2016/08/12
12 PRINCIPES D'ACTION VALABLE
12 PRINCIPES D'ACTION VALABLE by etoilumaniste
http://www.parclabelleidee.net/docs/productions/autresecrits/principesactionvalablecommentaires.pdf
2016/08/11
Religion et Religiosité
Religion
Au
sens large du terme, on peut dire que la r.
se fonde sur la croyance en des êtres spirituels. Cependant, cela ne
peut être appliqué pleinement aux premiers bouddhistes ni aux
confucéens, pour lesquels la r.
est un code de conduite et un style de vie. Les religions montrent ce
qui existe dans leur paysage de formation (v.) respectif en ce qui
concerne la description de leurs dieux, cieux, enfers, etc. Elles
font irruption dans un moment historique et il est d'usage de dire
qu'alors Dieu se "révèle" à l'homme, mais quelque chose
s'est produit dans ce moment historique pour que l'on accepte une
telle révélation. Face à cela, toute une discussion autour des
conditions sociales de ce moment-là se produit. Cette façon de
considérer le phénomène religieux a son importance mais n'explique
pas comment est le registre interne qu'ont dans ce moment les membres
d'une société qui s'achemine vers un nouveau moment religieux. Si
la r.
se fonde sur un phénomène psychosocial, il convient aussi de
l'étudier depuis cette perspective .
On peut parler de "l'extériorité" des religions quand on
étudie le système des images projetées en icônes, peintures,
statues, constructions, reliques (propres à la perception visuelle),
dans les cantiques et dans les prières (propres à la perception
auditive), ou dans les gestes, les positions et orientations du corps
(propres aux perceptions kinesthésique et cénesthésique). A partir
de "l'extériorité" d'une r.,
on peut aussi bien étudier sa théologie, ses livres sacrés et ses
sacrements que sa liturgie, son organisation, ses dates de cultes et
la situation des croyants au regard d'opérations précises à
effectuer, selon leur âge et leur état physique.
Enfin,
toujours depuis l'extériorité religieuse, il est intéressant de
remarquer avec quelle fréquence on est tombé dans l'erreur dans la
description et le pronostic. Ainsi, presque rien de ce qui a été
dit sur les religions ne peut aujourd'hui être maintenu. Si certains
pensent aux religions comme moyen d'endormir l'activité politique et
sociale, aujourd'hui ils se retrouvent face à leurs puissantes
impulsions dans ces domaines ; si d'autres les imaginaient imposer
leur message, ils trouvent que ce message a changé ; ceux qui
croyaient que cela allait durer toujours, aujourd'hui doutent de leur
"éternité" et ceux qui supposaient leur disparition
assistent en peu de temps avec surprise à l'irruption de formes
mystiques manifestes ou larvées. Rien de ce qui a été dit sur les
religions ne peut tenir debout, parce que ceux qui en ont fait
l'apologie ou les ont dénigrées l'on fait d'un point de vue
externe, sans tenir compte du registre interne, du système
d'idéation des sociétés. Et logiquement, sans compréhension de
l'essence du phénomène religieux, il peut aboutir au merveilleux ou
à l'absurde, mais presque toujours à l'inattendu.
Religiosité
Système
de registres internes par lequel un croyant oriente ses contenus
mentaux dans une direction transcendante. La r.
est très liée à la foi, que l'on peut orienter de façon naïve,
fanatique ou destructive, ou d'une façon utile (du point de vue des
références) dans la relation avec le monde dont les stimuli
changeants ou douloureux tendent à la déstructuration (v.)
de la conscience.
La
r.
ne comporte pas nécessairement la croyance en la divinité ; c'est
le cas de la mystique bouddhiste originelle. De cette perspective, on
peut comprendre l'existence d'une "r.
sans religion". Il s'agit, dans tous les cas, d'une expérience
de "sens" des événements et de la vie humaine. Une telle
expérience ne peut pas non plus être réduite à une philosophie, à
une psychologie ou, en général, à un système d'idées.
2016/08/10
… Ceci est une religion Interne
…Silo
2005, en Bomarzo, Aranjuez, La Cazadora:
… Ceci
est une religion Interne, tout ce que vous connaissez est dehors,
vous vous approchez de ça qui est l’origine de toutes. Ceci est le
futur de ces formes actuelles, et certainement que c’est encore
plus ancien que toutes ces formes, parce qu’il surgit de
l’Intérieur, du Profond. Nous parlons d’une autre dimension, du
Profond. Vous ne connaissez pas le Profond mais effectivement vous
pouvez avoir un contact avec lui. Ceci va dans une direction plus
lourde (prégnante) plus mystique. Il faut voir si quelqu’un peut
se syntoniser avec le sacré. Si non éloignez-vous, parce que vous
allez mettre les doit dans une prise et le bordel va se déclencher.
