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2024/03/26

L'énergie. Causerie de Silo aux Philippines, 1975


Nous travaillons d’une manière précise avec l’énergie, cependant, il existe différentes formes de travail. Avant d'entrer dans les différentes formes de travail avec l'énergie, vous devrez imaginer le suivant. Imaginez que tous les objets matériels ne soient pas une autre chose que l'énergie est comprimée. Imaginez que toutes ces choses sont dépensées en énergie. Au lieu d'imaginer que notre route est aire, imaginer que tout est énergétique. Nous sommes nous-mêmes submergés dans cette énergie. Imaginez que dans cette vaste étendue d’énergie océanique, par certaines circonstances, cette énergie est concentrée sur certains points. Pour la concentration de cette énergie, des formes matérielles, des formes comprimées d'énergie apparaissent. Imaginez que l'univers entre dans l'énergie, et nous avons donc la capacité de comprendre comment la création n'est pas terminée. Mais la matière continue à être créée. Personne peut expliquer comment la matière est créée par le né, parce qu'elle peut découvrir que tout à un moment précis, elle peut trouver une énergie concentrée.
Lorsque cette énergie est concentrée progressivement, nous sommes donc habitués aux formes matérielles très solides, aux formes matérielles non solides et aux formes d'énergie qui sont toutes les plus vibrantes. Nos yeux seuls peuvent percevoir les formes solides des personnes, et elles sont perçues par les vibrations visuelles reçues par les yeux. Nous ne percevons pas le son par les vibrations reçues par les yeux. Nous percevons le son par les vibrations reçues par l'œil. Au niveau de ces formes d'énergie solides, nous pouvons découvrir des formes d'énergie plus légères, qui ne peuvent pas être touchées mais qui produisent des actions ; Cette énergie peut produire un travail, cette énergie peut également être appliquée dans certaines directions. Vous connaissez les formes d’énergie électrique et magnétique qui peuvent être appliquées comme travail. Vous connaissez l’énergie solaire, l’énergie de la vapeur et bien d’autres formes d’énergie. Nous ne sommes pas en mesure d'avoir des corps solides, mais vous savez que ces énergies sont capables d'actionner des corps solides. Nous savons que l’électricité peut être allumée et que la lumière peut être transformée en électricité. Nous savons que l’énergie peut être convertie. Mais nous continuons à imaginer.
Nous supposons que notre corps solide, comme nous l’observons, a différents niveaux d’énergie. Nous pouvons percevoir le niveau le plus dense, mais certaines caméras équipées de films sensibles aux rayons infrarouges peuvent percevoir la chaleur irradiée par nos corps. Certains autres appareils peuvent percevoir d’autres rayonnements de notre corps. Si ces appareils peuvent être perçus, c'est parce que cette énergie produit une action sur ces appareils et les manières qui peuvent être enregistrées. Évidemment, avant que les caméras qui perçoivent les rayons infrarouges existent, nous ne pouvons pas voir l'énergie calorifique qui circule dans notre corps. Et avant les découvertes actuelles d’autres types de rayonnements ne pourraient pas être perçus.
Nous avons dit que la personne a de l'énergie dans le mouvement, mais pas seulement dans le mouvement externe, mais aussi dans le mouvement interne. Il semblerait que dans chaque cellule de l'être humain, l'énergie soit celle de la route, et l'énergie à l'intérieur d'elle. Il semble donc qu'un problème soit produit à l'intérieur de la cellule par des radiations dans le champ où se trouve la cellule, et il semble qu'il y ait une loi de concomitance entre l'énergie et la matière. De cette manière, en agissant sur ce champ, nous pouvons agir sur le corps physique. Et en agissant sur le corps physique, nous produisons une action sur ce champ.
La médecine classique et officielle agit sur le matériau, sur le corps, mais il y a d'autres types de médecine, les choses n'agissent pas sur le corps même sur le terrain. En affectant ce champ, les parties affectées du matériau sont également modifiées. Mais comment puis-je guérir la partie enferma? Ce n’est pas avec votre matière dense qu’avec votre énergie. Ces choses qui ne semblent pas encajar dans la forme mentale raciste et aséptique occidentale sont absolument plausibles. Les Occidentaux ont désormais la parapsicologie comme ils ont inventé le café avec lait. C'est quelque chose qui a été fait depuis des années, mais depuis maintenant qu'il a un nom scientifique, il est devenu le plus acceptable. Cela signifie que nous avons besoin d'un certificat scientifique pour comprendre l'existence de ce que nous connaissons.
Lorsque nous avons appris le rire et les idées du ri, nous n'avons pas décidé qu'ils étaient liés aux concepts scientifiques. La science est quelque chose de très intéressant, mais nous n'avons pas besoin de certificats scientifiques. Nous sommes observés dans l’occultisme et en général dans les religions qui ont une grande préoccupation de être scientifique. Nous ne sommes pas intéressés par nos scientifiques. Lorsqu'un travail scientifique avec nous suit normalement, le travail scientifique est effectué dans votre laboratoire ; mais quand il travaille dans un groupe de religion à l'intérieur, il est déjà en train de s'en sortir scientifiquement et il devient un être humain qui va vivre une expérience interne. De cette manière, les conclusions arrojadas por la science se ramènent chaque fois plus à ce qui a été expliqué par des siècles d'années plus tard, par le simple fait qu'il est en train de dire ce qu'il a dit d'avoir des siècles d'années. Nous n'avons pas les exigences certifiées pour les personnes qui viennent à l'étranger. De cette manière, lorsque vous avez une question sur la base scientifique de nos contestations, nous n'avons absolument rien à faire. Nous décidons que nous sommes basés sur des expériences internes et que, dans n'importe quel cas, la science peut entreprendre un travail d'interprétation de ces expériences internes.
Nous sommes conscients de ce point que nous devons faire pour que nous puissions concevoir le monde pour vos personnes. Nous notons dans le corps humain différentes concentrations de matériaux. Ces concentrations, aux quatre coins de nos centres, sont très riches en énergie. Ces centres contrôlent les activités du corps humain. Quand un centre travaille avec plus d’énergie que d’autres, et les autres épuisent l’énergie. Parfois, un centre de travail travaille dans une direction qui s'occupe de l'autre. Démonstration d'un exemple : à mon avis, je vais maintenant courir ; mais par ailleurs, la rencontre est très intéressante pour le prochain voyage. De là à moi, j'ai créé des directions d'exploitation, car je suis lancé vers différents objets. Les mouvements de ces centres sont liés à la mobilité énergétique. Il n'y a pas d'expérience dans l'unité interne, mais c'est une division d'expérience interne.
Nous pensons que vous pouvez faire disparaître mon corps en quête d'un seul conglomérat d'énergie. Ainsi, une partie de l’énergie est envoyée dans la rue et l’autre partie est envoyée dans une autre direction. Nous pensons que nous appelons notre énergie à cette énergie, et que cette énergie est toujours notre charge dans les directions opérationnelles. Alors, si vous le souhaitez, cette énergie disparait dans différentes directions, de telle manière que nous ne pouvons pas avoir l'inmortalité ou une chose similaire. À la dissolution du corps correspond la dissolution de l’énergie. Alors que mon corps est comme le centre de gravité de cette énergie, cette énergie est permanente unida. Mais si vous quittez le corps, cette énergie se dissipe. Lorsque nous avons le centre de gravité, nous avons la certaine forme qui nous permet d'armer cette énergie et de la diriger vers une direction centrale, sans aller vers l'extérieur. Si vous êtes un homme pratiquant une religion externe, toutes mes tendances se dirigeront vers Dieu, le ciel et les choses externes. Si je veux mon corps, l'énergie sera également envoyée dans ces directions ; Nous ne tenons pas une unité interne, nous ne tenons pas un centre de gravité.
Nous sommes préoccupés par la création de ce centre de gravité. Nous avons dit avant que l’énergie puisse être amenée à être plus dense jusqu’à former des corps solides. Et maintenant, nous décidons que l'énergie que la circulation autour de nous peut enregistrer plus solide dans le travail interne, peut décider de son propre centre, c'est-à-dire que nosotros appellent notre esprit. Tous les êtres vivants, les minéraux ont leur énergie. L'énergie en mouvement ou ce que la personne de l'homme appelle la vieille, nous pouvons appeler le champ énergétique. Il semblerait que dans l'être humain, il existe la possibilité de penser et de se sentir sur un tout autre chose que le cas de la plante et du minéral, les qualités dépendent de choses externes. Il semblerait que dans l'être humain, quelqu'un puisse revenir sur lui-même; Et c'est pourquoi c'est dans l'être humain que cette énergie peut générer un centre créatif.
L’être humain peut fonctionner comme les espèces animales. Il peut vivre toute sa vie préoccupée par des choses externes. Il peut certainement se diriger seul vers ces choses qui peuvent être perçues par ses sentiments. Alors vous pouvez passer toute votre vie sans la création d’un centre de gravité.
Nous décidons que l’homme naît dans un centre de gravité, que son centre de gravité est provisoire, ce centre de gravité est son corps. Nous décidons que sans qu’un centre de gravité ne puisse être permanent. C'est seul l'homme qui peut enregistrer une permanence à l'intérieur de lui. Et cela seulement peut être acquis pour les instances d'un travail interne ou pour les instances d'un grand amour quand ils n'ont pas connu de grandes théories sur les formes de travail interne; et ce travail intérieur ou grand amour intérieur a produit une unité, il y a des contradictions…
Les saints sont des gens dont le centre de gravité est vraiment fort. Ces personnages ont un grand amour intérieur qu'il est probable qu'ils ne puissent pas être reconnus. Ce n’est pas un problème pour certaines personnes. Par ailleurs, nous rencontrons des gens avec un grand développement intellectuel mais sans développement intérieur. Nous pouvons donc concevoir un être qui est très humble et qui ne peut probablement pas lire, ni écrire mais qui a un grand amour intérieur. Nous ne pouvons pas nous tromper avec ceux qui peuvent savoir beaucoup de choses sur ces choses, mais qui ne sont pas au centre des affaires. Cette forme n’a pas de signification pour nous, aux termes du niveau interne, qu’une personne se sépare beaucoup de ces choses. Nous ne pouvons pas améliorer le niveau des personnes pour ce que nous disons ou pouvons expliquer, mais si pour ce que nous pouvons expérimenter. Et comme nous ne savons pas comment expérimenter d'autres personnes, nous ne pouvons pas juger le niveau intérieur d'une personne et de toutes les manières, pourquoi voulons-nous savoir le niveau intérieur des autres personnes ? (risas).
Lorsque nous travaillons avec la force de nosotros, nous ne faisons rien d'autre qu'un type général d'acupuncture. Certains acupuncteurs ont une théorie : ceux qui supposent que l'énergie se déplace pendant tout le corps et à certains points de l'énergie épuisée ne passent pas. Et comme ce n'est pas le cas pour ce point, ce point enferma. Lorsqu'il y a une réserve d'énergie lorsqu'il y a beaucoup d'énergie à un point précis, ce point physique est également en train de travailler par erreur. Il s'agit donc d'un art pour libérer l'énergie de ce point chargé, ou pour faire circulaire à travers ces points déchargés. Si cela se passe dans cet art, l’énergie circule naturellement. Alors la maladie disparaît. Lorsque nous travaillons avec la force de savoir que la circulation énergétique. Les contradictions entre nos idées, nos émotions et nos mouvements vont disparaître parce que cette énergie circule. C'est un type de massage énergétique. C'est un type de tonificateur. C'est pourquoi nous décidons que nous sommes similaires à l'acupuncture générale. Il est clair que notre intention n'est pas de traiter les enfermés si nous distribuons l'énergie correctement, en massant cette énergie qui est erronément contestée, et pour finir par permettre de manifester le potentiel que tous nous tenons, de permettre votre développement le plus fort, avec plus fort….

