2015/11/30

Le Dessein

Source: Monographie "Le style de vie". Maxi Elegido, Août 2011. 
melegido@gmail.com
Parcs d'Étude et de Réflexion - Punta de Vacas.

Qu'est-ce que je veux faire de ma vie ? Qui suis-je ? Vers où vais-je ? 1
Ces questions, je me les pose dans les moments importants de ma vie, avant d’affronter certaines situations à conséquences. Dans ces moments de choix, il est fréquent que le calcul de bénéfices apparents s'oppose à la direction de ma vie. Ce sont des choix qui affectent la construction de ma vie et qui vont au-delà des échafaudages provisoires.
C’est dans ces instants-là que le Dessein s'exprime le mieux. Si je choisis le simple pragmatisme pour prendre ma décision, j’expérimente une trahison interne, mon cœur se contracte et s'anesthésie. Si j'opte pour donner sens à mon action, je m'émeus et la lucidité augmente.
Mais le Dessein ne s'exprime pas seulement dans les moments de possible déviation, il opère de façon coprésente en guidant mon action. Cela ressemble à ces moments où, en me rappelant un objectif fixé, je me demande si parmi les actions réalisées en ce sens, l'une d’elles n’avait pas mis en danger sa réalisation. Le Dessein est une direction et un objectif.2
Comment ne pas essayer de préciser cette signification si importante pour pouvoir faire appel à elle en dehors des situations extrêmes ?
Comment faire pour graver les registres que je veux préserver pour pouvoir faire appel à eux quand j'en ai besoin ? Le travail avec les aphorismes m'a beaucoup aidé.3
De la même façon que l’on cherche un aphorisme sur la base d'expériences significatives, j’ai trouvé la façon de formuler le Dessein en regardant comment il s'était exprimé dans les moments essentiels de ma vie.
Alors, j'ai cherché dans mes expériences vitales les plus opposées. J’ai d’abord examiné celles qui m’ont laissé un registre de trahison enversmoi-même car je me suis éloigné de la direction que je voulais profondément suivre. Ensuite, j’ai révisé les expériences qui m'ont impulsé vers le développement, la croissance, le réveil, donc celles qui ont été valables et qui ont résisté au passage du temps.
Le moment difficile à retrouver est le premier où j'ai laissé de côté le Dessein, moment biographique de sortie du monde. C'est le moment où j'ai "arrêté de croire", où je me suis trahi, où j’ai été fasciné par quelque chose que j'ai voulu obtenir, en reléguant au second plan ou même au troisième plan cette chose importante en laquelle je croyais.
Ce en quoi l’on arrête de croire est un condensé de différentes choses qui gravitent autour d'un même registre profond : une religiosité ou une conscience morale, ou la croyance en un type d'Être Humain, ou de société, etc. Il ne s’agit pas simplement de la substitution d'un rêve par un autre, mais de la perte du contact avec le Sacré.4
Ce moment me permet de me rendre compte que je dévie de ce qui est important et, par conséquent, de me rendre compte aussi de ce qui est vraiment important.

