2016/08/10

N’imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace


Extrait de:Silo, Commentaires sur le Message de Silo, 2ième partie. (2009)
Le sacré se manifeste depuis la profondeur de l’être humain, de-là l’importance qu’a l’expérience de la Force, comme phénomène extraordinaire dont nous pouvons produire l’irruption dans le monde quotidien. Sans l’expérience tout est douteux, avec l’expérience de la Force nous avons des évidences profondes. Nous n’avons pas besoin de la foi pour reconnaitre le Sacré.
15.- “ N’imagine pas que tu es seul… …part de la propre intension et s’étend hors du temps et de l’espace dans lesquels s’écoulent notre perception et notre mémoire. Nous sommes accompagnés par diverses intensions et malgré l’apparente solitude cosmique il existe “ quelque chose“. Il y a quelque chose qui montre sa présence.
16.- “ N’imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace“… Si tu ne peux imaginer ou percevoir un autre temps et un autre espace, tu peux avoir l’intuition d’un espace et d’un temps éternel dans lesquels opèrent les expériences d’autres “paysages“. Dans ces intuitions se dépasse les déterminismes du temps et de l’espace. Il s’agit d’expériences qui ne sont pas liées à la perception ou à la mémoire. Les dites expériences se reconnaissent indirectement et uniquement en “entrant“ ou en “sortant“ de ces espaces et de ces temps. Ces intuitions arrivent lors du déplacement du “moi“ et on reconnait son commencement et sa fin par une nouvelle accommodation du “moi“. Les intuitions directs de ces “paysages“ (dans ces espaces Profonds), sont obscurément rappelés par contexte temporels et jamais par des “objets“ de perception ou de représentation.
17,- “N’imagine pas que dans ta mort“… Le Mental transcende la conscience liée au “moi“ et aux espaces et aux temps des perceptions et des représentations. Cependant, rien de ce qui arrive dans les Espaces Profonds ne peut être validé sans l'expérience.


Les procédés pour parvenir là-bas “où demeurent les dieux"



Source: 
Espacede représentation, Profondeur, Pointde contrôle
Récit d’expérience et compilation.

L’espace interne est incommensurable, il correspond au profond de l’œil en dedans. On a “étourdissement“ (le vertige) du Profond. Le Sacré est notre thème, mais on ne peut pas parler du Sacré, les religions se sont spécialisées pour traduire en langage quotidien le Sacré. Ce qui nous intéresse surtout ce sont les procédés pour parvenir à ça, les procédés pour parvenir aux demeures des dieux. Si vous faites ces procédés, vous allez entrer dans ce monde.
Si un seul instant on suspendait le fonctionnement du moi et qu’on se connectait avec le Profond, on pourrait expérimenter une quantité de choses qui se passe en cet instant, sans temps et sans espace. Mais après, pour le raconter dans cet espace et ce temps devra être traduite d’une certaine façon, car si on ne les traduits pas, il n’y a pas de moyen de les décrire ; seul la traduction en accord avec le paysage de l’époque et celui de chacun d’entre nous. Et tu peux le faire avec ce dont tu te souviens et par les réminiscences de ce que tu as expérimenté. Et au mieux tu racontes une des choses qui se sont passées…dans le temps d’un clin d’œil….
Les religions externes se sont organisées avec les traductions de ces réminiscences de ces contacts avec le profond.
On peut faire différents récits des dieux et des choses, Issu du Profond, mais ce qui existe ce sont les signifiants profonds qui peuvent donner un sens à tout. Ce qui nous intéresse, c’est l’expérience même, les procédés pour parvenir là-bas “ où demeurent les dieux“. La signification des choses de la vie quotidienne sont comme des signifiants issus de ceux qui sont les plus profonds.
Dans ce monde profond se trouvent les entités et les êtres etc., qui sont des signifiants du Profond qui se traduisent. Ce sont des traductions et par conséquent des déformations de la représentation. Les modèles profonds ou les guides les plus profonds, sont les différentes expressions ou des traductions. Ce sont des signifiants qui se traduisent. 
Silo, 2ième réunion d’ensemble du Message.
Buenos Aires 20 avril 2003
(Explications sur le M de S, inspire une profonde religiosité).

2016/08/04

Le déplacement du moi. La suspension du moi.


