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2019/03/13

Le thème de Dieu

Intervention de Silo lors de la Rencontre pour un dialogue philosophico-religieux
Syndicat Luz y Fuerza, Buenos Aires, Argentine, 29 octobre 1995
Source: Silo Parle

J’essaierai, dans les vingt minutes qui m’ont été accordées, de donner mon point de vue sur le premier des sujets définis par les organisateurs de cet événement, à savoir Le thème de Dieu. La question de Dieu peut être posée de différentes façons. Je choisirai le cadre historico-culturel, non par affinité personnelle, mais pour tenir compte du cadre implicite de cette rencontre.

L’ordre du jour inclut en effet d’autres sujets tels que "la religiosité dans le monde contemporain" et "le dépassement de la violence personnelle et sociale". L’objet de cet exposé sera par conséquent "le thème de Dieu", et non "Dieu". 

Pourquoi devrions-nous nous intéresser à la question de Dieu ? Quel intérêt un tel sujet peut-il avoir pour nous qui appartenons déjà au XXIe siècle ? Ne l’avait-on pas considéré comme épuisé depuis l’affirmation de Nietzsche, « Dieu est mort » ? Apparemment, cette question n’a pas été réglée par simple décret philosophique. Et ceci pour deux raisonsimportantes: en premier lieu, on n’a pas compris exactement la signification d’une telle question ; en second lieu, à partir d’une perspective historique, nous constatons que ce qui était considéré encore récemment comme "hors propos" soulève aujourd’hui de nouvelles questions. Et les interrogations sur ce sujet résonnent non dans les tours d’ivoire des penseurs ou des spécialistes, mais dans la rue et dans le cœur des gens simples. On pourra toujours dire que ce que l’on observe aujourd’hui est une simple croissance de la superstition ou un trait culturel de peuples qui, pour défendre leur identité, retournent avec fanatisme vers leurs livres sacrés et leurs leaders spirituels. Avec une approche pessimiste et selon certaines interprétations historiques, on pourra toujours dire que tout ceci signifie un retour vers d’obscures époques. À chacun son avis ; toutefois la question demeure et c’est ce qui compte.

Je crois que l’affirmation de Nietzsche : « Dieu est mort » marque un moment décisif dans la longue histoire de la question de Dieu, du moins du point de vue d’une théologie négative ou "radicale", comme voudront l’appeler les défenseurs de cette position. Il est clair que Nietzsche ne se situait pas sur le terrain de la confrontation que les théistes et les athées, les spiritualistes et les matérialistes fixaient habituellement pour leurs discussions. Nietzsche se demandait plutôt : croit-on encore en Dieu ? Ou est-ce qu’un processus, qui mettra fin à la croyance en Dieu, est en marche ? Dans Ainsi parlait Zarathoustra, il dit : « Et c’est ainsi qu’ils se séparèrent l’un de l’autre, le vieillard et l’homme, riant comme rient les enfants. Mais quand Zarathoustra fut seul, il parla ainsi à son cœur : “Serait-ce possible ! Ce vieux saint dans sa forêt n’a pas encore entendu dire que Dieu est mort !” » Dans la IVe partie, Zarathoustra demande : « Qu’est-ce que tout le monde sait aujourd’hui? ... Que ne vit plus le Dieu ancien, ce Dieu en qui tout le monde croyait jadis ? Tu l’as dit, répondit le vieillard attristé. Et j’ai servi ce Dieu jusqu’à sa dernière heure. » D’autre part, dans Le gai savoir apparaît la parabole du dément qui dit en cherchant Dieu sur la place publique : « Je vous dirai où Dieu s’en est allé ! Dieu est mort ! Dieu reste mort ! » Mais comme ceux qui l’écoutaient ne comprenaient pas, le fou leur expliqua qu’il était venu prématurément, et que la mort de Dieu était encore en train d’advenir.

Dans les passages cités, il est évident qu’il est fait allusion à un processus culturel, au déplacement d’une croyance, en laissant de côté la détermination exacte de l’existence ou de la non-existence en soi de Dieu. Le déplacement de cette croyance a des conséquences énormes car elle entraîne tout un système de valeurs, du moins en Occident et à l’époque où Nietzsche écrit. En outre, la « grande marée du nihilisme », prédite par l’auteur pour les temps à venir, a comme toile de fond la mort annoncée de Dieu.

Suivant cette conception, on peut penser que si les valeurs d’une époque sont fondées sur Dieu et que celui-ci disparaît, devra advenir un nouveau système d’idées qui rende compte de la totalité de l’existence et justifie une nouvelle morale. Ce système d’idées devra rendre compte du monde, de l’histoire, de l’être humain et de leur signification, de la société et de la vie collective, du bien et du mal, de ce que l’on doit faire et de ce que l’on ne doit pas faire. Or, de telles idées sont apparues depuis bien long-temps et ont abouti aux grandes constructions de l’idéalisme critique et de l’idéalisme absolu. Dans ce cas, peu importe qu’un système de pensée ait été appliqué en direction idéaliste ou plus matérialiste car sa trame et sa méthodologie de connaissance et d’action étaient strictement rationnelles et ne rendaient jamais compte de la totalité de la vie. Dans l’interprétation nietzschéenne, les choses étaient à l’opposé : les idéologies surgissaient de la vie pour en donner une explication et une justification.