Au pôle opposé se trouvent les moments où prime la direction essentielle de ma vie. À quel moment est-ce que je me suis mis d'accord avec d'autres ? À quel moment est-ce que j’ai pris un engagement et persévéré dans mon action ? Qu'est-ce qui a pesé pour commencer à travailler une Discipline ? Et plus récemment, qu'est-ce qui a pesé pour mon entrée dans l'École ? En quelles occasions ont surgi des peurs que j'ai laissées de côté, des pertes apparentes qui ensuite se sont révélées être des bénéfices plus importants, bien que moins tangibles ?
Ce sont des moments de nécessité, d'engagement, ayant des conséquences et, dans ces moments-là, j'ai registré clairement le Dessein.
Avec cela je veux simplement exprimer que la définition et la précision du Dessein ne furent pas une construction de quelque chose d'inexistant, mais plutôt une révélation et une formulation simple me permettant de faire appel à un registre que j'ai déjà expérimenté en différentes occasions.
Cette formulation diffère d’autres formulations habituelles car elle n’est pas seulement rationnelle, l'émotion y prime et elle inclut la tête.
C'est une sorte de prière qui m'émeut, qui met en contact avec la direction essentielle de ma vie, avec le Sens de ma Vie. Et je l'expérimente essentiellement au fond de mon cœur. Il ne s’agit pas d’un battement de cœur accéléré, c'est une distension profonde, radieuse, lumineuse, qui grandit et relie mon être.
Curieusement, ce Dessein ne heurte pas et ne s'oppose pas aux autres, tout au contraire, il les inclut. Par son essence, il me connecte et m'ouvre aux autres.
C’est seulement grâce au Dessein que je peux ressentir autrui, que je peux me mettre vraiment à sa place, et ce, non pas comme une gymnastique mentale salutaire qui entraîne mes habilités mentales et qui, dans la majorité des cas, est loin du ressentir de l'autre.
Une fois le Dessein fixé et que je peux faire appel à lui, il ne demeure pas statique, arrêté, il commence plutôt à processer et à opérer, comme nous le verrons par la suite, dans le chapitre sur l'Ascèse et dans celui sur le Style de Vie.
Le Dessein se modifie aussi dans son expression, il tend à souligner des aspects que, par tendance, on aurait négligés. Ainsi une personne studieuse avec peu d'activités sociales tend à compléter son aspiration par un sentiment davantage orienté vers le monde et, à l’inverse, un militant aspire à une plus grande cohérence.
Le Dessein tend à se fixer dans sa formulation alors que sa signification peut être projetée dans le monde social ou introjectée vers le Profond.
Dans tous les cas, je prends comme indicateur que le Dessein est fixé quand je sens une nouvelle étape commencer, quand il me conduit vers un espace sans solution de continuité.

1.       1. Silo, Le Chemin, Le Message de Silo, Éditions Références, Paris, 2010, p.148
2.       2 Pia Figueroa, Étude sur Phidias, pp.29-30, www.parclabelleidee.fr "Dans l'exemple d'une statue comme celle de la déesse Athéna Parthénos sculptée par Phidias et commandée par Périclès, et à qui les Athéniens rendaient un culte, la cause matérielle est le marbre et l'or desquels elle est faite ; la cause formelle est la forme de la statue qui préexistait dans l'esprit du sculpteur Phidias quand il projeta cette œuvre ; la cause efficiente est ce même sculpteur qui agit comme agent; et la cause finale, le culte que la cité rend à la déesse protectrice, culte auquel était destinée la statue (et qui détermine à la fois ses dimensions considérables et le port hiératique et solennel de la figure d'Athéna réalisée dans les meilleurs matériaux). … Et la cause finale est celle en raison de laquelle se fait quelque chose et se mettent en action toutes les autres causes. C'est le bien de la chose. C'est pourquoi Aristote dit que la cause finale est la cause des causes."
3.       3 Le Dessein change de formulation dans sa forme et ainsi il tend à se préciser dans son contenu, mais la signification, elle, ne varie pas. Par exemple, un enfant pourrait faire une oraison comme celle-ci : "Jésus de ma vie, tu es un enfant comme moi, c’est pour cela que je t’aime tant et que je t’offre mon cœur" ; et par la suite, en tant qu'adulte, il peut la formuler autrement, comme Jean de la Croix qui parle de l'épouse (son âme) qui se prépare à s'offrir à son époux (Dieu).

4.       4 Karen Rohn, Root antecedents of the Energetical Discipline and Ascesis in the Occident, Asia Minor, Crete and Aegean Islands (Antécédents des racines de la Discipline de l’Énergie et l’Ascèse en Occident : Asie mineure, Crète et les Iles Grecques), p.54 www.parquemanantiales.org "Dans la cérémonie de hiérogamie, il y avait un Dessein transpersonnel ayant pour base la croyance et le désir que l’énergie de cet acte soit projetée et démultipliée en faveur du bien-être de tous les êtres vivants, afin d’assurer la continuité de l’Univers. La croyance profonde était, en effet, que cette énergie représentait la source, le mystère et le potentiel de la dynamique de l’univers, la génération de la vie et la réponse permettant d’assurer la croissance et la continuité."