Tout va être l’expression du Sacré. Nous ne parlons pas des
dieux, mais oui, nous parlons du sacré comme si c’était un
espace. Nous parlons du sacré et non des dieux ; et s’ils y
étaient, ils seraient très loin, mais pas dehors, dans les
constellations, mais très loin dans le Profond. Très, très loin
dans le Profond.
… et
c’est très amusant, c’est comme un tour de prestidigitation de
créer des enceintes où les expériences que les gens ont plus
puissantes… Nouvelles enceintes et les gens ont de nouvelles
expériences. Mais nous ne parlons pas de n’importe quelle
expérience. Nous parlons d’expériences que nous pourrions appeler
transcendantales, pour le dire ainsi, ce ne sont pas des expériences
quotidiennes, même si elles touchent le quotidien, mais ce sont ces
expériences…que l’on ne trouve pas dans le que-faire quotidien,
elles se trouvent dans une autre région, comme si elles
appartenaient à un autre espace mental… dans un autre espace
mental, dans un autre temps, des expériences qui ont la saveur d’une
chose très ancienne, des expériences qui ont la saveur des choses
de ton enfance, expérience et un petit temps étrange, un espace
étrange… ce ne sont pas les expériences quotidiennes, tout cela
se meut dans des expériences qui ne sont pas quotidiennes, et c’est
ainsi. Elles ne sont pas quotidiennes ! Elles sont très
inutiles pour le quotidien, mais il est plus que certain, que l’on
peut renforcer ces expériences non quotidiennes, qui transcendent le
quotidien, elles le transcendent dans son temps dans son espace.
C’est de cela que traitent ces expériences qui connectent les gens
sur une même base transcendante qui transcende le quotidien. Cela
bien vu peut être très plaisant. Voyons : vu d’une autre
perspective : créer des enceintes mentales où l’on renforce
l’expérience transcendante, où les gens participent d’une même
expérience cérémoniale. C’est très amusant de créer de telles
enceintes.
…Lorsque
tu parles de “ ça“ ce seront des traductions, ce n’est pas ce
monde, parce que “ça“ se meut dans d’autres temps et d’autres
espaces : ce sont des traductions de ces temps et espaces
Sacrés. Si un seul instant on suspendait le fonctionnement du moi et
qu’on se connectait avec le Profond, on pourrait expérimenter une
quantité de choses qui se passe en cet instant, sans temps et sans
espace. Mais après, pour le raconter dans cet espace et ce temps,
elle devra être traduite d’une certaine façon, car si on ne les
traduits pas, il n’y a pas de moyen de les décrire ; seul la
traduction en accord avec le paysage de l’époque et celui de
chacun d’entre nous. Et tu peux le faire avec ce dont tu te
souviens et par les réminiscences de ce que tu as expérimenté. Et
au mieux tu racontes une des choses qui se sont passées…dans le
temps d’un clin d’œil…. Les religions externes se sont
organisées avec les traductions de ces réminiscences de ces
contacts avec le profond.
… On
peut faire différents récits des dieux et des choses, Issu du
Profond, mais ce qui existe ce sont les signifiants profonds qui
peuvent donner un sens à tout. Ce qui nous intéresse, c’est
l’expérience même, les procédés pour parvenir là-bas “ où
demeurent les dieux“. La signification des choses de la vie
quotidienne sont comme des signifiants issus de ceux qui sont les
plus profonds.
Q :
dans le Paysage Interne il est dit : “ … il existe des
modèles profonds qui dorment à l’intérieur de l’espèce
humaine attendant leur moment opportuns“…
R :
Ils sont très lointains,… Certains dans leur boite de cristal…,
tellement dans le profond qu’il est difficile de les connecter.
Q :
Mais, on peut ? R : (pause) Oui on peut.
N’imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace
Extrait de:Silo,
Commentaires sur le Message de Silo, 2ième
partie. (2009)
… Le
sacré se manifeste depuis la profondeur de l’être humain, de-là
l’importance qu’a l’expérience de la Force, comme phénomène
extraordinaire dont nous pouvons produire l’irruption dans le monde
quotidien. Sans l’expérience tout est douteux, avec l’expérience
de la Force nous avons des évidences profondes. Nous n’avons pas
besoin de la foi pour reconnaitre le Sacré.
…15.-
“ N’imagine pas que tu es seul… …part de la propre intension
et s’étend hors du temps et de l’espace dans lesquels s’écoulent
notre perception et notre mémoire. Nous sommes accompagnés par
diverses intensions et malgré l’apparente solitude cosmique il
existe “ quelque chose“. Il y a quelque chose qui montre sa
présence.
