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2016/11/17

Silo: L'Expérience

 (sous-titres en français)



Silo : L'Expérience
Commentaires de Silo.

Centre d'études Punta de Vacas, 2008


L'Expérience

- Silo, parfois, lorsque j'essaie d'exprimer ton message, je rencontre des difficultés, cela ne sort pas très bien, j'ai la sensation que je ne le communique pas bien.


- Tu ne peux communiquer avec facilité le Message, par ce que le Message est surtout Expérience, Alors, expliquer une expérience. . . Comment pourrais-tu expliquer à quelqu'un le goût sucré ? Comment pourrais-tu expliquer à une personne qui n'a jamais vu les couleurs par exemple, ce qu'est la couleur rouge ou la couleur bleue à celui qui ne l'a pas vue ? S'il s'agit de quelqu'un qui a vu la couleur bleue, quand tu lui en parles, il te dit : “ Ah oui, je sais de quoi tu parles ! "


- Mais comment expliques-tu une expérience que l'autre n'a pas eue ?


- Alors quand tu dis que tu as des difficultés pour commenter ton expérience, je dis que c'est très raisonnable que cela se produise, c'est ce qui se passe, y'a pas moyen de le communiquer. Donc, lorsque tu veux communiquer quelque chose,

tu dois parvenir à ce que l'autre personne puisse faire un effort d'expérience, qu'elle puisse ressentir cela, car simplement en l'expliquant, tu ne pourras pas l'atteindre, tu ne la toucheras pas. Et les expériences que nous transmettons ce sont des expériences qui ne sont pas tellement liées aux choses quotidiennes mais plutôt à quelque chose de très extraordinaire qui se produit en nous.

Ces expériences, surtout les expériences qui nous intéressent tellement, sont les expériences de changement. Les expériences de changement, dont je t'ai déjà parlé à un autre moment, sont très différentes des expériences quotidiennes, parce que ce sont les expériences qui changent les gens. Lorsque quelqu'un tombe amoureux pour la première fois, son cortex s'enflamme et c'est comme s'il marchait sur des nuages ; tout en marchant il se sent tout léger, c'est une autre expérience, une autre expérience de l'espace dans lequel il vit, une autre expérience de la relation entre personnes.

L'expérience de l'amour est une des grandes expériences, mais comment la transmettre à qui n'a pas eu cette expérience ? Les expériences du rêve sont plus habituelles. On rêve de choses extraordinaires, des choses que l'on ne voit pas dans la vie quotidienne. Parfois, quand on se réveille, les influences du rêve continuent et cela s'avère très attrayant et très profond . . . ce qui s'est produit dans nos rêves.

Mais l'on comprend que ces rêves, - où ce qui arrive n'est pas ce qui se passe dans la vie quotidienne - travaillent dans un autre espace mental, dans un autre endroit du mental.

C'est la même chose que ce que nous avons dit de l'amour. Ils agissent dans un autre lieu du mental, pas dans le lieu du mental où travaille la représentation quotidienne.



Ainsi, il existe donc en chacun de nous la capacité de nous placer en d'autres lieux,

de gagner d'autres profondeurs. Nos expériences se transmettent, pour produire ces changements, dans la profondeur du mental de l'être humain. Le Message va par-là, c'est là que “ frappe” le Message.



Les expériences de changement



Comment peux-tu expérimenter ces choses-là ? Eh bien en ce moment même tu pourrais expérimenter ces choses. Avant toute chose, dis-moi : tu as bien rêvé une fois dans ta vie ? Oui ou non ? Tu as sûrement déjà fait un rêve une fois dans ta vie ? Je crois que l'on connait bien les rêves, c'est un état de conscience différent de celui que l'on a dans la vie de tous les jours, celui des rêves, qui a sur nous beaucoup d'importance, beaucoup de pouvoir et parfois cela nous change la vie, les expériences des rêves, n'est-ce pas ?



Bon, es-tu déjà tombé amoureux ? Ne serait-ce qu'une fois ? C'est un type d'expérience qui peut changer ta vie ; c'est ce type d'expériences qui se produisent dans un autre espace, comme à un autre niveau : l'expérience de l'amour par exemple, les expériences des rêves, celles que nous avons tous eues, dont nous n'avons pas l'habitude de tenir compte et que nous oublions, sont des expériences très révélatrices dans lesquelles nous approfondissons.



Parfois, en entrant dans ces expériences, nous avons la sensation de voir le monde pour la première fois. Je n'ai jamais vu le monde de cette façon et de plus, cela dure très peu de temps, cela dur e vraiment très peu de temps de voir le monde ainsi et je ne peux pas y revenir par la suite.



 Parfois, à la campagne comme ici, je vois un coucher de soleil. Et dans ce coucher de soleil, c'est comme si je comprenais tout, pour un très court instant. Cette compréhension, tout à coup, pour un très bref instant, liée à ce coucher de soleil est pour moi une expérience de changement qui peut même s'avérer très importante, mais habituellement je ne tire pas les conséquences de cela.