2015/11/14

Silo: le cadeau

Inauguration de la Salle d’Amérique du Sud. La Reja, Buenos Aires, Argentina, Mai 7, 2005 (extrait)

Comme nous sommes aujourd’hui dans une célébration - et que dans certaines célébrations les gens échangent des présents - je voudrais te faire un cadeau et, bien sûr, c’est toi qui verras s’il mérite d´être accepté. Il s’agit, en réalité, de la recommandation la plus facile et la plus pratique que je sois capable d’offrir. C’est presque une recette de cuisine, mais j’ai confiance dans le fait que tu iras au-delà de ce qu’indiquent les mots...

A un moment donné du jour ou de la nuit, inspire une bouffée d’air et imagine que tu amènes cet air à ton cœur. Alors, demande avec force pour toi et pour tes êtres les plus chers. Demande avec force, pour t’éloigner de tout ce qui t’apporte confusion et contradiction ; demande, afin que ta vie soit en unité. Ne dédie pas beaucoup de temps à cette brève oraison, à cette brève demande, parce qu’il te suffira d’interrompre un seul instant le cours de ta vie pour que, dans le contact avec ton intérieur, s’éclaircissent tes sentiments et tes idées.

Eloigner la contradiction de soi-même, c’est dépasser la haine, le ressentiment, le désir de vengeance. Eloigner la contradiction, c’est cultiver le désir de réconciliation avec d’autres et avec soi-même. Eloigner la contradiction, c’est pardonner et réparer deux fois tout mal que tu aurais pu infliger à d’autres. Ça, c’est l’attitude qu’il convient de cultiver. Alors, à mesure que le temps passe, tu comprendras que le plus important est d’atteindre une vie d’unité intérieure qui fructifiera quand ce que tu penses, ce que tu sens et ce que tu fais, ira dans la même direction. La vie croît par son unité intérieure et se désintègre par la contradiction. Et il se trouve que ce que tu fais ne reste pas seulement en toi mais parvient aussi aux autres. C’est pourquoi, quand tu aides les autres à dépasser la douleur et la souffrance, tu fais grandir ta vie et tu apportes au monde. Inversement, quand tu augmentes la souffrance des autres, tu désintègres ta vie et tu envenimes le monde. Et qui dois-tu aider ? D’abord, ceux qui sont les plus proches. Mais ton action ne s’arrêtera pas à eux.

Avec cette « recette », l’apprentissage ne s’achève pas mais c’est plutôt là qu’il commence. Dans cette « recette-là », il est dit qu’il faut demander. Mais à qui demande-t-on ? Selon ce que tu crois, ce sera soit à ton dieu intérieur, soit à ton guide, soit à une image inspiratrice et réconfortante. Enfin, si tu n’as personne à qui demander, tu n’auras personne non plus à qui donner et donc mon cadeau ne méritera pas d’être accepté.

Plus tard, tu pourras prendre en considération ce qu’explique le Message dans son Livre, dans son Chemin et dans son Expérience. Et tu compteras aussi sur de véritables compagnons qui pourront entamer avec toi une vie nouvelle.

Dans cette simple demande, il y a aussi une méditation orientée vers sa propre vie. Et avec le temps, cette demande et cette méditation prendront de la force au point de transformer les situations quotidiennes.

En avançant ainsi, un jour peut-être, tu capteras un signal. Un signal qui se présente quelquefois avec des erreurs et quelquefois avec des certitudes. Un signal qui s’insinue avec beaucoup de douceur, mais qui, en de rares moments de la vie, fait irruption comme un feu sacré, donnant lieu au ravissement des amoureux, à l’inspiration des artistes et à l’extase des mystiques. Parce qu’il convient de le dire, autant les religions que les oeuvres d’art et les grandes inspirations de la vie sortent de là, des diverses traductions de ce signal, et ce n’est pas pour autant qu’il faut croire que ces traductions représentent fidèlement le monde qu’elles traduisent. Ce signal dans ta conscience est la traduction en images de ce qui n’a pas d’image, c’est le contact avec le Profond du mental humain, une profondeur insondable où l’espace est infini et le temps éternel.

Dans certains moments de l’histoire s’élève une clameur, une demande déchirante des individus et des peuples. Alors, depuis le Profond parvient un signal. Souhaitons que ce signal soit traduit avec bonté par les temps qui courent ! Qu’il soit traduit en vue de dépasser la douleur et la souffrance ! Car derrière ce signal soufflent les vents du grand changement. 

