2017/05/06
Le Message de Silo. video
LE MESSAGE - Un film inspiré du Message de Silo. from Leandro Bartoletti on Vimeo.
Este video se insertará en 640 píxeles de ancho. Este video incrustado incluirá un enlace de texto.2017/03/05
Les principes de l'action valable
Les principes
L’attitude
face à la vie et aux choses est différente lorsque la révélation intérieure
frappe comme la foudre.
En
suivant pas à pas, en méditant sur ce qui a été dit et sur ce qui est encore à dire,
tu peux transformer le non-sens en sens.
Ce
que tu fais de ta vie n’est pas indifférent. Ta vie, soumise à des lois, a
devant elle des possibilités de choix.
Je
ne te parle pas de liberté, mais de libération, de mouvement, de processus.
Quand je te parle de liberté, il n s’agit pas de quelque chose d’immobile: je
te parle de se libérer pas à pas, tout comme celui qui arrive aux abords de sa
ville se libère du chemin qu’il a dû parcourir. Alors, “ce qu’il faut faire” ne
dépend pas d’une morale lointaine, incompréhensible et conventionnelle, mais de
lois : lois de vie, de lumière, d’évolution.
Voici les “Principes” qui
peuvent aider à la recherche de l’unité intérieure.
1. Aller contre l’évolution des
choses, c’est aller contre soi-même.
2. Quand tu veux atteindre un
but par force, tu produis l’effet contraire.
3. Ne t’oppose pas à une grande
force. Recule jusqu’à ce qu’elle s’affaiblisse; alors, avance avec résolution.
4. Les choses vont bien
lorsqu’elles marchent ensemble et non isolément.
5. Si pour toi le jour et la
nuit, l’été et l’hiver sont bien, tu as dépassé les contradictions.
6. Si tu recherches le plaisir,
tu t’enchaînes à la souffrance. Mais, tant que tu ne nuis pas à ta santé, jouis
sans inhibition quand l’opportunité s’en présente.
7. Si tu poursuis un but, tu
t’enchaînes. Si tout ce que tu fais, tu l’accomplis comme un but en soi, tu te
libères.
8. Tu feras disparaître tes
conflits lorsque tu les comprendras jusqu’à leurs racines profondes et non
lorsque tu voudras les résoudre.
9. Lorsque tu portes préjudice
aux autres, tu restes enchaîné. Mais si tu ne portes pas préjudice à d’autres,
tu peux faire ce que tu veux avec liberté.
10. Lorsque tu traites les
autres comme tu veux qu’ils te traitent, tu te libères.
11. Peu importe dans quel camp
t’ont placé les événements: ce qui importe, c’est que tu comprennes que tu n’as choisi aucun camp.
12. Les actes contradictoires ou
unitifs s’accumulent en toi. Si tu répètes tes actes d’unité intérieure, rien
ne pourra plus t’arrêter.
Tu seras semblable à une force de la Nature qui ne trouve
aucune résistance sur son passage. Apprends à distinguer ce qui est difficulté,
problème ou inconvénient de ce qui est contradiction. Si les premiers te
poussent ou t’incitent, cette dernière t’immobilise dans un cercle fermé.
Lorsque tu trouves une grande force, une grande joie et
une grande bonté dans ton cœur, ou lorsque tu te sens libre et sans
contradictions, remercie immédiatement en ton intérieur. Lorsque le contraire
t’arrive, demande avec foi, et la reconnaissance que tu as accumulée te
reviendra transformée et amplifiée en bénéfices.
1. Aller contre l’évolution des
choses, c’est aller contre soi-même.