Tout le monde a eu des expériences de ce type, mais bien peu nombreuses sont les personnes qui ont approfondi ces expériences. Nous entrons là dans les expériences qui ont lieu dans un autre espace mental, qui ont lieu dans une autre situation mentale, qui se produisent dans un autre état de conscience ; c'est dans ces expériences que nous entrons.



Et il y a un petit livre, qui s'appelle le Regard Intérieur, qui explique très bien ces expériences-là. C'est ce petit livre que nous transmettons et nous disons aux gens : “Méditez ce petit livre, regardez si dans ce petit livre il y a des choses qui vous résonnent, comme des choses importantes dans votre vie, car bientôt va surgir le thème que...vous ne serez pas là pour toujours... Vous allez partir, nous allons tous partir ; la vie se termine à un moment donné. . . Et alors comment ça continue cette histoire ? Vous disparaissez pour toujours ou quelque chose en vous continue ? Vous voudriez avoir des réponses là-dessus avant de partir, car partir… c'est sûr, vous allez partir. Mais cela vous plairait bien d'avoir une quelconque réponse à ce sujet.



Bien. Ce livre parle de ces choses, ces expériences parlent de ces choses, de ce qui se passe avec la vie, avec le sens de la vie, ce qui se passe après la vie, ce qui se passe avec la mort, toutes ces choses qui sont celles qui nous intéressent. Et cela intéresse beaucoup de gens. C'est pour cela que beaucoup de gens écoutent ce message, mais nous ne dissertons pas beaucoup sur le message théorique, le message des idées, mais sur cette chose affective, émouvante, d'expérience, c'est sur cela que nous travaillons avec les gens qui s'approchent. Alors les gens viennent et nous questionnent. Alors nous leur disons : « Faisons une expérience ! ». Et voilà !



- Durant toutes ces années, tu as exprimé ton message sous différentes formes. dans différentes choses, oui ! et il y a des gens qui disent, eh bien, que tu changes toujours d'avis, que ce sont des choses différentes. . . Mais pour nous, pour moi, je n'ai pas cette sensation.



Mais comment toi, tu expliques cette forme ? Mais toi ? Tu as la sensation qu'il s'agit toujours de la même chose ?



- La même chose, bien sûr, depuis le début.



- Comme si nous parlions de traductions de la même chose. Différentes traductions, différents langages de la même signification. Ces expressions surgissent parce que les gens le voient sous différents angles et les gens interrogent depuis différents angles et les gens qui questionnent sous un certain angle obtiennent une réponse qui correspond à cette perspective, différente de l'autre. Cela finit par produire cette grande confusion car certains interprètent une chose et les autres une autre. Interprétation d'une seule et même chose.



Nous, qui avons la tête si fermée,  nous croyons toujours que l'interprétation doit être unique et résultat : les interprétations sont diverses, par ce que les perspectives des personnes sont diverses. Il se produit la même chose avec le langage. Il semble que ce sont des choses différentes mais, en réalité, c'est la même histoire, dans le fond, mais ce sont des traductions différentes de ce message, ce sont des traductions différentes. Toi tu l'as vu et tu as l'expérience que nous sommes toujours en train de parler de la même chose, oui... c'est cela, nous sommes toujours en train de parler d'une seule et même chose. Et si tu parles avec quelqu'un qui n'a jamais rien entendu avant de ce message, que poses-tu comme thème central ?



Le thème central, c'est la souffrance humaine.



La Souffrance comme thème central, c'est notre thème. Le thème de la souffrance : Comment la souffrance existe-t-elle dans l'être humain ? Comment peut-on vaincre la souffrance ? Quel est le chemin qui amène vers une plus grande souffrance ? Par quel chemin peut-on sortir de là et arriver ailleurs ? C'est notre thème, le thème de la souffrance.

La souffrance, ce n'est pas simplement la douleur, la douleur physique. Nous faisons une très grande distinction entre la douleur et la souffrance. On peut ressentir de la douleur parce qu'on a faim, parce que le corps fait mal.



Eh bien, c'est la science et la justice qui peuvent soulager la douleur humaine. Mais la souffrance humaine est mentale et la souffrance humaine n'est résolue ni par le développement de la science, ni par le développement de la justice. C'est un effort que doit faire l'être humain pour entrer dans d'autres régions du mental. Ceci est notre thème, ceci est l'un de nos thèmes.



En toute logique, il y a des thèmes qui sont très reliés au thème de la souffrance : celui de l'illusion, le thème du monde que l'on imagine, des choses que l'on imagine sur soi-même, des choses que l'on imagine sur les autres. Le thème de l'illusion est pour nous le thème clé et il est très lié à la souffrance. Selon la façon dont quelqu'un fait évoluer ses illusions, sa souffrance va augmenter ou va diminuer.



