2013/11/20

Dario Ergas: Le réveil du Regard du Sens

Parc d’Études et de Réflexion d’Attigliano,Roma, 20/05/2011

...Ces trois difficultés, l’illusion de la conscience qui croit avoir déjà un sens, la confusion du regard qui croit qu’il capte le monde externe, et la croyance en le rien, sont propres à notre moment d’évolution. C’est la situation actuelle de la conscience et c’est pourquoi la quête du sens est aussi la recherche d’un saut évolutif. Il me semble que c’est la tentative que nous faisons dans ces Parcs d’Étude et de Réflexion à travers le monde. 
 Au fond de chacun, il y a l’expérience du sens ; là est ce qui est véritablement. Mais comment y accéder et comment faire pour que cela s’exprime dans le monde ?
...

Le Regard du Sens, de Dario Ergas

Le Regard du Sens. 

"...Pour nous approcher du monde intérieur où habite l’expérience du Sens, nous avons besoin du regard intérieur. Ce regard est toujours dans la conscience, mais celle-ci est endormie ou confondue avec le moi. Quand ce regard commence à se réveiller, il trouve un monde intérieur rempli de contradictions et de peurs, et comme il ne supporte pas cette souffrance, il s’éloigne de lui, fuit cette intériorité, s’externalise et se réfugie dans le moi de tous les jours. 
Pour comprendre l’expérience transcendante, le regard s’internalise et se sépare du moi habituel. Ceci est possible principalement par l’accumulation de l’unité interne. Le regard fuit la douleur que produit la contradiction et c’est pour cela qu’il s’externalise, il se place dans les limites tactiles de l’espace de représentation et s’identifie avec le moi. En s’externalisant, il n’est alors pas capable de reconnaître les significations qui proviennent de la profondeur et il les cherche au-dehors. Alors l’amitié, l’amour, l’union ne sont plus des significations pour construire dans le monde humain, il cherche dans le monde naturel, perdant alors la conscience du sens. ..."

2013/10/20

Les dimensions de la vie spirituelle et mon itinéraire de sens

Dans son livre Maintenant que je ne vais mourir plus, Manon Jurdenais décrive 6 dimensions de la vie spirituelle. À partir de ces dimensions, j’essaierai de décrire brièvement ma quête de sens. 

1) IDENTITÉ : Qui je-suis ? suis-je mon corps, ou un chiffre, ou un cerveau, ou un animal rationnel, ou un âme condamnée à souffrir dans cette vallée de larmes, ou un consommateur, ou un accumulateur de connaissances…. Je choisis pour moi de me considérer un être mortel et en même temps immortel. En tant qu’humain j’ai la certitude de mourir, mais aussi j’ai la possibilité de transcender. Tout dépend de la qualité des actes que j’accumule au cours de ma vie. C’est à partir de la croyance en cette possibilité que je trace mon sens de vie. 
 2) SENS : Mon sens de vie est dépasser la contradiction, dépasser la douleur et la souffrance en moi et en ceux qui m’entourent, apprendre sans limites, aimer la réalité que chaque jour je construis. Pour atteindre ce sens il est nécessaire que je conduise ma vie d’accord à certains principes et valeurs: 
 3) VALEURS : Le chemin vers la transcendance passe nécessairement par la valeur de la cohérence individuelle (penser, sentir et agir dans la même direction) et de la cohérence sociale (traiter les autres comme je veux être traité). Addition des valeurs suivantes : Le respect de la différence, la pratique de la non-violence et le rejet de toute forme de violence et l’ouverture d’esprit. 
 4) TRANSCENDANCE : La pratique des valeurs et la méditation interne permettraient accumuler l’énergie suffisante pour expérimenter des états de conscience éveille à partir desquels il est possible arriver a comprendre que la vie ne finit pas avec la mort. Mais, les valeurs matérialistes prédominantes dans la société d’aujourd’hui peuvent nous tenir à oublier la tâche à réaliser. C’est pour ça qu’il faut s’appuyer sur des certains rites et sur des autres personnes qui partagent le point de vue ci décrit : 
 5) RITES : telles que la méditation quotidienne, le remerciement intérieur et la configuration du guide intérieur
 6) APPARTENANCE : Comme ça, il y a des milliers d’humanistes dans 100 pays qui se sont mis à la tâche de partager ses expériences et de développer des réseaux dans divers champs de l’activité humaine. Parce qu’on peut et on veut faire basculer la tendance déshumanisante actuelle.

2013/10/04

Le Regard du Sens - Présentation du Livre au Parc d’Etude et de Réflexion La Belle Idée

Ce livre relate l’expérience vécue avec le Chemin du Message de Silo. Il traite des expériences du sens desquelles je me suis approché en méditant les questions « Qui suis-je ? » et « Où vais-je ? » et en répondant presque chaque jour à ces deux questions. Il ne raconte pas seulement le contact avec le Sens mais aussi les luttes intérieures auxquelles j’ai été confronté en repérant mes contradictions et mes ressentiments.

2013/08/19

Ce que nous pensons et ce que nous croyons

La douleur et la souffrance que nous, êtres humains, expérimentons, reculeront si avance la bonne connaissance et non la connaissance au service de l’égoïsme et de l’oppression.

La bonne connaissance mène à la justice. La bonne connaissance mène à la réconciliation. La bonne connaissance mène aussi à déchiffrer le sacré dans la profondeur de la conscience.

Nous considérons l’être humain comme la valeur maximale au-dessus de l’argent, de l’Etat, de la religion, des modèles et des systèmes sociaux.

Nous impulsons la liberté de pensée. Nous favorisons l’égalité des droits et l’égalité des opportunités pour tous les êtres humains.

Nous reconnaissons et nous encourageons la diversité des coutumes et des cultures.

Nous nous opposons à toute discrimination. Nous consacrons la résistance juste face à toute forme de violence physique, économique, raciale, religieuse, sexuelle, psychologique et morale.

D’autre part, de la même manière que personne n’a le droit de discriminer d’autres pour leur religion ou leur irréligiosité, nous réclamons pour nous le droit à proclamer notre spiritualité et notre croyance dans l’immortalité et dans le sacré.

Notre spiritualité n’est pas la spiritualité de la superstition, elle n’est pas la spiritualité de l’intolérance, elle n’est pas la spiritualité du dogme, elle n’est pas la spiritualité de la violence religieuse ; elle est la spiritualité qui s’est réveillée de son profond sommeil pour nourrir les êtres humains dans leurs meilleures aspirations.

Nous voulons donner cohérence à nos vies en faisant coïncider ce que nous pensons, ce que nous sentons et ce que nous faisons.

Nous désirons dépasser la mauvaise conscience en reconnaissant nos échecs.

Nous aspirons à persuader et à réconcilier. Nous nous proposons de respecter de plus en plus cette règle qui nous rappelle de "traiter les autres comme nous voulons être traités".

Nous chercherons dans notre intérieur les signes du sacré et nous amènerons à d’autres notre message.


Paix, Force et Joie !

(Prise et adapté de la Ceremonie de recconnaisance, Le Message de Silo).