Ce Principe montre que lorsque
l'on connaît à l'avance le dénouement d'un événement, l'attitude correcte est
de l'accepter avec la plus grande profondeur possible, en essayant de tirer
avantage même de ce qui est défavorable. En examinant des moments de la vie
dans lesquels nous n'avions pas connaissance de ce Principe et avons de ce fait
agit à l'inverse, nous aurons une illustration juste de la signification de ce
Principe. Il sera encore plus intéressant de réfléchir sur le moment que nous
vivons et d'étudier les conséquences de souffrance pour nous et pour nos
proches au cas où nous ne tiendrions pas compte de ce Principe.
Nous expliquons que les choses
auxquelles nous ne devons pas nous opposer sont celles qui ont un caractère
inévitable. Si l'être humain avait cru, par exemple, que les maladies étaient
inévitables, la science médicale n'aurait jamais progressé. Grâce à la
nécessité de résoudre les problèmes et à la possibilité de le faire, l'humanité
progresse. Si une personne reste seule dans le désert, est-il inévitable
qu'elle meure ? Cette personne s'efforcera de trouver des issues à sa situation
et en effet, elle trouvera une oasis, ou bien elle sera elle-même retrouvée
plus facilement si elle a utilisé tous les moyens possibles pour être vue à
distance. Ce Principe, pour pouvoir être correctement expliqué, se réfère donc
à la situation qui est inévitable.
Le Principe d'Action et Réaction
2. Quand tu veux atteindre un
but par force, tu produis l’effet contraire.
Ce Principe montre que les
personnes et les choses ont des comportements déterminés qui opposent des
résistances ou qui facilitent nos projets si nous agissons comme il convient.
Lorsque, mus par des impulsions irrationnelles, nous forçons quelque chose
contre son propre comportement, nous pouvons observer que ceci cède devant nos
exigences, mais la conséquence, à plus ou moins longue échéance, se traduira
par des effets différents de ceux que nous voulions obtenir. L'être humain est
forgeur d'événements, il donne une direction aux choses, il tend à planifier et
à accomplir des projets. En somme, il se dirige vers des buts. La question est,
cependant : "comment s'achemine-t-il vers ses buts ? Quel moyen
adopte-t-il pour faire comprendre à une autre personne la solution au problème
qu'elle lui pose ; la force ou la persuasion ?" S'il la force, tôt ou tard
il y aura une réaction ; s'il la persuade, tôt ou tard les forces
s'additionneront.
Bien des personnes pensent que
"la fin justifie les moyens" et elles agissent en forçant tout ce qui
les entoure, obtenant souvent des résultats probants. Dans ce cas, la
difficulté vient ensuite. Le but a été atteint, mais on ne peut pas le
maintenir longtemps.
Le Principe que nous commentons
fait allusion à deux situations différentes. Dans l'une, le but recherché est
atteint, mais les conséquences sont opposées à ce qui est attendu. Dans
l'autre, l'action de forcer des situations provoque un "rebond"
défavorable.
Le Principe de l'Action Opportune
3. Ne t’oppose pas à une grande force. Recule jusqu’à ce qu’elle s’affaiblisse; alors, avance avec résolution.
Ce Principe ne recommande pas de
reculer devant les petits inconvénients ou devant les problèmes sur lesquels
nous butons quotidiennement. On recule seulement, comme l'explique le Principe,
devant des forces irrésistibles, celles qui, sans aucun doute, nous surpassent
si nous les affrontons.
Reculer devant de petites
difficultés affaiblit les gens, les rend pusillanimes et craintifs. Ne pas
reculer devant les grandes forces rend les gens enclins à toutes sortes
d'échecs et d'accidents.
Le problème apparaît lorsque
l'on ne sait pas à l'avance qui, de soi ou de la difficulté, a le plus de
force. Cela devra être vérifié au moyen "d'échantillons", en effectuant
de petites confrontations qui ne compromettent pas complètement la situation et
qui laissent une marge pour changer de position si celle-ci s'avérait
insoutenable. Autrefois, on parlait de "prudence", c'était une idée
très proche de celle que nous expliquons.
Mais il y a un autre point :
"Quand faut-il avancer ?