Enfin, le thème des croyances, des choses que l'on croit. . . le thème des choses que l'on croit sur les autres, sur soi-même, sur le monde, sur la vie, sur la durée de la vie. Parce que quand on est dans un état normal, en train de faire des choses, on a toujours la sensation et la croyance que l'on ne va pas mourir. Bien entendu que si l'on demande à quelqu'un : “ Hey, vous allez mourir ?” Il va dire “ Bien sûr !” mais au fond, il ne le croit pas. “ Oui, oui, bien sûr, évidemment, nous allons tous mourir !” Mais il ne le croit pas. S'il le sentait à ce moment-là, il en tremblerait comme une feuille, il en tomberait par terre, tiens!



Si bien que le thème de la souffrance, le thème des illusions, le thème de la finitude, le thème des croyances, ce sont les thèmes dans lesquels nous sommes. oui . . . les gens les associent toujours. .



- Ils se réfèrent à cela depuis un cadre religieux. Si tu crois en un dieu, si tu ne crois pas. .



- Bien sûr, mais en fait nous ne pouvons pas mettre nos thèmes dans le domaine du religieux car pour être dans le domaine du religieux, il faut avoir des dieux, il faut avoir des prêtres, il faut avoir des livres sacrés, et pour nous les dieux, ou le dieu, -ce qui revient au même- pour nous, ce n'est pas quelque chose de confirmé, pour nous, c'est quelque chose de douteux, tout simplement.



Dieu est quelque chose d'incertain



Dieu est quelque chose d'incertain. Et si tu me dis : “ Bon, mais toi tu crois ou tu ne crois pas en dieu ?” Pour moi, ce sujet n'a aucun intérêt, par ce que ce n'est pas dieu qui va résoudre mon problème de souffrance, ce n'est pas dieu qui va solutionner mon problème de futur, en aucune façon, et ceux qui disent qu'ils ont dieu pour résoudre ces problèmes souffrent tellement, ont tant de problèmes de futur, tant d'insécurité, tant de choses, que l'on finit par douter qu'eux-mêmes croient en dieu.



Alors posons-le de façon plus simple. Posons-le de façon plus facile. Dieu est quelque chose d'incertain. Et à partir de là, à vous de commencer à faire sur vous-même les changements et à faire les choses. Bien ! “ Je crois en Dieu” , va nous dire l'un ; et l'autre va nous dire “ Je ne crois pas en Dieu” et nous allons leur dire : “ Dieu est quelque chose d'incertain.” .“ Comment ça, c'est quelque chose d'incertain ?” Oui bien sûr, c'est clairement quelque chose d'incertain. Il suffit que je vous dise que Dieu est quelque chose d'incertain pour qu'il soit incertain. “ Oui, mais moi j'y crois !” Va dire l'autre. Oui vous y croyez, mais je dis que c'est quelque chose d'incertain. On se rend compte alors qu'on introduit le thème de l'incertitude des dieux. Et si Dieu est quelque chose d'incertain, alors là, cela pose des problèmes de toutes parts. Si Dieu est quelque chose d'incertain, alors il est d'autant plus discutable que quelqu'un utilise les dieux pour imposer des choses, c'est bien pire encore.



- Alors, il y a deux démarches, une pour les croyants, une pour les non croyants, alors que dis-tu aux croyants, aux gens qui croient en dieu, que leur dis-tu à eux ?



Moi ce que je leur dis, c'est : qu'ils croient ou ne croient pas, parfait ! Cela me parait très bien qu'ils croient ou qu'ils ne croient pas, ça m'est égal. Mais ceci n'est pas le thème pour sortir du monde de la souffrance et pour créer un nouveau type d'être humain. Ceci n'est pas le thème. Ce que je dis aux gens qui croient : qu'ils croient ! Et l'on me dit qu'ils ne croient pas, et bien qu'ils ne croient pas !! Car le thème est autre. Le thème est autre, ce n'est pas le sujet de croire ou ne pas croire en dieu. Le thème, c'est : comment solutionner ses problèmes existentiels. Et l'existentiel ne se résout pas par ce que l'on croit ou ne croit pas en dieu. . .



Il suffit d'observer. On peut l'expérimenter: Prends... comme si nous faisions une recette, prends trois cuillérées de sucre . . ., bon. Prends une personne qui croit en dieu avec force et demande-lui comme elle a résolu ses problèmes dans la vie, comment elle a solutionné ses angoisses, ses peurs ; et ensuite, prends une autre personne qui ne croit pas en dieu et demande-lui comment elle a résolu ses thèmes, ses peurs. Et nous allons trouver dans les deux cas, qui sont si différents car l'un croit en dieu et l'autre pas, nous allons trouver qu'ils sont très semblables parce que ces personnes ont les mêmes angoisses, les mêmes peurs, le même désespoir de mourir.