2015/09/01

Sur le corps, l'âme et l'esprit.

Chez l’homme, il existe trois principes : corps - âme - esprit.
LE CORPS : il existe en toutes choses, il est la matière qui est toujours en évolution et en progrès.
L’ÂME : c’est l’énergie qui entoure le corps de tous les êtres vivants et qui est toujours en mouvement. L’âme, nous l’appelons le double. Lorsque l’être vivant se désintègre, le double aussi se désintègre et survient la mort.
L’ESPRIT : l’homme est le seul être vivant qui puisse créer l’esprit. Si on ne parvient pas à créer l’esprit, on se désintègre comme cela arrive à tous les autres êtres vivants.

Question: Alors l’homme nait sans esprit et en accord avec ce qu’il fait, il parvient à le créer ?
Réponse : Effectivement. Tout dépend de si sa vie a un sens évolutif, s’il parvient ou pas à l’unité interne. S’il n’obtient pas l’unité interne, alors les contradictions l’amènent à la désintégration, et non à l’unité du troisième principe qui est l’esprit.

Question : L’homme est-il immortel ?
Réponse : L’homme peut parvenir à l’immortalité s’il élimine les contradictions en formant l’esprit. Mais s’il n’y parvient pas, il n’y aura pas de problème lorsqu’il mourra définitivement car il ne sera pas soumis aux récompenses ni aux châtiments d’outre-tombe. Pour un homme qui ne croit pas dans l’esprit et vit dans la contradiction, sa récompense ou châtiment se trouve dans la vie physique.

Question : Vous parlez des trois principes dans l’homme. Quelles sont ses autres idées générales ?
Réponse : Celles qui font référence au style de vie nécessaire pour parvenir à l’unité de l’esprit.

Question : Qu’est-ce qui est nécessaire de faire pour parvenir à cette unité ? 
Réponse : Travailler pour obtenir la force spirituelle et éliminer les contradictions.

Question : Quel travail proposez-vous pour parvenir à ces objectifs ?
Réponse : Le travail avec ce que nous appelons la Force permet de parvenir à plus d’énergie et de développement spirituel. Vivre en accord avec les principes donne l’unité interne en éliminant les sources de contradiction, c’est-à-dire la peur, l’angoisse et la violence.

Nous pourrions résumer ces idées générales en disant que :

1)  Il y a trois principes dans l’homme : corps - double - esprit.
2)    Que la mort physique arrive lorsque le corps physique et le double se désorganisent.
3)   Que la formation possible de l’esprit immortel dépend d’une vie menée selon certains Principes et de travaux réalisés avec la Force pour parvenir au développement.

Sur la Force : Question : Comment le travail avec la Force influence-t-il le développement spirituel ?

Réponse : Par le travail avec la Force, des changements importants se produisent dans la circulation de l’énergie du corps et du double. L’énergie se déplace et met en marche les différents centres vitaux du corps en produisant une harmonisation générale. Normalement, l’énergie est mal distribuée dans l’organisme faisant apparaître des zones de “surcharge ou de “décharge dans plus d’un point, ce qui produit des perturbations très communes.
Un travail correct avec la force se réalise toujours en ayant bien compris que la direction de l’énergie doit aller dans un sens conscient.

En résumé :  

1°. Il y a trois principes chez l’homme : corps, double et esprit.
2°. La mort survient lors de la séparation du corps et du double.
3°. Il est possible de créer l’esprit.
4°. L’esprit créé est immortel.
5°. La formation de l’esprit dépend d’une vie menée selon les principes et les travaux réalisés avec la Force.
6°. L’expérience de dieu est interne et ne dépend pas de la foi ou des croyances.
7°. Le divin surgit comme produit du développement spirituel, c’est ainsi que dieu est fait à l’image et à la ressemblance de l’homme contrairement à ce qu’expliquent les religions externes.
8°. Dieu est l’univers, mais on ne peut pas prouver l’existence de la divinité sauf en tant qu’expérience intérieure.

Extrait de:
Commentaires de Silo Sur  L’âme ou double et l’esprit
Compilation partielle. Version 18 juillet 2012.
 Andrés K.