16.-
“ N’imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet
espace“… Si tu ne peux imaginer ou percevoir un autre temps et un
autre espace, tu peux avoir l’intuition d’un espace et d’un
temps éternel dans lesquels opèrent les expériences d’autres
“paysages“. Dans ces intuitions se dépasse les déterminismes du
temps et de l’espace. Il s’agit d’expériences qui ne sont pas
liées à la perception ou à la mémoire. Les dites expériences se
reconnaissent indirectement et uniquement en “entrant“ ou en
“sortant“ de ces espaces et de ces temps. Ces intuitions arrivent
lors du déplacement du “moi“ et on reconnait son commencement
et sa fin par une nouvelle accommodation du “moi“. Les intuitions
directs de ces “paysages“ (dans ces espaces Profonds), sont
obscurément rappelés par contexte temporels et jamais par des
“objets“ de perception ou de représentation.
…17,-
“N’imagine pas que dans ta mort“… Le Mental transcende la
conscience liée au “moi“ et aux espaces et aux temps des
perceptions et des représentations. Cependant, rien de ce qui arrive
dans les Espaces Profonds ne peut être validé sans l'expérience.
Les procédés pour parvenir là-bas “où demeurent les dieux"
Source:
Récit
d’expérience et compilation.
L’espace
interne est incommensurable, il correspond au profond de l’œil en
dedans. On a “étourdissement“ (le vertige) du Profond. Le Sacré
est notre thème, mais on ne peut pas parler du Sacré, les religions
se sont spécialisées pour traduire en langage quotidien le Sacré.
Ce qui nous intéresse surtout ce sont les procédés pour parvenir à
ça, les procédés pour parvenir aux demeures des dieux. Si vous
faites ces procédés, vous allez entrer dans ce monde.
Si
un seul instant on suspendait le fonctionnement du moi et qu’on se
connectait avec le Profond, on pourrait expérimenter une quantité
de choses qui se passe en cet instant, sans temps et sans espace.
Mais après, pour le raconter dans cet espace et ce temps devra être
traduite d’une certaine façon, car si on ne les traduits pas, il
n’y a pas de moyen de les décrire ; seul la traduction en
accord avec le paysage de l’époque et celui de chacun d’entre
nous. Et tu peux le faire avec ce dont tu te souviens et par les
réminiscences de ce que tu as expérimenté. Et au mieux tu racontes
une des choses qui se sont passées…dans le temps d’un clin
d’œil….
Les
religions externes se sont organisées avec les traductions de ces
réminiscences de ces contacts avec le profond.
On
peut faire différents récits des dieux et des choses, Issu du
Profond, mais ce qui existe ce sont les signifiants profonds qui
peuvent donner un sens à tout. Ce qui nous intéresse, c’est
l’expérience même, les procédés pour parvenir là-bas “ où
demeurent les dieux“. La signification des choses de la vie
quotidienne sont comme des signifiants issus de ceux qui sont les
plus profonds.
Dans
ce monde profond se trouvent les entités et les êtres etc., qui
sont des signifiants du Profond qui se traduisent. Ce sont des
traductions et par conséquent des déformations de la
représentation. Les modèles profonds ou les guides les plus
profonds, sont les différentes expressions ou des traductions. Ce
sont des signifiants qui se traduisent.
Silo,
2ième réunion d’ensemble du Message.
Buenos
Aires 20 avril 2003
(Explications
sur le M de S, inspire une profonde religiosité).
2016/08/05
Silo: Psychologie IV (2006 - es/en/fr/it/de/pt)
2016/08/04
Le déplacement du moi. La suspension du moi.
Pris de: Silo, Psychologie IV
La sibylle de Cumes, ne voulant être
saisie de la terrible inspiration, se désespérait, se
contorsionnait et criait : « Il arrive, le dieu arrive ! »
Le Dieu Apollon était bien aise de descendre de son bois sacré
jusqu'à l'antre profond où il s'emparait de la prophétesse.i
Dans ce cas et dans différentes
cultures, l'entrée en transe a lieu par l’intériorisation du moi
et par une exaltation émotive dans laquelle l'image d'un dieu, d'une
force ou d'un esprit, qui prend et supplante la personnalité
humaine, est coprésente. Dans les cas de transe, le sujet se met à
disposition de cette inspiration qui lui permet de capter des
réalités et d'exercer des pouvoirs inconnus de lui dans la vie
quotidienne.ii
Cependant, nous voyons souvent que le sujet oppose des résistances,
allant même jusqu'à lutter avec l'esprit ou le dieu pour éviter le
ravissement, dans des convulsions qui rappellent l'épilepsie.
Néanmoins, cela fait partie d'un rituel affirmant le pouvoir de
l'entité qui remplace la volonté normale.iii
En Amérique Centrale, le culte du vaudou
haïtieniv
nous permet de comprendre des techniques de transe réalisées par
des danses et renforcées par des potions à base de poisson
toxiquev.
Au Brésil, la Macumbavi
nous montre d'autres variantes mystiques de transe obtenue par le
biais de danses accompagnées de boisson alcoolisée et de prise de
tabac.
Les cas de transe ne sont pas tous aussi
spectaculaires que ceux que nous venons de citer. Quelques techniques
indiennes, celles des "yantras", permettent d'arriver à la
transe par l'intériorisation de triangles de plus en plus petits
disposés en une figure géométrique complexe qui s'achève parfois
en un point central. Par la technique des "mantras", par
répétition d'un son profond proféré par le sujet, on parvient
également à l'immersion en soi. De nombreux pratiquants occidentaux
n'ont aucun succès dans ces contemplations visuelles ou auditives,
parce qu'ils ne se sont pas préparés affectivement et se contentent
de répéter des figures ou des sons sans les intérioriser avec la
force émotive ou dévotionnelle nécessaire pour que la
représentation cénesthésique accompagne le resserrement de
l'attention. Ces exercices sont répétés autant de fois que
nécessaire, jusqu'à ce que le pratiquant expérimente la
substitution de sa personnalité et que l'inspiration se réalise
pleinement.
Le déplacement du moi et la substitution
par d'autres entités peuvent être vérifiés dans les cultes
mentionnés et même dans les courants spirites les plus récents.
Dans ceux-ci, le "médium" en transe est saisi par une
entité spirituelle qui se substitue à sa personnalité habituelle.
Dans la transe hypnotique, il se produit
des phénomènes assez semblables : le sujet intériorise
profondément les suggestions de l'opérateur, amenant la
représentation de la voix au "lieu" occupé normalement
par le moi habituel. Bien sûr, pour être "pris" par
l'opérateur, le sujet doit se mettre dans un état réceptif de
"foi" et suivre sans douter les instructions reçues.vii
Ce point révèle une caractéristique importante de la conscience.
Tandis que se réalise une opération de veille attentive, des
rêveries apparaissent qui passent parfois inaperçues et qui
finissent parfois par dévier la direction des actes mentaux en
cours. Le champ de coprésence agit toujours, même si les objets de
conscience présents sont seuls manifestes dans le focus
attentionnel. L'énorme quantité d'actes automatiques réalisés en
veille témoigne de cette aptitude de la conscience à réaliser
différents travaux simultanément. Certes, la dissociation peut
atteindre des niveaux pathologiques mais elle peut aussi se
manifester avec force dans presque tous les phénomènes
d'inspiration. En outre, le déplacement du moi peut ne pas être
complet dans la transe du spiritisme ou de l'hypnose comme on en voit
un exemple dans ce qu'on appelle "l'écriture automatique"
qui s'effectue sans difficultés, même si l'attention du sujet est
dirigée alors sur une conversation ou sur d'autres activités. Nous
trouvons fréquemment cette dissociation dans la "cryptographie",
dans laquelle la main dessine tandis que le sujet est engagé de
manière très concentrée dans une conversation téléphonique.
En avançant dans l'immersion en soi, on
peut arriver à un point dans lequel les automatismes sont dépassés,
et il ne s'agit plus alors de déplacements ni de substitutions du
moi. Un bon exemple en est la pratique de "la prière du cœur"
réalisée par les moines orthodoxes du mont Athos.viii
La recommandation de Èvagre Le Pontique s'avère très appropriée
pour éluder les représentations, du moins celles des sens
externes : « N'imagine pas la divinité en toi quand tu
pries, ne permets pas que ton intelligence accepte l'impression d'une
quelconque forme ; reste immatériel et tu comprendras. »ix
En substance, l'oraison fonctionne ainsi : le pratiquant, en retraite
silencieuse, se concentre sur son cœur ; adoptant une phrase
courte, il inhale doucement de l’air qu’il apporte à son cœur
avec cette phrase. Quand il est au bout de l'aspiration, il
"pressionne" pour qu'elle pénètre plus à l'intérieur.
