2015/04/23

À propos des signaux des espaces sacrés et de leurs traductions en mythes-racines

Extraits de: 
Investigation sur le Dessein d’Homo sapiens au Paléolithique supérieur : de la quête de survie à la quête de transcendance.

"Par moment, quand tout va mal pour les êtres humains d'une région ou d'une époque, cela génère une "grande clameur".
Alors, le Dessein émerge des Profondeurs et susurre à l’oreille de l’homme : N’imagine pas que tu es enchaîné à cet espace et à ce temps13.
Alors, l’homme chevauche la Direction transcendante qui le conduit dans son intériorité profonde et il a le registre que ces espaces et ces temps sont au-delà de son espace-temps habituel, au-delà de sa mort.
Alors, l’homme capte des "signaux" qu’il va traduire en mythes ; mythes qui génèrent une spiritualité (ou une mystique ou une religion) donnant lieu à une culture qui, à son tour, donnera identité à une région, comme par exemple à l’Europe du Paléolithique supérieur.

Question à Silo : Comment peut-on expliquer que les mythes-racines qui ont donné naissance à tant de civilisations importantes, trouvent leur origine chez des peuples primitifs ?

Réponse : Les peuples sont considérés primitifs ou pas selon leur niveau d’organisation sociale et, en ce sens, il existe toute une panoplie de peuples, depuis les troglodytes jusqu’aux peuples avec un niveau de développement comme celui d’aujourd’hui, mais quant au développement de leur fonctionnement interne, les troglodytes sont très semblables aux contemporains… Les signaux qui sont à l'origine du mythe proviennent de l'équipement avec lequel naît l'être humain et ils peuvent être traduits de manières très diverses. Mais encore s'agit-il de les écouter et de les traduire. Ces signaux existent dans l'équipement de tous les êtres humains. Écouter ou ne pas écouter ces signaux, c’est ce qui fait la différence… Ce qui se produit en réalité, c'est qu’à chaque époque, l'être humain traduit ces signaux provenant de ces autres espaces-temps. Il peut les traduire de différentes manières, sous forme de dieux, de déesses, de plusieurs dieux, d'un seul dieu, ou encore sans dieu...

Q. : Qu'est-ce qui détermine la traduction de ces signaux ?
R. : Les conditionnements de la perception. La structure de la perception dépend du monde que tu vois à l'extérieur de la peau, le monde de l'espace-temps du moi. Ne te trompe pas en croyant que tes images, tes pensées, tes émotions, tes registres sont d'un autre monde. Les images qui sont dans ta mémoire sont des images du monde de dehors, les registres que tu expérimentes dans ta cénesthésie sont des registres de ton interaction avec ce monde, les émotions sont des émotions de ton interaction avec ce monde. Les pensées sont des pensées ayant ce monde pour base. Il n’y a pas de perception des espaces-temps du monde interne profond, du monde qui transcende celui-ci...

Q. : Comment se traduisent les signaux qui sont à l'origine du mythe ?
R. : Si tu ne te places pas dans cet autre monde, tu ne peux pas traduire ces signaux. La vision qu'il y a quelque chose au-delà de la perception est nécessaire. Il faut se placer dans un espace interne différent de celui de la perception habituelle pour reconnaître le sens de ces signaux internes et pour que le mythe puisse être traduit en soi-même.

Voilà à quoi servent les expériences inspiratrices : servir de pont de liaison entre les mondes. Si tu te places dans ce monde, tu reconnaîtras au moins les signaux de ce monde à travers ses traductions.14"

12 Silo, Psychologie IV dans Notes de Psychologie, www.silo.net
13 Silo, Le Message de Silo, Éd. Références, Paris, 2010, p.153
14 Notes d’une conversation entre Enrique Nassar et Silo, Mendoza, Argentine, 26 Novembre 2006
15 Explications sur le Message de Silo, Santiago du Chili 8/09/2001, http://silo.videos.mensajedesilo.cl