À ce propos, n’oublions pas que Nietzsche et Kierkegaard, tous deux en lutte contre le rationalisme et l’idéalisme de l’époque, passent pour être les précurseurs des philosophies de l’existence. Cependant, la description et la compréhension de la structure de la vie humaine n’apparaissent pas encore dans l’horizon philosophique de ces auteurs, situation à laquelle on arrivera à une époque ultérieure. C’est comme si agissait encore, de manière sous-jacente, la définition de l’homme en tant "qu’animal rationnel", en tant que nature dotée d’une raison et cette "raison" pouvait être comprise en termes d’évolution animale, en termes de "réflexe", etc. À cette époque, on pouvait encore penser légitimement que la "raison" était le plus important ou, à l’inverse, que les instincts et les forces obscures de la vie orientaient la raison, comme chez Nietzsche et chez les vitalistes en général.

Mais après la "découverte" de la "vie humaine", les choses changèrent... Et je dois m’excuser de ne pas développer ce point en raison du temps qui m’est imparti pour cet exposé. Cependant, j’aimerais éclaircir sommairement la sensation d’étrangeté que l’on éprouve lorsqu’on affirme que "la vie humaine" n’a été découverte et comprise que récemment. En deux mots : depuis les premiers hommes jusqu’à nos jours, nous savons tous que nous vivons, que nous sommes humains; tous, nous faisons l’expérience de notre propre vie ; néanmoins, dans le domaine des idées, la compréhension de la vie humaine avec sa structure typique et ses caractéristiques propres est très récente. C’est comme si l’on disait : nous, les humains, avons toujours vécu avec les codes de l’ADN et de l’ARN dans nos cellules, mais il y a fort peu de temps que ceux-ci ont été découverts et que leur fonctionnement a été compris. Ainsi, des concepts comme ceux d’intentionnalité, d’ouverture, d’historicité de la conscience, d’intersubjectivité, d’horizon, etc., ont été précisés récemment dans le domaine des idées ; et grâce à eux, on s'est rendu compte de la structure non pas de la vie en général mais de la "vie humaine". La définition qui en résulte est radicalement différente de celle de "l’animal rationnel". Par exemple : la vie animale, la vie naturelle, commence au moment de la conception ; mais la vie humaine, quand commence-t-elle si elle est par définition "être-au-monde", et que ceci signifie ouverture et milieu social ? Ou bien : la conscience est-elle le reflet des conditions naturelles et "objectives" ou est-elle l’intentionnalité qui configure et modifie les conditions objectives ? Ou encore : l’être humain est-il définitivement achevé ou est-il un être capable de se modifier et de se construire lui-même, non seulement dans un sens historique et social, mais aussi biologique ? Ainsi, par d'innombrables exemples des nouveaux questionnements que pose la découverte de la structure de la vie humaine, nous pourrions arriver à dépasser le cadre des questions qui furent soulevées à l'époque de « Dieu est mort ! », à l'intérieur de l'horizon historique dans lequel prévalait encore la définition de l’être humain comme "animal rationnel".

Revenons à notre sujet...

Si, à la mort de Dieu, on ne trouvait aucun substitut qui pose les fondements du monde et de l’activité humaine, ou bien si on imposait de force un système rationnel auquel échapperait le fondamental (c'est-à-dire la vie), ce serait le chaos et l’effondrement des valeurs, qui entraîneraient avec eux toute la civilisation. C’est ce que Nietzsche a nommé "la grande marée du nihilisme" et parfois "l’Abîme". Il est clair que ni les études qu’il a menées dans La Généalogie de la morale, ni les idées qu’il a développées dans Par-delà le bien et le mal ne sont parvenues à produire la "transmutation des valeurs" qu’il cherchait avec ardeur. Au contraire, en cherchant quelque chose qui puisse dépasser son "dernier homme" du XIXe siècle, il construisit un Surhomme qui, comme dans les plus récentes légendes du Golem, se mit en marche sans contrôle, détruisant tout sur son passage. On érigea l’irrationalisme et la "volonté de puissance" en valeur suprême, constituant ainsi le tréfonds idéologique de l’une des plus grandes monstruosités dont se souvient l’Histoire.

Le « Dieu est mort » n’a pu être résolu ni dépassé par une base de valeurs nouvelle et positive. Et les grandes constructions de la pensée se refermèrent dans la première partie de ce siècle sans atteindre cet objectif. À l’heure actuelle, nous nous trouvons immobilisés face à ces questions : pourquoi devrions-nous être solidaires ? Pour quelle cause devrions-nous risquer notre avenir ? Pourquoi devrions-nous lutter contre toute injustice ? Par simple nécessité, pour une raison historique ou à cause d’un ordre naturel ? L’ancienne morale basée sur Dieu, mais sans Dieu, serait-elle ressentie comme une nécessité ? Tout cela est insuffisant ! Et si aujourd’hui, nous nous trouvons dans l’impossibilité historique que surgissent de nouveaux systèmes qui posent des fondements solides, alors la situation semble se compliquer. 

Nous devons rappeler que la dernière grande vision de la philosophie apparaît en 1900, dans les Recherches logiques de Husserl de même que la vision complète du psychisme humain, proposée par Freud dans L’interprétation des rêves ; la vision cosmique de la physique prend forme en 1905 et 1915 avec la relativité d’Einstein ; la systématisation de la logique prend forme en 1910 dans les Principia Mathematica de Russel et de Whitehead en 1910, et dans le Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein en 1921 ; Être et Temps de Heidegger date de 1927 et cette œuvre inachevée, qui prétendait jeter les bases d’une nouvelle ontologie phénoménologique, marque l’époque de rupture avec les grands systèmes de pensée.