 Pris de: Silo, Psychologie IV
La sibylle de Cumes, ne voulant être saisie de la terrible inspiration, se désespérait, se contorsionnait et criait : « Il arrive, le dieu arrive ! » Le Dieu Apollon était bien aise de descendre de son bois sacré jusqu'à l'antre profond où il s'emparait de la prophétesse.i
Dans ce cas et dans différentes cultures, l'entrée en transe a lieu par l’intériorisation du moi et par une exaltation émotive dans laquelle l'image d'un dieu, d'une force ou d'un esprit, qui prend et supplante la personnalité humaine, est coprésente. Dans les cas de transe, le sujet se met à disposition de cette inspiration qui lui permet de capter des réalités et d'exercer des pouvoirs inconnus de lui dans la vie quotidienne.ii Cependant, nous voyons souvent que le sujet oppose des résistances, allant même jusqu'à lutter avec l'esprit ou le dieu pour éviter le ravissement, dans des convulsions qui rappellent l'épilepsie. Néanmoins, cela fait partie d'un rituel affirmant le pouvoir de l'entité qui remplace la volonté normale.iii
En Amérique Centrale, le culte du vaudou haïtieniv nous permet de comprendre des techniques de transe réalisées par des danses et renforcées par des potions à base de poisson toxiquev. Au Brésil, la Macumbavi nous montre d'autres variantes mystiques de transe obtenue par le biais de danses accompagnées de boisson alcoolisée et de prise de tabac.
Les cas de transe ne sont pas tous aussi spectaculaires que ceux que nous venons de citer. Quelques techniques indiennes, celles des "yantras", permettent d'arriver à la transe par l'intériorisation de triangles de plus en plus petits disposés en une figure géométrique complexe qui s'achève parfois en un point central. Par la technique des "mantras", par répétition d'un son profond proféré par le sujet, on parvient également à l'immersion en soi. De nombreux pratiquants occidentaux n'ont aucun succès dans ces contemplations visuelles ou auditives, parce qu'ils ne se sont pas préparés affectivement et se contentent de répéter des figures ou des sons sans les intérioriser avec la force émotive ou dévotionnelle nécessaire pour que la représentation cénesthésique accompagne le resserrement de l'attention. Ces exercices sont répétés autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce que le pratiquant expérimente la substitution de sa personnalité et que l'inspiration se réalise pleinement.
Le déplacement du moi et la substitution par d'autres entités peuvent être vérifiés dans les cultes mentionnés et même dans les courants spirites les plus récents. Dans ceux-ci, le "médium" en transe est saisi par une entité spirituelle qui se substitue à sa personnalité habituelle.
Dans la transe hypnotique, il se produit des phénomènes assez semblables : le sujet intériorise profondément les suggestions de l'opérateur, amenant la représentation de la voix au "lieu" occupé normalement par le moi habituel. Bien sûr, pour être "pris" par l'opérateur, le sujet doit se mettre dans un état réceptif de "foi" et suivre sans douter les instructions reçues.vii Ce point révèle une caractéristique importante de la conscience. Tandis que se réalise une opération de veille attentive, des rêveries apparaissent qui passent parfois inaperçues et qui finissent parfois par dévier la direction des actes mentaux en cours. Le champ de coprésence agit toujours, même si les objets de conscience présents sont seuls manifestes dans le focus attentionnel. L'énorme quantité d'actes automatiques réalisés en veille témoigne de cette aptitude de la conscience à réaliser différents travaux simultanément. Certes, la dissociation peut atteindre des niveaux pathologiques mais elle peut aussi se manifester avec force dans presque tous les phénomènes d'inspiration. En outre, le déplacement du moi peut ne pas être complet dans la transe du spiritisme ou de l'hypnose comme on en voit un exemple dans ce qu'on appelle "l'écriture automatique" qui s'effectue sans difficultés, même si l'attention du sujet est dirigée alors sur une conversation ou sur d'autres activités. Nous trouvons fréquemment cette dissociation dans la "cryptographie", dans laquelle la main dessine tandis que le sujet est engagé de manière très concentrée dans une conversation téléphonique.
En avançant dans l'immersion en soi, on peut arriver à un point dans lequel les automatismes sont dépassés, et il ne s'agit plus alors de déplacements ni de substitutions du moi. Un bon exemple en est la pratique de "la prière du cœur" réalisée par les moines orthodoxes du mont Athos.viii La recommandation de Èvagre Le Pontique s'avère très appropriée pour éluder les représentations, du moins celles des sens externes : « N'imagine pas la divinité en toi quand tu pries, ne permets pas que ton intelligence accepte l'impression d'une quelconque forme ; reste immatériel et tu comprendras. »ix En substance, l'oraison fonctionne ainsi : le pratiquant, en retraite silencieuse, se concentre sur son cœur ; adoptant une phrase courte, il inhale doucement de l’air qu’il apporte à son cœur avec cette phrase. Quand il est au bout de l'aspiration, il "pressionne" pour qu'elle pénètre plus à l'intérieur. Il exhale ensuite tout doucement l'air vicié sans cesser de porter attention à son cœur. Cette pratique était répétée par les moines plusieurs fois par jour jusqu'à ce qu'apparaissent certains indicateurs de progrès comme "l'illumination" (de l'espace de représentation). Pour être précis, nous devons admettre le passage par l'état de transe à un certain moment des répétitions des prières utilisées. Le passage par la transe n'est pas très différent de celui qui a lieu dans les travaux avec les yantras ou mantras, mais comme dans la pratique de "la prière du cœur" il n'y a pas l'intention d'être "pris" par des entités qui remplacent la propre personnalité, le pratiquant finit par dépasser la transe et "suspendre" l'activité du moi. En ce sens, dans les pratiques du Yoga, on peut également passer par différents types et niveaux de transe, mais on doit tenir compte de ce que nous dit Patanjali dans le Sutra II du Livre I : "Le Yoga aspire à la libération des perturbations du mental".x La direction menée par ce système de pratiques va vers le dépassement du moi habituel, des transes et des dissociations. Dans l'état avancé d'immersion en soi, hors de toute transe et en pleine veille, il peut se produire cette "suspension du moi", de laquelle nous avons suffisamment d'indicateurs. Il est évident que depuis le début de sa pratique, le sujet s'oriente vers la disparition de ses "bruits" de conscience en amortissant les perceptions externes, les représentations, les souvenirs et les expectatives. Certaines pratiques du Yoga permettent de tranquilliser le mental et de placer le moi en état de suspension durant un bref instant.xi

