc. peut être retrouvée. Au sujet des descriptions d’entrée dans le Profond et des réminiscences des significations, la recherche a été très fructueuse. Sa description de la suppression du moi, de l’immersion profonde en soi-même, de la perte ou du dépassement des mécanismes de la conscience m’a paru très claire et compréhensible. Et, surtout, il m’a paru très descriptif et clair dans l’explication des réminiscences de significations qui viennent d’un autre espace.

2014/11/20

Dionysos ou la recherche de l’unité intérieure

René OSTER
Parc d’étude et de réflexion, La Belle Idée, Décembre 2012
reneolivieroster@gmail.com 

Nous vivons dans une civilisation dominée par l’obscurcissement de l’Être. Nous arrivons au bout d’un processus historique que nous pouvons appeler "rationaliste". Notre civilisation a tellement sacralisé la raison qu’elle l’a coupée du reste des constituants de la conscience humaine qui furent niés et rejetés créant ainsi une profonde et douloureuse division intérieure. Le paroxysme de ce processus s’exprime dans l’époque actuelle par une préhistoire technologique sans âme, où au nom d’idéologies diverses les violences les plus gratuites et cruelles sont commises. Notre civilisation entière, telle Panthée, s’enfonce chaque fois plus dans l’absurde, le répressif et l’arbitraire au nom de ces croyances obsolètes qu’elle érige en vérité absolue.

Chacun de nous est à l’origine de la beauté et de la monstruosité du monde actuel. Nous ne pouvons plus chercher à l’extérieur de nous-mêmes les responsables de nos alheurs et de nos joies. Nous sommes au bout du chemin de l’externalité. Nous devons retrouver la voie du contact intime avec l’Être en nous et en chacun. Il est donc temps, urgent même, d’ouvrir la voie du Dionysiaque en nous-mêmes.

Nous avons besoin d’irriguer notre raison à la source du profond de notre conscience d’où jaillissent la bonté, la compassion, la puissance et le sens. Nous avons tous besoin de l’évidence d’une expérience du sens, pas de l’idée, pas de la représentation, mais du contact direct, simple, profond et réconfortant avec le sens au plus profond, en nousmêmes et ainsi de le reconnaître chez les autres.
Dionysos en tant que représentation de l’énergie psychophysique nous invite à l’écoute de notre paysage intérieur. Il exprime aussi la nécessité de l’unification de notre conscience par la libération de l’énergie psychophysique bloquée dans les ressentiments et les vieilles illusions de notre paysage de formation. Le mythe de Dionysos exprime une voie de la libération intérieure consciente pour que s’exprime le plus profond avec bonté et force dans nos paysages extérieurs.