2023/07/02

L'absence de sens

(Extraits du texte Commentaires sur le message de Silo, de Rafael Edwards.

(Les textes en italique correspondent à des citations textuelles du livre Le message de Silo).

 

"Il n'y a pas de sens à la vie si tout se termine par la mort".

Avec les clarifications précédentes, nous commençons. C'est le point de départ. Curieux paradoxe que la mort soit le point de départ, mais c'est ainsi. Au fil du temps, j'ai acquis la conviction que ce travail de libération de l'âme et de l'esprit ne peut être abordé autrement qu'à partir de la conscience de sa propre finitude. Je sais que vaincre l'absurdité de la mort est l'élément central de ma recherche d'un sens à la vie.

Mais il m'a été difficile d'en prendre conscience. D'une part, le sujet de la mort a toujours été un grand tabou pour moi, depuis mon plus jeune âge. C'était quelque chose que je ne pouvais pas accepter, l'idée que j'allais mourir un jour. Toute ma vie, je me suis contentée de "regarder ailleurs", d'ignorer ce destin inévitable et horrible qui m'attendait, et il me semblait que tout le monde autour de moi faisait de même. C'était un sujet dont on ne pouvait pas parler, une sorte de phobie, ... une "thanatophobie". Toute ma vie je m'étais caché de la mort et maintenant il fallait la regarder en face, la mettre en évidence, la re-signifier.

Les 12 paragraphes suivants me parlent d'un paysage qui a la mort pour terminus. Si tout se termine par la mort... en vérité rien ne justifie rien, tout reste sur le même plan, le bien et le mal, la cruauté et la bonté, l'héroïsme et la lâcheté. Un monde non transcendantal est un monde essentiellement plat et étanche où, en fin de compte, tout est pareil.

Et plus haut, il dit : "Ici, on nous explique comment l'absence de sens est transformée en sens et en plénitude". Pour transformer l'absence de sens en sens, dois-je modifier la croyance en la mort comme fin de la vie ? Je me réponds par l'affirmative. Je reconnais cette vérité en moi-même, il y a quelque chose en moi qui cherche la transcendance, quelque chose en moi qui cherche très profondément à aller "au-delà", à embrasser "d'autres espaces et d'autres temps", et qui ne peut pas accepter la limitation ou l'exclusion de ceux-ci.

En faisant un saut périlleux à la dernière partie du "Message de Silo", je me retrouve devant l'avant-dernière phrase de "La Voie" commentée par Silo (Commentaires au Message) :

"Ne t'imagine pas que tu es seul dans ton village, dans ta ville, sur la Terre et dans les mondes infinis".

Commentaire : Cette "solitude" est une expérience que nous subissons comme "abandon" d'autres intentions et, en fin de compte, comme "abandon" de l'avenir.

Plus loin, il commente : "La position opposée part de notre propre intention et s'étend en dehors du temps et de l'espace dans lesquels se déroulent notre perception et notre mémoire".

J'essaie de comparer cette affirmation avec ma propre expérience, avec ma propre recherche, et je constate une grande et profonde coïncidence. Lorsque je me demande "qui suis-je et où vais-je ?" .... En allant du plus externe et circonstanciel au plus profond, je remarque un élément qui se répète et c'est le besoin de plus en plus évident d'aller au-delà du donné, au-delà de ce plan d'existence, de "transcender", même sans savoir exactement en quoi cela consiste.

Pour l'instant, je dirai qu'il s'agit d'une aspiration qui commence à être ressentie comme un "besoin" et qui consiste à projeter mon existence consciente au-delà de la limite de temps et d'espace qui m'a apparemment été imposée.

Dans le dernier chapitre, il parle également des "mondes infinis", et cela devient une réalité lorsque ces "mondes infinis" ont un rapport avec moi, que je peux les connaître, les habiter. Ensuite, il dit :

"Ne t'imagine pas que dans ta mort ta solitude s'éternise". Il parle de temps infinis, dans lesquels je ne suis pas seul ou isolé, mais en contact, en relation, en coexistence avec quelque chose de plus grand.

Quand je pense à la mort comme à la fin de tout, ou pire, comme au fait de "ne pas être au monde", j'éprouve un grand malaise parce que cela signifie ne plus être en présence de ce qui me donne du sens, de mes affections, de mes réussites, de mes rêves. J'imagine un lieu abyssal, où je vivrai pour toujours dans une solitude absolue. C'est vraiment la perte totale de sens, et chaque fois que je pense ainsi, j'essaie de fuir vers un endroit "où la mort ne me trouvera pas". Je cherche une distraction, un projet ou une activité, n'importe quoi qui me fasse oublier ces pensées et me donne un sens qui, bien que temporaire, me réconfortera face à l'horreur d'un néant, de ma propre finitude. Ainsi, face à la mort, je détourne le regard, c'est une habitude, je suis l'autruche qui se cache la tête dans le sol, cherchant un refuge imaginaire face à l'inévitable.