31ème Forum Terre du Ciel - Le grand passage, mort et renaissance


2015/04/02

Une expérience aux frontières de la mort vécue par Nicole Dron


Nicole Dron est française, née en 1941 dans l'Aisne. Elle a été l'un des premiers "témoins" à accepter de parler publiquement de son expérience, sans volonté de publicité. Par le biais de conférences et en participant à des émissions radiophoniques et télévisées, elle a beaucoup contribué à la reconnaissance des EMI (expériences de mort imminente) dans le grand public ainsi que parmi les chercheurs et scientifiques intéressés. Depuis plus de vingt ans, Nicole Dron sillonne infatigablement la France et les pays francophones afin de sensibiliser tous ceux que son récit peut aider.

2015/02/12

Marc Dumas et "des carrefours problématiques pour la spiritualité"

Aujourd'hui c'est la première fois que je trouve un texte de Marc Dumas (professeur titulaire de la Faculté de théologie et d’études religieuses de l’Université de Sherbrooke.) grâce à la référence gentiment donnée de la part d'un autre professeur. 

Dans son article, j'écoute un intelligent appel à la théologie de s'ouvrir à la compréhension des nouvelles tendances par rapport à la quête du sens, Je trouve que l'auteur est assez courageux en faisant ce sort d'appel, et je me rejoins de voir comme dans le monde académique il y a des esprits qui sont sensibles par rapport au clamor grandissant de se laisser orienter vers une transformation intérieure qui ne soit pas antagonique avec le meilleur de la science et de la théologie. Au même temps, je vois aussi quelque nostalgie du passé, lorsque la foi en Dieu (et la peur de Dieu) était très forte
. Ici sont pertinents les mots de Silo à la fin de sa conférénce sur la religiosité dans le monde actuel:

 "Bien que la comparaison ne soit pas vraiment légitime, je me permets de vous rappeler un précédent ancien : la Rome Impériale a vu surgir de chez ses voisins toutes sortes de cultes et de superstitions, tandis que la religion officielle perdait de sa force de conviction. L’un de ces groupes insignifiants finit par se transformer en une Église universelle… Aujourd’hui, il est clair que pour avancer, cette religiosité diffuse devra combiner le paysage et le langage de notre époque – un langage de programmation, de technologie et de voyages spatiaux – avec un nouvel évangile social."
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Convencu que l'article de Marc Dumas fait une contribution à la reflexion sur les nouvelles spiritualités, et même si je ne partage plusieurs de ses points de vue, j'ajoute ici quelques extraits de son article  "La spiritualité aujourd’hui. Entre un intensif de l’humain et un intensif de la foi":

..."Depuis pratiquement cinq cents ans et telle que l’a développée finement Charles Taylor dans son ouvrage intitulé L’Âge séculier (Taylor 2011), la sécularisation a transformé, voire inversé notre rapport à Dieu et/ou à la transcendance. D’importants déplacements ont conduit les Occidentaux à recadrer de façon radicale les rapports qu’ils entretenaient avec la religion ; au Québec, ce recadrage s’est effectué à travers et aux dépens de l’institution ecclésiale (Mager et Cantin 2010)1. Cette dernière perd pied face aux principaux enjeux et développements de la société, elle est en crise de transmission de sa riche tradition et n’exerce plus l’influence d’antan, au point où on peut se demander ce qu’il en restera d’ici dix ou quinze ans2. Associés à la sécularisation, les processus de dé-traditionalisation, d’individualisation et de pluralisation affectent considérablement les efforts de recontextualisation de l’Église catholique au Québec.