A quel moment l'inconvénient
a-t-il une force réduite, ou bien à quel moment avons-nous gagné de la force
nous-mêmes ? Cette même idée de prendre de temps en temps des échantillons est
valable en faisant de petites tentatives qui n'aient pas un caractère
définitif.
Lorsque la force joue en notre
faveur et que l'inconvénient s'est affaibli, l'avancée doit être totale.
Garder des réserves dans une
telle situation, c'est compromettre le triomphe parce que l'on n'avance pas
avec toute l'énergie disponible.
Le Principe de Proportion
4. Les choses vont bien
lorsqu’elles marchent ensemble et non isolément.
Cela signifie que si, poussés
par un objectif, nous déréglons toute notre vie, l'obtention du résultat
recherché sera soumise à de nombreux accidents, et même s'il est effectivement
obtenu, il aura des conséquences amères.
Si, pour obtenir de l'argent ou
du prestige, nous déréglons notre santé, nous sacrifions les personnes qui nous
sont chères, nous délaissons nos valeurs, etc., il est possible que les
accidents soient tels que nous n'obtenions pas le résultat recherché. Dans
d'autre cas, il se peut que nous obtenions le résultat recherché, mais nous
n'aurons plus la santé pour en jouir, ni des êtres chers avec qui le partager,
ni d'autres valeurs qui nous donnent un sens.
"Les choses sont bien
lorsqu'elles marchent ensemble", et il en est ainsi parce que notre vie
est un ensemble qui requiert un équilibre et un développement approprié, non
partiel. Encore qu'il y ait des choses plus importantes que d'autres, chaque
personne devrait avoir une véritable échelle de valeurs afin que ce qui est
primordial, secondaire, tertiaire puisse être accompli suivant la proportion.
La force appliquée à chaque chose, selon l'importance fixée, les ferait marcher
toutes en un ensemble véritable.
Le Principe de l'Accord
5. Si pour toi le jour et la
nuit, l’été et l’hiver sont bien, tu as dépassé les contradictions.
Ce Principe met en relief de
façon figurée l'opposition des situations. Cette opposition pourra cependant
être conciliée si le point de vue par rapport au problème est modifié. La
chaleur excessive de l'été fait, de façon compensatoire, penser au froid
de l'hiver, et vice versa. Toute situation difficile fait évoquer ou imaginer
celle qui lui est antagoniste; mais une fois que l'on se trouve dans cette
dernière, la contradiction renaît. Alors la compensation nous porte à son point
opposé. Là où la souffrance apparaîtra, la compensation se mettra en marche,
mais la souffrance elle-même ne sera pas vaincue pour autant.
Celui qui est orienté par un
sens de vie défini a un point de vue et un comportement très différents face
aux difficultés. Si quelqu'un croit que sa vie a un sens et que tout ce qui lui
arrive lui sert à apprendre et à se perfectionner dans cette direction, il
n'aura pas tendance à éluder de manière compensatoire les problèmes qui se
poseront à lui, mais les assumera en leur découvrant aussi une certaine
utilité. Le froid de l'hiver sera profitable, de même que la chaleur de l'été
et, lorsque chacun d'eux se présentera, cette personne dira: "en quoi ces
deux saisons s'opposent-elles si toutes deux me servent?"
Le Principe du Plaisir
6. Si tu recherches le plaisir,
tu t’enchaînes à la souffrance. Mais, tant que tu ne nuis pas à ta santé, jouis sans inhibition
quand l’opportunité s’en présente.