2015/05/05

Avec un point de vue violent de la violence on n’obtiendra pas la paix !

Paroles de Silo à l´occasion de la première célébration annuelle  du Message de Silo. 

Punta de Vacas, 4 mai 2004


"Nous avons échoué… mais nous insistons !

Nous avons échoué mais nous insistons dans notre projet d’humanisation du monde.

Nous avons échoué et nous continuerons d´échouer encore mille et une fois car nous chevauchons sur les ailes d’un oiseau appelé « tentative » qui vole au-dessus des frustrations, des faiblesses et des petitesses.

C’est la foi en notre destin, c’est la foi en la justice de notre action, c’est la foi en nous-mêmes, c’est la foi dans l’être humain, la force qui anime notre vol.

C ´est parce ce n’est pas la fin de l’Histoire, ni la fin des idées, ni la fin de l’homme, parce que ça n’est pas non plus le triomphe définitif de la méchanceté et de la manipulation, que nous pouvons toujours tenter de changer les choses et de nous changer nous-mêmes.

Ceci c’est la tentative qu´il vaut la peine de vivre parce que c’est la continuité des meilleures aspirations des braves gens qui nous ont précédés. C’est la tentative qu´il vaut la peine de vivre parce que c’est l’antécédent des futures générations qui transformeront le monde.

Deux grandes âmes qui luttèrent contre la discrimination et l’injustice accompagnent notre rencontre. Des guides inspirateurs de la non-violence : Mahatma Gandhi et Luther King connurent l’échec mais jamais ne renoncèrent à leur tentative. Aujourd’hui ils sont très présents dans notre esprit et notre cœur.

Dans ce malheureux monde où la force et l’injustice s’emparent des campagnes et des villes, comment peut-on penser en finir avec la violence ?

Peut être pensent-ils qu’ils sont un exemple inspirateur des nouvelles générations quand déguisés en jeux vidéo ils déblatèrent contre le monde ; quand ils menacent suivant le pire exemple de casseurs; quand finalement, ils envoient leurs jeunes envahir, tuer et mourir dans des terres lointaines. Cela n’est pas un bon chemin, ni un bon exemple.

Peut être pensent-ils que retourner aux pratiques primitives de la peine de mort sera un grand exemple social.

Peut être pensent-ils qu’en pénalisant progressivement le délit commis par des enfants, disparaîtra le délit… ou disparaîtront les enfants !

Peut être croient-ils qu’en déplaçant la « main de fer » dans les rues, les rues seront plus sûres.

Bien sûr que ces problèmes existent et se multiplient dans le moment actuel, mais avec un point de vue violent de la violence on n’obtiendra pas la paix.

On n’obtiendra pas la paix depuis la vision zoologique de la vie qui favorise la lutte pour la survie, la lutte pour la prédominance du plus apte (plus fort). Ce mythe ne donnera pas de résultats. On n’obtiendra pas la paix en manipulant les paroles ou en censurant les vraies dénonciations qui se font contre toute violation et toute atrocité commise contre les êtres humains. A ce niveau je prendrai garde à ne pas mentionner les « droits de l’homme » parce qu’ils ont été eux aussi vidés de leur contenu et faussés dans leur sens. Aujourd’hui, on bombarde les populations sans défense pour protéger leurs droits humains…

On n’obtiendra pas la paix de cette vision zoologique de la vie qui favorise un ordre social sur la base de prix et de châtiments en déplaçant la domestication animale à l’honorable citoyen qui commence à s’entraîner dans la méfiance, la délation et le marchandage de ses sentiments.

« Il faut faire quelque chose » entend-on de toutes parts. Bien, je dirai ce qu’il faut faire, mais cela ne servira à rien de le dire parce que personne ne l’écoutera.

Moi je dis que dans l’ordre international, tous ceux qui sont en train d’envahir des territoires devraient se retirer immédiatement et respecter les résolutions et les recommandations des Nations Unies.

Je dis que dans l’ordre intérieur des nations on devrait travailler pour faire fonctionner la loi et la justice aussi imparfaites soient telles avant de durcir les lois et les dispositions répressives qui tomberont dans les mains de ceux-là mêmes qui freinent la loi et la justice.