Ici, il faut souligner que nous ne parlons pas de l’interruption de la pensée, mais de l’impossibilité de continuer à élaborer de grands systèmes capables d’apporter un fondement à toutes choses. Le dynamisme de cette période se manifeste également dans le domaine esthétique, à travers "le grandiose" des œuvres. C’est Stravinsky, Bartok et Sibelius, Picasso, les muralistes Rivera, Orozco et Siqueiros ; les écrivains de grande ampleur comme Joyce, les cinéastes épiques comme Eisenstein, les constructeurs du Bauhaus avec Gropius à leur tête ; les urbanistes, les architectes spectaculaires Wright et Le Corbusier. La production artistique se serait-elle arrêtée dans les années suivantes et jusqu’à l’heure actuelle ? Je ne le crois pas. Cependant, elle prend un autre aspect, elle se module, se déconstruit, s’adapte aux moyens ; elle se réalise grâce à des équipes et des spécialistes, et devient technique à l’extrême.

Les régimes politiques sans âme qui, pendant ces périodes, s’imposent et donnent l’illusion du monolithisme et de la complétude, peuvent être compris comme les séquelles de romantismes délirants, comme des gigantismes de la transformation du monde à n’importe quel prix. Ils inaugurent l’ère de la barbarie technicisée, de la suppression de millions d’êtres humains, de la terreur atomique, des bombes biologiques, de la contamination et de la destruction à grande échelle. Voilà la grande marée du nihilisme qui annonçait la destruction de toutes les valeurs et la mort de Dieu de Zarathoustra !En quoi l’être humain croit-il encore ? Croit-il en de nouvelles alternatives de vie ou bien se laisse-t-il emporter par un courant qui lui semble irrépressible et qui ne dépend en rien de son intention ? C’est alors que s’installent fermement la prédominance de la technique sur la Science, la vision analytique du monde, la dictature de l’argent abstrait sur les réalités productives. Dans ce magma se ravivent les différences ethniques et culturelles que l’on croyait dépassées par le processus historique ; les systèmes sont rejetés par le déconstructivisme, le post-modernisme et les courants structuralistes. La frustration de la pensée devient un lieu commun chez des philosophes de la "faible intelligencia".  

Le méli-mélo des styles qui se supplantent les uns les autres, la déstructuration des relations humaines et la propagation de supercheries en tous genres rappellent les époques d’expansion impériale de la Perse ancienne, du processus hellénistique et de la Rome de César. Par cet exposé, je ne prétends pas présenter une morphologie historique type, un modèle de processus en spirale qui se nourrit d’analogies. En tout cas, je souligne des aspects qui ne nous surprennent pas et ne nous semblent pas incroyables car ils ont déjà émergé en d'autres temps, quoique dans un contexte  différent de mondialisation et de progrès matériel. Je ne veux pas non plus transmettre l’atmosphère "d’inexorabilité" d’une séquence mécanique dans laquelle l’intention humaine ne compte pas. Je pense plutôt le contraire. Je crois que, grâce aux réflexions que suscite l’expérience historique de l’humanité, nous sommes aujourd’hui en mesure d’amorcer une nouvelle civilisation, la première civilisation planétaire. Mais les conditions requises pour ce saut sont extrêmement difficiles à remplir.

Pensons à la manière dont s’élargit la brèche entre, d'un côté, les sociétés post-industrielles de l’information et, de l’autre, les sociétés affamées ; pensons à l’augmentation de la marginalisation et de la pauvreté à l'intérieur même des sociétés opulentes; pensons à l’abîme entre les générations, qui semble freiner l’avancée de l’Histoire ; pensons à la dangereuse concentration du capital financier international, au terrorisme de masse, aux brusques sécessions, aux chocs ethnico-culturels, aux déséquilibres écologiques, à l’explosion démographique et aux mégalopoles au bord du collapsus... Pensons à tout ceci et, sans céder à une vision apocalyptique, il faudra bien admettre les difficultés que présente le scénario actuel.

Le problème se situe à mon avis dans cette difficile transition entre le monde que nous avons connu et le monde à venir. Et comme dans toutes les transitions entre la fin d’une civilisation et le début d’une autre, il faudra prendre garde au possible collapsus économique, à la possibilité d’une déstructuration administrative, à la possibilité d’un remplacement des États par des para-États et par des bandes ; il faudra prendre garde au règne de l’injustice, au découragement, à l’amenuisement de l’être humain, à la dissolution des liens, à la solitude, à l’augmentation de la violence et à l’émergence de l’irrationalisme, tout cela dans un milieu de plus en plus accéléré et de plus en plus global. Pardessus tout, il faudra examiner quelle sera la nouvelle image du monde à proposer : quel type de société, quel type d’économie, quelles valeurs, quel type de relations interpersonnelles, de dialogue entre chaque être humain et son prochain, entre chaque être humain et son âme.