Ce Principe peut paraître
choquant lors d'une première lecture car on croît qu'il y est dit "jouis
même si tu portes préjudice à d'autres puisque que le seul frein est ta santé
personnelle". Mais ce n'est pas ce qui est dit. Il est en réalité expliqué
qu'il est absurde de détériorer la santé par l'exercice de plaisirs exagérés ou
directement nocifs; mais il est en outre signalé que la négation du plaisir,
par préjugé, provoque de la souffrance, ou que l'exercice du plaisir avec des
problèmes de conscience est aussi préjudiciable. Enfin, l'idée principale est
qu'il ne faut pas poursuivre le plaisir, mais l'exercer simplement lorsqu'il se
présente, car le rechercher lorsque l'objet plaisant n'est pas présent ou le
nier lorsqu'il apparaît constituent des faits qui s'accompagnent toujours de
souffrance.
Ce Principe (de même que les autres)
ne doit pas être coupé de l'ensemble, ou bien interprété de sorte qu'il
s'oppose aux autres. C'est ainsi qu'un autre Principe dit "Quand tu
traites les autres comme tu veux qu'ils te traitent, tu te libères". Par
conséquent, le sens change lorsque l'ensemble des Principes sont pratiqués et
non pas un Principe isolé.
Le Principe de l'Action Immédiate
7. Si tu poursuis un but, tu
t’enchaînes. Si tout ce que tu fais, tu l’accomplis comme un but en soi, tu te libères.
Ce Principe apprend à tirer
bénéfice de toute situation intermédiaire qui nous mène à atteindre un
objectif. Il ne dit pas que les buts ne doivent pas exister, car la
planification de toute activité se réalise à partir de buts. Il y est expliqué
que tous les pas menant vers un but donné, quels qu'ils soient, doivent être
considérés de la façon la plus positive possible. Autrement, toute activité
antérieure à l'obtention du but provoque de la souffrance et dans la cas où le
but est atteint, il perd son sens à cause du coût vital que représente la
souffrance investie dans les pas.
Le Principe de l'Action Comprise
8. Tu feras disparaître tes
conflits lorsque tu les comprendras jusqu’à leurs racines profondes et non
lorsque tu voudras les résoudre.
Ce Principe
invite à éviter l'improvisation issue d'impulsions irrationnelles. Il ne dit
pas que, face à un problème donné, il ne faille rien faire, mais que
simultanément à l'action il doit y avoir compréhension. Face à un conflit,
presque toutes les personnes, poussées par leur anxiété, se lancent à le
résoudre sans en comprendre la racine. De cette façon, le problème se complique
encore davantage et en engendre un autre, dans une chaîne inépuisable. En
synthèse, le principe affirme que l'action doit être accompagnée par la
compréhension.
Le Principe de Liberté
9. Lorsque tu portes préjudice
aux autres, tu restes enchaîné. Mais si tu ne portes pas préjudice à d’autres,
tu peux faire ce que tu veux avec liberté.
D'entrée, ce Principe explique
que si l'on crée des problèmes aux autres, les autres nous en créent à nous. Il
dit, en outre, qu'il n'y a pas de raisons de cesser de faire ce que l'on veut
si personne n'en subit les préjudices.
Le Principe de Solidarité
10. Lorsque tu traites les
autres comme tu veux qu’ils te traitent, tu te libères.
Ce Principe a de grandes
conséquences parce qu'il amène à une ouverture, à une communication positive
avec les autres êtres humains. Nous savons que le renfermement sur soi crée des
problèmes plus ou moins graves. Ce qui est appelé "égoïsme" peut se
réduire précisément à un problème de renfermement et de manque de
communication. Le Principe accorde de l'importance au fait d'aller positivement
vers les autres. Il est complémentaire du Principe antérieur qui recommande :
"Ne porte pas préjudice à autrui", mais la différence entre ces deux
Principes est grande.
Le Principe de la Négation des Contraires
11. Peu importe dans quel camp
t’ont placé les événements : ce qui importe, c’est que tu comprennes que tu
n’as choisi aucun camp.
Ici il n'est pas expliqué qu'il
faille abandonner tout clan. Ici, il est suggéré de considérer la position dans
laquelle chacun se trouve comme étant le résultat de facteurs indépendants de
son propre choix: facteurs d'éducation, de milieu, etc. Cette attitude fait
reculer le fanatisme, en même temps qu'elle permet de comprendre les clans ou
les positions que d'autres personnes assument.