Ces processus s’inscrivent de plus en plus dans une logique de marché où les traditions religieuses et spirituelles du monde enrichissent le matériau disponible au bricolage religieux et spirituel des contemporains, devenus des hommes et des femmes en recherche de sens. S’ils ont « jeté le bébé avec l’eau du bain », pour reprendre l’expression populaire, il semble toutefois que la recherche spirituelle leur apparaît comme un lieu possible pour répondre à leur quête de sens, pour panser leurs blessures et soigner leur mal-être.
Un deuxième carrefour touche la définition même de la spiritualité qui est, comme je l’ai déjà mentionnée en introduction, un terme complexe et pluriel. Est-elle une discipline académique et scientifique ? un mode alternatif de croissance humaine? un texte spirituel du passé comparable aux Écritures Saintes ? une expérience de Dieu ou de transcendance ? un moment extatique, voire une rencontre mystique ? ou une dynamique de transformation existentielle ou de conversion religieuse ? Alors que des publications théologiques s’intéressent à mieux définir ce qu’est la spiritualité et à évaluer si elle peut, comme connaissance par expérience, trouver sa place à côté des connaissances scientifiques — et ainsi devenir une discipline théologique autonome —, d’autres publications s’intéressent plus au statut du texte spirituel qu’à l’expérience spirituelle proprement dite (Robert 2009). Ce choix en faveur du texte ou d’un horizon discursif favorise une compréhension de la spiritualité inscrite dans un cadre de foi chrétienne ou dans un autre cadre religieux. Le vif de l’expérience vécue est raconté, transcrit, médiatisé ; la Parole se dépose dans la texture d’un texte. Mais il y a de plus en plus de voix, tant en théologie qu’en sciences humaines, qui insistent pour définir et inscrire la spiritualité au coeur de l’être humain (Blommestijn 2010)4. La spiritualité est-elle une initiative de Dieu et/ou une initiative de l’humain ? Dans le premier cas, la spiritualité se présente comme kénose, humilité, silence et disponibilité à Dieu (Un chartreux 2007) ; dans l’autre cas, elle est holistique, thérapeutique, elle est une décision volontaire, un désir de croissance et de réalisation, elle peut être laïque, voire athée (Guibal 2007). Dans l’un et l’autre cas, ces dimensions sont potentiellement inscriptibles dans le processus de marketing, dans la logique de marché ; un spirituel instrumentalisé favorise l’économie de marché : livres, formations de tout acabit, voyages exotiques, etc.(Camus et Poulain 2008)5.
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En élaguant le trop d’images, le trop de mots, le trop d’émotions, la trop grande complaisance pour le monde de la consommation, voire le trop du sens, ne reste-t-il pas une simple béance ou un effroyable abîme sans fond ? Et si le dépouillement laissait place à une expérience radicale du souffle qui accompagne chaque instant de l’existence et à une relation radicale avec le mystère théologal qui échappe à toute emprise ? Et si émergeait un monde où, au coeur des gestes les plus petits, une trace de ce souffle et de ce mystère annonçait la possible transfiguration de soi et du monde ? Les carrefours de la sécularisation, de la compréhension multiple de la spiritualité aujourd’hui et de la compréhension de celle-ci en régime chrétien invitent à faire un pas de plus pour mieux saisir ce qui vient d’être dit.
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Pour le théologien, la spiritualité est une expression « métaphorique » de la rencontre de Dieu ; pour le sociologue, elle est une construction sociale ; pour le psychologue, une part de l’inconscient que l’on peut analyser ou encore une illusion malsaine dont il faut se débarrasser. Elle est pour plusieurs de nos contemporains l’antidote à la chape de plomb des institutions religieuses d’antan et une possibilité de croissance et de réalisation personnelles. Si la spiritualité s’insère dans les dynamiques d’instrumentalisation et de consommation dans certaines sociétés, elle est précisément, dans d’autres communautés, ce qui résiste et ce qui s’inscrit en marge de ces dynamiques.