La mort, vue de cette manière, d'un point de vue particulier, est synonyme de solitude, de séparation, de coupure du flux, des relations, de tout lien. Au contraire, la vie est liante, elle est multiplicative, elle est ouverture. Par conséquent, si je suis le modèle de la vie, je génère, j'ouvre, je donne. C'est une direction centrifuge, qui rayonne, qui germe, et en même temps centripète, car quelque chose crée un centre à partir duquel la vie continue de germer. En m'enfermant, en m'isolant, en me repliant sur moi-même, j'entre aussi dans une sorte de mort.

Je revois mentalement ma vie passée, j'essaie d'y trouver un sens, mais rien ne me convainc.

Mais rien ne me convainc. A quoi ont servi mes rêves, tout ce que j'ai construit, les causes que j'ai embrassées, les amitiés, les amours, les inspirations, ce que j'ai appris, ce que j'ai partagé, ce que j'ai aimé, si tout cela n'était que du vent ?

Les amitiés, les amours, les inspirations, ce que j'ai appris, ce que j'ai partagé, ce que j'ai aimé, si tout cela finit par se dissoudre comme une brise.

Finalement se dissoudre comme une brise dans un après-midi d'été ?

Ce thème est si profond qu'il est clair pour moi qu'il s'agit du Grand Dilemme, et de la source de toute souffrance. C'est par là qu'il faut commencer.

En bref, je suis confronté à la mort et je ne peux pas l'accepter intérieurement comme la fin des choses.

Je ne peux pas l'accepter comme la fin des choses. Je ne peux pas accepter un fait qui nie le courant de la vie.

Ainsi, contre toutes les croyances dominantes et contre tout "bon sens", je me rebelle contre la mort en tant que fin des choses et de la vie.

La mort comme fin des choses et de la vie. Cette révolte implique une prise en charge du problème, et une résolution profonde, elle implique une attitude différente.

Une résolution profonde, c'est une autre attitude face à la vie, une intention qui s'impose face à toutes les difficultés que l'on peut rencontrer.

Il ne me reste plus qu'à me donner les moyens d'atteindre mes objectifs.

Il ne me reste plus qu'à me donner une recommandation claire : "Que ma quête de transcendance

Ne soit pas guidée par la peur mais aspirée par l'intuition d'une réalité plus grande.

Une réalité plus grande".

2022/05/04

53 ans de la harangue La guérison de la souffrance



Le 4 mai 1969, au pied de l’Aconcagua, Silo a prononcé la harangue sur la guérison de la souffrance, qui 53 ans plus tard est toujours d’actualité.


2020/08/30

Les états intérieurs (d’auprès le livre Le regard intérieur, de Silo)


XIX. LES ÉTATS INTÉRIEURS

Tu dois acquérir à présent une perception suffisante des états intérieurs dans lesquels tu peux te trouver au cours de ta vie et, en particulier, au cours de ton travail évolutif. Je ne peux les décrire autrement qu'avec des images (dans ce cas, des allégories). Celles‑ci, me semble‑t‑il, ont pour vertu de concentrer “visuellement” des états d'âme complexes. D'autre part, la particularité d'enchaîner de tels états comme s'ils faisaient partie de différents moments d'un même processus introduit une variante dans les descriptions toujours fragmentées auxquelles nous ont habitués ceux qui s'occupent de ces choses.
  1. Le premier état, où le non‑sens prévaut (celui que nous avons mentionné au début), sera appelé état de “vitalité diffuse”. Tout est orienté en fonction des besoins physiques, mais ceux‑ci sont souvent confondus avec les désirs et les images contradictoires. Là, il y a de l'obscurité dans les intentions et les activités. On demeure dans cet état en végétant, perdu parmi des formes variables. A partir de ce point, on ne peut évoluer que par deux voies : celle de la mort ou celle de la mutation.
  2. La voie de la mort te met en présence d'un paysage chaotique et obscur. Les anciens connaissaient ce passage et le situaient presque toujours “sous terre”, ou dans les profondeurs abyssales. Certains visitèrent aussi ce royaume, pour “ressusciter” ensuite en des niveaux lumineux. Comprends bien qu'“en dessous” de la mort existe la vitalité diffuse. Le mental humain met peut‑être en relation la désintégration mortelle avec des phénomènes postérieurs de transformation, et il associe peut‑être aussi le mouvement diffus avec celui qui précède la naissance. Si ta direction est dans le sens ascendant, la “mort” correspond à une rupture avec ton étape antérieure. Par la voie de la mort, on accède à un autre état.
  3. En y arrivant, on trouve le refuge de la régression. De là partent deux chemins : celui du repentir et celui‑là même qui fut emprunté pour la montée, c'est‑à‑dire le chemin de la mort. Si tu prends le premier, c'est parce que ta décision tend à rompre avec ta vie passée. Si tu retournes par le chemin de la mort, tu retombes dans les abîmes avec la sensation de tourner en rond.
  4. Ceci dit, je t'ai parlé d'un autre sentier, qui permet d'échapper à la vitalité abyssale, celui de la mutation. Si tu choisis cette voie, c'est parce que tu veux émerger de ton pénible état, sans toutefois être disposé à abandonner certains de ses bénéfices apparents. Il s'agit donc là d'un faux chemin, connu sous le nom de “chemin de la main gauche”. De nombreux monstres sont sortis des profondeurs de ce tortueux passage. Ils ont voulu prendre le ciel d'assaut sans abandonner les enfers et, ce faisant, ils ont projeté sur le monde médian une contradiction infinie.
  5. Je suppose que, t'élevant depuis le royaume de la mort et par ton repentir conscient, tu es déjà parvenu à la demeure de la tendance. Tu ne peux pratiquement pas t'y arrêter. Deux minces corniches soutiennent ta demeure : la conservation et la frustration. La conservation est fausse et instable. En la parcourant, tu t'illusionnes avec l'idée de permanence, mais en réalité tu descends à grande vitesse. Si tu prends le chemin de la frustration, ta montée est pénible, quoiqu'elle soit l'unique‑non‑fausse.
  6. D'échec en échec, tu peux arriver au prochain palier, appelé “demeure de la déviation”. Attention aux deux voies que tu as maintenant devant toi : tu peux prendre soit le chemin de la résolution, qui te mène à la génération, soit celui du ressentiment, qui te fait redescendre vers la régression. Tu es là, placé face au dilemme : ou bien tu te décides en faveur du labyrinthe de la vie consciente (et tu le fais avec résolution), ou bien tu retournes plein de ressentiment à ta vie précédente. Nombreux sont ceux qui, n'étant pas parvenus à se dépasser, se privent là de toutes leurs possibilités.
  7. Mais toi, qui t'es élevé avec résolution, tu te trouves à présent dans la demeure connue sous le nom de “génération”. Tu as là trois portes : l'une s'appelle “Chute”, l'autre “Tentative”, et la troisième “Dégradation”. La Chute te mène directement aux profondeurs et seul un accident extérieur pourrait te pousser vers elle. Il t'est difficile de choisir cette porte. Alors que celle de la Dégradation te mène indirectement aux abîmes, en te faisant rebrousser chemin dans une sorte de spirale pleine de turbulences où tu ne cesses de reconsidérer tout ce qui a été perdu et sacrifié sur l'autel d'un dieu inconnu. Cet examen de conscience qui mène à la Dégradation est, bien sûr, un faux examen, dans lequel tu sous‑estimes et disproportionnes certaines choses que tu compares. Tu confrontes l'effort de la montée avec tous les “bénéfices” que tu as abandonnés. Mais si tu regardes les choses de plus près, tu t'apercevras que tu n'as rien abandonné pour cette raison, mais pour d'autres. La Dégradation commence donc par falsifier les raisons qui, en apparence, ont toujours été étrangères à la montée. Je demande maintenant : Qu'est‑ce qui trahit le mental ? Peut‑être les fausses raisons de l'enthousiasme initial ? Peut‑être la difficulté de l'entreprise ? Peut‑être le faux souvenir de sacrifices qui n'ont pas existé ou qui ont eu d'autres motifs ? Je te dis et je te demande maintenant : Ta maison a brûlé il y a longtemps. Est‑ce pour cela que tu as décidé de monter, ou penses‑tu maintenant que c'est parce que tu es monté qu'elle a brûlé ? As‑tu par hasard regardé un peu ce qui était arrivé à d'autres maisons des alentours ?… Il ne fait pas de doute que tu doives choisir la porte du milieu.
  8. Gravis le perron de la Tentative et tu parviendras à une coupole instable. Arrivé là, déplace‑toi le long d'un couloir étroit et sinueux que tu connaîtras comme étant celui de la “versatilité”, jusqu'à atteindre un espace vaste et vide (comme une plate‑forme), qui se nomme : “espace‑ouvert‑de‑l'énergie”.
  9. Dans cet espace, tu peux être épouvanté par le paysage désertique et immense ainsi que par le silence effrayant de la nuit transfigurée par d'énormes étoiles immobiles. Là, exactement au‑dessus de ta tête, tu verras, clouée dans le firmament, la forme insinuante de la Lune Noire. Là, tu dois attendre l'aube avec patience et foi, car rien de mal ne peut t'arriver si tu restes calme.
  10. Il pourrait arriver que, dans une telle situation, tu veuilles tenter une sortie immédiate. Si cela se produit, tu risquerais de te diriger à tâtons vers n'importe quel endroit, au lieu d'attendre le jour avec prudence. Tu dois alors te rappeler que là (dans l'obscurité), tout mouvement est faux et reçoit généralement le nom “d'improvisation”. Si, oubliant ce que je dis maintenant, tu commençais à improviser des mouvements, sois sûr que tu serais alors entraîné par un tourbillon, parmi les sentiers et les demeures, jusqu'aux plus sombres fonds de la dissolution.
  11. Qu'il est difficile de comprendre comment les états intérieurs sont enchaînés les uns aux autres ! Si tu savais quelle est la logique inflexible de la conscience, tu constaterais que dans la situation décrite, celui qui improvise aveuglément commence fatalement à dégrader et à se dégrader ; surgissent ensuite en lui les sentiments de frustration ; et il tombe dans le ressentiment et dans la mort ; survient alors l'oubli de tout ce qu'un jour il avait pu percevoir.
  12. Si, sur l'esplanade, tu arrives à atteindre le jour, surgira devant tes yeux le soleil radieux qui t'éclairera pour la première fois la réalité. Alors tu verras que dans tout ce qui existe vit un Plan.
  13. Il te sera difficile de tomber de là, à moins que tu ne veuilles volontairement descendre vers des régions plus obscures pour porter la lumière aux ténèbres.
Mieux vaut ne pas développer davantage ces thèmes car, sans expérience, ils trompent en transposant dans le domaine de l'imaginaire ce qui est réalisable.
Que ce qui a été dit jusqu'ici te serve. Si ce qui a été expliqué ne t'était pas utile, que pourrais‑tu objecter puisque rien n'a de fondement ni de raison pour le scepticisme, qui est comme l'image d'un miroir, le son d'un écho, l'ombre d'une ombre.