2013/07/29

On a besoin de se repondre à la question sur le savoir-vivre et savoir-mourir

La demande:


"Il est aujourd’hui très largement admis que la fin de vie est un temps particulier où la personne, confrontée à la souffrance et à sa disparition prochaine, est poussée à reconsidérer ses croyances et son système de valeurs. On peut dire sans exagération que la fin de vie est un temps d’interpellation existentielle par nature, propre à engager une possible expérience spirituelle.
Mais il semble bien que cet aspect ne fasse l’objet que d’une reconnaissance toute formelle. Sur ces questions, le respect strict de la doctrine laïque des soins palliatifs conduit le plus souvent à renvoyer le malade vers les représentants des religions. Or la spiritualité ne se réduit pas aux religions (dans lesquelles chaque malade peut éventuellement ne pas ou ne plus se reconnaître !) et le ministre du culte n’est pas forcément la personne la plus ajustée au besoin particulier de chaque malade. De plus, cette doctrine conduit aussi les autres accompagnants (médecins, infirmières, psychologue, bénévoles..) à être par principe exclus de cette question et à se retrouver souvent « livrés à eux-mêmes » quand elle vient à surgir inopinément devant eux. En pratique, ils reçoivent surtout des consignes négatives de « ne pas faire » (essentiellement la prohibition – à juste titre - de tout prosélytisme1) et se retrouvent souvent peu préparés à faire face à ces questions délicates et essentielles."
Extrait de: Tanguy CHÂTEL. Place de la « souffrance spirituelle » dans l'accompagnement des mourants en France : doctrines et pratiques laïques actuelles. Mémoire de D.E.A. de sciences sociales des religions Ecole Pratique des Hautes Etudes Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (EPHE-CNRS)

La question

1.     Voici ma question : à mesure que ta vie s'écoule, est‑ce le bonheur ou la souffrance qui grandit en toi ? Ne me demande pas de définir ces mots. Réponds selon ce que tu sens…
2.     Même si tu es sage et puissant, si le bonheur et la liberté ne grandissent pas en toi et chez ceux qui t'entourent, je rejetterai ton exemple.
3.     Accepte, par contre, ma proposition : suis le modèle de ce qui naît et non celui de ce qui s'achemine vers la mort. Saute par dessus ta souffrance et alors, ce ne sera pas l'abîme qui grandira, mais la vie qui est en toi.
4.     Il n'est aucune passion, aucune idée ni aucun acte humain qui ne soient concernés par l'abîme. C'est pourquoi nous traiterons de l'unique chose qui mérite d'être traitée : l'abîme et ce qui le surpasse.


Extrait de: Silo. Humaniser la terre

2013/07/07

à propos du sens de la vie

Mexico, Mexique - 10 octobre 1980 
Echange avec un groupe d’étude 
(Retranscription des réponses de Silo données dans le cadre de ce groupe d’échanges).

Je vous remercie de l’occasion qui m’est donnée ici de discuter avec vous certains points de vue concernant des aspects importants de notre conception de la vie humaine. Je dis “discuter” car il s’agira plutôt d’un échange que d’une dissertation.
Le premier point à considérer est notre approche du sujet dans son ensemble. Notre objet d’étude est-il le même que celui des sciences ? S’il en était ainsi, les sciences auraient sûrement le dernier mot.
Notre intérêt se porte sur l’existence humaine non en tant que phénomène biologique ou social – des sciences consacrent déjà leurs efforts sur ce point – mais sur l’existence humaine comme expérience personnelle, comme registre* quotidien. Cette approche est motivée par le constat suivant : quand quelqu’un s’interroge sur le phénomène social et historique inhérent à l’être humain, il le fait toujours à partir de sa vie quotidienne, de sa situation, mû par ses désirs, ses angoisses, ses nécessités, ses amours, ses haines. Avant même toute statistique et toute théorisation, il le fait à partir de ses frustrations, de ses succès ; il le fait à partir de la vie même.
Qu’y a-t-il de commun et en même temps de particulier à toute existence humaine ? C’est la recherche du bonheur et le dépassement de la douleur et de la souffrance. Ceci est une vérité dont chaque être humain peut avoir le registre.
Cela dit, quel est donc ce bonheur auquel aspire l’être humain ? Il est ce que celui-ci croit être le bonheur. Cette affirmation, un peu surprenante, se base sur le constat suivant : les personnes s’orientent vers des images et des idéaux de bonheur différents. Mieux ! L’idéal de bonheur change selon la situation historique, sociale et personnelle. Nous en conclurons que l’être humain recherche à la fois ce qu’il croit le rendre heureux et ce qu’il croit l’éloigner de la souffrance et de la douleur.
Au regard de cette aspiration au bonheur, des résistances apparaîtront sous forme de douleur et de souffrance. Comment ces résistances pourront-elles être vaincues ? Tout d’abord, nous devons nous interroger sur leur nature.
Pour nous, la douleur est un fait physique. Nous en avons tous fait l’expérience. C’est un fait sensoriel, corporel. La faim, les intempéries et les catastrophes naturelles, la maladie, la vieillesse génèrent de la douleur. Voilà le point à partir duquel nous distinguons la douleur des phénomènes qui n’ont rien à voir avec le domaine sensoriel. Seul le progrès de la société et de la Science peut faire reculer la douleur. C’est d’ailleurs dans ces domaines spécifiques que les réformateurs sociaux et les scientifiques peuvent investir leurs plus grands efforts, ainsi que les peuples eux-mêmes, générateurs du progrès dont se nourrissent ces réformateurs et ces scientifiques.
En revanche, la souffrance est de nature mentale. Ce n’est pas un fait sensoriel comme la douleur. La frustration, le ressentiment sont des états dont nous avons aussi l’expérience, mais nous ne pouvons pas les situer dans un organe spécifique ou dans un ensemble d’organes. 
Peut-on dire que, bien qu’étant de nature différente, la douleur et la souffrance interagissent ? Il est certain que la douleur est une des causes de la souffrance. En ce sens, le progrès social et l’avancée de la Science font reculer un aspect de la souffrance. Mais où trouverons-nous la solution pour faire reculer spécifiquement la souffrance ? Nous la trouverons dans le sens de la vie. Aucune réforme, aucun progrès scientifique n’est capable d’éloigner cette souffrance générée par la frustration, le ressentiment, la peur de la mort et la peur en général.
Le sens de la vie est une orientation vers le futur qui donne cohérence à cette vie, qui permet de donner un cadre à ses activités et qui la justifie pleinement. A la lumière du sens, même la douleur dans sa composante mentale et la souffrance en général reculent et rapetissent ; elles sont interprétées comme des expériences susceptibles d’être dépassées.
Quelles sont donc les sources de la souffrance humaine ? Ce sont celles qui génèrent de la contradiction. On souffre de vivre des situations contradictoires, mais aussi de s’en souvenir et de les imaginer.
Ces sources de souffrance ont été appelées les trois voies de la souffrance. Elles peuvent se modifier selon l’état dans lequel se trouve l’être humain par rapport au sens de la vie. Nous devrons examiner brièvement ces trois voies pour parler ensuite de la signification et de l’importance du sens de la vie.

(… question d’un participant)
Bien sûr, la sociologie étudie les groupes humains de la même manière que les sciences peuvent étudier les astres ou les micro-organismes. De même, la biologie, l’anatomie et la physiologie étudient le corps humain sous divers points de vue, et la psychologie étudie le comportement psychique. Mais tous ceux qui étudient (les chercheurs et les scientifiques) n’étudient pas leur propre existence. Il n’existe pas de science qui étudie l’existence de chacun. La Science ne dit rien de l’état d’une personne qui, rentrant chez elle, se voit refermer la porte au nez, être maltraitée ou bien recevoir une caresse.
Nous, nous nous intéressons justement à l’existence humaine ; c’est pourquoi les débats scientifiques ne sont pas de notre ressort. En même temps, nous observons que la Science a de sérieuses failles, de sérieuses difficultés à définir ce qui se passe dans l’existence humaine. Que s’y passe-t-il en effet ? Quelle est la nature de la vie humaine quant à son sens ? Quelle est la nature de la souffrance et de la douleur ? Quelle est la nature du bonheur et de la recherche du bonheur ? Ce sont là les objets de notre étude, de notre intérêt. De ce point de vue, on pourrait dire que nous avons une position face à l’existence, une position face à la vie, non une science s’y référant.

