2021/08/29

À propos de la force, la lumière et le centre lumineux.*

 *extrait de la monographie Relations entre la conscience inspirée et le sens de la vie, de Dario Ergas (en espagnol)

« La Force, c'est l'énergie vitale du corps qui agit en dynamique continue. Elle met en place différentes fonctions. D'elle découlent l'action, l'émotion, l'idée et la  perception d'une réalité supérieure. Cette énergie est capable de s'extérioriser de son propre corps, produisant des phénomènes d'action sur le monde physique et les produisant sur le corps lui-même en l'encourageant. « Au-delà de la mort, la Force s'évanesce ou poursuit son développement hors du corps à des niveaux de plus en plus élevés jusqu'à ce qu'elle configure une entité également supérieure. Cette disparition par désintégration, ou cette continuité par concentration, dépend de la somme des actes contradictoires ou unitifs que l'être humain accomplit dans sa vie.

« La Force peut être liée à ce que l'on a appelé dans les religions l'âme. À la force capable de se concentrer et transcender dans une direction évolutive, on peut la relier à ce que les religions ont appelé l'esprit. « Le double n'est que la force externalisée dans la vie ou après la mort, dans la mesure où elle reçoit et produit des effets dans le monde quotidien, mais avec une mécanique qui lui est particulière et modifiant généralement les caractéristiques acceptées de l'espace et du temps.

« La lumière intérieure est l'expérience qui se produit lorsque la force est concentrée dans une zone du cerveau en le faisant travailler à un niveau plus élevé de sa conscience mécanique. Il apparaît également comme expérience au moment du décès si son degré de concentration est adéquat.

« Le Centre lumineux se réfère à un point du système nerveux de précision difficile qui est actionné par la Force, mais aussi à un phénomène externe, d'où vient toute la force des êtres vivants et vers lequel s'oriente le double, s'il a atteint l'unité au moment de la mort. »



2021/08/14

Nihilisme et humanisme (fragment). Ernesto de Casas

NIHILISTE ET HUMANISME [1]

Ernesto de Casas

 Texte de décembre 1996, Madrid,

Mis à jour à Mendoza en août 2020 et en février juin 2021

 

Présentation

On pourrait dire, en termes un peu classiques, que l'humanisme est fondé sur la liberté et que la liberté consiste à choisir entre le bien ou le mal. Sinon, ce n'est pas la liberté, c'est le déterminisme. Cette possibilité de choisir entre « faire le bien ou faire le mal » est la plus grande chose chez les êtres humains. Ainsi, d'ailleurs, vous pouvez librement choisir entre être nihiliste et être humaniste.

En termes plus actuels, il en résulterait : L'humanisme, en tant que nouvelle approche de l'effort humain, libre et responsable, est une attitude qui surgit avec force une fois épuisées les fausses solutions précédentes ; c'est aussi une nouvelle sensibilité dans laquelle donner un sens à la vie en vaut la peine ; c'est un domaine où la relation avec les autres est une priorité, tout comme la communication directe - non médiatisée - et où toute activité quotidienne ne doit pas être une simple banalité. La vie est un espace de construction, de faire des choses avec et pour les autres, ce n'est pas une simple attente de sa fin, c'est plutôt la rencontre d'un sens juste... transformant des situations de souffrance qui élargit les horizons de l'action humaine.

 Cependant, les choses peuvent être vues différemment, comme que rien ne vaut la peine, parce qu'il n'y a pas de sens, comme que tout est très difficile à mettre en œuvre, comme que le rapport aux autres est ardu et l'isolement est préféré, où l'avenir est finalement fermé. Avec cela, le découragement, le manque d’élan, la perte de force, de repères, et l'être humain et son monde sont nihilisés au jour le jour.

 D'où le besoin de références et de conseils. L'homme choisit entre diverses conditions, certaines défavorables, neutres et d'autres facilitantes, donc plus il a de références en sa faveur pour faire ses choix, mieux c'est.