i Virgile, qui fait une description fantastique de l'anecdote de Cumes, disposait sûrement d'une information plus que suffisante sur les procédés des sibylles tout au long de l'histoire de la Grèce et de Rome. Quoi qu'il en soit, dans le livre VI de l'Énéide, la sibylle dit : « L’Oracle, il faut tenter, voici, voici le Dieu ! Comme elle eut dit ces mots au seuil de la Caverne, Un changement subit au visage on discerne, Le cœur bout de fureur dans le sein oppressé, La couleur se ternit, le poil est hérissé. Plus grande elle paraît, et sa voix plus qu’humaine, De l’estomac enflé pantèle et sort à peine, Vrais signes que le Dieu, près de soi l’attirant, Va de son feu divin ses veines inspirant. » (Ndt : VIRGILE, Énéide, Livre VI. Traduction de Marie de Jars, Demoiselle de Gournay, in Les Advis ou les présents de la demoiselle de Gournay, 1641.)
ii ELIADE, M., Le chamanisme et les techniques d'extase, Paris, Éd. Payot, 1951. L'auteur passe notamment en revue les différentes formes de transe chamanique en Asie Centrale et Septentrionale, au Tibet et en Chine, chez les anciens Indoeuropéens, en Amérique du Nord et du Sud, dans le Sud-Est asiatique et en Océanie.
iii Les anciens appelaient l'épilepsie la "maladie divine". Ils croyaient voir dans les convulsions produites par ce mal une lutte dans laquelle le sujet se défendait de l'altération qui lui arrivait. Les dieux annonçaient ainsi leur arrivée apportant au sujet une "aura" qui le prévenait. Après "l'attaque", le sujet était supposé être inspiré pour prophétiser. Il est pertinent qu'on ait prétendu qu'Alexandre, César et même Napoléon souffraient du "mal divin" car, après tout, ils étaient des hommes de lutte.
iv Dérivé du Togo et du Bénin.
v TOUSSAINT, R., De la mort à la vie : essai sur le phénomène de la zombification à Haïti,Ontario, Éd. Ife, 1993.
vi Dérivé du peuple Yoruba du Togo, du Bénin et du Nigéria, mais aussi d'influences sénégalaises et d'Afrique Occidentale en général.
vii Il est évident que du "magnétisme animal" de Mesmer et de Puységur, à l'hypnose moderne qui commença avec J. Braid, on a pu éliminer tout un attirail totalement accessoire.
viii La tradition de la "prière du cœur" remonte au XIVe siècle au Mont Athos en Grèce. En 1782, elle s'étendit hors des monastères avec la publication de la Philocalie, du moine grec Nicodème l'Hagiorite. La Philocalie fut éditée peu après en russe par Paisij Velitchkovsky.
ix Évagre le Pontique, des "Pères du Désert", écrivit ses apophtegmes au IVe siècle. Il est considéré comme l'un des précurseurs des pratiques du Mont Athos.
x Les aphorismes du Yoga ou Yoga Sutra, rassemblés par Patanjali au IIe siècle est le premier livre de Yoga ayant intégralement conservé ses 195 brèves et magistrales sentences.
xi Techniques du Yoga. Lire également ELIADE M., Le Yoga. Immortalité et liberté.