(… question d’un participant)
Bien sûr, nous avons mis l’accent sur le fait que les gens recherchent ce qu’ils croient être le bonheur. Mais aujourd’hui, on peut croire en une chose puis demain en une autre. Ainsi, si nous comparons les croyances que nous avions sur le bonheur à l’âge de douze ans à celles que nous avons aujourd’hui, nous observons combien nos attentes ont changé. De la même façon, si nous consultons dix personnes, nous constaterons encore cette diversité de points de vue. Au Moyen-Age, on avait une idée générale du bonheur bien différente de celle de l’époque de la Révolution industrielle. La quête du bonheur des individus et des peuples varie donc. Le bonheur, en tant qu’objet, n’est pas chose aisée à définir. Il semblerait même qu’il n’existe pas d’objet donnant le bonheur. On recherche plus un état d’âme qu’un objet tangible.
Certes, il y a quelquefois confusion entre les deux, comme dans certaines publicités qui présentent un savon comme le vrai bonheur… Mais en réalité, nous comprenons tous qu’en parlant de bonheur, nous cherchons à décrire un état plus qu’un objet, lequel d’ailleurs n’existe pas, que l’on sache ! Cependant, l’état de bonheur n’est pas plus facile à définir. Il n’est jamais défini convenablement. Ainsi, on a effectué une sorte d’escamotage, sans que cela soit plus clair pour les gens. Bien, nous allons donc continuer s’il n’y a pas d’autre question…

(… question d’un participant)
Cette dernière question a trait au dépassement de la douleur et de la souffrance. Comment se fait-il que la douleur soit surmontée grâce au progrès de la société et de la Science et que, parallèlement, la souffrance ne le soit pas ?
Certains soutiennent que l’être humain n’a pas du tout avancé. Pour nous, il est évident que l’être humain s’est développé ; il a avancé dans la conquête scientifique et dans celle de la nature. Bien sûr, les différentes civilisations se sont développées de façon inégale ; certes, il y a des problèmes de tous types ; mais l’être humain et la civilisation humaine ont fait de grands progrès, c’est évident. Souvenez-vous qu’à d’autres époques une simple bactérie faisait des ravages, quand aujourd’hui un médicament administré à temps résout le problème rapidement. Il fut une époque où la moitié de l’Europe succomba à une épidémie de choléra ; aujourd’hui, cela ne peut plus se produire. On combat d’anciennes et de nouvelles maladies ; elles seront sûrement vaincues. Les choses ont changé, beaucoup changé. Mais en matière de souffrance, il est clair qu’un individu d’il y a 5000 ans et un individu d’aujourd’hui notre époque ont les mêmes registres de déception, de peur, de ressentiment et qu’ils en souffrent pareillement. Ils les vivent et en souffrent comme si pour eux l’histoire humaine n’avait pas existé, comme si, dans ce domaine, chaque être humain était toujours le premier. La douleur a reculé grâce aux progrès déjà mentionnés, mais la souffrance humaine n’a pas diminué. Sur ce point, on n’a pas obtenu de réponses satisfaisantes. Dans ce sens, il y a une disparité entre douleur et souffrance. Mais pour autant, peut-on dire que l’être humain n’a pas avancé ? Ne se pose-t-on pas aujourd’hui ce genre de questions précisément parce que l’être humain a avancé ? N’est ce pas cette avancée qui incite l’être humain à apporter une réponse à ces interrogations, qu’il n’était pas nécessaire de se poser à une autre époque ? Les trois voies de la souffrance sont aussi trois voies nécessaires à l’existence humaine, mais elles ont subi des distorsions dans leur fonctionnement normal. Je vais essayer de m’expliquer.
La sensation de ce que je perçois et vis maintenant, la mémoire de ce j’ai vécu et l’imagination de ce que je pourrais vivre sont des voies nécessaires à l’existence humaine. Retirons certaines de ces fonctions, et l’existence se désarticule. Retirons la mémoire, et nous perdrons jusqu’à la gouverne même de notre corps. Eliminons la sensation, et nous perdrons la régulation de notre corps. Arrêtons l’imagination, et nous ne pourrons plus nous orienter dans aucune direction. Le fonctionnement de ces trois voies nécessaires à la vie peut subir une distorsion qui les convertit en ennemies de la vie, en porteuses de souffrance. Nous souffrons donc quotidiennement à cause de ce que nous percevons, de ce dont nous nous souvenons ou de ce que nous imaginons.
En d’autres occasions, nous avons dit que vivre une situation contradictoire – comme vouloir faire des choses opposées entre elles – produit de la souffrance. Mais nous souffrons aussi par peur de ne pas obtenir ce que nous souhaitons pour l’avenir ou par peur de perdre ce que nous possédons. Et évidemment, nous souffrons de ce que nous avons perdu, de ce que nous n’avons pas obtenu et de toutes les souffrances passées (humiliation, châtiment, douleur physique, trahison, injustice, honte). Nous vivons ces fantômes, venus du passé, comme s’ils étaient des faits présents. Ces fantômes, source de rancune, de ressentiment et de frustration, conditionnent notre futur et nous font perdre la foi en nous-mêmes.
Discutons du problème des trois voies de la souffrance.
Si ces trois voies rendent possible la vie, comment se fait-il qu’elles aient subi des distorsions ? Si l’on suppose que l’homme recherche le bonheur, il devrait faire en sorte d’employer ces trois voies en sa faveur ! Mais comment se fait-il que ces trois voies, tout à coup, soient devenues précisément ses principales ennemies ? Il semblerait qu’au moment où la conscience humaine s’est accrue – et alors que l’être humain n’était pas encore un être bien défini – à ce moment-là précisément, le fait d’amplifier son imagination, son souvenir et sa perception du monde, le fait d’amplifier une de ces fonctions ait fait surgir un phénomène de résistance. Il en va avec les fonctions internes comme lorsque nous voulons effectuer une nouvelle activité ; nous rencontrons des résistances. On retrouve ce même phénomène dans la nature : quand il pleut, l’eau tombe, s’écoule dans les rivières et rencontre des résistances sur son chemin ; ces résistances vaincues, elle arrive finalement jusqu’à la mer.
Dans son développement, l’être humain rencontre des résistances ; en les rencontrant, il se fortifie ; en se fortifiant, il intègre des difficultés ; en intégrant celles-ci, il les dépasse. Donc, toute cette souffrance surgie chez l’être humain au cours de son développement l’a aussi renforcé et lui a permis d’aller au-delà de la souffrance elle-même. Ainsi, dans les étapes historiques antérieures, la souffrance a dû contribuer au développement de l’être humain dans la mesure où elle a justement créé des conditions pour être dépassée.
Nous, nous n’aspirons pas à la souffrance. Nous aspirons à nous réconcilier, y compris avec notre espèce qui a tant souffert et grâce à laquelle nous pouvons explorer de nouveaux horizons. La souffrance de l’homme primitif n’a pas été inutile, tout comme n’a pas été inutile la souffrance de générations et de générations limitées par tant de conditionnements. Nous remercions nos prédécesseurs malgré leur souffrance car, grâce à eux, nous pouvons envisager de nouvelles libérations.
La souffrance n’est donc pas née à l’improviste, mais avec le développement et la croissance de l’homme. Evidemment, en tant qu’êtres humains, nous n’aspirons nullement à continuer de souffrir ; au contraire, nous aspirons à dépasser ces résistances, ouvrant ainsi de nouvelles voies au développement humain.
Nous avons dit pouvoir trouver la solution au problème de la souffrance grâce au sens de la vie, et nous avons défini ce sens comme une direction vers le futur qui donne cohérence à la vie, permet de donner un cadre à ses activités et la justifie pleinement. Cette direction vers le futur est d’une très grande importance car, d’après nos observations, si on supprime la voie de l’imagination, voie du projet, voie du futur, l’existence humaine perd sa direction, ce qui constitue une source de souffrance inépuisable.
Il est évident pour tous que la mort apparaît comme la plus grande souffrance liée au futur. Dans cette perspective, il est clair que la vie a un caractère provisoire et que toute construction humaine est donc une construction inutile vers le néant.
Le fait de détourner le regard de la mort a peut-être permis de penser la vie comme si la mort n’existait pas… Celui qui pense que tout finit avec la mort pourra être réconforté par l’idée qu’on se souviendra de lui pour ses splendides actions ou que ses êtres chers – et peut-être les générations à venir – ne l’oublieront pas ; quand bien même ce serait le cas, tout souvenir serait vain puisque tout le monde s’achemine vers un néant absurde. On pourrait aussi penser que tout ce que l’on fait dans la vie ne sert qu’à répondre le mieux possible à des nécessités ; soit, mais comme ces besoins se termineront avec la mort, toute lutte pour sortir du règne de la nécessité perdra son sens. Enfin, on pourrait se dire que la vie d’une personne a peu d’importance au regard de la vie de l’espèce et que sa mort n’est donc pas significative ; mais si c’était le cas, ni la vie, ni les actions personnelles n’auraient de sens. Aucune loi, aucun engagement n’auraient de justification, et il n’y aurait fondamentalement aucune différence entre les bonnes actions et les mauvaises actions.
Rien n’a de sens si tout finit avec la mort. Si cela est vrai, l’unique recours possible pour transiter dans la vie est de se donner du courage avec des sens provisoires, avec des directions provisoires auxquelles appliquer notre énergie et notre action. Les choses se passent habituellement ainsi mais, pour cela, il est nécessaire de nier la réalité de la mort, de faire comme si elle n’existait pas.
Si l’on interroge une personne sur le sens qu’elle donne à sa vie, elle répondra probablement que c’est sa famille, son prochain ou une cause déterminée qui, selon elle, justifie son existence. Ce sont ces sens provisoires qui lui donneront une direction pour faire face à l’existence ; mais pour peu que naissent des problèmes avec ses proches, pour peu que la cause embrassée lui cause une désillusion, pour peu que quelque chose change par rapport au sens choisi, l’absurdité et la désorientation reviendront vers leur proie.
Finalement, voilà ce qui arrive avec les sens et les directions de vie provisoires : lorsqu’on les atteint, ils ne sont plus des références et cessent alors d’être utiles pour l’avenir ; lorsqu’on ne les atteint pas, ils cessent d’être utiles en tant que référence. Il est vrai qu’après l’échec d’un sens provisoire, il reste toujours l’alternative d’en adopter un nouveau, peut-être opposé à celui qui a échoué. Mais, sens après sens, s’efface au fil du temps toute trace de cohérence de sorte que la contradiction augmente et, avec elle, la souffrance. 
La vie n’a pas de sens si tout finit avec la mort. Mais est-il vrai que tout finit avec la mort ? Est-il vrai qu’on ne peut prendre une direction définitive qui ne varie pas avec les accidents de la vie ? Comment se situe l’être humain face au problème de tout voir se terminer avec la mort ?
 Nous examinerons cela après avoir échangé sur ce qui a été dit jusqu’ici.