Alors, nous disons : ce sont des thèmes très intéressants, mais ils ne sont pas à propos. Ce qui est à propos, c'est l'étude, l'approfondissement du thème de la souffrance. Ça, c'est approprié. Ce qui est judicieux, c'est de comprendre que ce ne sont pas les croyances qui solutionnent les problèmes, c'est judicieux de comprendre que l'on vit en craignant des choses, que l'on vit rempli de peurs, rempli d'angoisses, c'est cela qu'il nous parait important de souligner ici, cela même.



- À quelqu'un qui n'a jamais rien entendu de ces choses, qui arrive et écoute tout cela, que dis-tu à cette personne, comment commence-t-elle ? Comment est-ce que je peux commencer à dépasser ma souffrance ? Par où ? Comment ? Quel est le premier pas ?



- Je ne lui dis rien. C'est elle qui s'approche pour demander, ceci est important aussi. Nous expliquons face aux questions Nous ne savons même pas comment parvenir aux gens, nous n'avons pas de moyens de diffusion, ce que l'on nous fait dire à travers des médias de diffusion n'a jamais rien à voir car c'est manipulé . alors nous ne parvenons pas aux gens, nous sommes une voix qui parle dans le désert.



Ce sont les gens qui s'approchent de nous ; les gens nous demandent : Il parait que vous parlez de l'expérience ? Comment cela, vous parlez de la souffrance ? Ce sont les gens qui nous interrogent et nous, nous leur répondons ; et quelques-uns vont à leur tour répondre à d'autres. Ainsi donc, nous n'essayons pas de faire du prosélytisme, comme on pourrait comprendre le prosélytisme, nous expliquons nos choses, par ce qu'il y a des gens que cela intéresse. Il y a beaucoup de gens intéressés par ces choses-là, et il me semble qu'il y a de plus en plus de gens.



Et bon, ce sont d'autres formes. Nous sommes dans un autre type de société, nous sommes dans les sociétés postmodernes où les idées de la modernité ne fonctionnent plus, nous sommes loin de la Renaissance et nous sommes loin de l'âge moderne, on ne fait plus bouger les choses avec l'explication de doctrines, avec l'explication d'efficiences, comme s'il s'agissait de grandes valeurs, non . . . cela ne fonctionne plus. Ce sont d'autres choses qui fonctionnent, cela nous est encore un peu difficile. . . Les gens vont comprendre que les valeurs ont changé, que le monde est différent, que ce prosélytisme vulgaire des idéologies ne fonctionne plus, ceci pour les gens, c'est un problème. . .Bon, on va avoir ces problèmes quelques années encore, mais cela va s'améliorer. . .



- C'est une optique très intéressante, pas très commune. . .



- Non, ce n'est pas très commun, encore quelque temps avec ces petits problèmes, ces choses mais il va leur arriver avec les idéologies ce qui arrive dans la vie quotidienne avec certaines illusions que l'on a. On ne veut pas s'enlever ces illusions.




Croyances, idéologies, illusions.



. . . On ne veut pas se déposséder des illusions que l'on a par ce qu'on croit qu'on va pouvoir vivre grâce à ces illusions. Finalement, ces illusions s'effondrent et là on commence à ressentir une liberté bien plus grande que celle que l'on supposait. C'est comme ça que cela se passe aussi avec les idéologies beaucoup de gens croient qu'ils doivent avoir cette idéologie car si l'on n'a pas cette idéologie, ben alors, à quoi bon de vivre, dans quel but, et en fin de compte, ce que l'on a, c'est une illusion grande comme une maison. Et c'est un problème car cela nous déforme la réalité.



Donc, je dis que le monde change et que les gens, sans grandes difficultés et dans peu de temps, vont peu à peu se défaire des idéologies, un vêtement qui leur est devenu trop petit aujourd'hui ; mais non pas parce que l'homme chute, par ce que l'être humain est en train de chuter, au contraire, c'est parce qu'il est en train de grandir ! Et les vêtements lui sont devenus tr op petits, les idéologies lui sont trop petites, les illusions lui sont tr op petites.

Cette croissance de l'être humain est ce qui lui donne la sensation d'asphyxie dans ce moment historique. Tout va bien, tout va bien, les choses ne vont pas si mal, mais nous avons besoin d'encore un peu de temps.



- Silo, il y a des gens qui disent que tu es un homme comme les autres. . .d'autres disent que tu es un prophète ; d'autres encore disent que tu es un demi-dieu, un dieu, un diable, enfin.



- les gens disent beaucoup de choses. Je crois que les gens ont le droit de dire tout cela, et puis alors ? Cela ne me soucie pas le moins du monde. Que quelqu'un dise : Mais c'est un prophète ! Et ? Cela n'enlève ni n'ajoute rien. Je suis une personne commune ? Et ? Le sujet, c'est comment peut-on faire pour sortir des problèmes de souffrance, de la douleur, de toutes ces choses, et cela ne déforme en rien le Message le fait que les gens croient une chose ou une autre.
 