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Le divorce entre la théologie et la spiritualité a duré plusieurs siècles et on peut affirmer aujourd’hui que les retrouvailles ont bel et bien lieu au bénéfice de tous (Ménard et Villeneuve 1995).
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Mais revenons à ce service conseil, à ce service de traduction ou de recadrage existentiel que les spirituels offraient à leurs contemporains. Est-il encore possible aujourd’hui ? Ces services de traduction ne sont-ils as obsolètes, alléguant que l’offre ne correspond plus à la demande ? Au contraire, n’est-ce pas précisément pour cela, parce qu’ils ne correspondent pas à la demande, que l’offre devrait tenir ? Ces services peuvent-ils exister sous une autre forme, les gens aujourd’hui étant trop souvent préoccupés par eux-mêmes et se risquant de moins en moins sur le chemin de l’Autre ? Les contemporains ressentent bien l’attrait pour les expérimentations dites « spirituelles », mais ces expériences ne peuvent pas être faites ou répétées à volonté. Leurs lectures de textes spirituels marquent bien aussi leur soif de vivre pleinement en intégrant cette dimension dans leur vie, mais comment lire ces textes pour en faire une expérience signifiante ou peut-être une expérience de non-expérience ?
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D’une religion institutionnelle, plusieurs sont passés à une spiritualité plus émotionnelle. Cette dernière est même apparue comme un marqueur identitaire des individus en processus d’individualisation et en recherche d’originalité (Donard 2003, 58). Les parcours contemporains sont fréquemment confus et redondants, ils sont aussi très souvent des quêtes d’outils, de lieux et de maîtres qui pourront avoir des effets pragmatiques, voire thérapeutiques sur la personne. La spiritualité devient pour plusieurs un art de vivre tiré de la pluralité religieuse, spirituelle et culturelle disponible aujourd’hui. Les frontières entre le sacré et le profane sont de plus en plus floues, de sorte qu’un pluralisme interprétatif est possible. La mondialisation des échanges a conduit à un brassage des croyances et d’autres options sont aussi apparues comme possibles dans le paysage religieux (Vallet 2003, 8).
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on ne peut soumettre son continent intérieur à n’importe qui ou à n’importe quoi ; on ne peut non plus simplement s’enfermer dans ce continent intérieur et absolutiser le mouvement intérieur qui peut, encore là, s’avérer un mirage. Le recours à l’expérience intérieure, s’il fut trop longtemps mis de côté, ne devrait pas non plus être absolutisé et isolé.
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L’hypothèse de ce texte est de définir la spiritualité aujourd’hui comme un intensif de l’humain, un intensif inscrit dans un enfoncement intérieur qui procure une joie profonde et donne sens à la vie. Cet intensif s’inscrit aussi dans un accomplissement qui, en passant par le dépouillement de soi,
s’enrichit de la rencontre de l’Autre et des autres. Il me semble que nous vivons actuellement dans un temps d’oscillation entre un intensif de l’humain sans repère de transcendance et un intensif de la foi qui inscrit l’intensif de l’humain dans l’horizon de la foi au mystère théologal. Cette oscillation invite à un discernement critique, non pas pour écarter la recherche et la quête spirituelles contemporaines, mais pour en dénoncer les déviances et les récupérations consuméristes ou idéologiques. Il s’agit de prendre acte de ce déplacement spirituel formidable vécu à l’âge séculier qui relance de manière extraordinaire notre goût de la liberté et notre goût  de la vie. Il reste à voir comment et dans quels lieux les traces du théologal invitent à goûter à son Esprit et à être porté par son Souffle. Cet examen incite les théologiennes et les théologiens à traquer le théologal partout où il se manifeste. Retenons que le propre de l’humain renvoie à un ailleurs et à une dynamique relationnelle, dynamique fondamentale de son propre accomplissement (Donard 2003, 60).