2018/03/03

Sur la foi et le registre de la Force

L'importance réelle de détruire les contradictions internes me convainquit.
L'importance réelle de (manier la Force pour) atteindre unité et continuité m'emplit d'un sens joyeux.
(Le Message de Silo, Chapitre X, Évidence du Sens)

Demande avec force pour t’éloigner de ce qui t’apporte contradiction, demande que ta vie soit unitive.
[…] Alors, à mesure que le temps passe, tu comprendras que le plus important est d'atteindre une vie d'unité intérieure qui fructifiera quand ce que tu penses, ce que tu sens et ce que tu fais, ira dans la même direction. La vie croît par son unité intérieure et se désintègre par la contradiction.
(La Demande, Inauguration de la Salle du Parc La Reja, 7 mai 2005)

Mais comment garder la permanence dans la répétition inlassable de cette Demande lorsqu’on ressent tant d’urgence ? Nous pouvons parler de la Force comme une expérience que l’on fait, comme résultat d’une technique, comme résultant de conditions spéciales et ce serait une façon de la voir. Mais ce peut être aussi un registre, qui commence à apparaître avec une certaine fréquence jusqu’à devenir plus constant et croissant.
Ceci dépend de la Foi. Et la Foi dépend de maintenir ta ligne d’action dans une direction, même si tu déprimes, si tu te sens faible, ou si tu te sens sans énergie, tu y vas à fond dans cette direction. Alors, surgit un phénomène que l’on connait comme la foi intérieure, et ce phénomène se manifeste avec Force. Mais fondamentalement, tout dépend du fait que tu choisisses une direction et que tu la maintiennes, quoi qu’il arrive.
Et ne dis pas, la condition pour que je puisse maintenir cette direction est qu’apparaisse la force. Non, c’est totalement le contraire : la condition pour qu’apparaisse la force est que tu maintiennes la direction.
La direction est quelque chose qui doit être positif pour toi et pour les autres. » […] 
« C’est comme pour l’alcoolique : S’il maintient la direction, les premiers jours, c’est sûr, il déprime et la force ne vient pas. Il va même se sentir seul et abandonné par ses amis, ses ennemis, par dieu et par tout le monde. Mais il maintient quand même la direction.
Ceci est la partie que tu dois faire : un effort, une barrière à briser, un seuil à franchir.
C’est un effort volitif du cortex cérébral. Et c’est INCONTOURNABLE.
(Silo, Méditation transcendantale, Buenos Aires, août 1972)

2017/08/29

La formation de l'esprit. Silo.

L’homme n'a pas complété son évolution. Par conséquent: il est en votre main de continuer le développement. Tout est dépendant de son type et des actes conscients.
Le double est né avec l'organe physique, mais l'esprit immortel est né avec les actes de l'unité interne, ce qui forme dans l'être humain un centre de gravité permanente.
Notre message enseigne à survenir des contradictions et de la douleur, de former l'esprit et de transcender vers des plans immortels.
Et maintenant, nous disons que l'énergie qui circule à l'intérieur des nous, peut devenir plus dense, et c'est ce que nous appelons l'esprit.
LA FORMATION DE L'ESPRIT. SILO 1974

Nous disons que sans centre de gravité rien ne peut être permanent.
Supposons que je puisse faire disparaître mon corps en laissant un seul conglomérat d'énergie. Ensuite, une partie de l'énergie ira dans la rue et l'autre partie ira dans une autre direction. Supposons que nous appelons l'âme à cette énergie, et que cette âme mienne soit pleine de trains dans des directions opposées. Donc, si je le veux, cette énergie est déclenchée dans des directions différentes, de sorte que nous ne pouvons pas parler d'immortalité ou d'autres choses semblables.

La dissolution du corps correspondait à la dissolution de l'énergie. Alors que mon corps sert de centre de gravité à cette énergie, cette énergie reste unie. Mais si je retire le corps, cette énergie se dissipera. Lorsque nous parlons du centre de gravité, nous parlons d'une certaine façon d’agir qui nous permet d'harmoniser cette énergie et de la faire circuler dans une direction centrale et non vers l'extérieur. Si j'étais un homme pratiquant une religion extérieure, toutes mes tendances seraient dirigées vers Dieu, le ciel et les choses extérieures. Si je retire mon corps, l'énergie ira dans ces directions; Nous n'avons pas d'unité interne, nous n'avons pas de centre de gravité.

Nous sommes préoccupés par la création de ce centre de gravité. Nous avons dit avant que l'énergie puisse devenir plus dense pour former des corps solides. Et maintenant, nous disons que l'énergie qui circule autour de nous peut atteindre une plus grande densité grâce au travail interne. Cette énergie peut s’attribuer son propre centre, et c'est ce que nous appelons l'esprit. Tous les êtres vivants, même les minéraux ont cette énergie. L'énergie en mouvement ou ce que les gens d'autrefois appelaient l'âme, on pourrait l'appeler le champ d'énergie. Il semble que, dans l'être humain, il existe une possibilité de penser et de se sentir à soi-même, différent du cas de la plante et du minéral, qui dépendent des choses extérieures. Il semble que dans l'être humain, quelque chose puisse se révéler. Et c'est donc dans l'être humain où cette énergie peut générer un centre créatif.
L'être humain peut fonctionner comme une espèce animale. Il peut vivre toute sa vie en se préoccupant par les choses extérieures. Il peut certainement mourir, dirigé uniquement sur les choses qu'il peut percevoir par ses sens. De cette façon, vous pouvez passer toute votre vie sans créer un centre de gravité. Nous disons que l'homme est né sans centre de gravité, que son centre de gravité est provisoire, ce centre de gravité est son corps.