2016/06/08

La question de Dieu


(configurer sous titres en français)
Silo,
Rencontre pour un dialogue philosophico-religieux. 
Syndicat Luz y Fuerza, Buenos Aires, Argentine, 
29 octobre 1995
"Si Dieu n’est pas mort, les religions ont alors des responsabilités à assumer envers l’humanité. Elles ont aujourd’hui le devoir de créer un nouvel environnement psychosocial, de s’adresser à leurs fidèles avec une attitude pédagogique et d’éradiquer toute trace de fanatisme et de fondamentalisme. Elles ne peuvent rester indifférentes face à la faim, à l’ignorance, à la mauvaise foi et à la violence.
Elles doivent fermement contribuer à renforcer la tolérance et le dialogue avec d’autres confessions et avec tous ceux qui se sentent responsables du destin de l’humanité. Elles doivent s’ouvrir, et je vous prie de ne pas prendre ceci pour une irrévérence, aux manifestations de Dieu dans les différentes cultures. Nous espérons d’elles cette contribution à la cause commune en un moment par ailleurs difficile.
Au contraire, si Dieu est mort dans le cœur des religions, nous pouvons être certains qu’il renaîtra en une nouvelle demeure, comme nous l’enseigne l’histoire de l’origine de toutes les civilisations ; et cette nouvelle demeure sera dans le cœur de l’être humain, et elle sera fort éloignée de toute institution et de tout pouvoir"