L'accès aux niveaux profonds


Source: Silo: Psychologie IV

La substitution du moi par une force, un esprit, un dieu ou la personnalité d'un envoûteur ou d'un hypnotiseur fut chose courante dans l'histoire. Le fait de suspendre le moi en évitant toute substitution, est également bien connu, quoique moins courant, notamment dans un certain type de yoga et dans quelques pratiques mystiques avancées. Cela dit, si quelqu'un pouvait suspendre et ensuite faire disparaître le moi, il perdrait tout contrôle structurel de la temporalité et de la spacialité de ses processus mentaux. Il se retrouverait dans une situation antérieure à celle de l'apprentissage de ses premiers pas dans la petite enfance. Ses mécanismes de conscience ne seraient plus en communication ni coordonnés. Il ne pourrait faire appel à sa mémoire. Il ne pourrait se mettre en relation avec le monde ni ne pourrait avancer dans son apprentissage. Nous ne serions pas simplement en présence d'un moi dissocié sous certains aspects, comme c'est le cas dans certains déréglements mentaux, mais nous serions face à quelqu'un dans un état semblable au sommeil végétatif. Par conséquent, ces sottises relatives à "la suppression du moi" ou à "la suppression de l'ego" ne sont pas possibles dans la vie quotidienne. Il est toutefois possible de parvenir à la situation mentale de suppression du moi, non pas dans la vie quotidienne mais dans des conditions déterminées qui partent de la suspension du moi.
L'entrée dans les états profonds se produit depuis la suspension du moi. Depuis cette suspension, des registres significatifs de "conscience lucide" et de compréhension de ses propres limitations mentales se produisent, ce qui constitue déjà une grande avancée. Dans ce passage, on doit tenir compte de certaines conditions incontournables :
1 – Que le pratiquant ait précisé clairement sa Finalité, ce qu’il désire obtenir comme objectif final de son travail.
2 – Qu'il dispose de d'énergie psychophysique en quantité suffisante pour maintenir son attention immergée en soi et concentrée sur la suspension du moi.
3 – Qu'il puisse continuer sans solution de continuité dans l'approfondissement de l'état de suspension jusqu'à ce que les références spatio-temporelles disparaissent.
La Finalité correspond à la direction de tout le processus mais sans que cela occupe tout le centre attentionnel. C’est à dire que la Finalité doit être gravée avec suffisamment de charge affective pour opérer de façon coprésente tandis que l'attention est occupée dans la suspension du moi et dans les pas suivants. Cette préparation conditionne tout le travail postérieur. Quant à l'énergie psychophysique nécessaire pour le maintien de l'attention dans un niveau intéressant de concentration, la principale impulsion provient de l'intérêt qui fait partie de la Finalité. Si l'on constate un manque de puissance ou de permanence, il faudra réviser la préparation qui a été faite de la Finalité. On a besoin d'une conscience débarrassée de fatigue et d’une éducation minimum à la concentration attentionnelle sur un seul objet. Continuer dans l'approfondissement de la suspension jusqu'à parvenir au registre de "vide" signifie que rien ne doit apparaître comme représentation, ni comme registre de sensations internes. Il ne peut, ni ne doit y avoir de registre de cette situation mentale. La position ou les incommodités du corps déclencheront des impulsions qui produiront le retour à la situation mentale de suspension ou à la veille habituelle.
On ne peut rien dire de ce "vide". La récupération des significations inspiratrices, des sens profonds qui sont au-delà des mécanismes et des configurations de conscience, est réalisée depuis le moi quand celui-ci reprend son travail normal de veille. Nous parlons de "traductions" d'impulsions profondes, impulsions qui arrivent à mon intracorps durant le sommeil profond, ou d'impulsions qui parviennent à ma conscience dans une sorte de perception différente de celles connues au moment du "retour" à la veille normale. Nous ne pouvons pas parler de ce monde parce que nous n'avons pas de registre durant l'élimination du moi ; nous disposons seulement des "réminiscences" de ce monde, ainsi que Platon nous le commente dans ses mythes.

La "conscience inspirée"


Source: Silo, psychologie IV

La conscience inspirée est une structure globale, capable d'accéder à des intuitions immédiates de la réalité. Par ailleurs, elle est apte à organiser des ensembles d'expériences et d'expressions, transmises habituellement à travers la philosophie, la science, l'art et la mystique. 

Pour rester dans le style de notre développement, nous pourrions nous demander de façon quelque peu scolaire et répondre sur le même ton : 

Est-ce que la conscience inspirée est un état d'altération ou un état d'immersion en soi ? Est-ce un état perturbé ? Est-ce une rupture de la normalité ? Est-ce une introjection ou une projection extrême ? Il est certain que la "conscience inspirée" est plus qu’un état, c’est une structure globale qui passe par différents états et qui peut se manifester dans différents niveaux. La conscience inspirée perturbe le fonctionnement de la conscience habituelle et rompt la mécanique des niveaux. Enfin, elle est davantage qu'une extrême introjection ou qu'une extrême projection car elle se sert des deux en alternance, et ce en regard de sa finalité. Celle-ci est manifeste quand la conscience inspirée répond à une intention présente, ou dans certains cas, lorsqu'elle répond à une intention non présente mais qui agit de manière coprésente.

En philosophie, les rêves inspirateurs et les inspirations soudaines sont peu nombreux mais quelques penseurs appliquent l'intuition directe pour appréhender les réalités immédiates de la pensée, sans l'intermédiaire de la pensée déductive ou discursive. Il ne s'agit pas des courants "intuitionnistes" en logique et en mathématiques mais de penseurs qui privilégient l'intuition directe, comme Platon avec les Idées, Descartes avec La pensée claire et distincte qui écarte le piège des sens, et Husserl avec ses descriptions des Noesis, "dans la suspension du jugement" (Épochè).i

Dans l'histoire de la science, on recense quelques exemples d'inspiration fulgurante qui provoquèrent d'importantes avancées. Le cas le plus connu, bien que sujet à caution, est celui de la fameuse "chute de la pomme" de Newton.ii Même si cela s'est réellement déroulé ainsi, nous devrions reconnaître, quoi qu'il en soit, que l'inspiration subite fut motivée par une recherche lente mais intense, dirigée vers le système cosmique et la gravité des corps. Nous pouvons citer d'autres exemples, comme ce qui est arrivé au chimiste Kekulé.iii Celui-ci a rêvé une nuit de plusieurs serpents entrelacés qui furent sa source d'inspiration pour développer ses traités sur la chimie organique. Il est certain que sa constante préoccupation de mettre en formules les liens entre les substances avait continué d'agir même dans le niveau de sommeil paradoxal pour emprunter la voie de la représentation allégorique.

On connaît de nombreux exemples de rêves inspirateurs dans l'art. Mary Shelley avait déclaré à ses amis qu'elle sentait cette « …vide incapacité de pouvoir inventer, ce qui est le plus grand malheur d'un auteur. »iv Mais cette nuit-là, elle vit dans ses rêves l'être horrible qui inspira sa nouvelle "Frankenstein ou le Prométhée moderne". Il se produisit la même chose pour R.L. Stevenson lorsqu'il entreprit, à partir d'un rêve, son récit fantastique "Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde".v Dans le domaine des arts, les inspirations de veille des écrivains et des poètes sont bien évidemment les plus connues, mais nous sommes parvenus par d'autres biais à connaître aussi les inspirations des peintres. Kandinsky, dans "le spirituel dans l'art" décrit la nécessité intérieure qui s'exprime en tant qu’inspiration de l'œuvre artistique.vi Des artistes plasticiens, écrivains, musiciens, danseurs et acteurs ont cherché l'inspiration en essayant de se placer dans des espaces physiques et mentaux non habituels. Les différents styles artistiques qui font écho aux conditions de l'époque ne sont pas simplement des modes ou des façons de générer, saisir et interpréter l'œuvre artistique mais des manières de "se prédisposer" pour recevoir et donner des impacts sensoriels. Cette "disposition" est ce qui module la sensibilité individuelle et collective et par conséquent, elle est le pré-dialogue qui permet d'établir la communication esthétique.vii



Il y a dans la mystique de vastes domaines d'inspiration. Précisons que lorsque nous parlons de "mystique" en général, nous faisons référence aux phénomènes psychiques "d'expérience du sacré" dans ses diverses profondeurs et expressions. Il existe une abondante littérature qui relate des rêvesviii, des "visions" en demi-sommeilix et des intuitions en veillex de personnages référents dans les religions, les sectes et les groupes mystiques.

Les états anormaux abondent également (dans ce domaine) ainsi que les cas extraordinaires d'expérience du sacré que nous pouvons classer comme suit : l'extase : situations mentales dans lesquelles le sujet reste comme suspendu, plongé à l’intérieur de lui-même, absorbé et ébloui ; le ravissement, caractérisé par une agitation émotive et motrice incontrôlable dans laquelle le sujet se sent transporté, emporté hors de lui, vers d'autres paysages du mental, d'autres temps, d'autres espaces ; enfin la reconnaissance dans laquelle le sujet croit comprendre le Tout en un instant. 

À ce sujet, nous considérons la conscience inspirée dans son expérience du sacré, car la conscience est variable dans sa façon d'être face aux phénomènes extraordinaires, même si par extension, on a aussi attribué ces fonctionnements mentaux aux ravissements du poète ou du musicien, cas dans lesquels "le sacré" peut ne pas être présent.

Nous avons cité des structures de conscience que nous avons appelées "conscience inspirée" et nous avons relevé leur présence dans les vastes domaines que sont la philosophie, la science, l’art et la mystique. Mais la conscience inspirée apparaît aussi dans la vie quotidienne par les intuitions ou les inspirations de la veille, du demi-sommeil ou du sommeil paradoxal. Les exemples d'inspiration du quotidien sont ceux de l’état amoureux, des compréhensions subites de situations complexes, de la résolution instantanée de problèmes qui perturbaient le sujet depuis longtemps. Ces quelques cas mentionnés ne garantissent cependant pas la justesse, la vérité ou la coïncidence entre le phénomène et l’objet, même si les registres de "certitude" qui accompagnent ces états sont de grande importance. 