Nous disons que sans centre de gravité rien ne peut être permanent. Ce n'est que l'homme qui peut atteindre sa permanence. Et cela ne peut être acquis que par les cas d'une œuvre intérieure ou par des exemples de grand amour, même si ce travail intérieur n'est pas, mais par les cas d'histoire, beaucoup de gens ont connu ce grand amour intérieur, même s'ils ne n’ont pas connu de grandes théories ou des formes de travail interne. Et ce grand amour intérieur a produit l'unité et celui a brisé des contradictions. Ces personnes sont plutôt saintes.

Les saints sont des personnes dont le centre de gravité est vraiment fort. Ces gens ont un grand amour intérieur que vous ne connaissez probablement pas. Ce n'est pas un problème pour certaines personnes. D'autre part, nous trouvons des personnes ayant un développement intellectuel exceptionnel mais sans développement interne. Nous pouvons alors concevoir un être qui est très humble et qui ne peut probablement pas lire ou écrire, mais qui a un grand amour intérieur. Nous ne pouvons pas le confondre avec quelqu'un qui sait bien ces choses, mais qui n'a pas développé ce centre.

De cette façon, cela ne signifie rien pour nous en termes de niveau interne, qu'une personne connaît beaucoup de ces choses. Nous ne pouvons pas mesurer le niveau des gens par ce qu'ils disent ou peuvent expliquer, mais par ce qu'ils peuvent expérimenter. Et puisque nous ne savons pas comment les autres vivent, nous ne pouvons pas juger le niveau intérieur d'une personne et de toute façon, pourquoi voulons-nous connaître le niveau intérieur d'autres personnes?

2017/06/26

Le schéma energétique. Silo, 1973

Cette communication se réfère à des thèmes insuffisamment éclaircis par les écrits et les références antérieures. Ces thèmes sont en rapport avec le Schéma Énergétique de l’être humain, l’état de Conscience de soi et le travail avec la force.



I.- Le schéma énergétique.

Les “centresˮ chez l’homme ont été expliqués comme des aires du système nerveux où se situent des fonctions. Chaque centre, en plus de sa localisation nerveuse, a des relations avec différentes glandes. Les parties et les sous-parties des centres ont été présentées comme des localisations plus précises et comme des niveaux différents d’énergie nerveuse.

D’autre part, on a vu que l’action des centres se manifeste dans les plexus nerveux, de telle sorte que l’on peut les expérimenter sans grande difficulté. Les centres ont été observés comme collecteurs, transformateurs et distributeurs du type d’énergie définie en général comme “énergie psychobiologique ou plus simplement comme “énergie vitaleˮ.

En dépit de la simplicité de toutes ces explications, celles-ci ont été efficaces pour synthétiser dans un cadre général le travail très complexe de l’énergie chez l’être humain, car il faut se souvenir que ce travail produit des manifestations aussi éloignées entre elles que le sont l’acte réflexe et la sensation de compréhension intellectuelle.

Il est intéressant de compléter le schéma en lui donnant une plus grande extension, mais pas une plus grande précision de détails.

Nous connaissons (et nous pouvons déterminer expérimentalement) l’existence d’un champ d’énergie qui entoure tout être vivant et qui circule autour de lui comme si le corps était le “centre de gravité de ce champ. L’amplitude du champ est variable et on peut détecter son action à plusieurs centimètres de distance de la peau.

Le champ possède des caractéristiques électromagnétiques faibles, mais ça ne permet pas d’inférer que sa nature soit électromagnétique. Il ne peut pas non plus être confondu avec les radiations infrarouges, produit du métabolisme de l’action calorifique de l’être vivant.

Chaque cellule est entourée de la même façon par son champ. Certains groupements de tissus multiplient l’effet du champ comme c’est le cas des plexus nerveux autour desquels s’organisent des vortex d’énergie. Il existe au moins deux types de passage d’énergie dans un corps organisé : la circulation externe à ce corps, et celle qui se déplace de vortex en vortex. Déjà, chaque plexus en particulier reproduit le schéma pour autant que l’énergie se déplace autour de lui et parce qu’elle se déplace aussi à l’intérieur. Et le même système apparait dans le cas de la cellule.

Les actions entre corps et champ sont réciproques et toute modification chez l’un provoque une altération concomitante chez l’autre. L’énergie du champ peut surcharger ou éviter un plexus. Dans de tels cas, des dysfonctionnements corporels se produisent.

La circulation normale peut être rétablie par l’action sur l’un des deux termes, mais selon que l’on choisisse l’un ou l’autre, cela donnera deux types de “médecineˮ. En tant que digression, nous ferons le commentaire suivant : l’Acuponcture par exemple, est un type de “médecineˮ superficiellement corporelle, mais son action s’applique sur le champ, l’ancienne thaumaturgie fut “une médecineˮ strictement de champ.

Les cycles et les rythmes de circulation énergétique sont propres à chaque être vivant et dépendent de son activité particulière. Néanmoins, chaque espèce possède un système de cycle et de rythme qui lui est caractéristique et qui est en relation avec les cycles de la lumière et les variations du champ que subit la terre. Autrement dit, on observe qu’indépendamment du biorythme de chaque individu, les différentes espèces ont leur biorythme général qui agit en fonction du jour et de la nuit, des positions de la Lune et des irruptions solaires.

Si nous considérons le problème du point de vue génétique, le champ, dans son organisation externe et interne, est déjà présent dans l’ovule et dans le spermatozoïde, de telle sorte que l’action du champ à partir de la fécondation est active et que tous les “organesˮ sont complétés énergétiquement, quand bien même ils ne sont pas joints physiquement. Ce phénomène stupéfiant permet de considérer le champ comme un principe organisateur de matière première avec laquelle il est en relation et, même si nous remarquons que l’action de ces deux composants est réciproque, nous découvrons que leurs fonctions ne sont pas les mêmes.

On peut accélérer, retarder, figer, interrompre, dévier et extérioriser l’énergie qui nous occupe. Chacun de ces cas ont des conséquences bien différentes que nous ne développerons pas ici sauf pour le dernier cas mentionné.

L’externalisation du champ se produit par une surcharge particulière dans le centre que nous connaissons comme “supérieurˮ. Ce centre existe aussi chez les espèces inférieures (d’un plus grand développement physiologique que chez l’homme) et agit avec une totale absence de ce que nous pourrions appeler intelligence.

Chez l’être humain, le centre se mobilise accidentellement et avec une plus grande facilité dans les états crépusculaires ou de sommeil, que dans l’état de veille ordinaire. Dans les cas exceptionnels de mobilisation en veille ordinaire, le phénomène, de toute manière, est indépendant de la volonté du sujet. C’est la raison primordiale qui explique l’échec de toute action parapsychologique que l’on prétend effectuer par l’action de l’attention concentrée ou par un forcement volontaire. En définitive, il se trouve que tout phénomène d’extériorisation est lié à des tensions pathologiques dans le centre sexuel ou à des tensions qui mobilisent violemment les instincts de conservation comme réponse à des situations-limite qui mettent en danger la vie ou la stabilité de toute la structure… et il n’y a aucun autre cas, en principe.

N’importe quel apprenti devin ayant une certaine sensibilité constate que pour opérer plus ou moins correctement, il doit produire “un glissementˮ de l’état de veille ordinaire et, pour cela (même réveillé), il devra se mettre dans des attitudes corporelles relaxées, il devra changer le rythme respiratoire, entrefermer les paupières et se connecter à ses sensations cénesthésiques en essayant d’amortir les mécanismes propres à la veille et les stimuli du milieu. La pratique soutenue d’une telle attitude amène à la transe auto hypnotique propre à certains médiums qui provoquent, effectivement, les manifestations paranormales les plus surprenantes.

Ensuite, il y a le cas de la manifestation extraordinaire en pleine veille, mais qui surgit subitement en totale indépendance avec la volonté du sujet. Les cas de “télépathieˮ, de “préscienceˮ, “d’imprégnationˮ, de “télékinésieˮ etc. sont des actes particuliers du même phénomène d’extériorisation du champ, qui dépend de la surcharge énergétique dans le centre supérieur. Ce que l’on nomme “dédoublementˮ et “matérialisationˮ apparaissent comme les cas maximum de la plus grande pureté d’extériorisation du champ. Ils surviennent à proximité de mort violente ou lors d’anesthésies profondes quand le corps est en péril, mais aussi dans des cas de médiumnité avancée.