(texte complete:)
"J’essaierai, dans les vingt minutes qui m’ont été accordées, de donner mon point de vue sur la première des questions de l’ordre du jour défini par les organisateurs de cet événement, à savoir La question de Dieu.
La question de Dieu peut être posée de différentes façons. Je choisirai le cadre historique-culturel, non par affinité personnelle, mais pour tenir compte du cadre implicite de cette rencontre. L’ordre du jour inclut en effet d’autres questions telles que “ la religiosité dans le monde contemporain ” et “ le dépassement de la violence personnelle et sociale ”. L’objet de cet exposé sera par conséquent “ la question de Dieu ”, et non “Dieu”.
Pourquoi devrions-nous nous intéresser à la question de Dieu ? Quel intérêt un tel sujet peut-il avoir pour nous qui appartenons déjà au XXIe siècle ? Ne l’avait-on pas considéré comme épuisé depuis l’affirmation de Nietzsche, “ Dieu est mort ” ? Apparemment, cette question n’a pas été réglée par simple décret philosophique. Et ceci pour deux raisons importantes : en premier lieu, on n’a pas compris exactement la signification d’une telle question ; en second lieu, nous nous rendons compte, à partir d’une perspective historique, que ce qui était considéré encore récemment comme “hors propos” soulève aujourd’hui de nouvelles questions. Et les interrogations sur ce sujet résonnent non dans les tours d’ivoire des penseurs ou des spécialistes, mais dans la rue et dans le cœur des gens simples. On pourra toujours dire que ce que l’on observe aujourd’hui est une simple croissance de la superstition ou un trait culturel de peuples qui, pour défendre leur identité, retournent avec fanatisme vers leurs livres sacrés et leurs leaders spirituels. Avec une approche pessimiste et en se fondant sur certaines interprétations historiques, on pourra aussi considérer que tout ceci signifie une régression vers d’obscures époques. A chacun son avis ; toutefois la question demeure, et c’est ce qui compte.
Je crois que l’affirmation de Nietzsche : “ Dieu est mort ” marque un moment décisif dans la longue histoire de la question de Dieu, du moins du point de vue d’une théologie négative ou “radicale”, comme voudront l’appeler les défenseurs de cette position.
Il est clair que Nietzsche ne se situait pas sur le terrain de la confrontation que les théistes, les athées, les spiritualistes ou les matérialistes fixaient habituellement pour leurs discussions. Nietzsche se demandait plutôt : croit-on encore en Dieu ? ou encore : le processus qui en finira avec la croyance en Dieu est-il déjà en marche ? Dans Ainsi parlait Zarathoustra, celui-ci dit : “ … Et c’est ainsi qu’ils se séparèrent l’un de l’autre, le vieillard et l’homme, riant comme rient deux petits garçons. Mais quand Zarathoustra fut seul, il parla ainsi à son cœur : “Serait-ce possible ! Ce vieux saint dans sa forêt n’a pas encore entendu dire que Dieu est mort !” ” Dans la IVe partie, Zarathoustra demande : “ Qu’est-ce que tout le monde sait aujourd’hui ? … Serait-ce ceci, que le Dieu ancien ne vit plus, le Dieu en qui tout le monde croyait jadis ? Tu l’as dit, répondit le vieillard attristé. Et j’ai servi le Dieu ancien jusqu’à sa dernière heure. ” D’autre part, dans Le gai savoir apparaît la parabole de l’insensé qui dit en cherchant Dieu sur la place publique : “ Où est allé Dieu ? … je veux vous le dire ! … Dieu est mort ! Dieu reste mort ! … ” Mais comme ceux qui l’écoutaient ne comprenaient pas, le fou leur expliqua qu’il était venu prématurément, et que la mort de Dieu était encore en train d’advenir.
Dans les passages cités, il est évident que l’on fait allusion à un processus culturel, au déplacement d’une croyance, en laissant de côté la détermination exacte de l’existence ou de la non-existence en soi de Dieu. Le déplacement de cette croyance a des conséquences considérables car elle entraîne tout un système de valeurs, du moins en Occident et à l’époque où Nietzsche écrit. La “ grande marée du nihilisme ”, prédite par l’auteur pour les temps à venir, a comme toile de fond la mort annoncée de Dieu.
Suivant cette conception, on peut penser que si les valeurs d’une époque sont fondées sur Dieu et que celui-ci disparaît, un nouveau système d’idées devra advenir, qui rendra compte de la totalité de l’existence et justifiera une nouvelle morale. Ce système d’idées devra rendre compte du monde, de l’histoire, de l’être humain et de leur signification, de la société et de la vie collective, de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, de ce que l’on doit faire et ne pas faire. Or, de telles idées sont apparues depuis bien longtemps et ont abouti aux grandes constructions de l’idéalisme critique et de l’idéalisme absolu. Peu importe dans quelle direction – idéaliste ou matérialiste – un tel système de pensée a été appliqué car sa trame et sa méthodologie de connaissance et d’action étaient strictement rationnelles et ne rendaient jamais compte de la totalité de la vie. Dans l’interprétation nietzschéenne, les choses étaient à l’opposé : les idéologies surgissaient de la vie pour en donner une explication et une justification. A ce propos, n’oublions pas que Nietzsche et Kierkegaard, tous deux en lutte contre le rationalisme et l’idéalisme de l’époque, passent pour être les précurseurs des philosophies de l’existence. Cependant, la description et la compréhension de la structure de la vie humaine n’apparaissent pas encore dans l’horizon philosophique de ces auteurs – elles arriveront à une époque ultérieure. A leur époque, la définition de l’homme en tant “qu’animal rationnel” agit encore de manière sous-jacente : l’homme en tant que nature dotée d’une “raison” qui peut être comprise en termes d’évolution animale ou en termes de “réflexe”, etc. A cette époque, on pouvait encore penser légitimement que la “raison” primait sur le reste ou, à l’inverse, que les instincts et les forces obscures de la vie orientaient la raison, comme chez Nietzsche et chez les vitalistes en général. Mais après la “découverte” de la “vie humaine”, les choses changèrent… Et je dois m’excuser de ne pas développer ce point en raison du temps qui m’est imparti pour cet exposé.