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À propos de ce sujet, voici quelques extraits du livre: "Commentaires au message de Silo":

"Le Message accorde la plus grande importance  à ces thèmes et explique qu’on doit pouvoir disposer du plein droit de croire ou de ne pas croire en l’Immortalité et dans le Sacré car l’orientation de la vie d’une personne sera en fonction de la posture qu’elle assume face à cela.
Le Message assume les difficultés d’examiner ouvertement les croyances fondamentales, heurtant la censure et l’autocensure qui inhibent la pensée libre et la bonne conscience. Dans le contexte de la libre interprétation que favorise le Message, on admet que, pour certaines personnes, l’Immortalité se réfère aux actions réalisées dans la vie et que leurs effets continuent dans le monde physique malgré la mort physique. Pour d’autres, la mémoire conservée par les êtres chers, ou même par des groupes ou des sociétés entières, garantit la perpétuation après la mort physique. Pour d’autres encore, l’Immortalité est acceptée comme perpétuation personnelle à un autre niveau, dans un autre "paysage" d’existence. 
Pour continuer avec la libre interprétation : Certains ressentent le Sacré comme le moteur de l’affection la plus profonde. Pour eux, les enfants ou les autres êtres chers représentent le Sacré et revêtent une valeur maximale qui ne doit être avilie sous aucun prétexte. Il y a ceux qui considèrent l’être humain comme Sacré, ainsi que ses droits universels. D’autres encore expérimentent la divinité comme l’essence du Sacré.
Dans les communautés qui se forment autour du Message, on considère que les différentes postures assumées face à l’Immortalité et au Sacré ne doivent pas être simplement "tolérées" mais véritablement respectées. Le Sacré se manifeste depuis la profondeur de l’être humain, d’où l’importance de l’expérience de la Force, en tant que phénomène extraordinaire que nous pouvons faire surgir dans le monde quotidien. Sans l’expérience, tout est douteux, avec l’expérience de la Force, nous avons des évidences profondes. Nous n’avons pas besoin de la foi pour reconnaître le Sacré. On obtient la Force au cours de certaines cérémonies comme celles de l’Office et de l’Imposition. On peut également percevoir les effets de la Force dans les cérémonies de Bien-être et d’Assistance. 
Le contact avec la Force provoque une accélération et une augmentation de l’énergie psychophysique surtout si des actes cohérents sont réalisés quotidiennement, actes qui par ailleurs créent une unité intérieure orientée vers la naissance spirituelle. "

2014/12/21

Méditation quotidienne : La demande

Dans cette simple demande, il y a aussi une méditation orientée vers sa propre vie. Et avec le temps, cette demande et cette méditation prendront de la force au point de transformer les situations quotidiennes.
voir : La demande

"A un moment donné du jour ou de la nuit, inspire une bouffée d’air et imagine que tu amènes cet air à ton cœur. Alors, demande avec force pour toi et pour tes êtres les plus chers. Demande avec force, pour t’éloigner de tout ce qui t’apporte confusion et contradiction ; demande, afin que ta vie soit en unité. Ne dédie pas beaucoup de temps à cette brève oraison, à cette brève demande, parce qu’il te suffira d’interrompre un seul instant le cours de ta vie pour que, dans le contact avec ton intérieur, s’éclaircissent tes sentiments et tes idées."

Célébration de cette journée de la «Guérison de la souffrance - Touluse, 4 mai 2013


Et le texte de l'intervention faite par Chaya à cette occasion

Chers amis et amies,

Bienvenu à la célébration de cette journée de la «Guérison de la souffrance » !!!!
Nous vous remercions de votre participation.
Avec cette journée nous faisons une commémoration du premier discours donné par Silo il y a quarante quatre ans.

Le 4 mai de 1969 un homme humble a descendu de la montagne pour apporter un message révolutionnaire.
Dans les Andes aux pieds de mont Aconcagua et entouré par des militaires armés, Silo a parlé en face d’une centaine des personnes. Ses paroles montraient la non-violence comme la seule possibilité d’un monde qui était au point d’exploser.
Aujourd’hui, que les êtres humaines de toute la planète se sentent frappés par la crise d’une « petite et stupide culture matérialiste » Un système qui essaye de détruire à tout ce qui amène à la poésie et à la grandeur de l’existence humaine », ce message vient avec plus de force que jamais.
Nous savons que le monde est violent car nous le regardons tous les jours. Il y a de la violence par tout (la télé, les rues…) mais personne se demande d’où vient la violence et quel est la racine qui provoquait de la souffrance dans les êtres humaines.
Les grandes craintes de l’être humain empêchent de donner à la vie la direction désirée et un sens. Les peurs à la pauvreté, à la solitude, à la maladie et à la mort se conjuguent et se renforcent dans la société au sens de groupes humains et des individus…
Nous sommes également dans un monde qui, en direction inverse à nos aspirations, se déshumanise de jour en jour car nous sommes dans un moment critique au présent.
L’argument selon lequel tout est entre les mains d’un système infiniment puissant et violent et que le succès appartient aux corrompus et aux incapables.
D’autre part nous soulignons aussi la dimension de se qui est strictement personnel et interpersonnel qui bien qu’inscrit dans le contexte social constituent le noyau de notre existence. Le relations personnels, aujourd’hui détériores au maximum montrent la croissance d’une violence aveugle, dans laquelle le « toi et le « nous » disparaissent et dans laquelle l’individu livré à la solitude et la confusion ne trouve pas d’issue.