(Pause et échange…)
Tout comme nous distinguons trois voies de souffrance, nous observons aussi cinq états liés au problème de la mort et de la transcendance. Chaque personne peut se situer dans l’un de ces cinq états. 
Le premier état est celui dans lequel une personne a la preuve indubitable – fournie par sa propre expérience et non par son éducation ou son environnement – que la vie est un transit et la mort tout juste un accident.
D’autres personnes croient que l’être humain se dirige vers une forme de transcendance. Elles ont acquis cette croyance à travers leur éducation, leur environnement. Elles l’ont acquise non par quelque chose de ressenti, d’expérimenté ou d’évident pour eux, mais plutôt par un enseignement qu’ils acceptent sans aucune expérience.
Il y a un troisième type de position par rapport au sens de la vie : celui des personnes désireuses d’avoir une foi ou une expérience. Vous avez certainement rencontré beaucoup de personnes déclarant : “ Si je pouvais croire à certaines choses, ma vie serait différente. ” On pourrait citer bien des exemples. Ainsi, certaines personnes ont eu beaucoup d’accidents et de malheurs qu’elles ont surmontés par la foi ou grâce au registre que ces accidents et ces malheurs – transitoires ou provisoires – n’épuisent pas la vie, mais sont une épreuve, une résistance qui fait avancer dans la connaissance, d’une façon ou d’une autre. Vous avez peut-être même rencontré des personnes qui acceptent la souffrance comme un moyen d’apprentissage. Nous ne parlons pas de celles qui la recherchent – certaines semblant l’affectionner tout particulièrement – mais de celles qui tirent le meilleur parti de ce qui leur arrive ; de celles qui ne cherchent pas la souffrance, au contraire, mais qui, dans une telle situation, l’assimilent, l’intègrent et la dépassent. Il y a donc des personnes qui se trouvent dans cet état : elles n’ont ni foi ni croyance mais aimeraient avoir quelque chose qui leur donne du courage et une direction dans la vie. Oui, ces personnes existent.
D’autres personnes soupçonnent intellectuellement l’existence d’un futur après la mort, la possibilité d’une transcendance. Elles considèrent simplement cela comme possible, mais n’ont aucune expérience de transcendance, aucun type de foi et elles n’aspirent pas à avoir cette expérience ou cette foi. Vous connaissez certainement ce type de personnes.
Enfin, il y a celles qui nient toute possibilité de transcendance. Vous connaissez aussi ces personnes-là et, probablement, beaucoup d’entre vous pensent ainsi.
Avec ces diverses variantes, chacun peut effectivement se situer : il peut se situer parmi ceux qui ont la preuve, la certitude de la transcendance ; ou parmi ceux qui ont la foi pour l’avoir assimilée tout petit ; ou encore parmi ceux qui voudraient avoir une expérience ou une foi ; ou parmi ces autres qui considèrent la transcendance comme une possibilité intellectuelle sans se poser de grands problèmes ; ou enfin parmi ceux qui la nient.
Cependant, la question des diverses positions face au problème de la transcendance ne s’arrête pas là. Il semble exister différents niveaux de profondeur dans chacune de ces positions. Ainsi, des personnes disent avoir la foi, elles l’affirment sans que leurs propos correspondent effectivement à leur expérience. Nous ne disons pas qu’elles mentent, mais qu’elles parlent de façon superficielle. Elles disent avoir la foi mais peuvent ne plus l’avoir demain.
Ainsi, dans ces cinq positions, nous observons différents degrés de profondeur liés à la mobilité ou à la fermeté des convictions que l’on affirme avoir. Nous avons connu des personnes dévotes, croyantes mais qui, à la mort d’un parent ou d’un être cher, disaient avoir perdu toute foi, et sont tombées dans le pire des non-sens. Cette foi était une foi de surface, une foi de façade, une foi périphérique. A l’inverse, pour d’autres qui ont vécu de grandes catastrophes et affirmé leur foi, tout s’est passé différemment.
Nous avons aussi connu des personnes convaincues de la totale inexistence de la transcendance. On meurt et on disparaît. Nous pourrions dire que leur foi était que tout finit avec la mort. Pourtant, en passant près d’un cimetière, il leur est certainement arrivé de presser le pas et de se sentir inquiètes… Comment cela est-il compatible avec la ferme conviction que tout finit avec la mort ? Il y a donc des gens qui, même en niant la transcendance, ont une position très superficielle. 
Ainsi, lorsqu’on se trouve dans l’un de ces états, on peut s’y trouver à différentes profondeurs. A certains moments de notre vie, nous croyons des choses à propos de la transcendance, et ensuite d’autres. Cela change, cela est variable, ce n’est pas quelque chose de statique. Cela varie non seulement avec les différents moments de notre vie, mais aussi en fonction des situations. Celles-ci changent et nos croyances sur le problème de la transcendance changent aussi ; et ce peut être d’un jour à l’autre. Quelquefois je crois une chose précise le matin, puis le soir déjà plus. Ce qui semble être de la plus grande importance – puisque cela oriente la vie humaine – est en fait quelque chose de trop variable. Et c’est justement cette instabilité qui finalement nous déconcertera dans notre vie quotidienne.
L’être humain peut donc se trouver dans ces cinq états et à des degrés différents. Mais quel est l’emplacement correct ? Existe-t-il un emplacement correct ou sommes-nous simplement en train de décrire des problèmes sans y apporter de solutions ? Pouvons-nous dire quel est le bon emplacement face à ce problème de la transcendance ?
Certains disent que la foi est quelque chose qui existe ou n’existe pas chez les individus, qu’elle surgit ou ne surgit pas. Mais observez cet état de conscience. Quelqu’un peut ne pas avoir du tout la foi mais peut aussi, sans foi ou sans expérience de la transcendance, désirer l’avoir ; il peut même comprendre intellectuellement qu’une telle chose peut être intéressante et que s’orienter dans cette voie peut valoir la peine. Eh bien, quand cela arrive, c’est que quelque chose se manifeste déjà dans cette direction.
Ceux qui parviennent à cette foi ou à cette expérience transcendante – même s’ils ne peuvent la définir en termes précis tout comme on ne peut définir l’amour – ceux-là reconnaîtront la nécessité d’orienter d’autres personnes vers ce sens ; cependant, ils n’essaieront jamais d’imposer leur propre paysage à ceux qui ne s’y reconnaissent pas. 
Aussi, en toute cohérence avec ce qui a été énoncé, je déclare devant vous ma foi et ma certitude basée sur l’expérience que la mort n’arrête pas le futur ; au contraire, la mort modifie l’état provisoire de notre existence pour la lancer vers la transcendance immortelle. Je n’impose pas ma certitude, ni ma foi et cohabite avec ceux qui ont des positions différentes à l’égard du sens. Mais par solidarité, je me sens obligé d’offrir le message qui, selon moi, rend l’être humain heureux et libre. Sous aucun prétexte je n’élude ma responsabilité d’exprimer mes vérités, même si celles-ci semblent discutables à ceux qui éprouvent le caractère provisoire de la vie et l’absurdité de la mort. 
D’autre part, je ne questionne jamais personne sur ses croyances particulières ; et même si je définis clairement ma position sur ce point, je proclame pour tout être humain la liberté de croire ou non en Dieu et la liberté de croire ou non en l’immortalité.
Parmi les milliers et les milliers de femmes et d’hommes qui travaillent solidairement au coude à coude avec nous se comptent des athées et des croyants, des personnes avec des doutes et d’autres avec des certitudes. Personne n’est interrogé sur sa foi. Tout est présenté comme une orientation pour que chacun décide pour lui-même de la voie la mieux à même d’éclairer le sens de sa vie.
Il n’est pas courageux de cesser de proclamer ses propres certitudes, mais il est indigne de la véritable solidarité d’essayer de les imposer.