Les registres subjectifs que font en général les occultistes sur leurs “projections astralesˮ, leurs “voyagesˮ et “vol nocturnesˮ à de grandes distances, etc. appartiennent plutôt au domaine de l’hallucination (bien qu’ils ne soient pas de mauvaise foi), ne voulant pas requérir aux connaissances supérieures que donne la psychopathologie pour les interpréter.

En ce qui concerne la relation du champ avec les centres et leurs activités, nous comprenons l’importance du travail harmonieux de toutes les fonctions de l’être humain. Le travail d’un centre ou de plusieurs centres au détriment du travail des autres, la contradiction entre intellect, émotivité, motricité et sexe provoque une désarticulation dans le champ ainsi qu’un dysfonctionnement corporel. La plus grande conséquence que l’on peut extraire de tout cela, est que les actes unitifs harmonisent et donnent cohésion au champ opérant en un sens centripète. Les actes contradictoires dissocient le champ, opérant comme des forces centrifuges désintégratrices de l’ensemble.

Nous donnons une importance prééminente dans le travail à l’unification du champ autour d’un centre de gravité. Tout le travail tend à la formation de ce “quelque choseˮ de nouveau, qui n’est autre que l’unification du champ.

Le double (ou l’âme pour les anciens) peut se projeter hors de la base corporelle, mais en dépendant de celle-ci en définitive. Il n’y a aucune raison de penser qu’en se séparant de sa base matérielle (comme dans le cas de la mort), il maintienne son unité maximale si sa structure n’a pas de cohésion interne, si les actes accumulés sont contradictoires et que les forces centrifuges agissent de façon désintégratrices.

Les cas vérifiés de survivance du double après la mort correspondent à certains endroits où le décès s’est produit de façon subite ou violemment. Ces doubles agissent automatiquement en répétant toujours une même opération ou en émettant des sons de façon répétitive, avec la même idiotie qu’un robot. Au cours du temps ou lors de la modification de l’enceinte à laquelle se réfère ce double, celui-ci se dissipe définitivement. Mais dans de tels cas extraordinaires, le double ne possède pas la moindre intelligence, ressemblant plus à un enregistrement articulé par le champ.


II.- L’état de conscience de soi

Un tel état permet de se placer dans une autre situation mentale face aux contradictions. En ce sens, l’effort pour l'obtention et la consolidation de la conscience de soi permet la formation des actes unitifs, centripètes dans le meilleur sens qui soit.

L’unité que donne progressivement la conscience de soi est celle qui se registre internement comme la formation d’un “quelque choseˮ de nouveau en soi, d’un centre de gravité autour duquel se déploie le travail vital. Ceci est le sens du travail.
À partir de ce point (à partir de la conscience de soi), on peut parler de développement.

Soulignons cela d’une autre façon : Si on nous demandait d’expliquer en quelques mots vers quoi tend le travail, nous dirions qu’il tend à éliminer la souffrance au moyen de l’unité intérieure que donne la conscience de soi.

Il n’y a pas de problème concernant la survie après la mort qui puisse être résolu sans tenir compte de la formation d’un champ unifié, ou d’un “quelque choseˮ interne qui élimine les contradictions désintégratrices.

C’est à partir de la consolidation de la conscience de soi que les extériorisations du champ acquièrent un sens conscient.

Le centre supérieur peut être mobilisé crépusculairement de façon accidentelle, mais ces cas ne donnent pas d’unité intérieure ni ne permettent d’évoluer. L’activation du centre supérieur au moyen de travaux conscients part nécessairement de la conscience de soi. Ainsi, on travaille pour aujourd’hui et pour demain. Si seulement on acceptait le bénéfice de l’unité interne et du progrès psychologique sans considération des possibilités ultra-mondaines, on aurait déjà gagné du terrain, mais nous, nous allons au-delà du simplement psychologique parce que ce qui nous intéresse c’est de gagner l’immortalité.

Le double sans conscience supérieure est une sorte de conglomérat énergétique qui sans support physique se désintègre. Peut-être que, se rendant compte de ça, les anciens considéraient l’âme comme une substance de nature différente de l’esprit, celui-ci étant le principe organisateur de celle-là.

Le double sans conscience supérieure ne possède pas de centre de gravité. Par conséquence, le travail consiste en l’unification et la direction du double au moyen d’une conscience supérieure qui, peu à peu, doit se former dans l’intérieur de l’être humain. Il existe un type d’accélération et de charge dans la circulation du champ énergétique, c’est le cas de la force.


III.- Le travail avec la force

Cette activité ne peut être séparée de la conscience de soi. Ce qui suit peut s’observer afin de profiter au maximum des possibilités que donne la force. Prenons comme base ce qui est expliqué dans le livre “Le Regard Intérieur et ajoutons ceci :

1. Il suffit de contrôler les concomitances motrices, pour que la chute crépusculaire soit stoppée. C’est-à-dire qu’au lieu de faire un tabou du crépusculaire (chose qui inhibe le bon travail), il convient d’entrer dans le climat adéquat et de continuer son développement sans peur de la “chuteˮ. Si des concomitances motrices apparaissaient, celles-ci seraient tranquillisées par l’observation du corps et dans les cas plus extrêmes, en se mettant debout et en recommençant plus tard, une fois que la situation sera surmontée. En synthèse : la manifestation de la Force surgit comme une “électrificationˮ ou une “chargeˮ corporelle très évidente mais qui ne peut pas passer pour une légère ondulation.

2. Il ne faut pas avoir peur non plus des concomitances émotives car elles correspondent au passage de la Force. 

3. L’accélération de la motricité intellectuelle est parfaitement normale si nous considérons que l’action de la Force mobilise tous les centres et, par conséquent, on assiste dans ce travail à une succession rapide des images. 

Tout le travail de la Force est accélération et charge interne, mais une fois terminée cette opération, on peut (en tout lieu et moment) avoir recours à la même sphère en se “situantˮ mentalement en son intérieur. Ceci ne doit pas prêter à confusion : une chose est le travail avec la sphère à l’intérieur de soi-même, qui finit par se dilater comme sensation jusqu’au dehors du corps et, une autre chose est l’image de la sphère dans laquelle je me situe mentalement au moment qui me semble utile.

En réalité, l’image de la sphère qui m’entoure s’identifie approximativement avec mon propre champ, d’où il résulte une sorte de division attentionnelle qui a pour point d’appui non pas le poing ni la sensation viscérale du corps, mais l’image de la sphère qui me met en relation avec la position corporelle parmi les choses qui m’entourent.

En aucun cas, je ne dois confondre la visualisation de la sphère qui m’entoure avec la sphère que j’utilise pour atteindre le contact avec la Force (il s’agit en réalité de la même sphère mais je m’y réfère de deux façons différentes). La sphère qui m’entoure sert à des fins de division attentionnelle quotidienne et à l’apport d’énergie qui a été accumulée lors des contacts produits dans le travail de la Force. Comme idée très générale, disons que la sphère en mon intérieur se charge ; moi, à l’intérieur de la sphère, je me charge. Ceci se base sur un principe morphologique qui explique “l’action de la forme sur les champs, mais on ne tiendra pas compte de cela pour l’instant.

En synthétisant ces quatre points, nous pouvons dire que celui qui veut travailler avec la force doit connaitre sa mécanique, éviter tout tabou vers le crépusculaire et se lancer dans ce travail périodique avec une tranquillité totale en évitant seulement les concomitances motrices si celles-ci viennent à se produire (pour cela d’autres personnes présentes peuvent aider si elles observent que le phénomène se libère). Finalement, il faut considérer l’utilisation de la sphère dans la vie quotidienne comme un appui pour la conscience de soi, ou comme un recours à la charge en tout lieu et moment. Ceci est le sens du principe énoncé dans “Le Regard Intérieur qui dit :

“Lorsque tu rencontres une grande force, joie et bonté dans ton cœur ou quand tu te sens libre et sans contradiction, remercie immédiatement ton Dieu intérieur comme si tu te remerciais toi-même.
Lorsqu’il t’arrive le contraire, demande avec foi et ce remerciement que tu auras accumulé en ton intérieur, reviendra converti et amplifié en bénéfice. Mais tu ne peux demander à ton Dieu si avant, tu n’as pas pris contact avec lui, en réveillant la Force et en lui remettant joyeusement ta bonté. Plus grand sera ton remerciement, plus grand reviendra le bénéfice lorsque ce sera nécessaire. De cette façon simple, tu parviendras à expérimenter que ton immortalité et ton évolution dépendent de la croissance de ton Dieu Intérieurˮ.