Dans cette situation qu’il nous est donné de vivre, nous reconnaissons le triomphe provisoire de la culture de l’antihumanisme. Mais les triomphateurs d’aujourd’hui n’ont pas le futur assuré car une nouvelle spiritualité commence à s’exprimer par tout le monde. Ce n’est pas la spiritualité de l’intolérance, ni la spiritualité du dogme, ni la spiritualité de la violence religieuse… C’est la spiritualité qui se réveille de son profond sommeil pour nourrir à nouveau les êtres humains dans leurs meilleures aspirations.
Nous devons réaffirmer dans ce domaine, que tout être humaine a le droit de s’interroger sur le sens de sa vie.  
Au présent nous vivons un moment particulier, et nous devons aussi annoncer qu’une nouvelle civilisation est en train de naitre. La première civilisation planétaire de l’histoire humaine. Et par conséquent, ces crises qui surgissent et surgiront, encore serviront, malgré notre infortune, à dépasser cette ultime étape de la préhistoire humaine et chacun saura s’il décide ou non d’accompagner ce changement et chacun comprendra s’il cherche ou non un renouvellement profond de sa propre vie.
Mais malgré tout… malgré tout cela… malgré cet enfermement affligeant, quelque chose de léger comme un son lointain, quelque chose de léger comme une brise de l’aube, quelque chose qui commence doucement, se fraie un chemin à l’intérieur de l’être humain…
Pour quoi ô mon âme, cette espérance ? Pour quoi cette espérance, qui depuis les heures les plus obscures de l’infortune, se fraie un passage en répandant la lumière ?....
Nous croyons que quelque chose de très bon arrivera quand les êtres humains trouveront les sens tant de fois perdu, tant de fois retrouvé dans l'histoire. 
Nous transmettrons le message du profond. Ce message ce n’est pas strident, mais très tranquille que l’on ne peut pas entendre quand  on veut l’attraper et que par ailleurs, il ne déjà plus nécessaire de cherche dans des endroit éloignés mais à l’intérieur de chacun de nous.
Pour finir, je partage avec vous un poème de notre cher ami Silo qui nous inspire dans notre chemin d’humanisation du monde.

« Je retourne au monde avec les mains et le front lumineux.
Ainsi, donc j’accepte mon destin.
Voici le chemin et moi,
humble pèlerin qui retourne vers les siens.
Moi, qui reviens lumineux vers les heures de la routine des jours,
Vers la douleur de l’homme,
vers sa joie simple.
Moi, qui donne de mes mains ce que je peux,
Qui reçois l’offense et le salut fraternel,
Je dédie un chant au cœur qui de l’abîme obscure
renaît à la lumière du sens ardemment désiré »


Merci beaucoup

2014/12/02

De C.G. Jung

L’homme moderne ne comprend pas à quel point son
rationalisme, qui a détruit sa faculté de réagir à des
symboles et à des idées, l’a mis à la merci de ce monde
psychique souterrain. Il s’est libéré de la « superstition
» (du moins, il le croit) mais ce faisant, il a perdu
ses valeurs spirituelles à un degré alarmant. Ses traditions
morales et spirituelles se sont désintégrées, et il
paie cet effondrement d’un désarroi et d’une dissociation
qui sévissent dans le monde entier.

C.G. Jung 1964 : 82 et 94