 Bien que le choix final relève de la pure responsabilité de chacun, la tâche d'apporter des références et des éclaircissements - qui est aussi un choix - est ce qui donne sens, moral aussi, à l'humaniste d'aujourd'hui ; intéressé à la fois par les autres et par lui-même. 

C'est comme pour dire : « À chaque pas un 'oui' et un' non' se pose et il faut choisir en permanence. Les références nous invitent à sortir de la « frange négative » et à opter pour le constructif, mais si nous ne sommes pas alertes, attentifs, il y a une tendance progressive mais constante au « non ». Vous ne pouvez pas, rien n'est possible et le fatalisme et le déni de vie lui-même prennent le pas sur les situations les plus diverses.

Celle-ci, en somme, nous conduit vers un nihilisme larvé ou manifeste, tandis que le premier conduit à un humanisme naissant de nos jours avec une vigueur particulière.

Les caractéristiques de liberté et de responsabilité, abrégées dans de nombreux domaines, sont très typiques du nouvel humanisme, elles apparaissent déjà non seulement dans les manifestations de la vie quotidienne, mais aussi dans diverses disciplines,  et soutiennent l'être humain d'aujourd'hui pour être un protagoniste de tous les changements qu'il est nécessaire de réaliser, et doit donc « prendre en charge » les moyens à mettre en œuvre pour réaliser ces changements ; à la fois personnels et sociaux, qui ne peuvent être laissés entre les mains d'autrui, encore moins entre les mains des soi-disant « représentants du peuple ».

Aucune crise n'est surmontée en laissant les décisions importantes entre les mains des autres. Une telle attitude conduit à une impuissance, qui rend un mauvais service à la nouvelle émancipation de l'homme à abandonner sa condition de souffrance, aujourd'hui augmentée par chacune et chacune des formes de déshumanisation et d'objectivation, c'est-à-dire de nihilisme, donnant lieu à la formation - malheureusement - du camp antihumaniste.

En somme, l'  Humanisme se veut donc un canal pour accueillir les positions les plus diverses, suffisamment large pour accueillir toutes les différences et y trouver ses propres vérités. Cela pourrait bien être l'Humanisme d'aujourd'hui, un Nouvel Humanisme certainement, qui n'écarte que : les violents et les discriminateurs. Tout le reste, bienvenue !

 Ainsi, l'humanisme aujourd'hui :

- L'humanisme comme point de rencontre. Les divers humanistes convergent dans la mesure où d'autres convergent par l'intercommunication. C'est aussi un point de rencontre pour ceux qui, frustrés dans d'autres directions, peuvent désormais poursuivre leur chemin à la poursuite d'un noble destin, sans pour autant frustrer leur propre chemin, même si le cycle des autres moyens de déplacement est terminé.

- L'humanisme comme nouvelle force transformatrice des schémas et systèmes oppressifs de l'être humain dans son intériorité et sa sociabilité.

- Divers humanistes doivent se mettre d'accord sur quelque chose de fondamental : défendre l'homme. Donc : L'être humain comme valeur centrale. Ainsi soi-t-il!

- L'humanisme comme force constructive qui n'a rien à détruire pour commencer son travail car c'est la chute du système de valeurs actuel qui tombe sous son propre poids en raison de la mondialisation et de l'accélération de sa propre incohérence[1].  L'humaniste ne dépense donc pas un iota de son énergie à renverser quoi que ce soit, mais bien au contraire, à construire un monde futur parmi les décombres et les naufrages produits par les autres... Au contraire, il part de la foi en leur action, dans le meilleur des autres, dans la construction d'un monde meilleur.

Antécédents

Le nihilisme a son histoire, assez récente, puisque c'est au siècle dernier que le terme commence à être utilisé, apparaissant dans deux domaines, dans la philosophie d'Europe centrale et dans la littérature russe. (Voir Expansion Note A) Dans ce dernier, le mot est utilisé pour qualifier ceux qui niaient les valeurs établies de cette époque, dans une société au régime hautement absolutiste et despotique. D'autre part, dans les pages philosophiques, il apparaît comme une position qui nie les valeurs et le sens, en général, et fait un déni de la vie elle-même. Cela se produit avec une grande diversité d'interprétations et de significations, puisque ce mot en essayant de donner une notion de déni de valeurs se référant à la vie et à sa transcendance et, par force, cette conception est transférée à d'autres domaines, évidemment.