Évidement, cette façon de
considérer le problème des clans contribue à la liberté de l'esprit et tend un
pont fraternel en direction des autres, même lorsque, apparemment, ils
s'opposent à mes idées.
Ce Principe, tout en
reconnaissant le manque de liberté dans les situations que l'on n'a pas
construit soi-même, affirme la liberté de nier les oppositions si celles-ci
font partie de ces mêmes situations.
En d'autres termes : je n'ai pas
décidé d'être grand ou petit, gros ou mince, et si cette condition est
accompagnée d'oppositions à l'égard d'autres personnes qui n'ont pas non plus
choisi leur clan, j'ai la liberté de nier cette opposition. Je n'ai inventé ni
les grands, ni les petits, ni les gros, ni les minces et je nie, de ce fait,
toute opposition responsable.
Le Principe de l'Accumulation des Actions
12. Les actes contradictoires ou
unitifs s’accumulent en toi. Si tu répètes tes actes d’unité intérieure, rien
ne pourra plus t’arrêter.
Ce Principe veut dire que tout
acte qui est réalisé demeure enregistré dans la mémoire et que, à partir de là,
il influence les autres voies. C'est pourquoi la répétition d'actes qui donnent
unité intérieure ou qui engendrent la contradiction forment peu à peu une
conduite qui conditionne les actions postérieures dans l'un de ces deux sens.
Répéter les actes d'unité
intérieure signifie exercer les Principes dans la vie quotidienne. Cela laisse
aussi entendre qu'il ne s'agit pas de la répétition d'un acte (ou d'un
Principe) isolé, mais d'un ensemble d'actes d'unité intérieure.
Sans aucun doute, en exerçant
tous les Principes, nous trouvons une discipline intégrale, capable de
transformer progressivement notre condition souffrante en un nouveau mode de
vie ayant une unité intérieure croissante et donc un bonheur croissant.
Parfois, la vie d'une personne
ou d'un ensemble humain se construit en additionnant des actes contradictoires.
Il arrive aussi que, pendant un certain temps, de nombreux résultats favorables
soient obtenus; mais tôt ou tard, la catastrophe se produira, parce que la base
de toute cette vie est fausse, bien que des gens ne voient que les anecdotes
réussies mais ne parviennent pas à comprendre le processus de cette vie-là, et
surtout son absurde final.
2017/02/13
L’éveil de l’humanité
Épilogue du livre Unité dans l'action,
Quand je parle du niveau de conscience de l’unité, que j’ai caractérisé par l’éveil du regard intérieur, je me réfère à une façon d’être, à laquelle j’accède sans effort et qui s’installe en moi, comme cela est arrivé à nos ancêtres hominidés avec le sommeil et la veille. Je mentionne un état qui dépasse la veille et fait pressentir un grand changement.
Si je remonte à un temps originel, et que j’observe le surgissement de l’Univers, la condensation de la matière, la naissance de la vie, la coordination de la conscience, cela me semble connecté à une impulsion évolutive, qui à partir de particules très simples, élabore des moments de plus en plus complexes. Il ne semble pas que dans cette spirale de la création, le créé soit jamais intervenu pour collaborer avec cette intention qui le précède. Cette impulsion, jusqu’à maintenant, a été suffisante pour que des combinaisons mécaniques, chimiques et biologiques fassent germer toute l’existence, y compris la vie et les espèces. Jusqu’à l’apparition de l’être humain.
Dorénavant, cet être commence, par son action, sa propre conquête et la conquête du naturel ; pour cela, il accumule son histoire, transfère le temps dans les générations, et réfléchit sur son origine et son sens.