2013/06/07

On a lu


ULAVAL: une chaire de leadership en enseignement en théologie et sciences religieuses


Québec, le 4 juin 2013. 
"L’intérêt pour la spiritualité connaît un nouvel essor. Au moment où la religion vit une importante mutation dans nos sociétés, différents phénomènes sont observables. Le retour aux sources de plusieurs vers les grandes traditions spirituelles en est un, tout comme l’appropriation de traditions spirituelles provenant d’autres cultures. D’autres encore explorent de nouvelles voies spirituelles, plus proches des mentalités modernes, centrées sur l’accomplissement de soi et la construction du sens personnel et collectif."

CMSQ: tant mieux pour les Québécois! Le XXI siècle est le siècle de la spiritualité. Si pour comprendre la problématique personnelle il faut avoir un regard depuis là social, pour comprendre la problématique sociale il faut avoir un regard spirituel.

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2013/06/01

La prédisposition à l’action morale et la règle d'or

Il existe des personnes qui internalisent certains codes moraux en fonction de leur échelle de valeurs particulières, mais uniquement pour le seul entourage social qui mérite leur estime. C'est-à-dire qu’ils peuvent être solidaires, loyaux, respectueux et aimables mais uniquement avec ceux qui méritent leur considération. Certains le font avec leur “tribu sociale“, d’autres avec des personnes qui ont certaines caractéristiques et d’autres encore selon les circonstances. Par exemple, il y a des gens très violents et discriminateurs qui se comportent très bien avec les amis de leur quartier. Nous ne parlons pas des hypocrites qui font attention aux formes dans certaines enceintes et qui, dans d’autres, déchargent leur ressentiment : il s’agit là d’un autre type d’immoralité. Nous parlons de ceux qui bloquent leur sensibilité en classant dans leur mémoire certaines personnes avec une étiquette chosifiante et déshumanisante, ces dernières ne méritant pas une conduite morale. En ce sens, leur conduite ne peut être reconnue comme morale. Nous pourrions parler d'une prédisposition à priori à la conduite morale, laquelle est conditionnée par une discrimination qui bloque cette 
conduite dans certaines situations. 
 Il n’y a pas de doute : l’application de la “Règle d’Or“ n’implique pas seulement l’approfondissement du registre de l’humain de l’autre mais également son extension à tout le genre humain sans exception. Pour que l’internalisation de ce principe puisse franchir la barrière de certains préjugés et des conditionnements biographiques, et pour dépasser la tendance à l’accommodation dans la morale subjective, il doit exister une prédisposition à se “syntoniser“ avec une morale qui se trouve au-dessus de ses propres tendances. En ce sens, l’existence de normes simples qui orientent la conduite externe quotidienne ne suffira pas à nous permettre de trouver les registres qui nous approchent de l’internalisation de la “Règle d’Or“. Il sera alors nécessaire d’intégrer dans la coprésence quotidienne un Principe Directeur qui agisse depuis un autre plan ; un principe qui ne puisse être perverti par des débilités, des mesquineries, des faiblesses ou des compulsions et qui soit une référence à laquelle s’accrocher afin que, partant de là, la volonté d’agir moralement se fortifie 
 Ce Principe Directeur qu’est la “Règle d’Or“, localisé dans un espace immaculé, inexpugnable et visiblement référentiel - espace depuis lequel il peut agir au-delà les tendances -, devrait cimenter les fondations des plus grandes aspirations humaines. 
(extrait de : L'internalisation de la morale. Guillermo S, 2009)

2013/04/25

LES QUATRE DISCIPLINES


Depuis des temps anciens ont existé des procédés capables de conduire les personnes vers des états de conscience exceptionnels, états dans lesquels une plus grande amplitude et une plus grande inspiration mentale se juxtaposaient à la torpeur des facultés habituelles. Ces états altérés présentaient des similitudes avec le rêve, l’ivresse, certaines intoxications et la démence. 
Fréquemment, la production de telles anomalies a été associée à des "entités" personnelles ou animales, ou bien à des "forces" naturelles qui se manifestaient précisément dans ces paysages mentaux spéciaux. À mesure que l’on a commencé à comprendre l’importance de ces phénomènes, des explications et des techniques ont été précisées dans l’intention de donner une direction à des processus sur lesquels, au début, il n’y avait pas de contrôle. Déjà à ces époques historiques, dans différentes cultures (et souvent dans l’ombre des religions), des écoles mystiques se sont développées, mettant à l’épreuve leurs voies d’accès au Profond. De nos jours encore, on peut apprécier dans la culture matérielle, dans les mythes, dans les légendes et dans les productions littéraires, des fragments de conceptions et de pratiques en groupes et individuelles très avancées pour les époques auxquelles vivaient ces personnes.