Le travail mensuel avec la Force devrait être exempt de tout appui rituel et se dérouler dans un climat normal et aimable et, si possible, silencieux. Alors que la lecture du “Guide du Chemin Intérieurˮ devrait se faire personnellement, en silence et moyennement. La lecture à voix haute de ce texte crée, parfois, un climat d’office religieux qui peut faire confondre les choses.

De nombreuses personnes arrivent à avoir un contact avec la Force dès le premier travail, à d’autres, il arrive le contraire. Certaines personnes reçoivent des contacts de façon très espacée et d’autres encore, le temps passant, perçoivent une diminution. Tous ces cas correspondent à deux situations : la première est la coïncidence ou pas du travail avec son propre cycle et la seconde dépend de la préparation effectuée tout au long de la journée jusqu’au moment des opérations. Mais en général, le contact et le passage correct de la Force sont en relation avec les actes unitifs et le développement individuel que l’on obtient dans le Travail.

Une personne qui a reçu la Force peut la passer à une autre avec facilité, il suffit qu’il existe un accord entre eux. Dans ce cas, l’intermédiaire prend avec douceur les mains de la personne intéressée et laisse la Force passer à travers lui jusqu’à ce que le récepteur registre les premières commotions.

Il reste clair que le passage de la Force ne dépend pas de qualités spéciales de l’intermédiaire. Ce point doit être bien compris afin de ne pas tomber dans des erreurs d’interprétation qui amène toujours à “l’originalitéˮ ou à “l’expérimentationˮ, premier échelon (en la matière) de l’improvisation et de la déviation.

Il n’est pas difficile de comprendre l’attraction pour les pratiques erronées qu’expérimentent certaines personnes de tendance crépusculaire si amies du phénoménique. Le passage de la force a le simple caractère d’intermédiation et agit en donnant participation et confiance à d’autres dans le maniement du phénomène.

Les bénéfices de la Force peuvent être étendus à d’autres personnes qui ne participent pas directement au travail. Il suffit d’une demande d’aide sincère pour que n’importe quel intermédiaire puisse, grâce au contact personnel, passer la charge reçue à celui qui en a besoin ; ce type de passage n’a pas besoin de jour ni d’heure précise bien qu’il exige de l’opérateur d’avoir obtenu un contact au moment du passage. Selon le système connu d’opération, n’importe quelle personne peut être revitalisée, chargée et harmonisée dans son champ grâce à un intermédiaire de la force, généreux et conscient.

L’action du champ à distance (sans contact personnel) est déjà un phénomène plus rare qui dépend de l’extériorisation du double. Une telle chose n’est pas étrangère à tout ce qui a été expliqué antérieurement quant au schéma énergétique et à la conscience de soi. Les champs individuels agissent en plus grande concomitance selon le niveau de développement. L’accès à un plan de concomitance entre les champs dépend du développement individuel. Étant donné cet accès, il n’y a pas de raison d’écarter l’action possible d’esprits évolués dans le processus humain en général.

À propos de l’origine et de la nature de l’énergie vitale, nous ne pouvons pas ajouter grand-chose. Dans tous les cas, nous renvoyons ce problème à la théorie morphologique générale de laquelle dérive l’étude des formes et leur action sur l’énergie et la matière. C’est l’action de forme en définitive, qui explique la création et le processus des diverses entités.

Les travaux d’autoconnaissance, de dépassement et d’amplification de la conscience ont leur raison d’être, non pour le simple fait d’atteindre un plus grand degré de conscience chez le sujet, mais dans la différence radicale de structurer un “quelque chose unitifˮ susceptible de développement. Tout le travail connu tend à la formation de cette unité, alors que ce qu’on appelle “disciplineˮ donne au développement de cette unité une qualité différente.

2016/11/24

Causerie de Silo avec Salvatore sur la mort


Remarques sur les observations faites par Salvatore Puledda des conversations avec Silo[1] concernant le phénomène de la mort, lors d'un séminaire  à Mendoza, 1983.
Voici ce que me lança Negro par rapport au phénomène de la mort pendant les séminaires que j’eus à Mendoza. La causerie ne fut pas totalement différente. Nous avons commencé par un bout, puis un autre et ainsi de suite, mais je l’ai reconstruite plus ou moins ainsi : Il dit qu’il y a un Double et que cela est considéré comme certain. Ce double registre tout ce qui se passe durant la vie comme si c’était une espèce de… lui le nomme “une copie carboneˮ ou photocopie du corps et tout ce qui lui arrive à chacun est inscrit là. Non seulement ceci, mais aussi que les caractéristiques avec lesquelles chacun naît sont là, gravées dans le Double. Parce que là surgit un problème assez sérieux, qui serait… en quels termes pourrions-nous parler de justice humaine si effectivement on ne connaît pas les conditions qui ont été données à une personne ? 
Par exemple : une personne naît boiteuse ou aveugle, ou avec un développement intellectuel très faible ou très haut, quelqu’un naît dans une situation environnementale d’une certaine manière, un autre dans une situation totalement défavorable, un autre au milieu d’un champ. La chose est différente, n’est-ce pas ? La capacité de développement de chacun est différente et donc de quelle manière pouvons-nous juger une personne, où est la justice ? Ce sont des interrogations que vous vous êtes faites mille fois.

Il disait que ces caractéristiques dans lesquelles on vient au monde et l’enceinte dans laquelle chacun arrive, tout ceci est gravé dans le Double. Il disait que chacun arrive avec une caractéristique déterminée que lui appelle “la Direction Mentaleˮ, qui pourrait être ce que les Grecs appelaient le “Daimôn qui est la force qui pousse une personne dans une direction ou une autre, qui va la mener de préférence dans une direction ou une autre. De plus, cette personne va se développer dans une enceinte déterminée, dans laquelle elle est, dans laquelle on nait et tout ceci donne la Direction Mentale qu’on lui donne (et nous pouvons parler ainsi) à la naissance. Toutes les choses qui vont lui arriver dans la vie, s’il a été dans une enceinte favorable ou un peu favorable etc., tout ceci est inscrit dans le Double.

Alors, s’il y a un jugement post-mortem, c’est un jugement très différent du jugement humain. Alors, tout ce qui lui a été donné au commencement, plus ce qu’il lui a été donné dans les interrelations avec l’enceinte plus ou moins favorable, ainsi que toutes les choses qui lui sont arrivées au cours de la vie vont s’inscrire là, comme une photocopie parfaite de ce qui est arrivé dans la vie, ça s’accumule là.

Alors je vous décris le panorama comme lui, me l’a présenté. La Mort. Qu’est-ce que la Mort ?
Il me donna une définition que je me rappelle très précisément. Il disait : “La Mort est l’illusion maximaleˮ. Pourquoi est-ce ainsi ? La raison était celle-ci. Il disait : pendant la vie, on a des impulsions non seulement de la mémoire mais aussi de l’enceinte externe et alors on  se situe aussi par rapport à l’enceinte externe, on répond aux choses qui sont dehorset on bouge vers elles.

Mais lorsqu’on meurt, ton corps n’a déjà plus la possibilité de répondre aux stimuli, de les sentir, de les capter, alors l’unique chose qui reste, c’est la mémoire, dans le Double. Dit dans notre langage, tu as la représentation mais pas de perception. Si tu n’as pas de perception, ce que tu as sont seulement tes souvenirs qui se sont organisés d’une certaine manière. Alors, après la mort, mis à part que le sujet ne comprend pas, un sujet sans travail interne ne comprend pas qu’il est mort, donc la relation avec le milieu est coupée et lui surgissent tous ses contenus, ses climats et, ces contenus et climats organisent un paysage, comme le paysage du rêve ou le paysage du transfert et il se meut dans ces paysages, croyant qu’ils sont réels. Donc l’approximation que je peux avoir de ce phénomène est le transfert ou le rêve. Dans le rêve, je suis dans un paysage que j’ai moi-même construit, mais je ne sais pas que c’est moi qui l’ai construit. 