S’il est vrai que le dépassement de la souffrance et de la peur de la mort est une nécessité, notre prochain pas sera d’atteindre la conscience de l’unité. Mais ceci ne sera pas le fait de l’évolution naturelle, mais parce que, dorénavant, l’humanité ellemême assumera son destin. Non seulement quant aux avancées scientifiques et techniques, qui améliorent la domination de la nature, mais aussi quant à son propre développement psychique et spirituel.
Si ce changement est obtenu dans de petits groupes, il est certain qu’ils essaieront d’influencer le processus historique, la science, l’art, la technique, la religion. Ils chercheront à créer des conditions sociales harmonieuses pour multiplier ce niveau de conscience majeur parmi les grands ensembles.
2017/02/05
Silo: Deux sorties a la crise de civlisation
Extrait de la présentation
du livre « Lettres à mes amis »
Silo,
Centre
Culturel "Station Mapocho"
Santiago,
Chili, 14
mai 1994
"Nous arrivons ainsi à un
monde où la concentration du pouvoir financier sape toute industrie, tout
commerce, toute politique, tout pays et tout individu. L’époque du système
fermé commence et dans un système fermé, il n’existe aucune autre alternative
que sa dé- structuration. Dans cette perspective, la déstructuration du camp
socialiste apparaît comme le prélude à la déstructuration mondiale qui
s’accélère de façon vertigineuse.
Tel
est le moment de crise dans lequel nous nous trouvons. Mais la crise peut se
résoudre selon différentes variantes. Par simple économie d’hypothèses et, par
ailleurs, pour pouvoir les illustrer à grands traits, seulement deux variantes
sont esquissées dans les Lettres : d’une part l’entropie
des systèmes fermés, et d’autre part l’ouverture d’un système fermé grâce à
l’action non pas naturelle mais intentionnelle de l’être humain.
Voyons la
première, que nous allons nuancer par un mode descriptif pittoresque.
Il
est très probable que se consolide un empire mondial qui tendra à homogénéiser
l’économie, le droit, les communications, les valeurs, la langue, les us et
coutumes. Un empire mondial orchestré par le capital financier international
qui ne fera même pas cas des populations situées dans les centres de décision.
Dans cette situation saturée, le tissu social va poursuivre son processus de
décomposition. Les organisations politiques et sociales, l’administration de
l’État seront tenues par des technocrates au service d’un monstrueux para-État qui tendra à discipliner les
populations, avec des mesures plus restrictives à mesure que la décomposition
s’accentuera. La pensée aura perdu sa capacité d’abstraction, remplacée par un
mode de fonctionnement ana- lytique et pas à pas, selon le modèle informatique.
On aura perdu la notion de processus et de structure, et il en résultera de
simples études de linguistique et d’analyse formelle. La mode, le langage et
les styles sociaux, la musique, l’architecture, les arts plastiques et la
littérature s’en trouveront déstructurés et l’on considèrera comme une grande
avancée ce mélange de styles dans tous les domaines, comme ce fut le cas à
d’autres périodes de l’Histoire avec les éclectismes de la décadence impériale.
Alors le vieil espoir de tout uniformiser entre les mains d’un même pouvoir
s’évanouira pour toujours. Cet obscurantisme de la raison, cette fatigue des
peuples laisseront le champ libre à tous les fanatismes, à la négation de la
vie, au culte du suicide et au fondamentalisme désincarné. Il n’y aura plus de
science ni de grandes révolutions de pensée… seulement une technologie qu’on
appellera alors "Science". Les localismes, les luttes ethniques
resurgiront, et les peuples laissés pour compte se jetteront sur les centres de
décision, dans un tourbillon après le passage duquel les mégacités, jadis
surpeuplées, seront désertées. Des guerres civiles continuelles secoueront
cette pauvre planète sur laquelle nous ne désirerons plus vivre. Enfin arrive
la partie du conte qui s’est répétée dans de nombreuses civilisations,
lesquelles croyaient, à ce moment-là, en un progrès sans fin. Toutes ces
cultures se sont dissoutes mais, heureusement, alors que certaines tombaient,
de nouvelles impulsions humaines surgissaient ailleurs et, dans cette
alternance, l’ancien fut dépassé par le nouveau. Il est clair que, dans un
système mondial fermé, il n’y a pas de place pour l’émergence d’une autre
civilisation, mais seulement pour un long et obscur Moyen Âge mondial.