Je dis que dans l’ordre domestique les gens devraient accomplir ce qu’ils prêchent en sortant de leur rhétorique hypocrite qui envenime les nouvelles générations.

Je dis que dans l’ordre personnel chacun devrait s’efforcer de parvenir a ce que coïncide ce qu’il pense avec ce qu’il sent et ce qu’il fait, modelant une vie cohérente et s’échappant de la contradiction que génère la violence.

Mais rien de ce que je dis ne sera écouté. En revanche, les mêmes évènements feront que les envahisseurs se retirent, que les durs soient répudiés par les populations qui exigeront la simple application de la loi, que les enfants reprochent à leurs parents leur hypocrisie, que chacun se reproche à soi-même > la contradiction qu’il génère en lui-même et en ceux qui l’entourent.

Nous sommes à la fin d’une obscure période historique et plus rien ne sera comme avant. Petit à petit commencera à s’éclairer l’aube d’un jour nouveau, les cultures commenceront à se comprendre, les peuples expérimenteront une soif croissante de progrès pour tous, comprenant que le progrès de quelques uns finit en progrès de personne. Oui, il y aura la paix et par nécessité on comprendra que commence à se dessiner une nation humaine universelle.

Entre temps, ceux qui ne sont pas écoutés nous travaillerons dès maintenant dans toutes les parties du monde à faire pression auprès de ceux qui décident, à diffuser les idéaux de paix sur la base de la méthodologie de la non-violence, à préparer le chemin des temps nouveaux.

Oui, ça vaut la peine que ce Message et cet Humanisme Universaliste gagnent de la force. Cela vaut la peine que les jeunes s’ajoutent à cette Force Morale comme une variante de l’Histoire… que ce torrent (OK) soit irrépressible et que l’on écoute sa rumeur dans toutes les langues de la Terre. Alors, les nouvelles générations commenceront à enseigner aux adultes avec un nouveau sentiment et une nouvelle compréhension.

Finalement, amis, je veux partager avec vous tous cette certitude profonde qui dit : « le Sacré est en nous et rien de mauvais ne peut arriver dans cette recherche profonde de l’Innommable ». Je crois que quelque chose de très bon arrivera quand les êtres humains trouveront le Sens tant de fois perdu et tant de fois retrouvé dans les tournants de l’Histoire.

Je voudrais, amis, que s’écoute le Message du Profond. Ce n’est pas un Message strident, c’est un message tranquille que l’on ne peut écouter quand on veut l’attraper.

Je voudrais, amis, transmettre la certitude de l’immortalité. Mais, comment le mortel pourrait-il générer quelque chose d’immortel ? Peut être devrions-nous nous interroger sur comment est-il possible que l’immortel génère l’illusion de la mortalité.

Que c’est bon d’être ici ensemble considérant le présent et le futur. Que c’est bon qu’en ce moment soient en train d’assister à cette rencontre des milliers d’amis présents dans différentes latitudes. Mais par ailleurs, il n’est pas nécessaire de chercher des lieux éloignés pour nous exprimer sans offenser personne parce que ces paroles sont en train d’arriver très loin. Alors, il sera nécessaire de faire des excuses à ceux qui se seraient sentis agressés >par nos dires qui n’ont cherché sans aucun doute à personnaliser mais plutôt à se référer à des situations et des moments historiques ponctuels.

Tandis que les paroles vont mourrant calmement… nos regards les remplacent.

Nos regards se rencontrent et se comprennent en profondeur.

Nous saluons tous du fond du cœur."


2015/04/28

46 ans de La harangue "La guérison de la souffrance"

COMMUNIQUÉ DE PRESSE ::
     46 ANS DE "LA GUÉRISON DE LA SOUFFRANCE"

Québec, le 29 avril 2015.

Ce 4 mai, les humanistes du monde célèbrent le 46e anniversaire du célèbre discours de Silo : « La Guérison de la souffrance ». Cet évènement public marque la naissance publique du message de Silo. Son message présente une nouvelle spiritualité qui doucement continue à s’étendre dans plusieurs cultures. Cette spiritualité n'est pas la spiritualité de l'intolérance, ce n'est pas la spiritualité du dogme, ce n'est pas la spiritualité de la violence religieuse; c'est la spiritualité qui s'est réveillée de son profond sommeil, afin de nourrir les êtres humains dans leurs meilleures aspirations.
Nous tenons à vous partager cet anniversaire, au temps que nous vous invitons à visionner le document susmentionné.