2013/03/06

Le chariot du désir

Il était une fois un voyageur qui devait parcourir un très long chemin. Il attela donc son animal à un chariot et entreprit une longue marche vers une destination lointaine, en un temps limité. Il appela l’animal Nécessité, le chariot Désir, l’une des deux roues Plaisir et l’autre Douleur. Et le voyageur menait ainsi son chariot, tantôt à droite, tantôt à gauche, mais toujours vers sa destination. Plus le chariot allait vite, plus les roues du Plaisir et de la Douleur tournaient rapidement, reliées par le même essieu, transportant le chariot du Désir. Comme le voyage était très long, notre voyageur s’ennuyait. Il décida alors de le décorer en le parant de beaux atours, et c’est ainsi qu’il fit. Mais plus il embellissait le chariot du Désir, plus ce fut lourd pour la Nécessité. Dans les virages et les pentes raides, le pauvre animal défaillait, ne pouvant plus traîner le chariot du Désir. Sur les chemins sablonneux, les roues du Plaisir et de la Souffrance s’enfonçaient dans le sol.

Un jour, le voyageur désespéra car le chemin était très long et sa destination très lointaine. Cette nuit-là, il décida de méditer sur ce problème, et ce faisant, il entendit le hennissement de son vieil ami. Comprenant le message, il défit dès le lendemain matin les ornements du chariot, l’allégeant de tout son poids. Il remit alors son animal au trot, avançant vers sa destination. Néanmoins, il avait perdu un temps irrécupérable.

La nuit suivante, il médita encore une fois et comprit, grâce à un nouvel avertissement de son ami, qu’il devait entreprendre une tâche doublement difficile qui signifiait «se détacher ». A l’aube, il sacrifia le chariot du Désir. Il est vrai que, ce faisant, il perdit la roue du Plaisir, mais avec elle il perdit aussi la roue de la Souffrance. Il monta sur le dos de l’animal Nécessité et commença à galoper par les vertes prairies jusqu’à ce qu’il arrive à destination. 

 Vois comme le désir peut te limiter. Il y a des désirs de différentes qualités. Certains désirs sont grossiers, d'autres plus élevés. Elève le désir ! Dépasse le désir ! Purifie le désir! Tu devras alors certainement sacrifier la roue du plaisir, mais tu perdras aussi celle de la souffrance.

2013/02/15

L'accès aux niveaux profonds


(Extraits de Silo: Psychologie IV)

La substitution du moi par une force, un esprit, un dieu ou la personnalité d'un envoûteur ou d'un hypnotiseur fut chose courante dans l'histoire. Le fait de suspendre le moi en évitant toute substitution, est également bien connu, quoique moins courant, notamment dans un certain type de yoga et dans quelques pratiques mystiques avancées. Cela dit, si quelqu'un pouvait suspendre et ensuite faire disparaître le moi, il perdrait tout contrôle structurel de la temporalité et de la spacialité de ses processus mentaux. Il se retrouverait dans une situation antérieure à celle de l'apprentissage de ses premiers pas dans la petite enfance. Ses mécanismes de conscience ne seraient plus en communication ni coordonnés. Il ne pourrait faire appel à sa mémoire. Il ne pourrait se mettre en relation avec le monde ni ne pourrait avancer dans son apprentissage. Nous ne serions pas simplement en présence d'un moi dissocié sous certains aspects, comme c'est le cas dans certains déréglements mentaux, mais nous serions face à quelqu'un dans un état semblable au sommeil végétatif. Par conséquent, ces sottises relatives à "la suppression du moi" ou à "la suppression de l'ego" ne sont pas possibles dans la vie quotidienne. Il est toutefois possible de parvenir à la situation mentale de suppression du moi, non pas dans la vie quotidienne mais dans des conditions déterminées qui partent de la suspension du moi.
L'entrée dans les états profonds se produit depuis la suspension du moi. Depuis cette suspension, des registres significatifs de "conscience lucide" et de compréhension de ses propres limitations mentales se produisent, ce qui constitue déjà une grande avancée. Dans ce passage, on doit tenir compte de certaines conditions incontournables :
1 – Que le pratiquant ait précisé clairement sa Finalité, ce qu’il désire obtenir comme objectif final de son travail.
2 – Qu'il dispose de d'énergie psychophysique en quantité suffisante pour maintenir son attention immergée en soi et concentrée sur la suspension du moi.
3 – Qu'il puisse continuer sans solution de continuité dans l'approfondissement de l'état de suspension jusqu'à ce que les références spatio-temporelles disparaissent.
La Finalité correspond à la direction de tout le processus mais sans que cela occupe tout le centre attentionnel. C’est à dire que la Finalité doit être gravée avec suffisamment de charge affective pour opérer de façon coprésente tandis que l'attention est occupée dans la suspension du moi et dans les pas suivants. Cette préparation conditionne tout le travail postérieur. Quant à l'énergie psychophysique nécessaire pour le maintien de l'attention dans un niveau intéressant de concentration, la principale impulsion provient de l'intérêt qui fait partie de la Finalité. Si l'on constate un manque de puissance ou de permanence, il faudra réviser la préparation qui a été faite de la Finalité. On a besoin d'une conscience débarrassée de fatigue et d’une éducation minimum à la concentration attentionnelle sur un seul objet. Continuer dans l'approfondissement de la suspension jusqu'à parvenir au registre de "vide" signifie que rien ne doit apparaître comme représentation, ni comme registre de sensations internes. Il ne peut, ni ne doit y avoir de registre de cette situation mentale. La position ou les incommodités du corps déclencheront des impulsions qui produiront le retour à la situation mentale de suspension ou à la veille habituelle.
On ne peut rien dire de ce "vide". La récupération des significations inspiratrices, des sens profonds qui sont au-delà des mécanismes et des configurations de conscience, est réalisée depuis le moi quand celui-ci reprend son travail normal de veille. Nous parlons de "traductions" d'impulsions profondes, impulsions qui arrivent à mon intracorps durant le sommeil profond, ou d'impulsions qui parviennent à ma conscience dans une sorte de perception différente de celles connues au moment du "retour" à la veille normale. Nous ne pouvons pas parler de ce monde parce que nous n'avons pas de registre durant l'élimination du moi ; nous disposons seulement des "réminiscences" de ce monde, ainsi que Platon nous le commente dans ses mythes.

2013/02/12

Presentation du livre "Le Regard du Sens"

"Ce livre relate l’expérience vécue avec le Chemin du Message de Silo. Il traite des expériences du sens desquelles je me suis approché en méditant les questions « Qui suis-je ? » et « Où vais-je ? » et en répondant presque chaque jour à ces deux questions. Il ne raconte pas seulement le contact avec le Sens mais aussi les luttes intérieures auxquelles j’ai été confronté en repérant mes contradictions et mes ressentiments.
Ces questions ont réveillé un regard intérieur. Mais ce regard ne me montrait pas ce que je voulais voir, cette bonne personne attentive et soucieuse des autres, appliquée à comprendre les problèmes du monde, de la psyché personnelle et collective. Non, il me montrait un type rempli d’énervement, de dégradations, la plupart du temps avec la tête prise par des banalités. Plus je m’y appliquais, plus apparaissaient des choses qui me dégoûtaient de moimême.
Parfois, alors que j’étais noyé dans un tourbillon de non-sens, surgissait une expérience totalisatrice et un amour plus grand qui me mettait en communication avec quelque chose d’immense qu’aucun mot ne saurait décrire. Cela m’encouragea : je devais apprendre à soutenir le regard intérieur, même si je n’aimais pas ce qu’il voyait.