Néanmoins, toute proposition nouvelle devra tenir compte d’au moins deux impossibilités : premièrement, aucun système complet de pensée ne pourra s’établir dans une époque de déstructuration ; deuxièmement, aucune articulation rationnelle du discours ne pourra être défendue au-delà des aspects immédiats de la vie pratique et de la technologie. Ces deux difficultés nuisent à la possibilité de fonder durablement de nouvelles valeurs.

Si Dieu n’est pas mort, les religions ont alors des responsabilités à assumer envers l’humanité. Elles ont aujourd’hui le devoir de créer une nouvelle atmosphère psychosociale, de s’adresser à leurs fidèles avec une attitude pédagogique et d’éradiquer toute trace de fanatisme et de fondamentalisme. Elles ne peuvent rester indifférentes face à la faim, à l’ignorance, à la mauvaise foi et à la violence. Elles doivent fermement contribuer à renforcer la tolérance, aller plus loin même que la tolérance et développer une aptitude au dialogue avec d’autres confessions et avec tous ceux qui se sentent responsables du destin de l’humanité. Elles doivent s’ouvrir, et je vous prie de ne pas prendre ceci pour une irrévérence, aux manifestations de Dieu dans les différentes cultures. Nous espérons d’elles cette contribution à la cause commune en un moment par ailleurs difficile.

Au contraire, si Dieu est mort dans le cœur des religions, nous pouvons être certains qu’il renaîtra en une nouvelle demeure, comme nous l’enseigne l’histoire de l’origine de toutes les civilisations ; et cette nouvelle demeure sera dans le cœur de l’être humain, et elle sera fort éloignée de toute institution et de tout pouvoir.

Je vous remercie de votre attention.

2016/08/31

Sur la Religion Intérieure

Dans toutes les religions il y a des récits extraordinaires à propos de l’entrée de l’esprit, à propos de la perte de conscience, à propos des phénomènes extraordinaires. Actuellement des formes raffinées de modifier les états de conscience sont de mode, comme dans l’action des drogues. Par le biais de l’action de drogues certains font des récits extraordinaires d’autres niveaux, d’autres états, et d’une compréhension différente du monde. En effet, ces états existent. Mais il se trouve qu’en aucun de ces cas (celui des religions et celui de l’action des drogues) il n’y a contrôle du phénomène. 

Nous, nous parlons d’un travail conscient et ceux qui ont participé de ce travail savent ce que c’est de libérer cette énergie interne, c’est-à-dire : atteindre un niveau de «réveil » plus grand. Nous connaissons plusieurs techniques. Une d’elles a à voir avec cette sensation interne d’une forme sphérique dans la poitrine et dont l’expansion progressive, d’un seul coup libère le mécanisme d’énergie alors on commence à transiter par des états plus conscients (non par les états de perte de conscience, qui est la voie de chute, cette voie que nous appelons « crépusculaire »). 

Il y a une autre technique qui se réfère à un travail avec les formes, mais pas comme le fond les orientaux avec leurs « yantras ». Il y a une autre technique : en ne remplissant pas la conscience de contenus, mais en vidant la conscience de contenus. Mettons un exemple : si ici réunis on suggère : « cherchez à l’intérieur de vous-même, ce que vous avez cherché toute votre vie », vous direz : mais que dois-je trouver ? Si je devais trouver un vase à fleurs, ou une image, ou le cœur, en dernier ressort la chose serait facile. Mais qu’est-ce que c’est ce « chercher à l’intérieur de soi-même, et que j’ai cherché durant toute la vie ? » Ceci n’est pas clair. Alors bien, c’est en cela que se trouve la technique, elle se base sur, la non-suggestion d’un objet déterminé. 

Si nous suggérions un objet interne déterminé, l’acte s’y référant se complèterait en lui et s’arrêterait. Si nous ne suggérons pas d’objet, mais que nous lançons un acte de recherche de quelque chose, et nous ne savons pas de quoi il s’agit, alors se produit le phénomène suivant : une image apparait, une automobile par exemple et je dis : « ce n’est pas ce que j’ai cherché toute ma vie », apparait un chien « non ça non plus ». Alors, ce qui se passe, c’est que tous les contenus qui surgissent ne sont pas l’objet proposé et je reconnais par élimination qu’il ne s’agit d’aucun d’entre eux. En fait, je ne sais pas quelle est cette chose que j’ai cherchée durant toute ma vie. C’est un sentiment profond, c’est un sentiment très à l’intérieur de soi-même auquel on parvient à mesure que l’on écarte tous les contenus et toutes les images auxquelles nous nous sommes habitués ordinairement. Par ce procédé de vidage mental, surgit alors d’un seul coup le phénomène que nous connaissons comme la Force. 

Il y a aussi une quatrième forme qui est par le vide mental. Mais avant, faisons une petite digression. Vous reconnaissez qu’il y a des personnes capables d’imaginer très bien un objet, et il y en a d’autres qui n’ont pas la capacité pour imaginer des objets. Il y des personnes qui se rappellent très bien les visages, et par contre il y a des personnes qui se rappellent très bien les voix. Il y a des personnes qui apprennent mieux en lisant, et il y des personnes qui apprennent mieux en écoutant. Nous parlons de deux formes de mémoire connues depuis très longtemps : la forme de mémoire visuelle et la forme auditive. Il y a des personnes qui ont une meilleure mémoire par les représentations visuelles et d’autres par les représentations auditives. Alors ce qui se passe, c’est que certains, les plus visuels, peuvent imaginer des choses et travailler avec elles, mais les autres ne les imaginent pas bien. Tous, visuels ou pas, peuvent se concentrer sur eux-mêmes, et écouter les « bruits » de leur propre conscience. Ce ne sont pas des bruits d’os, ce ne sont pas des bruits cérébraux ; je me réfère aux contenus de la conscience qui, si on les observe bien, sont comme si on les écoutait. 


Nous ne parlons pas de cas pathologiques, d’hallucinés qui entendent des voix ; nous disons que parfois nous sommes en conversation avec nous-mêmes, que nous nous rappelons des conversations etc. donc, toute cette chose auditive qui travaille à l’intérieur de nous-même, c’est celle-ci qu’il nous intéresse de vider de notre conscience. Alors il nous intéresse de faire attention à ces sons. Commençons par écouter ces sons. Nous voyons qu’entre un son et un son, entre un contenu et un contenu parfois un silence se produit, puis la chansonnette continue et « la conversation » continue. Entre un problème et un autre problème surgit un silence. C’est ce silence qui nous importe. Lorsque nous travaillons en faisant attention au silence, nous provoquons aussi un vide mental de la même manière que lorsque nous écartions des contenus. Maintenant, en écartant des sons mentaux, nous écartons non seulement des sons mais aussi des images visuelles. Nous faisons attention à ce vide mental, à ce silence mental, et dans ce travail c’est lorsque d’un coup, survient aussi ce que nous nous connaissons comme la Force.

Tous ceux qui ont travaillé avec ça, reconnaissent les différentes techniques. Il y d’autres personnes qui ne sont pas si psychologiques, qui sont un peu plus étranges, et qui semblent mieux manier le plan du transcendantal, de l’action de la Force externe que, pour le moment nous ne discuterons pas.

Pour finaliser cette causerie, revenons pour considérer ce qui a été dit. Lorsque nous parlons de Religion Intérieure, nous ne parlons pas d’une forme organisée de culte, de sacrements, ni de prêtres. Nous parlons d’un sentiment religieux qui a à voir avec le travail interne. Et ce travail interne se manie avec trois techniques. Une technique (dans la vie quotidienne) de l’attention dirigée ; une technique d’oraison dans le sens dont nous l’avons décrite, une oraison repliée sur soi-même et sans faire appel à des intermédiaires, et enfin ce travail très occasionnel qui a à voir avec le maniement de la force.

Sur la Religion Intérieure, 30 Aout 1974, Silo

2016/08/11

Religion et Religiosité





Religion

Au sens large du terme, on peut dire que la r. se fonde sur la croyance en des êtres spirituels. Cependant, cela ne peut être appliqué pleinement aux premiers bouddhistes ni aux confucéens, pour lesquels la r. est un code de conduite et un style de vie. Les religions montrent ce qui existe dans leur paysage de formation (v.) respectif en ce qui concerne la description de leurs dieux, cieux, enfers, etc. Elles font irruption dans un moment historique et il est d'usage de dire qu'alors Dieu se "révèle" à l'homme, mais quelque chose s'est produit dans ce moment historique pour que l'on accepte une telle révélation. Face à cela, toute une discussion autour des conditions sociales de ce moment-là se produit. Cette façon de considérer le phénomène religieux a son importance mais n'explique pas comment est le registre interne qu'ont dans ce moment les membres d'une société qui s'achemine vers un nouveau moment religieux. Si la r. se fonde sur un phénomène psychosocial, il convient aussi de l'étudier depuis cette perspective . 
On peut parler de "l'extériorité" des religions quand on étudie le système des images projetées en icônes, peintures, statues, constructions, reliques (propres à la perception visuelle), dans les cantiques et dans les prières (propres à la perception auditive), ou dans les gestes, les positions et orientations du corps (propres aux perceptions kinesthésique et cénesthésique). A partir de "l'extériorité" d'une r., on peut aussi bien étudier sa théologie, ses livres sacrés et ses sacrements que sa liturgie, son organisation, ses dates de cultes et la situation des croyants au regard d'opérations précises à effectuer, selon leur âge et leur état physique.
Enfin, toujours depuis l'extériorité religieuse, il est intéressant de remarquer avec quelle fréquence on est tombé dans l'erreur dans la description et le pronostic. Ainsi, presque rien de ce qui a été dit sur les religions ne peut aujourd'hui être maintenu. Si certains pensent aux religions comme moyen d'endormir l'activité politique et sociale, aujourd'hui ils se retrouvent face à leurs puissantes impulsions dans ces domaines ; si d'autres les imaginaient imposer leur message, ils trouvent que ce message a changé ; ceux qui croyaient que cela allait durer toujours, aujourd'hui doutent de leur "éternité" et ceux qui supposaient leur disparition assistent en peu de temps avec surprise à l'irruption de formes mystiques manifestes ou larvées. Rien de ce qui a été dit sur les religions ne peut tenir debout, parce que ceux qui en ont fait l'apologie ou les ont dénigrées l'on fait d'un point de vue externe, sans tenir compte du registre interne, du système d'idéation des sociétés. Et logiquement, sans compréhension de l'essence du phénomène religieux, il peut aboutir au merveilleux ou à l'absurde, mais presque toujours à l'inattendu.


Religiosité

Système de registres internes par lequel un croyant oriente ses contenus mentaux dans une direction transcendante. La r. est très liée à la foi, que l'on peut orienter de façon naïve, fanatique ou destructive, ou d'une façon utile (du point de vue des références) dans la relation avec le monde dont les stimuli changeants ou douloureux tendent à la déstructuration (v.) de la conscience.
La r. ne comporte pas nécessairement la croyance en la divinité ; c'est le cas de la mystique bouddhiste originelle. De cette perspective, on peut comprendre l'existence d'une "r. sans religion". Il s'agit, dans tous les cas, d'une expérience de "sens" des événements et de la vie humaine. Une telle expérience ne peut pas non plus être réduite à une philosophie, à une psychologie ou, en général, à un système d'idées.

2014/09/13

Meditation vers le profond de soi-mème

"...
Comme nous sommes aujourd’hui dans une célébration - et que dans certaines célébrations les gens échangent des présents - je voudrais te faire un cadeau et, bien sûr, c’est toi qui verras s’il mérite d´être accepté. Il s’agit, en réalité, de la recommandation la plus facile et la plus pratique que je sois capable d’offrir. C’est presque une recette de cuisine, mais j’ai confiance dans le fait que tu iras au-delà de ce qu’indiquent les mots...

A un moment donné du jour ou de la nuit, inspire une bouffée d’air et imagine que tu amènes cet air à ton cœur. Alors, demande avec force pour toi et pour tes êtres les plus chers. Demande avec force, pour t’éloigner de tout ce qui t’apporte confusion et contradiction ; demande, afin que ta vie soit en unité. Ne dédie pas beaucoup de temps à cette brève oraison, à cette brève demande, parce qu’il te suffira d’interrompre un seul instant le cours de ta vie pour que, dans le contact avec ton intérieur, s’éclaircissent tes sentiments et tes idées.

Eloigner la contradiction de soi-même, c’est dépasser la haine, le ressentiment, le désir de vengeance. Eloigner la contradiction, c’est cultiver le désir de réconciliation avec d’autres et avec soi-même. Eloigner la contradiction, c’est pardonner et réparer deux fois tout mal que tu aurais pu infliger à d’autres. Ça, c’est l’attitude qu’il convient de cultiver. Alors, à mesure que le temps passe, tu comprendras que le plus important est d’atteindre une vie d’unité intérieure qui fructifiera quand ce que tu penses, ce que tu sens et ce que tu fais, ira dans la même direction. La vie croît par son unité intérieure et se désintègre par la contradiction. Et il se trouve que ce que tu fais ne reste pas seulement en toi mais parvient aussi aux autres. C’est pourquoi, quand tu aides les autres à dépasser la douleur et la souffrance, tu fais grandir ta vie et tu apportes au monde. Inversement, quand tu augmentes la souffrance des autres, tu désintègres ta vie et tu envenimes le monde. Et qui dois-tu aider ? D’abord, ceux qui sont les plus proches. Mais ton action ne s’arrêtera pas à eux.

Avec cette « recette », l’apprentissage ne s’achève pas mais c’est plutôt là qu’il commence. Dans cette « recette-là », il est dit qu’il faut demander. Mais à qui demande-t-on ? Selon ce que tu crois, ce sera soit à ton dieu intérieur, soit à ton guide, soit à une image inspiratrice et réconfortante. Enfin, si tu n’as personne à qui demander, tu n’auras personne non plus à qui donner et donc mon cadeau ne méritera pas d’être accepté.

Plus tard, tu pourras prendre en considération ce qu’explique le Message dans son Livre, dans son Chemin et dans son Expérience. Et tu compteras aussi sur de véritables compagnons qui pourront entamer avec toi une vie nouvelle.

Dans cette simple demande, il y a aussi une méditation orientée vers sa propre vie. Et avec le temps, cette demande et cette méditation prendront de la force au point de transformer les situations quotidiennes.

En avançant ainsi, un jour peut-être, tu capteras un signal. Un signal qui se présente quelquefois avec des erreurs et quelquefois avec des certitudes. Un signal qui s’insinue avec beaucoup de douceur, mais qui, en de rares moments de la vie, fait irruption comme un feu sacré, donnant lieu au ravissement des amoureux, à l’inspiration des artistes et à l’extase des mystiques. Parce qu’il convient de le dire, autant les religions que les oeuvres d’art et les grandes inspirations de la vie sortent de là, des diverses traductions de ce signal, et ce n’est pas pour autant qu’il faut croire que ces traductions représentent fidèlement le monde qu’elles traduisent. Ce signal dans ta conscience est la traduction en images de ce qui n’a pas d’image, c’est le contact avec le Profond du mental humain, une profondeur insondable où l’espace est infini et le temps éternel.

Dans certains moments de l’histoire s’élève une clameur, une demande déchirante des individus et des peuples. Alors, depuis le Profond parvient un signal. Souhaitons que ce signal soit traduit avec bonté par les temps qui courent ! Qu’il soit traduit en vue de dépasser la douleur et la souffrance ! Car derrière ce signal soufflent les vents du grand changement...."
Silo

2014/04/20

La religiosité intérieure

publié dans le blog The inner religion


Fond 

Le Message donné par Silo est formalisé dans le Livre (le Regard Intérieur), l'expérience (cérémonies) et le chemin (phrases de méditation). Le message peut être mieux comprise à l'aide de livres comme Le paysage intérieur et le paysage humain.


Le message est une expression de la «profonde». Il est une expression de l'intériorité de l'esprit humain qui est capable de transcender les temps et les espaces dans lesquels nos "I" se déplace. Le message est le moyen par lequel nous pouvons nous placer dans la présence du sacré.


L'expérience 

Le sacré se manifeste dans les profondeurs de l'être humain. C'est à partir de ce que l'expérience de la Force tire son importance; c'est un phénomène extraordinaire que nous pouvons causer d'éclater dans le monde de la vie quotidienne. Sans l'expérience de la force tout est incertain; avec cette expérience que nous acquérons la preuve profonde. Nous n'avons pas besoin de la foi pour reconnaître le sacré. La Force est obtenue dans les cérémonies comme celle de la fonction et l'imposition des mains. Les effets de la Force peuvent également être perçues dans les cérémonies de bien-être et de l'assistance.


Le contact avec la Force provoque l'énergie psychophysique d'accélérer et d'augmenter, surtout quand elle est accompagnée par des actions cohérentes dans la vie quotidienne. Ces actions produisent en outre l'unité interne et nous orienter vers la naissance spirituelle. La Force peut être extériorisé même à distance et avec une plus grande influence quand beaucoup de gens participent. L'action de la Force est plus forte entre les membres de la famille, les amis et proches.


L'univers et la vie 

La naissance du temps et la direction de cet univers se pose d'une intention d'évolution. L'énergie, de la matière et de la vie évoluent vers des formes de plus en plus complexes. Vie émerge lorsque la matière commence à se déplacer, se nourrir et se reproduire. La matière vivante génère un champ d'énergie qui a été traditionnellement appelé l'âme. L'âme, ou double énergétique, agit à la fois à l'intérieur et autour des centres vitaux des êtres animés.


Grâce à la fusion cellulaire produite dans l'acte de reproduction, les êtres vivants passent le domaine de l'énergie le long et configurer un nouvel être, totalement indépendant. Pour se nourrir et continuer à fonctionner, les organismes vivants ont besoin de solides, liquides, gazeux, et des éléments rayonnants. En outre, afin de développer, le double énergique nécessite sensations d'un potentiel différent. Avec la dissolution de l'organisme, il se produit la séparation et de l'anéantissement de la double énergique.

L'évolution constante de notre monde a produit l'être humain, un être à la fois transitoire et évolutif. Les êtres humains en intégrant l'expérience dans la vie sociale contrairement à d'autres espèces se modifient-avec une rapidité croissante. Enfin êtres humains atteignent des conditions qui leur permettent d'aller au-delà des impératifs rigoureux de la nature, se transformer, se-refaire inventer eux-mêmes à la fois physiquement et psychologiquement.Dans l'être humain, il peut se poser un nouveau principe généré par le double. Depuis les temps anciens ce nouveau principe a été appelé esprit. L'esprit est né lorsque les doubles retours sur lui-même, il est fait conscient et constitue un «centre» de la nouvelle énergie.


L'esprit humain 

Les êtres humains n'ont pas terminé leur évolution. Nous sommes des êtres imparfaits, mais dans notre développement, nous avons la possibilité de former un centre énergétique interne ... si ce fait ou ne se produit pas dépend du type de vie qui a été vécu. Actions conscientes et unitive permettent la structuration d'un système centripète des forces que nous appelons esprit. Par la bonté, par l'élimination des contradictions internes, par des actes conscients et le besoin réel d'évoluer, l'être humain peut donner naissance à l'esprit. L'amour et la compassion sont nécessaires pour cette évolution. Merci à ceux-ci, non seulement ne la cohésion interne sont possibles, mais aussi que la cohésion entre les êtres qui leur permet de transmettre l'esprit de l'autre. L'ensemble des espèces humaine évolue vers l'amour et la compassion. Qui travaille pour eux-mêmes avec amour et compassion le fait aussi pour les autres êtres.



La pratique de la religiosité intérieure 

Si vous vivez votre vie en fonction de la déclaration faite à la cérémonie de reconnaissance ...

• Si dans les moments appropriés, vous faites appel à l'inspiration du guide intérieur ...
• Si sur une base hebdomadaire vous participez dans les cérémonies et les méditations sur le livre, le chemin et les matériaux liés ...
• Si sur une base mensuelle vous réfléchissez sur votre croissance interne en ce qui concerne les difficultés de la vie ...
• Ensuite, vous êtes sur la voie de l'illumination spirituelle.

2012/09/29

Le message de Silo inspire une profonde religiosité


Antécédents

 Le Message donné par Silo a pris la forme du Livre (Le Regard Intérieur), de l’Expérience (Cérémonies) et du Chemin (phrases de méditation). Certaines œuvres comme le Paysage Intérieur et le Paysage Humain, ont aidé à comprendre Le Message.

Le Message est l’expression du « Profond », de l’intériorité de l’esprit humain capable de transcender les temps et les espaces dans lesquels vit notre « moi ». C’est le moyen de nous mettre en présence du Sacré.

L’expérience

Le Sacré se manifeste depuis la profondeur de l’être humain, de là vient l’importance qu’a l’expérience de la Force, en tant que phénomène extraordinaire que nous pouvons faire surgir dans le monde quotidien. Sans l’expérience, tout est douteux, avec l’expérience de la Force, nous avons des évidences profondes. Nous n’avons pas besoin de la foi pour reconnaître le Sacré. On obtient la Force au cours de certaines cérémonies comme celles de l’Office et de l’Imposition. On peut aussi percevoir les effets de la Force dans les cérémonies de Bien-être et d’Assistance.

Le contact avec la Force provoque une accélération et une augmentation de l’énergie psychophysique surtout si nous réalisons quotidiennement des actes cohérents, qui par ailleurs, créent une unité intérieure orientant vers la naissance spirituelle. La Force peut s’extérioriser à distance et son influence est plus grande, si de nombreuses personnes agissent. L’action de la Force augmente entre membres de la famille, amis et être chers.

L’Univers et la Vie

Une Intention évolutive donne lieu à la naissance du temps et à la direction de cet Univers. Energie, matière et vie, évoluent vers des formes chaque fois plus complexes. Quand la matière commence à se mouvoir, se nourrir et se reproduire, surgit la vie. Et la matière vivante génère un champ d’énergie que l’on a traditionnellement appelé « âme ». L’âme ou double énergétique, agit à l’intérieur et autour des centres vitaux des êtres animés.

Les êtres vivants se reproduisent, et dans cet acte, le champ énergétique passe à travers les cellules en fusion et configure un nouvel être totalement indépendant. Les corps vivants ont besoin d’éléments solides, liquides, gazeux et rayonnants, pour se nourrir et réaliser leurs fonctions. De plus, les doubles énergétiques ont besoin de sensations de potentiels différents pour atteindre leur développement. Avec la mort se produit la dissolution du corps en même temps que se produisent la séparation et l’anéantissement du double énergétique.

L’évolution constante de notre monde a produit l’être humain, lui aussi est en transit et en changement. En lui (à la différence des autres espèces), s’incorpore l’expérience sociale capable de le modifier de façon accélérée. L’être humain parvient à être en condition de sortir des diktats rigoureux de la Nature en s’inventant, en se faisant lui-même physiquement et mentalement. Et c’est dans l’être humain qu’apparaît un nouveau principe généré dans le double. Depuis l’antiquité, on a appelé ce nouveau principe « esprit ». L’esprit naît quand le double revient sur lui-même, se fait conscient et forme un « centre » d’énergie nouvelle.
  
L’Esprit Humain

L’être humain n’a pas terminé son évolution. C’est un être incomplet et en développement qui a la possibilité de former un centre intérieur d’énergie…ceci arrivera ou pas selon le type de vie qu’il mène. Si les actes qu’il réalise sont cohérents, un système de forces centripètes, que nous appelons « esprit », se structurera peu à peu. Si les actes sont contradictoires, le système sera centrifuge et par conséquent l’esprit ne sera pas né ou il aura une configuration élémentaire sans développement. Un être humain peut naître, mener sa vie de l’avant, mourir et se dissoudre pour toujours et un autre peut naître, mener sa vie de l’avant, laisser son corps et continuer d’évoluer sans limite. L’être humain, dans sa bonté, dans l’élimination des contradictions intérieures, dans ses actes conscients et dans sa sincère nécessité d’évolution, fait naître son esprit. Pour l’évolution, l’amour et la compassion sont nécessaires. Grâce à eux, la cohésion intérieure est possible ainsi que la cohésion entre les êtres qui permet la transmission de l’esprit des uns aux autres. Toute l’espèce humaine évolue vers l’amour et la compassion. Celui qui travaille pour lui dans l’amour et la compassion, le fait aussi pour les autres êtres.

Corps, Double et Esprit

La production et la reproduction artificielle de la vie sont à la portée de l’être humain ainsi que la prolongation du cycle vital. Dans tous les cas, l’être humain sera accompagné par son champ énergétique pendant un temps après la mort physique. Si on a généré l’esprit, celui-ci pourra rester dans des régions proches du plan de la vie physique, mais finalement il conclura son cycle d’esprit individuel pour continuer d’avancer vers des plans plus évolués. L’esprit peut se former en prenant l’énergie du double.

L’action du double se manifeste à certaines occasions en dehors du corps sans que la mort ne soit survenue. Le double peut perdurer sans se dissoudre pendant un certain temps après la mort, si celle-ci s’est produite de façon violente, le champ énergétique étant alors déplacé du corps vers l’endroit où s’est produit le décès. Ces doubles fixés à certains environnements ne possèdent qu’une conscience apparente de type réflexe, restant dans cet état durant un temps jusqu’à ce qu’ils perdent leur cohésion ou que l’on modifie l’espace physique auquel ils adhéraient. Il y a aussi des cas de permanence relative qui ont pour origine soit un fort désir de témoigner, soit des sentiments très profonds d’amour, soit de la haine envers d’autres personnes. Les doubles des animaux et des végétaux peuvent aussi rester adhérés à certains lieux jusqu’à leur rapide dissolution. Enfin, il existe des conglomérats d’énergie considérable qui agissent sans arriver à constituer de véritables doubles.

Pratique de la Religiosité Intérieure

Si l’on vit en accord à ce qui a été déclaré lors de la cérémonie de Reconnaissance…

Si occasionnellement on fait appel à l’inspiration du Guide Intérieur…

Si, de façon hebdomadaire, on participe aux cérémonies et aux méditations sur le Livre, le Chemin et les matériels complémentaires…

Si, mensuellement, on réfléchit à la croissance intérieure obtenue face aux difficultés de la vie…

Alors, on est sur le chemin de l’illumination spirituelle.