Si le sujet ne se rend pas compte, n’a pas d’autre référence, il est comme dans un rêve. Il est dans son paysage mais il ne se rend pas compte qu’il le construit lui-même et automatiquement les paysages qu’il construit vont avoir un argument, un développement jusqu’à parvenir à un point où se donne la contradiction.
Je me demande : À ce point, le sujet est-il vivant ou mort ? Qui est celui qui perçoit ? C’est un bazar. Qui est celui qui me voit ?

Ainsi nous émettons une hypothèse, qui est que le Double existe, parce que si nous pensons que seul le corps existe, alors nous avons un autre bazar. Le Double travaille avec sa mémoire. La connexion entre la mémoire, le Double et le corps, ceci je ne sais pas comment ça fonctionne.

Continuons de supposer que le Double existe, la question suivante est : Comment le Double agit-il sur le corps ? Ceci je ne l’ai pas clair. Je ne sais pas non plus à quel moment commence le phénomène, je transmets ce qu’il m’a dit.

Nous en étions là, le sujet était dans son paysage que lui-même construit sans le savoir et qui l’amène automatiquement à sa contradiction. Après ça, quelques-uns de ces Doubles, ceux qui sont là-bas et ne peuvent processer davantage, se dissolvent, perdent de l’unité, le paysage qu’ils ont construit par la contradiction se dissout. Et d’autres non, d’autres parviennent à un paysage comme c’est dans la majorité des religions, ils arrivent à un paysage et là-bas on pèse, on décide, les bonnes actions et les mauvaises actions. Il disait que c’est ainsi, mais que ce n’est pas le lot commun que le Double arrive au jugement.

Je lui demande alors : S’il y a un jugement, il y a des juges. Qui juge ? Ces juges ontils une identité ? Ont-ils une réalité externe au rêve du sujet ? Ou sont-ils une projection du sujet lui-même lorsqu’il est arrivé à un certain état ? Ça se comprend ? Parce que dans la majorité des religions, il y a les juges des morts.

 Lui disait que ce n’était pas très important, que ce n’est pas le point central. Puis il dit : Et, après le jugement, on les envoie dans différents endroits qui correspondent plus ou moins à ce qui se dit dans les religions, à un point où on les dissout une autre fois. (C’est-à-dire qu’après le jugement, il peut se dissoudre,
c’est-à-dire qu’il y a comme plusieurs check-up). Et après il disait – et c’est peut-être le plus intéressant dans ce qu’il m’a dit : ceux qui ont passé le jugement favorable (pour ainsi dire) se trouvent face à l’anneau de l’expérience guidée “Le voyageˮ(2). C’est ce qu’il m’a dit explicitement. Et là, on passe véritablement à une chose complètement différente. Ce double qui a maintenu son unité, qui a pu passer à travers son rêve, qui a été jugé de façon favorable alors, làbas, lui apparait un anneau. Il disait que c’était plus ou moins le paysage post-mortem et l’expérience du “voyageˮ exprimait exactement ce tunnel lumineux où vont les Doubles qui arrivent.
Quels sont les Doubles qui arrivent ? Ceci est très intéressant. Ceci dépend de ce que tu as fait avec cette Direction Mentale qui t’a été donnée au commencement. Qu’as-tu obtenu, qu’as-tu fait ? Étant donné les conditions que tu as eues. 

Une autre chose qu’il m’a dite était en rapport avec la réincarnation. Il disait que seuls les Bodhisattvas se réincarnaient. C’est-à-dire cette personne très spéciale qui est arrivée à un certain niveau de compréhension et qui choisit par amour de l’humanité ou une autre raison de revenir. Il disait que c’était l’unique forme de réincarnation. Tout ne se réincarne pas.

Un autre point très, très important, bien que ce ne soit pas du paysage post mortem était comment l’Orient et l’Occident ont affronté le thème de la mort. Il disait que les Occidentaux avaient pris la forme égyptienne de conserver les corps ou cette forme que prirent plus tard le judaïsme et le christianisme où resurgissait la chair. Alors il y a le problème du corps, et la momification sera une idée fondamentale de l’Occident qui l’amène à une certaine matérialisation matérialité de la civilisation.

En Orient, l’idée est complètement différente, c’est une vallée de larmes où cette roue monstrueuse, terrible, te fait toujours te réincarner et te réincarner et te réincarner et tu dois passer 10000 vies, d’abord un asticot, puis un papillon etc. jusqu’à parvenir à être Brahman. L’idée fondamentale est que ceci disparaisse de là et ça produit deux tréfonds mentaux très différents, qui donnent direction à un type de civilisation. Là-bas, il est souhaitable de s’en aller et, ici, de conserver le corps. 

Autre chose qui me reste de ce qu’il me dit : le concept de purgatoire n’était pas une idée si stupide. Lorsque l’on donne un jugement, on donne aussi un temps pour qu’il puisse recomposer ses contradictions et alors, certains sont jugés et… Et aux autres on leur laisse un temps qui correspondrait avec le mythe du purgatoire, où il peut y avoir une interaction avec les vivants. Interaction mentale. Les vivants peuvent l’aider à faire ce qu’il doit faire (c’est comme ça qu’on explique les prières pour les morts et ces choses). C’est ainsi qu’il décrivait le paysage.

De tout ça se détache une idée très utile qui est que peu importe à quel moment de la vie on meurt, ni dans quelles conditions on naît. C’est la chose la plus exceptionnelle et la plus importante. Il y a une véritable justice, qui n’est pas la justice humaine ! Il n’y a pas de désavantage, c’est une justice que nous ne comprenons pas très bien.

L’autre idée que l’on peut ressortir de cette conversation qui est très utile, qui aide dans tout ce thème des transferts et de l’action valable. Ceci me pousse à sortir de mes contradictions, car ce sont les mêmes que je
rencontrerai, à la différence qu’ici je peux opérer et, là-bas non. 

Par rapport à la Direction Mentale, il disait que tous ne partent pas ou ne viennent pas avec la même. (Cette Direction Mentale c’est … la Dot). Ce n’est pas un prédéterminisme, c’est un regard. Avec tout ce qui t’a été donné, qu’as-tu fait ? On te mesure selon ce que l’on t’a donné et ceci est la justice.

Il disait littéralement : Tout ceci, tant la direction mentale qui t’a été donnée que les conditions, les choses qui te sont arrivées pendant ta vie sont inscrites dans le Double, malgré ça on ne peut comparer et, c’est pour ça qu’il n’existe pas de justice humaine. Alors la difficulté est énorme, l’énorme humilité que nous devrions avoir pour juger la vie des autres. C’est très difficile de juger. Par conséquence, la justice est relative, le jugement qu’ils te feront sera relatif. C’est un jugement personnalisé, pas selon le code.

Ce thème de la justice m’a enlevé plusieurs problématiques, je ne sais pour vous… mais pour moi, ça m’a beaucoup allégé, c’est pour ça que je vous le raconte. Le reste, la mort comme illusion et comme création d’images d’un rêve, où se construisent des paysages en accord avec le climat que tu avais dans la vie, pour moi, sans m’effrayer, ça m’a généré l’envie de travailler parce que de toutes façons, que je le veuille ou non, ce que j’ai va apparaitre. Cela me donne de l’entrain pour travailler. Je peux me cacher comme l’autruche mais de toutes manières ce que tu as va t’apparaitre, ainsi mieux vaut le travailler. C’est meilleur que tu parviennes à une unité parce que, même si tu fais l’autruche, ça va t’apparaitre de toute façon. 

C’est ce que je crois utile… le reste sont des anecdotes que je ne comprends pas. C’est tout.
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[1] Mario Luis Rodríguez Cobos (www.silo.net)
[2] « …J'avance parmi des murs transparents qui produisent des changements de couleur musicaux quand on les traverse. J'avance encore jusqu'à parvenir à une surface plane au centre de laquelle je vois un grand objet mobile, impossible à cerner du regard, car quelle que soit la direction suivie à sa surface, celle-ci finit par s'enrouler à l'intérieur du corps. Ça me donne des vertiges; je détourne le regard. Je rencontre une silhouette apparemment humaine. Je ne peux voir son visage. Elle me tend une main dans laquelle je vois une sphère rayonnante. Je commence à m'approcher et, en un acte de complète acceptation, je prends la sphère et la pose sur mon front. (*)…”. Voir: http://experiencesguidees.blogspot.ca/2014/10/le-voyage.html

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Sur ce sujet, voir aussi:
a- Sur la transcendance dans la vie

b- notes d'une conversation avec Salva sur la mort