Actuellement

Je pense qu'aujourd'hui on peut capter une certaine sensibilité et une attitude nihiliste qui s'avère parfois défaitiste et donne lieu à des phénomènes plus néfastes pour l'homme. 

En fait, ici, il est intéressant de le voir dans le plan quotidien, en observant comment le nihilisme se répand comme un déni des possibilités et une fermeture du futur, créant les conditions d'un antihumanisme manifeste.

Il est à noter que, sur les lèvres des dirigeants et des personnes influentes, il s'agit de se méfier du discours nihiliste.

D'autre part, ce n'est pas une posture de vie figée, mais plutôt un moment, une étape, qui peut en amener une autre. Une époque nihiliste active, de déni des valeurs oppressives est en quelque sorte compréhensible pour pouvoir passer à autre chose, bien que cela ne soit plus nécessaire puisque ces prétendues valeurs actuelles s'effondrent de jour en jour, dans la chute retentissante du grand mensonge construit à travers des années de négligence humaine[2]. Mais la position nihiliste-défaitiste-fataliste qui conduit à l'obscurcissement de l'entendement, est certainement quelque chose à surmonter, car c'est, bien sûr, plonger dans l'abîme.

Ainsi, plus il faut de temps pour recueillir l'humanisme en soi et dans l'environnement social dans lequel nous vivons, plus le nihilisme désespéré et décourageant s'installe. Chaque nihiliste produit chez l'autre un registre de découragement profond.

Tandis que le nouvel humanisme dans son plus grand désir nous dit : « nous y sommes, il y a de l'espoir !

Ainsi, nous ne voyons pas l'humanisme comme une opposition, comme "contre" le nihilisme, mais avec l'analogie que le manque de lumière fait l'obscurité et ainsi, on peut en déduire que le manque d'humanisme fait émerger le nihilisme et l'antihumanisme. Il est ainsi mis en évidence que l'action à adopter est d'élargir, d'étendre l'humanisme, ses actions, sa méthodologie, son regard. 

Ces positions de nihilisme ou d'humanisme, c'est un peu celle de : « Sur le chemin intérieur tu peux marcher sombre ou lumineux. Occupez-vous des deux chemins qui s'ouvrent devant vous... [2]

Dans ce texte, écrit en prose poétique, il est d'une profondeur psychologique énorme, surtout dans ce cas où il nous permet de comprendre l'origine du nihilisme, comme une prédisposition de l'esprit, comme une direction mentale ; de même qu'elle peut apparaître chez n'importe quelle personne, ou groupe social, à travers une tendance au noir (alors émergent les modes du noir, le contenu fataliste dans la culture, chez les artistes, dans les modes, dans la science elle-même). Ou vers le clair, le lumineux (puis, il y a les modes et les formes multicolores, claires, le contenu optimiste, l'hymne à l'utopique, au multiple, au possible).

Sans aucun doute, c'est quelque chose à étudier attentivement, mais ce qu'il me semble approprié de commenter ici, c'est que l'on n'est pas nihiliste à cause d'une idéologie extérieure qui est inculquée, ou parce qu'il y a une mode, mais plutôt à cause des propres enregistrements intérieurs qui trouvent un écho dans le milieu et sont-ils en train de devenir prédominants, malgré leurs conséquences destructrices. Bien entendu, faute de comparaison avec d'autres indicateurs positifs, les enregistrements négatifs avancent, stagnent ou s'usent.

Bref, à l'heure actuelle, avec la mondialisation, il y a un état de conscience où tout est en vigueur. Des situations qui se produisaient dans des environnements fermés d'antan, ou dans certaines limites, maintenant nous avons que les mass médias l’universalise instantanément et rien n'est isolé, donc ce nihilisme qui obscurcit les gens, ne se limite pas aux régions ou à la littérature ou à la philosophie, tout comme le nouvel humanisme ne se réduit pas à certaines frontières.

Il faut alors encourager celle-ci pour que l'autre se réduise à une simple anecdote.


2. Caractéristiques

L'humanisme historique par rapport au nouvel humanisme présente des différences substantielles ; tandis que le premier émerge avec un regard en arrière, défendant et sauvant la philosophie classique, - afin de sauter de l'oppression chrétienne-catholique - celui-ci, le NH, s'élève avec un regard en avant, vers l'avenir et non comme un sauvetage de quelque chose, mais comme une construction de ce qu'il faut faire. C'est donc tout autre chose, non seulement en ce qu'il ne s'agit pas d'une activité culturelle, surtout littéraire artistique, mais c'est à la fois une vision du monde, de type systémique et structurel, ainsi qu'une activité quotidienne, avec l'intérêt d’humaniser le quotidien, donner du sens au quotidien, en transcendant la banalité ; donc c'est certainement important.

Le Nouvel Humanisme - qui est évidemment d'un autre stade - diffère de l'humanisme historique, qui est plutôt guidé par des sages, des savants, des spécialistes. Enfin, le nouvel humanisme propose comme destinataire l'homme ordinaire et ordinaire, souffrant et existant dans un monde qui le laisse de côté, qui le déshumanise et l'objective (Voir Note explicative B) et qui met des privilèges entre les mains de quelques-uns).

A cet être humain, le NH tend une main de libération, d'accomplissement.

Le Nouvel Humanisme que nous proposons trouve son fondement dans les Thèses [3] (qui figurent en Annexe II) mais c'est dans celles-ci que l'on trouve les fondements essentiels :

 

"Thèse 2.2. Cependant, le monde dans lequel vous êtes né est aussi un monde social, fait d'intentions humaines.

 

Thèse 2.3. Seule la sociabilité du monde est visée. Le naturel est susceptible d'être intentionnel, « humanisé ». D'ailleurs, le social est agent et patient d'humanisation, de sens.

 

Thèse 2.4. L'existence humaine est ouverte sur le monde et s'y opère intentionnellement"

 

C'est dans cette simple phrase ... "constitué par des intentions humaines" que nous trouvons comment la société et la vie individuelle sont constituées et comment les effets des intentions d'autrui sont reçus, également à ces niveaux, individuel et social. Ainsi, lorsque surgissent des propositions qui veulent priver l'être humain de sa capacité d'intention, un gros problème se pose, car c'est le contraire qui se produit, un rebond qui, espérons-le, est dans le bon sens. En opérant intentionnellement, il peut revaloriser les modèles pris en compte, les références envisagées, justement, pour dénihiliser –si le terme convient-, ou mieux, pour humaniser l'agir dans le monde des choses, des autres, des sociétés ; quelque chose qui peut être mieux compris. C'est votre capacité à agir dans des actions qui mènent à un avenir et un monde meilleur, où vous pouvez jeter les bases d'une activité constructive de grand intérêt. Nous sommes dedans.

 


[1] Ceci n'est que la première partie du texte. Le texte intégral, en espagnol, peut être lu sur :https://www.parquepuntadevacas.net/Producciones/Ernesto_de_Casas/Estudio_Nihilismo_y_Humanismo.pdf

[2] Voir : Le guide du chemin intérieur, dans : Silo, Le regard intérieur. https://communaute-du-message-quebec.blogspot.com/2016/08/silo-le-regard-interieur.html

[3] Voir les thèses sur : https://nouvelhumanismeauquebec.wordpress.com/2018/12/01/theses-de-lhumanisme-universaliste/



[1] Ce concept est traité dans la note explicative A en ce qui concerne ceux qui soutiennent que le système devrait « être détruit, attaqué, ce qui donne lieu à diverses formes de violence, qui à leur tour provoquent des réactions plus violentes de la part du système lui-même, dans une spirale de rétroaction apparemment sans fin.

[2] C'est la situation liée à la susdite de l'inutile de toute attitude destructrice car ce qui opprime tombe, plutôt l'urgence est la construction de la nouvelle référence.