Ce regard au début était implacable, peut-être déçu par la rencontre avec ce moi un peu inattendu. Mais était-ce cela, ce que je suis véritablement ? Lorsque la méditation me conduisait à un noeud de vie qui ne pouvait être dénoué, la question pour mon être et son sens restait empêtrée dans cette contradiction. J’eus l’intuition que derrière ces conflits, il y avait l’expérience de sens et chaque fois que je résolvais quelque chose, s’insinuait la paix que je recherchais. Cette intuition d’un sens, du soleil derrière le nuage noir, me donna une nouvelle énergie pour faire un effort de réconciliation. Il ne s’agissait pas du pardon comme une coutume culturelle ou comme une conduite morale exigée par la vie sociale, mais de la seule façon de reprendre contact avec ce quelque chose qui me remplissait complètement de paix, mais aussi de force et de joie. Ce regard qui porte un jugement et me jugeait s’adoucissait avec l’acceptation, la réconciliation et le rire. J’ai donc continué comme ça, en réveillant le regard intérieur, en calmant les bruits de la conscience et en étant attentif à ce que ce regard se reconnaisse lui-même.

L’irruption de l’expérience du sens me fit réviser mon point de vue sur le ressentiment et la culpabilité. Des années après, je réussis à mieux comprendre en étudiant la vengeance dans une causerie de Silo donnée au centre du travail de Grotte en Italie. 

Le regard sur mon ressentiment et la culpabilité changea beaucoup après avoir vécu une expérience transcendante, de celles durant lesquelles pour un instant, tout semble évident, on sait tout, quelque chose de si grand que ce que l’on peut en décrire n’est qu’un pâle souvenir. Ceci fit irruption alors que je m’interrogeais « qui suis-je ? » et la réponse fut : Je suis. Et ce « Je suis » me remplit de certitude et de communion.
Et je me suis dit : il n’est pas possible de sortir du ressentiment depuis le non-sens et si c’était quand même le cas, ce serait un chemin pénible et très long. De plus, il n’y a jamais eu aucune raison de dépasser la souffrance si dans le fond, je ne la ressens pas véritablement. Je ne suis pas sûr non plus qu’en dissolvant mes fautes je parvienne à un meilleur paysage. Mais si je m’arrête à l’expérience du sens, sachant que la mort n’est qu’une farce, une illusion de la conscience pour ce monde évolutif, ce que je dois faire pour dépasser le ressentiment est beaucoup plus facile.

Le problème est que cette expérience, nous ne l’avons pas, ou seulement une étincelle parfois. Alors essayons un truc. Faisons la supposition que la vie a un sens. Affirmons le sens de la vie, arrêtons-nous sur ce point de vue et tirons les conclusions existentielles de cette hypothèse. Sartre fit quelque chose de semblable mais à l’envers. Supposons, dit-il, que dieu n’existe pas et voyons quelles conclusions existentielles nous obtenons depuis cette affirmation. Ce truc m’est venu à l’idée pour communiquer ce qui m’arrivait, alors que j’expérimentai les pratiques et méditais sur les pas du Message de Silo.
Je découvris quelque chose de très simple. Aucun de mes problèmes, les ruptures amoureuses, les trahisons, les échecs, rien de cela n’a été responsable de ma perte de sens.

Ma vie n’avait pas de sens bien avant l’infortune qui m’a plongé dans le ressentiment. Elle n’avait pas de sens avant le conflit et bien entendu, elle n’en avait pas non plus après. Pourtant, je ressentais que si j’avais perdu le bonheur, c’était de la faute des personnes impliquées à ce moment-là et qu’elles m’avaient volé quelque chose de très important dans ma vie. Cette interprétation de ma souffrance est un mensonge, ou tout du moins une erreur. 
Personne ne m’a dépossédé de rien d’essentiel. Avant l’accident, je n’étais pas heureux, je n’avais pas de sens et je ne pouvais récriminer personne pour cela. Je pouvais les accuser de beaucoup de choses mais pas de m’avoir dérobé le sens de ma vie. Ce livre, de façon parfois poétique, essaie de nous approcher de cette compréhension. 

En allant plus loin, un des facteurs qui habituellement arrache le bonheur est la mort de personnes chères. Tous, un jour ou l’autre, sommes confrontés à cette Dame. La mort de quelqu’un de proche est une perte de l’amour, mais surtout c’est le choc frontal avec quelque chose d’insolite et d’incompréhensible qui est le fait de mourir. Ceci est le noeud existentiel et la racine de toute contradiction. Il est possible de s’approcher du coeur de cette question petit à petit, en enlevant chacune des fines couches qui l’occultent. Le livre tourne autour du sujet, comme dansant avec elle, je m’approche et lors d’un pas de danse, la mort s’évanouit et je me retrouve au centre de moi-même.

Mon intention est de tromper le lecteur, de lui faire croire qu’il est arrêté dans une hypothèse et, distrait, soudain, surgit en lui l’expérience du sens. La supposition initiale étant alors démontrée avec l’évidence irréfutable. Bien entendu, je n’arrive pas vraiment à cela mais cela m’aurait plu de pouvoir le faire.
Sur le chemin intérieur, les choses ne se produisent pas comme on le suppose. J’espérais pouvoir formuler le sens en une phrase révélatrice pour orienter la vie. Et bien ce n’est pas
comme ça. Ainsi, chaque fois que je frôle une de ces expériences, les mots utilisés pour l’exprimer s’enflent comme un ballon et se couvrent de l’orgueil de croire que je dis effectivement ce qui m’est arrivé. Il me semble alors être en train de parler de vérités absolues. Avec le temps, les phrases perdent ette charge et s’éloignent du vécu qui leur a donné origine. Parfois, je me tiens fortement accroché à elles car j’ai peur de perdre l’essence qui les a attirées et plus je m’accroche, plus l’expérience s’éloigne ainsi que son souvenir.
Cet écrit, dans une certaine mesure, est une annonciation. Il secoue le lecteur et lui dit : hey l’ami, nous avons un problème ! Il se trouve que la vie a un sens ! Et ceci a des conséquences car alors, ce n’est pas la même chose que je fasse ou que je cesse de faire. S’il y a un sens et que je meurs sans le connaître, ce serait un grand gaspillage. 

Pour nous approcher du monde intérieur où habite l’expérience du Sens, nous avons besoin du regard intérieur. Ce regard est toujours dans la conscience, mais celle-ci est endormie ou confondue avec le moi. 
Quand ce regard commence à se réveiller, il trouve un monde intérieur rempli de contradictions et de peurs, et comme il ne supporte pas cette souffrance, il s’éloigne de lui, fuit cette intériorité, s’externalise et se réfugie dans le moi de tous les jours. 

Pour comprendre l’expérience transcendante, le regard s’internalise et se sépare du moi habituel. Ceci est possible principalement par l’accumulation de l’unité interne. Le regard fuit la douleur que produit la contradiction et c’est pour cela qu’il s’externalise, il se place dans les limites tactiles de l’espace de représentation et s’identifie avec le moi. En s’externalisant, il n’est alors pas capable de reconnaître les significations qui proviennent de la profondeur et il les cherche au-dehors. Alors l’amitié, l’amour, l’union ne sont plus des significations pour construire dans le monde humain, il cherche dans le monde naturel, perdant alors la conscience du sens.

C’est précisément parce qu’il y a un sens que le regard se réveille pour le reconnaître. Pas à pas, il dégage le jour, le regard pénètre l’âme et lorsqu’il trouve quelque chose qui unit et donne cohésion, là, il se repose. Cette unité que trouve le regard intérieur impulse l’action vers la croissance de cette unité tant de fois perdue, tant de fois recherchée.