Si
ce qui est exposé dans les Lettres, sur
la base du modèle expliqué, est totalement incorrect, nous n’avons aucune
raison de nous inquiéter. Si, en revanche, le processus mécanique des
structures historiques prend bien la direction commentée, alors il est temps de
se demander comment l’être humain peut changer le cours des événements. Qui
pourrait produire ce formidable changement de direction sinon les peuples qui
sont précisément le sujet de l’Histoire ? Sommes-nous arrivés à un degré de maturité
suffisant pour comprendre qu’il n’y aura dorénavant plus de progrès si ce n'est
celui de tous et pour tous ? C’est cette seconde hypothèse qui est explorée
dans les Lettres.
Si
chez les peuples s’incarne l’idée qu’il n’y aura pas (il est bon de le répéter)
de progrès qui ne soit celui de tous et pour tous, alors la lutte sera claire.
Au dernier échelon de la déstructuration, à la base sociale, de nouveaux vents
commenceront à souffler. Dans les quartiers, dans les communautés de voisinage,
dans les lieux de travail les plus humbles, le tissu social commencera à se
régénérer. Cela sera, apparemment, un phénomène spontané. Il se répétera avec l’apparition
de multiples groupements de base formés de travailleurs affranchis de la
tutelle des directions syndicales. De nombreux noyaux politiques sans
organisation centrale apparaîtront et entreront en lutte avec les coupoles des
organisations politiques. Dans chaque usine, chaque bureau, chaque entreprise,
on commencera à discuter. À partir des revendications immédiates, on prendra
conscience d’une situation plus ample dans laquelle le travail aura plus de
valeur que le capital. Et quand viendra l’heure de considérer les priori- tés,
le risque supporté par le travail sera plus évident que le risque du capital.
On arrivera facilement à la conclusion que le bénéfice de l’entreprise doit
être réinvesti dans de nouvelles sources de travail ou dirigé vers d’autres secteurs
dans lesquels la production continue à augmenter au lieu de dériver vers des
franges spéculatives qui engraissent le capital financier, vident l’entreprise
et mènent l’appareil de production à la faillite. Le dirigeant d’entreprise
commencera à se rendre compte que la banque l’a converti en simple employé et que,
dans cette urgence, le travailleur est son allié naturel. Le ferment social se
réactivera. Une lutte claire et franche se déchaînera entre le capital
spéculatif, caractérisé par sa force abstraite et inhumaine, et les forces de
travail, véritable levier de la transformation du monde. On commencera à
comprendre, d'un seul coup, que le progrès ne dépend pas de la dette que l’on
contracte auprès des banques, mais des crédits que celles-ci devront accorder aux entreprises sans percevoir d’intérêts. Il ne s’agira même plus de
la conquête des États nationaux mais d’une situation mondiale dans laquelle ces
phénomènes sociaux se propageront en précurseurs d’un changement radical de la
direction des événements. De cette façon, le processus ne débouchera pas sur le
collapsus mécanique que l’on a vu se répéter si souvent, mais la volonté de
changement et d’orientation des peuples avancera sur le chemin qui mène à la
nation humaine universelle.
C’est
sur cette seconde possibilité, c’est sur cette alternative que parient les
humanistes d’aujourd’hui. Ils ont trop foi en l’être humain pour croire que
tout finira de manière stupide. Et s’il est vrai qu'ils ne se sentent pas à l’avant-garde du processus humain, ils sont disposés
à accompagner ce processus dans la mesure de leurs forces et là où ils sont
bien positionnés."
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