Cependant, j’aimerais éclaircir sommairement la sensation d’étrangeté que l’on éprouve lorsqu’on affirme que “la vie humaine” n’a été découverte et comprise que récemment. En deux mots : depuis les premiers hommes jusqu’à nos jours, nous savons tous que nous vivons, que nous sommes humains et tous, nous faisons l’expérience de notre propre vie ; néanmoins, dans le domaine des idées, la compréhension de la vie humaine avec sa structure typique et ses caractéristiques propres est très récente. C’est comme si l’on disait que nous, humains, avons toujours vécu avec les codes de l’ADN et de l’ARN dans nos cellules, mais qu’il y a fort peu de temps que ceux-ci ont été découverts et que leur fonctionnement a été compris ; ainsi, des concepts comme ceux d’intentionnalité, d’ouverture, d’historicité de la conscience, d’intersubjectivité, d’horizon, etc. ont été précisés récemment dans le domaine des idées ; et grâce à eux, on a rendu compte de la structure de la “vie humaine”, et non de la vie en général. La définition qui en résulte est radicalement différente de celle de “l’animal rationnel”. Par exemple : la vie animale, la vie naturelle, commence au moment de la conception ; mais la vie humaine, quand commence-t-elle si elle est par définition “être-au-monde”, et que “être au monde” est ouverture et milieu social ? Ou bien : la conscience est-elle le reflet des conditions naturelles et “objectives” ou est-elle l’intentionnalité qui configure et modifie les conditions données ? Ou encore : l’être humain est-il définitivement achevé ou est-il un être capable de se modifier et de se construire lui-même, non seulement dans un sens historique et social, mais aussi biologique ? Ainsi, les découvertes concernant la structure de la vie humaine soulèvent d’innombrables questions qui nous poussent à dépasser l’horizon historique de l’époque où Nietzsche a pu affirmer que “ Dieu est mort ! ”, époque où prévalait encore la définition de l’être humain comme “animal rationnel”.
Revenons à notre sujet…
Si, à la mort de Dieu, on ne trouvait aucun substitut qui pose les fondements du monde et de l’action humaine ou si, face à cette mort, on imposait de force un système rationnel auquel échapperait le fondamental (la vie), ce serait le chaos et l’effondrement des valeurs, qui entraînerait avec lui toute la civilisation. C’est ce que Nietzsche a nommé “ la grande marée du nihilisme ” et parfois “ l’Abîme ”. Il est clair que ni les études qu’il a menées dans La Généalogie de la morale, ni les idées qu’il a développées dans Par-delà le bien et le mal ne sont parvenues  à produire la “ transmutation des valeurs ” qu’il s’efforçait de rechercher. Au contraire, en cherchant quelque chose qui puisse dépasser son “dernier homme” du XIXe siècle, il construisit un Surhomme qui, comme dans les plus récentes légendes du Golem, se mit en marche sans contrôle, détruisant tout sur son passage. On érigea l’irrationalisme et la “ volonté de puissance ” en valeur suprême, constituant ainsi le tréfonds idéologique de l’une des plus grandes monstruosités dont se souvient l’Histoire.
Le “Dieu est mort” n’a pu être résolu ni dépassé par une base de valeurs nouvelle et positive. Et les grandes constructions de la pensée trouvèrent leur point d’orgue dans la première partie de ce siècle sans atteindre cet objectif. A l’heure actuelle, nous nous immobilisons face à ces questions : pourquoi devrions-nous être solidaires ? Pour quelle cause faudrait-il que nous risquions notre avenir ? Pourquoi devrions-nous lutter contre toutes sortes d’injustices ? Par simple nécessité, pour une raison historique ou à cause d’un ordre naturel ? L’ancienne morale basée sur Dieu, mais sans Dieu, est-elle ressentie comme une nécessité ? Tout cela est insuffisant !
Aujourd’hui, nous nous trouvons dans l’impossibilité historique que surgissent de nouveaux systèmes qui posent des fondements solides ; pourtant, la situation semble se compliquer. Nous devons rappeler que la dernière grande vision de la philosophie apparaît en 1900, dans les Recherches logiques de Husserl ; que la vision complète du psychisme humain, proposée par Freud dans L’interprétation des rêves, est de la même année ; la vision cosmique de la physique prend forme en 1905 et 1915 avec la relativité d’Einstein ; la systématisation de la logique, quant à elle, prend forme en 1910 dans les Principia Mathematica de Russel et Whitehead et en 1921, dans le Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein ; Etre et Temps de Heidegger date de 1927 et cette œuvre inachevée, qui prétendait jeter les bases d’une nouvelle ontologie phénoménologique, marque l’époque de rupture avec les grands systèmes de pensée.
Précisons que nous ne parlons pas de l’interruption de la pensée, mais de l’impossibilité de continuer à élaborer de grands systèmes capables d’apporter un fondement à toutes choses.
Le dynamisme de cette période se manifeste également dans le domaine esthétique, à travers “le grandiose” des œuvres. C’est Stravinsky, Bartok et Sibelius, Picasso, les muralistes Rivera, Orozco et Siqueiros ; ce sont des écrivains de grande ampleur comme Joyce, des cinéastes épiques comme Eisenstein, les constructeurs du Bauhaus avec Gropius à leur tête ; des urbanistes, des architectes tels Wright et Le Corbusier, aux œuvres spectaculaires. La production artistique se serait-elle arrêtée dans les années suivantes et encore à l’heure actuelle ? Je ne le crois pas. Cependant, elle prend un autre aspect, se module, se déconstruit, s’adapte aux moyens ; elle se réalise grâce à des équipes et des spécialistes, et utilise la technique à l’extrême.
Les régimes politiques sans âme qui, pendant ces périodes, s’imposent et donnent l’illusion du monolithisme et de la complétude, peuvent être compris comme les séquelles d’un romantisme délirant, comme des tentatives titanesques pour transformer le monde à n’importe quel prix. Ils inaugurent l’ère de la barbarie technicisée, de la suppression de millions d’êtres humains, de la terreur atomique, des bombes biologiques, de la contamination et de la destruction à grande échelle. Voilà la grande marée du nihilisme, celle qui annonçait la destruction de toutes les valeurs et la mort de Dieu de Zarathoustra ! En quoi l’être humain croit-il encore ? Croit-il en de nouvelles alternatives de vie ou bien se laisse-t-il emporter par un courant qui lui semble irrésistible et comme ne dépendant pas de son intention ?
C’est alors que s’installe fermement la prédominance de la technique sur la Science, la vision analytique du monde, la dictature de l’argent abstrait sur les réalités productives. Dans ce magma se ravivent les différences ethniques et culturelles que l’on croyait dépassées par le processus historique ; les systèmes sont rejetés par le déconstructivisme, le post-modernisme et les courants structuralistes. La frustration de la pensée devient un lieu commun chez des philosophes à l’intelligence faible.
Le méli-mélo des styles qui se supplantent les uns les autres, la déstructuration des relations humaines et la propagation de supercheries en tout genre rappellent les époques d’expansion impériale de la Perse ancienne, de l’hellénisme et de la Rome des Césars. Par cet exposé, je ne prétends pas présenter une morphologie historique type, un modèle de processus en spirale qui se nourrit d’analogies. En tout cas, je souligne des aspects qui ne nous surprennent pas et ne nous semblent pas incroyables car on les a observés, quoique dans un contexte différent de mondialisation et de progrès matériel. Je ne veux pas non plus transmettre l’atmosphère “d’inexorabilité” d’une séquence mécanique dans laquelle l’intention humaine ne compte pas. Je pense plutôt le contraire. Je crois que, grâce aux réflexions que suscite l’expérience historique de l’humanité, nous sommes aujourd’hui en mesure d’amorcer une nouvelle civilisation, la première civilisation planétaire. Mais les conditions requises pour ce saut sont extrêmement difficiles à remplir. Pensons à la manière dont s’élargit la brèche entre d’un côté les sociétés post-industrielles, les sociétés de l’information et de l’autre les sociétés où l’on souffre de la faim ; pensons à l’augmentation de la marginalisation et de la pauvreté dans les sociétés opulentes ; pensons à l’abîme entre les générations, qui semble freiner l’avancée de l’Histoire ; pensons à la dangereuse concentration du capital financier international, au terrorisme de masse, aux brusques sécessions, aux chocs ethnico-culturels, aux déséquilibres écologiques, à l’explosion démographique et aux mégalopoles au bord du collapsus… Pensons à tout ceci et, sans céder à une vision apocalyptique, il faudra bien admettre les difficultés que présente le scénario actuel.
Le problème se situe à mon avis dans cette difficile transition entre le monde que nous avons connu et le monde à venir. Et comme dans toutes les transitions entre la fin d’une civilisation et le début d’une autre, il faudra tenir compte de la possibilité d’un collapsus économique, d’une déstructuration administrative, d’un remplacement des Etats par des Para-Etats et par des bandes ; il faudra prendre garde au règne de l’injustice, au découragement, à l’amenuisement de l’être humain, à la dissolution des liens, à la solitude, à l’augmentation de la violence et à l’émergence de l’irrationalisme, tout cela dans un milieu de plus en plus accéléré et de plus en plus global. Par-dessus tout, il faudra examiner quelle sera la nouvelle image du monde à proposer : quel type de société, quel type d’économie, quelles valeurs, quel type de relations interpersonnelles, de dialogue entre chaque être humain et son prochain, entre chaque être humain et son âme
Néanmoins, toute proposition nouvelle devra tenir compte d’au moins deux limites : premièrement, aucun système complet de pensée ne pourra prendre pied dans une époque de déstructuration ; deuxièmement, aucune articulation rationnelle du discours ne sera défendable si elle va au delà des aspects immédiats de la vie pratique et de la technologie. Ces deux difficultés nuisent à la possibilité de fonder durablement de nouvelles valeurs.
Si Dieu n’est pas mort, les religions ont alors des responsabilités à assumer envers l’humanité. Elles ont aujourd’hui le devoir de créer un nouvel environnement psychosocial, de s’adresser à leurs fidèles avec une attitude pédagogique et d’éradiquer toute trace de fanatisme et de fondamentalisme. Elles ne peuvent rester indifférentes face à la faim, à l’ignorance, à la mauvaise foi et à la violence.
Elles doivent fermement contribuer à renforcer la tolérance et le dialogue avec d’autres confessions et avec tous ceux qui se sentent responsables du destin de l’humanité. Elles doivent s’ouvrir, et je vous prie de ne pas prendre ceci pour une irrévérence, aux manifestations de Dieu dans les différentes cultures. Nous espérons d’elles cette contribution à la cause commune en un moment par ailleurs difficile.
Au contraire, si Dieu est mort dans le cœur des religions, nous pouvons être certains qu’il renaîtra en une nouvelle demeure, comme nous l’enseigne l’histoire de l’origine de toutes les civilisations ; et cette nouvelle demeure sera dans le cœur de l’être humain, et elle sera fort éloignée de toute institution et de tout pouvoir.
Je vous remercie de votre attention."
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*  Le terme registre constitue l’un des concepts centraux de la psychologie de Silo ; il signifie l’expérience vécue que l’on a d’un phénomène, c’est-à-dire la manière dont la conscience l’enregistre, “ l’impression ” du phénomène dans la conscience (n.d.t.).