La communauté du message de Silo à Québec



2015/04/23

À propos des signaux des espaces sacrés et de leurs traductions en mythes-racines

Extraits de: 
Investigation sur le Dessein d’Homo sapiens au Paléolithique supérieur : de la quête de survie à la quête de transcendance.

"Par moment, quand tout va mal pour les êtres humains d'une région ou d'une époque, cela génère une "grande clameur".
Alors, le Dessein émerge des Profondeurs et susurre à l’oreille de l’homme : N’imagine pas que tu es enchaîné à cet espace et à ce temps13.
Alors, l’homme chevauche la Direction transcendante qui le conduit dans son intériorité profonde et il a le registre que ces espaces et ces temps sont au-delà de son espace-temps habituel, au-delà de sa mort.
Alors, l’homme capte des "signaux" qu’il va traduire en mythes ; mythes qui génèrent une spiritualité (ou une mystique ou une religion) donnant lieu à une culture qui, à son tour, donnera identité à une région, comme par exemple à l’Europe du Paléolithique supérieur.

Question à Silo : Comment peut-on expliquer que les mythes-racines qui ont donné naissance à tant de civilisations importantes, trouvent leur origine chez des peuples primitifs ?

Réponse : Les peuples sont considérés primitifs ou pas selon leur niveau d’organisation sociale et, en ce sens, il existe toute une panoplie de peuples, depuis les troglodytes jusqu’aux peuples avec un niveau de développement comme celui d’aujourd’hui, mais quant au développement de leur fonctionnement interne, les troglodytes sont très semblables aux contemporains… Les signaux qui sont à l'origine du mythe proviennent de l'équipement avec lequel naît l'être humain et ils peuvent être traduits de manières très diverses. Mais encore s'agit-il de les écouter et de les traduire. Ces signaux existent dans l'équipement de tous les êtres humains. Écouter ou ne pas écouter ces signaux, c’est ce qui fait la différence… Ce qui se produit en réalité, c'est qu’à chaque époque, l'être humain traduit ces signaux provenant de ces autres espaces-temps. Il peut les traduire de différentes manières, sous forme de dieux, de déesses, de plusieurs dieux, d'un seul dieu, ou encore sans dieu...

Q. : Qu'est-ce qui détermine la traduction de ces signaux ?
R. : Les conditionnements de la perception. La structure de la perception dépend du monde que tu vois à l'extérieur de la peau, le monde de l'espace-temps du moi. Ne te trompe pas en croyant que tes images, tes pensées, tes émotions, tes registres sont d'un autre monde. Les images qui sont dans ta mémoire sont des images du monde de dehors, les registres que tu expérimentes dans ta cénesthésie sont des registres de ton interaction avec ce monde, les émotions sont des émotions de ton interaction avec ce monde. Les pensées sont des pensées ayant ce monde pour base. Il n’y a pas de perception des espaces-temps du monde interne profond, du monde qui transcende celui-ci...

Q. : Comment se traduisent les signaux qui sont à l'origine du mythe ?
R. : Si tu ne te places pas dans cet autre monde, tu ne peux pas traduire ces signaux. La vision qu'il y a quelque chose au-delà de la perception est nécessaire. Il faut se placer dans un espace interne différent de celui de la perception habituelle pour reconnaître le sens de ces signaux internes et pour que le mythe puisse être traduit en soi-même.

Voilà à quoi servent les expériences inspiratrices : servir de pont de liaison entre les mondes. Si tu te places dans ce monde, tu reconnaîtras au moins les signaux de ce monde à travers ses traductions.14"

12 Silo, Psychologie IV dans Notes de Psychologie, www.silo.net
13 Silo, Le Message de Silo, Éd. Références, Paris, 2010, p.153
14 Notes d’une conversation entre Enrique Nassar et Silo, Mendoza, Argentine, 26 Novembre 2006
15 Explications sur le Message de Silo, Santiago du Chili 8/09/2001, http://silo.videos.mensajedesilo.cl

31ème Forum Terre du Ciel - Le grand passage, mort et renaissance