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i Platon et Aristote connaissaient les différences entre le penser intuitif et le penser discursif, Platon privilégiant le premier. Pour lui, les Idées du Bon et du Beau dénotent la contemplation directe et sont réelles, tandis que les choses bonnes ou belles dérivent de ces Idées et ne possèdent pas la même réalité immédiate. Nous devons à Descartes, ce grand apport de la pensée qui pense sur elle-même sans intermédiaire et à Husserl le contact direct avec les noèses, les actes du penser et les noèmes, les objets liés intentionnellement aux actes du penser.

ii Isaac Newton, en 1666 à Woolsthorpe, Royaume-Uni.
iii Auguste Kekulé établit en 1865 à Bonn, Allemagne, la théorie de la quadrivalence du carbone et la formule hexagonale du benzène.
iv Mary Godwin. L'histoire se trouve dans les notes que Polidori écrivit dans son journal le 18 juin 1816 à la villa Diodati, à côté du lac Léman, Suisse.
v R.L. Balfour, dans les îles Samoa en 1886.
vi Wassily Kandinsky, en 1911 à Moscou.
vii SILO, Op. Cit. vol I., Conférence sur les conditions du dialogue donnée à l'Académie des Sciences de Moscou en 1999.
viii IV Brihadaranyaka Upanishad. "Quand l'esprit humain s'est retiré au repos, il retient avec lui les matériaux de ce monde dans lequel sont contenues toutes les choses, et alors il crée et détruit sa propre gloire et irradiation, car l'Esprit brille de sa propre lumière".
ix La Bible. Da-niyye-1. X, 7, version espagnole de Dujovne Kostantinovsky. "Et moi seul, Da Niyye-1, je vis la vision ; car les hommes qui étaient avec moi ne la virent pas, mais sur eux est tombée une grande terreur et ils coururent se cacher".
x L'Avesta. Les Gothas. Yasna XLV, 2-3. "Je proclamerai ce premier enseignement au Monde. Enseignement que m'a révélé l'Omniscient Ahura Mazda. Je parlerai des deux premiers Esprits du monde, et du bon qui dit au mauvais : Ni nos pensées, ni nos commandements, ni notre intelligence, ni nos croyances, ni nos œuvres, ni notre conscience, ni nos âmes ne sont d’accord en rien".

2016/07/05

Expériences des forts contacts avec le Profond

L'idée d'ajouter une annexe ne faisait en rien partie de mon intention de départ. L'annexe est venue, comme la monographie, d'un message du Profond. Alors que la traduction en français était presque terminée, j'étais prête à la mettre sur le site du Parc de La Belle Idée. Mais aujourd'hui, après la pratique de l'Ascèse, ce message me disant que je devais faire une annexe pour y mettre mes témoignages sur les signes, m'est arrivé. Je me suis sentie assez déstabilisée parce qu'il s'agissait de "montrer à tout le monde" mes expériences.
Jusqu'à présent, je n'avais partagé mes expériences qu'avec quelques amis, je crois que j'ai toujours eu une certaine pudeur à parler de mon monde interne. Et là, on me demande de les publier !

Dans la monographie, nous avons dit :
"D'après mon expérience, le signal a été capté dans des moments de forts contacts avec le Profond. Le signal a fait irruption après une Demande très sentie, dans des cas de situation limite ou quand le Dessein avait une forte charge affective. Le signal, en veille, apparaît comme un rayon de lumière puissant et fugace, comme s'il se produisait une décharge électrique qui traversait tout le corps. Immédiatement, on le décode ou on le déroule, parfois rapidement et parfois les traductions arrivent à des moments inattendus, en général quand on ne les cherche pas, quand le Moi est occupé à des tâches du plan moyen. Quand on traduit correctement le signal, il y a un registre clair de certitude. Dans les rêves, les signaux apparaissent presque toujours allégorisés même si certains ont surgi sans aucun "déguisement", de façon très claire et directe. Ces signaux sont, en général, en relation avec le processus de l'humanité, ils ne sont presque jamais adressés à moi seule. Je suis seulement un canal à travers lequel le signal s'exprime. Chaque fois que j'ai agi en direction de ce signal, j'ai eu un registre d'unité interne."
Les expériences que j'ai regroupées sont celles que j'ai vécues lors de la réalisation de Cérémonies (Offices, Bien être et assistance) et une autre expérience que j'ajoute dans cette seconde version, vécue lors d'une retraite de Maîtres au Parc de La Belle Idée. Les témoignages sont tels que je les ai écrits dans leur moment, j'ai seulement enlevé le nom des personnes impliquées.
11 avril 2003
Lors du passage de la Force, je commence à sentir une forte tension dans la poitrine. La sensation est qu'elle va se fendre en deux. La douleur parvient jusqu'aux seins. Je demande au Guide qu'il m'aide. La tension baisse. Ensuite, dans l'expérience de
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Bien-être, je reconnecte à cette sensation douloureuse. Mon amie apparaît. Nous nous connectons par un petit tube qui sort de ma poitrine jusqu'à la sienne. Je sens que cette fois-ci, c'est elle qui m'aide. Ensuite, nos poitrines se rapprochent, se touchent presque et je sens sa chaleur. Là, je me détends un peu.
5 septembre 2003
J'intègre cette amie comme un Guide, ma Grand-Mère apparaît aussi.
Durant ce processus d'accompagnement de cette amie, une relation d'amitié avec beaucoup d'amour s'installe en moi. Parfois je l'aide, parfois elle m'aide. Tout cela sur le plan haut car je ne l'ai jamais vue et je n'ai jamais parlé avec elle.
11 septembre 2003
Dans la cérémonie d'Office de la clôture du Conseil 9 apparaît ce nouveau Guide Ailé qui s'était présenté la première fois dans un rêve. Un ange avec une grande force et qui me donne un immense registre de protection.
26 septembre 2003
Une amie me met en situation d'appeler mon amie au Chili pour lui raconter les expériences que j'ai eu avec elle. Beaucoup de résistances mais finalement, je le fais. J'appelle au Chili et c'est elle qui me répond directement au téléphone. Je me présente et je lui raconte mes expériences. Elle me dit que ce que je lui raconte est un cadeau, elle m'en remercie profondément. Je sens une grande émotion. Je lui demande si elle croit possible de construire une relation avec une autre personne depuis le plan haut et elle me dit qu'elle a la certitude que c'est possible. "La mort n'existe pas" me dit-elle. Nous nous quittons avec beaucoup d'émotion et quelques jours plus tard, elle quitte ce plan moyen.
Après quelques temps, cette amie se configure comme une guide "guérisseuse" qui vient m'aider chaque fois que j'en ai besoin pour envoyer du bien-être aux autres.
Je sens que nous sommes restées liées l'une à l'autre par les actes unitifs, dans une relation qui transcende cet espace-temps.
Les expériences avec cette amie furent des références qui m'ont permis de dévoiler progressivement le Dessein.
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Janvier 2004
Dans la cérémonie de Bien-être, ma grand-mère arrive. Elle me chuchote à l'oreille d'avoir une attitude d'ouverture avec papa.
Je voyage en Argentine en février. Je me sens disponible, ouverte à papa. Un jour, il me dit qu'il doit me raconter quelque chose. Il me confie une grande souffrance du passé qu'il ressent encore aujourd'hui.
5 septembre 2009
Décès de papa samedi matin d'un arrêt cardio-respiratoire. Maman me laisse un message sur le répondeur. Je pleure de tristesse, registre fort de devenir orpheline. Un vide s'installe comme si j'avais perdu une partie de moi-même.
Après avoir tout organisé pour le voyage en Argentine, nous faisons avec mon compagnon, une cérémonie pour accompagner papa dans son voyage vers la Lumière.
Je ferme les yeux et commence à sentir la Force. En peu de temps, je sens la présence de papa, il est entouré de ce qui semble être un nuage obscur et épais. Je commence à lui envoyer de l'énergie pour qu'il entame l'ascension. Résistance forte de sa part, comme s'il faisait un effort pour rester. Je continue d'envoyer de l'énergie, toujours vers le haut. Je commence à sentir que le nuage se dissipe et il ne reste qu'une Lumière, cette Lumière est face à moi. La Lumière commence à monter et depuis en haut, ma grand-mère le reçoit dans ses bras. Elle me dit quelque chose comme : "Mon pauvre petit, il était très fatigué." Registre de certitude que papa est en chemin vers la Lumière et qu'il est guidé par sa mère.
Quand je commente cette expérience à mon compagnon, je pleure beaucoup, mais cette fois-ci avec une émotion positive, avec un registre d'unité d'avoir aidé papa dans ce passage difficile. Mon compagnon me raconte son expérience qui est pratiquement la même que la mienne, seulement qu'il a vu papa enveloppé de Lumière me regardant avec beaucoup d'amour.
7 septembre 2009
Après 24 heures de voyage, j'arrive à la maison de mes parents. Avant de m'endormir, je sens la présence de papa. Une lumière chaleureuse entre dans mon corps comme s'il voulait m'accompagner de l'intérieur.
Le matin, je vais au cimetière, je laisse à son corps des fleurs et une rose rouge. Je lis la cérémonie de la Mort. Je reste en silence mais je ne connecte à rien de spécial dans le cimetière. Il n'est déjà plus là.
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20 septembre 2009
Nous faisons une cérémonie avec mon compagnon pour accompagner une amie qui s'est cassé le tibia et le péroné.
Beaucoup de connexion avec elle, je sens encore une fois comme un soleil quand je la registre. L'énergie est légère et j'ai des registres de joie.
À un moment, je sens la présence de papa qui vient depuis la gauche et reste derrière moi. L'énergie monte à la tête et j'expérimente des moments de silence mental. Ensuite, une Lumière très forte m'envahit. Cette Lumière me donne Amour, je me sens pleine d'Amour et de Lumière. Je me rends compte que c'est papa et je le remercie du plus profond de mon cœur.
19 février 2011
Je reçois l'appel d'une amie qui me raconte l'accident du fils d'un de ses amis, sans me donner beaucoup de précisions. Elle demande que nous fassions des cérémonies de bien-être pour lui.
À 14h30, nous faisons la première avec mon compagnon.
Je ne connais pas ce jeune mais ceci ne me préoccupe pas, je sais que je vais connecter. Quand je sens la Force, je demande à mon Guide qu'elle vienne m'aider, qu'elle me montre ce qu'il y a à faire. Immédiatement, j'ai une image d'elle, derrière le garçon, lui massant la tête. Lui est dans le coma. Ensuite, elle me dit qu'il doit choisir s'il veut rester ou partir et que, quelle que soit la décision qu'il prenne, ce sera bien. Que je lui envoie de la Lumière pour qu'il prenne la meilleure décision. Je le fais, je me connecte à lui, je le sens un peu perdu, sans savoir quoi faire, alors je lui envoie la Lumière pour qu'il décide et je lui chuchote à l'oreille qu'il doit choisir. Ensuite, j'envoie de la Force à sa famille pour qu'ils acceptent sa décision.
Je reste très émue par l'expérience, c'est la première fois que je connecte à cette possibilité avec un jeune homme. Je me suis toujours identifiée en tant que mère, en ressentant l'injustice de la mort d'un fils. Cette expérience changea complètement ma vision et mon registre sur la vie et la mort d'un jeune.
Le dimanche, une nouvelle expérience de bien-être. Connexion au garçon, je sens qu'il commence à choisir et qu'il se décide pour la vie. Alors, je lui envoie de la Force pour qu'il se rétablisse complètement. Une voix me dit : "Ce doit être depuis l'Amour."
Nous recevons des mails de son père qui corroborent ce que j'ai senti, c'est-à-direque le garçon commence à se réveiller.
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11 avril 2012
Jeudi passé, dans la cérémonie de Bien-être, nous avons demandé pour un ami et sa maman. J'appelle la Guide et je demande ce qu'il y a à faire. Il me vient une image d'une femme sur un lit d'hôpital, notre ami est à ses côtés et lui tient la main. Je sens que c'est le geste qu'elle attendait, qu'à travers ce geste passe toute l'affection qu'il sent pour sa maman. Le samedi, une amie me raconte qu'elle a parlé avec notre ami et qu'elle lui a décrit cette vision. Notre ami était ému et il lui a dit que c'était par ce geste, de lui prendre la main, qu'il se connectait toujours avec elle.
Dans cette même cérémonie me vient l'image d'une tante et je lui envoie aussi dubien-être. Avant-hier, j'ai parlé avec ma sœur et elle m'a dit que la tante lui avait raconté qu'elle avait un kyste énorme à l'utérus et qu'elle doit être opérée à la fin du mois.
23 mars 2013
Nous sommes à la retraite de Maîtres au Parc de La Belle Idée. Le dimanche, je me lève et je discute avec une amie avec qui j'ai beaucoup de connexion. Je sens l'inspiration venir (maintenant je connais certains signes) et je sens comme un flash que me traverse le corps et qui me laisse toute tremblante. À ce moment-là, on nous appelle parce que la réunion commence et j'oublie ce qui est arrivé. Le lundi je rentre chez moi. Alors que je suis en train de faire des tâches domestiques, apparaît la "décodification" de ce flash de dimanche dernier :
Sur le chemin de l'Ascèse, nous rencontrons des contenus biographiques que, dans la mesure où nous avançons, vont se faire plus anciens et plus profonds. Mais dans les Espaces Sacrés, existent des contenus qui ne sont pas liés à notre biographie personnelle. Ce sont les contenus de la mémoire ancienne de l'humanité. Avec l'Ascèse, nous réconcilions les contenus qui sont restés isolés, désintégrés dans l'histoire humaine. D'où l'importance des monographies, les expériences communes dans lesquelles nous nous sentons "appelés" par certains êtres. D'où l'importance que le Message de Silo parvienne à de nombreuses personnes. Nous avons besoin de nous réconcilier avec le passé de l'humanité pour faire le saut !