Il exhale ensuite tout doucement l'air vicié sans cesser de porter
attention à son cœur. Cette pratique était répétée par les
moines plusieurs fois par jour jusqu'à ce qu'apparaissent certains
indicateurs de progrès comme "l'illumination" (de l'espace
de représentation). Pour être précis, nous devons admettre le
passage par l'état de transe à un certain moment des répétitions
des prières utilisées. Le passage par la transe n'est pas très
différent de celui qui a lieu dans les travaux avec les yantras ou
mantras, mais comme dans la pratique de "la prière du cœur"
il n'y a pas l'intention d'être "pris" par des entités
qui remplacent la propre personnalité, le pratiquant finit par
dépasser la transe et "suspendre" l'activité du moi. En
ce sens, dans les pratiques du Yoga, on peut également passer par
différents types et niveaux de transe, mais on doit tenir compte de
ce que nous dit Patanjali dans le Sutra II du Livre I : "Le Yoga
aspire à la libération des perturbations du mental".x
La direction menée par ce système de pratiques va vers le
dépassement du moi habituel, des transes et des dissociations. Dans
l'état avancé d'immersion en soi, hors de toute transe et en pleine
veille, il peut se produire cette "suspension du moi", de
laquelle nous avons suffisamment d'indicateurs. Il est évident que
depuis le début de sa pratique, le sujet s'oriente vers la
disparition de ses "bruits" de conscience en amortissant
les perceptions externes, les représentations, les souvenirs et les
expectatives. Certaines pratiques du Yoga permettent de tranquilliser
le mental et de placer le moi en état de suspension durant un bref
instant.xi
i
Virgile, qui fait une description fantastique de l'anecdote de
Cumes, disposait sûrement d'une information plus que suffisante sur
les procédés des sibylles tout au long de l'histoire de la Grèce
et de Rome. Quoi qu'il en soit, dans le livre VI de l'Énéide,
la sibylle dit : « L’Oracle, il faut tenter, voici, voici le
Dieu ! Comme elle eut dit ces mots au seuil de la Caverne, Un
changement subit au visage on discerne, Le cœur bout de fureur dans
le sein oppressé, La couleur se ternit, le poil est hérissé. Plus
grande elle paraît, et sa voix plus qu’humaine, De l’estomac
enflé pantèle et sort à peine, Vrais signes que le Dieu, près de
soi l’attirant, Va de son feu divin ses veines inspirant. »
(Ndt : VIRGILE, Énéide,
Livre VI. Traduction de Marie de Jars, Demoiselle de Gournay, in Les
Advis
ou les présents de la demoiselle de Gournay, 1641.)
ii
ELIADE, M., Le
chamanisme et les techniques d'extase,
Paris, Éd. Payot, 1951. L'auteur passe notamment en revue les
différentes formes de transe chamanique en Asie Centrale et
Septentrionale, au Tibet et en Chine, chez les anciens
Indoeuropéens, en Amérique du Nord et du Sud, dans le Sud-Est
asiatique et en Océanie.
iii
Les anciens appelaient l'épilepsie la "maladie divine".
Ils croyaient voir dans les convulsions produites par ce mal une
lutte dans laquelle le sujet se défendait de l'altération qui lui
arrivait. Les dieux annonçaient ainsi leur arrivée apportant au
sujet une "aura" qui le prévenait. Après "l'attaque",
le sujet était supposé être inspiré pour prophétiser. Il est
pertinent qu'on ait prétendu qu'Alexandre, César et même Napoléon
souffraient du "mal divin" car, après tout, ils étaient
des hommes de lutte.
iv
Dérivé du Togo et du Bénin.
v
TOUSSAINT, R., De
la mort à la vie : essai sur le phénomène de la zombification à
Haïti,Ontario,
Éd. Ife, 1993.
vi
Dérivé du peuple Yoruba du Togo, du Bénin et du Nigéria, mais
aussi d'influences sénégalaises et d'Afrique Occidentale en
général.
vii
Il est évident que du "magnétisme animal" de Mesmer et
de Puységur, à l'hypnose moderne qui commença avec J. Braid, on a
pu éliminer tout un attirail totalement accessoire.
viii
La tradition de la "prière du cœur" remonte au XIVe
siècle au Mont Athos en Grèce. En 1782, elle s'étendit hors des
monastères avec la publication de la
Philocalie,
du moine grec Nicodème l'Hagiorite. La
Philocalie
fut éditée peu après en russe par Paisij Velitchkovsky.
ix
Évagre le Pontique, des "Pères du Désert", écrivit ses
apophtegmes au IVe
siècle. Il est considéré comme l'un des précurseurs des
pratiques du Mont Athos.
x
Les
aphorismes du Yoga ou Yoga Sutra,
rassemblés par Patanjali au IIe
siècle est le premier livre de Yoga ayant intégralement conservé
ses 195 brèves et magistrales sentences.
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