Le regard frôle qui je suis et me place dans un état de conscience de moi, ou de conscience de l’être en moi. Et dans cet état, je sens un centre, un quelque chose d’unitif qui acquiert une substantialité. Ce contact produit un changement dans mes croyances à propos de la mort. À mesure que croît l’unité interne, augmente le soupçon que ce centre n’est affecté ni par la naissance ni par la mort.

Arrivé là, et avec ces intuitions, tout se renverse. Ce qui semblait superficiel devient fondamental et ce que je croyais important perd de son poids. Me réconcilier cesse d’être une aspiration pour devenir une nécessité. L’unité intérieure prend consistance et sa croissance donne direction à ma vie.

Cette nécessité d’unité n’est pas seulement personnelle, mais elle est celle de tout être humain et nous avons besoin des uns et des autres pour la trouver. Cette reconnaissance peut impulser une action conjointe pour parvenir à l’amplification de la conscience et la libération de la violence et de la souffrance.

Je souhaite que ce livre vous plaise et qu’il sera utile à quelqu’un pour faire un pas sur le chemin vers lui-même".

Dario Ergas
9/12/2012
La Belle Idée.

2013/01/13

Lodela par Philippe Baylaucq

http://www.onf.ca/film/lodela
Inspirée des mythes de l'après-vie, cette allégorie dansée évoque le voyage de l'âme en dévoilant les mouvements du corps sous des angles nouveaux et étonnants. Une évocation des origines du monde, un hymne à la beauté du corps, une célébration du mouvement, une métaphore de la vie et de la mort. Film sans paroles.

2013/01/05

Carte de la vie (pour s'orienter)


VOICI UN PLAN
POUR SE REPÉRER, SE DIRIGER !









* Cette carte (recto "La vie" et verso "Nouvel Humanisme") fonctionne comme une boussole, elle permet de savoir où l’on se trouve par rapport aux questions que l’on se pose.

* On y trouve les aspects et réponses habituelles de la vie et, de l’autre côté, les propositions du Nouvel Humanisme.
Prenons un exemple :
Le bonheur est-il possible dans cette vie ? 

On peut, face à cette question, se trouver dans cinq positions possibles : observons le premier axe central de la carte.

LES 5 ETATS DE LA FOI 
L’EXPERIENCE
OUI, j’ai l’expérience du Bonheur durable que les inconvénients de la vie n’altèrent pas, je suis heureux !
LA CROYANCE 
Ah oui ! bien sûr que c’est possible, j’y crois, je me souviens de moments heureux, j’avance vers cela…
LA RECHERCHE
Moi, je ne l’ai pas trouvé mais ça doit exister, il y a des gens heureux ; je cherche le bonheur…
LE DOUTE
Pour moi, ce n‘est pas possible... Mais peut être... Pour d’autres… Parfois... Je me suis demandé si…
LA NEGATION 
Non, ce n’est pas possible, cette terre est une terre de souffrances.
Mais alors, qu’est-ce qui rend le bonheur
si difficile à atteindre ?

Des empêchements !
- Ceux du passé… (souvenirs)
- Ceux du présent… (perception)
- Ceux de l’avenir… (imagination)



OBSERVONS ENSEMBLE
LA CARTE

LE PASSE...
- Tous ces mots que j’ai dû subir...
- Ce manque d’affection, de reconnaissance ou d’encouragement...
- Tous ces souvenirs de petites ou grandes frustrations...

m’amènent à... LA FRUSTRATION PASSEE

... ET TOUT CELA NE ME REND PAS HEUREUX !!! 
- Ils verront de quoi je suis capable…
- Je le trouverai celui qui sera capable de m’aimer…
- Je prouverai que je peux le faire ... 
... LA REVANCHE


LE PRESENT...
- Je ne sais plus où j’en suis…
- J’ai perdu mon travail, je ne sers à rien...
- Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?
- Je ne vais pas bien, je ne sais pas quoi faire de moi…
- Je suis complètement désorienté… 

et je compense avec... LA DESORIENTATION ACTUELLE

... ET TOUT CELA NE ME REND PAS HEUREUX !!!
- Je suis le meilleur !
- J’y arriverai en premier !
- Ils vont me remarquer !
- J’ai toujours raison !
- Mes idées sont les meilleures ! 

...L'AFFIRMATION



LE FUTUR...
- Dans le monde dans lequel on vit, qui sait ce que sera demain ?
- Je ne vais pas mettre au monde un enfant…
- Je n’y arriverai jamais, c’est trop dur ces études. Et puis après,
il n’y a aucun débouché…
Et si demain arrivait une nouvelle sècheresse ? Je vais prévoir…

et cela m’amène à... LA PEUR DU FUTUR

... ET TOUT CELA NE ME REND PAS HEUREUX !!!
- Je travaille comme un fou pour mettre de l’argent de côté pour mes vieux jours...
- Si j’ai une maison, après je serai tranquille...
- Je garde ce boulot pour la sécurité même si je suis mal traité, même si je n’aime pas ce que je fais… 

...LA SECURITE



La peur du Futur----------> LA SECURITE
La Désorientation actuelle ----------> L'AFFIRMATION
La Frustration passée ---------->LA REVANCHE


PASSEPRESENT et FUTUR m’empêchent d’avancer vers le bonheur :
- par les souffrances dont j’ai le souvenir,
- par celles que je perçois,
- et par celles que j’imagine.




TOURNER LA CARTE :
AU-DELA DU BONHEUR ???
LE SENS DE LA VIE !!!


Et si l’on commençait un projet
qui permette de passer du non-sens
de la vie absurde, répétitive et provisoire,
au SENS DE LA VIE ?


LE PASSE...
- Je comprends mes conflits antérieurs, je pardonne...
- Je répare les préjudices que j’ai moi-même fait subir et je me pardonne...
- Je me réconcilie...

c'est … LA RECONCILIATION AVEC LE PASSE

... ET TOUT CELA ME REND HEUREUX !!! 
- J’incorpore, j’ordonne, je range ces évènements qui déjà n’existent plus...
- Je me libère du passé... 
...INTEGRATION
PAIX



LE PRESENT...
- Je regarde ma situation globale...
- Je me situe dans ce présent entre un «hier» et un «aujourd’hui»...
- Je sens mon intention qui peut se manifester et je valorise ce que j’ai appris, mes qualités et mes vertus... 

... SITUATION DANS LE MOMENT ACTUEL

... ET TOUT CELA ME REND HEUREUX !!!
- Je développe une référence intérieure, un guide intérieur...
- J’entame le dialogue avec moi-même...
- Je gagne en force...
...REFERENCE
FORCE




LE FUTUR...
- Je commence à faire des projets...
- Je fais des propositions pour l’avenir, à court, moyen, et long terme...
- Je commence à vouloir grandir intérieurement, apprendre à grandir même face aux difficultés…

Et je développe des PROPOSITIONS POUR L'AVENIR

... ET TOUT CELA ME REND HEUREUX !!!
- Je deviens optimiste...
- Les images propulsées vers le futur me donnent de l’énergie...
- Les possibles s’ouvrent...
- Je gagne en Joie… 
...OPTIMISME
JOIE



LE NOUVEL HUMANISME 
* Propose que l’on échange ces propositions lors des réunions hebdos, et que l’on puisse les approfondir.
* Propose des expériences guidées ayant trait au passé (pour aider à la réconciliation), au présent (pour développer un guide intérieur et des repères internes), au futur (pour préciser des images pour l’avenir et gagner en joie).
Que cette carte accompagne votre changement !


CETTE CARTE 
* Pour rappeler le sens de PAIXFORCE et JOIE
* Pour permettre d’expérimenter que l’on peut gagner en cohérence en faisant coïncider ce que l’on sent, ce que l’on pense et ce que l’on fait
* Pour rappeler que la vie a un sens…

Paix, Force et Joie
à tous
!!!!
Source: