2016/08/11

Religion et Religiosité





Religion

Au sens large du terme, on peut dire que la r. se fonde sur la croyance en des êtres spirituels. Cependant, cela ne peut être appliqué pleinement aux premiers bouddhistes ni aux confucéens, pour lesquels la r. est un code de conduite et un style de vie. Les religions montrent ce qui existe dans leur paysage de formation (v.) respectif en ce qui concerne la description de leurs dieux, cieux, enfers, etc. Elles font irruption dans un moment historique et il est d'usage de dire qu'alors Dieu se "révèle" à l'homme, mais quelque chose s'est produit dans ce moment historique pour que l'on accepte une telle révélation. Face à cela, toute une discussion autour des conditions sociales de ce moment-là se produit. Cette façon de considérer le phénomène religieux a son importance mais n'explique pas comment est le registre interne qu'ont dans ce moment les membres d'une société qui s'achemine vers un nouveau moment religieux. Si la r. se fonde sur un phénomène psychosocial, il convient aussi de l'étudier depuis cette perspective . 
On peut parler de "l'extériorité" des religions quand on étudie le système des images projetées en icônes, peintures, statues, constructions, reliques (propres à la perception visuelle), dans les cantiques et dans les prières (propres à la perception auditive), ou dans les gestes, les positions et orientations du corps (propres aux perceptions kinesthésique et cénesthésique). A partir de "l'extériorité" d'une r., on peut aussi bien étudier sa théologie, ses livres sacrés et ses sacrements que sa liturgie, son organisation, ses dates de cultes et la situation des croyants au regard d'opérations précises à effectuer, selon leur âge et leur état physique.
Enfin, toujours depuis l'extériorité religieuse, il est intéressant de remarquer avec quelle fréquence on est tombé dans l'erreur dans la description et le pronostic. Ainsi, presque rien de ce qui a été dit sur les religions ne peut aujourd'hui être maintenu. Si certains pensent aux religions comme moyen d'endormir l'activité politique et sociale, aujourd'hui ils se retrouvent face à leurs puissantes impulsions dans ces domaines ; si d'autres les imaginaient imposer leur message, ils trouvent que ce message a changé ; ceux qui croyaient que cela allait durer toujours, aujourd'hui doutent de leur "éternité" et ceux qui supposaient leur disparition assistent en peu de temps avec surprise à l'irruption de formes mystiques manifestes ou larvées. Rien de ce qui a été dit sur les religions ne peut tenir debout, parce que ceux qui en ont fait l'apologie ou les ont dénigrées l'on fait d'un point de vue externe, sans tenir compte du registre interne, du système d'idéation des sociétés. Et logiquement, sans compréhension de l'essence du phénomène religieux, il peut aboutir au merveilleux ou à l'absurde, mais presque toujours à l'inattendu.


Religiosité

Système de registres internes par lequel un croyant oriente ses contenus mentaux dans une direction transcendante. La r. est très liée à la foi, que l'on peut orienter de façon naïve, fanatique ou destructive, ou d'une façon utile (du point de vue des références) dans la relation avec le monde dont les stimuli changeants ou douloureux tendent à la déstructuration (v.) de la conscience.
La r. ne comporte pas nécessairement la croyance en la divinité ; c'est le cas de la mystique bouddhiste originelle. De cette perspective, on peut comprendre l'existence d'une "r. sans religion". Il s'agit, dans tous les cas, d'une expérience de "sens" des événements et de la vie humaine. Une telle expérience ne peut pas non plus être réduite à une philosophie, à une psychologie ou, en général, à un système d'idées.

2016/08/10

… Ceci est une religion Interne


Silo 2005, en Bomarzo, Aranjuez, La Cazadora:
Ceci est une religion Interne, tout ce que vous connaissez est dehors, vous vous approchez de ça qui est l’origine de toutes. Ceci est le futur de ces formes actuelles, et certainement que c’est encore plus ancien que toutes ces formes, parce qu’il surgit de l’Intérieur, du Profond. Nous parlons d’une autre dimension, du Profond. Vous ne connaissez pas le Profond mais effectivement vous pouvez avoir un contact avec lui. Ceci va dans une direction plus lourde (prégnante) plus mystique. Il faut voir si quelqu’un peut se syntoniser avec le sacré. Si non éloignez-vous, parce que vous allez mettre les doit dans une prise et le bordel va se déclencher. Tout va être l’expression du Sacré. Nous ne parlons pas des dieux, mais oui, nous parlons du sacré comme si c’était un espace. Nous parlons du sacré et non des dieux ; et s’ils y étaient, ils seraient très loin, mais pas dehors, dans les constellations, mais très loin dans le Profond. Très, très loin dans le Profond.
et c’est très amusant, c’est comme un tour de prestidigitation de créer des enceintes où les expériences que les gens ont plus puissantes… Nouvelles enceintes et les gens ont de nouvelles expériences. Mais nous ne parlons pas de n’importe quelle expérience. Nous parlons d’expériences que nous pourrions appeler transcendantales, pour le dire ainsi, ce ne sont pas des expériences quotidiennes, même si elles touchent le quotidien, mais ce sont ces expériences…que l’on ne trouve pas dans le que-faire quotidien, elles se trouvent dans une autre région, comme si elles appartenaient à un autre espace mental… dans un autre espace mental, dans un autre temps, des expériences qui ont la saveur d’une chose très ancienne, des expériences qui ont la saveur des choses de ton enfance, expérience et un petit temps étrange, un espace étrange… ce ne sont pas les expériences quotidiennes, tout cela se meut dans des expériences qui ne sont pas quotidiennes, et c’est ainsi. Elles ne sont pas quotidiennes ! Elles sont très inutiles pour le quotidien, mais il est plus que certain, que l’on peut renforcer ces expériences non quotidiennes, qui transcendent le quotidien, elles le transcendent dans son temps dans son espace. C’est de cela que traitent ces expériences qui connectent les gens sur une même base transcendante qui transcende le quotidien. Cela bien vu peut être très plaisant. Voyons : vu d’une autre perspective : créer des enceintes mentales où l’on renforce l’expérience transcendante, où les gens participent d’une même expérience cérémoniale. C’est très amusant de créer de telles enceintes.
Lorsque tu parles de “ ça“ ce seront des traductions, ce n’est pas ce monde, parce que “ça“ se meut dans d’autres temps et d’autres espaces : ce sont des traductions de ces temps et espaces Sacrés. Si un seul instant on suspendait le fonctionnement du moi et qu’on se connectait avec le Profond, on pourrait expérimenter une quantité de choses qui se passe en cet instant, sans temps et sans espace. Mais après, pour le raconter dans cet espace et ce temps, elle devra être traduite d’une certaine façon, car si on ne les traduits pas, il n’y a pas de moyen de les décrire ; seul la traduction en accord avec le paysage de l’époque et celui de chacun d’entre nous. Et tu peux le faire avec ce dont tu te souviens et par les réminiscences de ce que tu as expérimenté. Et au mieux tu racontes une des choses qui se sont passées…dans le temps d’un clin d’œil…. Les religions externes se sont organisées avec les traductions de ces réminiscences de ces contacts avec le profond.
On peut faire différents récits des dieux et des choses, Issu du Profond, mais ce qui existe ce sont les signifiants profonds qui peuvent donner un sens à tout. Ce qui nous intéresse, c’est l’expérience même, les procédés pour parvenir là-bas “ où demeurent les dieux“. La signification des choses de la vie quotidienne sont comme des signifiants issus de ceux qui sont les plus profonds.
Q : dans le Paysage Interne il est dit : “ … il existe des modèles profonds qui dorment à l’intérieur de l’espèce humaine attendant leur moment opportuns“…
R : Ils sont très lointains,… Certains dans leur boite de cristal…, tellement dans le profond qu’il est difficile de les connecter.
Q : Mais, on peut ? R : (pause) Oui on peut.



Source: 
Récit d’expérience et compilation.

N’imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace


Extrait de:Silo, Commentaires sur le Message de Silo, 2ième partie. (2009)
Le sacré se manifeste depuis la profondeur de l’être humain, de-là l’importance qu’a l’expérience de la Force, comme phénomène extraordinaire dont nous pouvons produire l’irruption dans le monde quotidien. Sans l’expérience tout est douteux, avec l’expérience de la Force nous avons des évidences profondes. Nous n’avons pas besoin de la foi pour reconnaitre le Sacré.
15.- “ N’imagine pas que tu es seul… …part de la propre intension et s’étend hors du temps et de l’espace dans lesquels s’écoulent notre perception et notre mémoire. Nous sommes accompagnés par diverses intensions et malgré l’apparente solitude cosmique il existe “ quelque chose“. Il y a quelque chose qui montre sa présence.
16.- “ N’imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace“… Si tu ne peux imaginer ou percevoir un autre temps et un autre espace, tu peux avoir l’intuition d’un espace et d’un temps éternel dans lesquels opèrent les expériences d’autres “paysages“. Dans ces intuitions se dépasse les déterminismes du temps et de l’espace. Il s’agit d’expériences qui ne sont pas liées à la perception ou à la mémoire. Les dites expériences se reconnaissent indirectement et uniquement en “entrant“ ou en “sortant“ de ces espaces et de ces temps. Ces intuitions arrivent lors du déplacement du “moi“ et on reconnait son commencement et sa fin par une nouvelle accommodation du “moi“. Les intuitions directs de ces “paysages“ (dans ces espaces Profonds), sont obscurément rappelés par contexte temporels et jamais par des “objets“ de perception ou de représentation.
17,- “N’imagine pas que dans ta mort“… Le Mental transcende la conscience liée au “moi“ et aux espaces et aux temps des perceptions et des représentations. Cependant, rien de ce qui arrive dans les Espaces Profonds ne peut être validé sans l'expérience.


Les procédés pour parvenir là-bas “où demeurent les dieux"



Source: 
Espacede représentation, Profondeur, Pointde contrôle
Récit d’expérience et compilation.

L’espace interne est incommensurable, il correspond au profond de l’œil en dedans. On a “étourdissement“ (le vertige) du Profond. Le Sacré est notre thème, mais on ne peut pas parler du Sacré, les religions se sont spécialisées pour traduire en langage quotidien le Sacré. Ce qui nous intéresse surtout ce sont les procédés pour parvenir à ça, les procédés pour parvenir aux demeures des dieux. Si vous faites ces procédés, vous allez entrer dans ce monde.
Si un seul instant on suspendait le fonctionnement du moi et qu’on se connectait avec le Profond, on pourrait expérimenter une quantité de choses qui se passe en cet instant, sans temps et sans espace. Mais après, pour le raconter dans cet espace et ce temps devra être traduite d’une certaine façon, car si on ne les traduits pas, il n’y a pas de moyen de les décrire ; seul la traduction en accord avec le paysage de l’époque et celui de chacun d’entre nous. Et tu peux le faire avec ce dont tu te souviens et par les réminiscences de ce que tu as expérimenté. Et au mieux tu racontes une des choses qui se sont passées…dans le temps d’un clin d’œil….
Les religions externes se sont organisées avec les traductions de ces réminiscences de ces contacts avec le profond.
On peut faire différents récits des dieux et des choses, Issu du Profond, mais ce qui existe ce sont les signifiants profonds qui peuvent donner un sens à tout. Ce qui nous intéresse, c’est l’expérience même, les procédés pour parvenir là-bas “ où demeurent les dieux“. La signification des choses de la vie quotidienne sont comme des signifiants issus de ceux qui sont les plus profonds.
Dans ce monde profond se trouvent les entités et les êtres etc., qui sont des signifiants du Profond qui se traduisent. Ce sont des traductions et par conséquent des déformations de la représentation. Les modèles profonds ou les guides les plus profonds, sont les différentes expressions ou des traductions. Ce sont des signifiants qui se traduisent. 
Silo, 2ième réunion d’ensemble du Message.
Buenos Aires 20 avril 2003
(Explications sur le M de S, inspire une profonde religiosité).

2016/08/04

Le déplacement du moi. La suspension du moi.


 Pris de: Silo, Psychologie IV
La sibylle de Cumes, ne voulant être saisie de la terrible inspiration, se désespérait, se contorsionnait et criait : « Il arrive, le dieu arrive ! » Le Dieu Apollon était bien aise de descendre de son bois sacré jusqu'à l'antre profond où il s'emparait de la prophétesse.i
Dans ce cas et dans différentes cultures, l'entrée en transe a lieu par l’intériorisation du moi et par une exaltation émotive dans laquelle l'image d'un dieu, d'une force ou d'un esprit, qui prend et supplante la personnalité humaine, est coprésente. Dans les cas de transe, le sujet se met à disposition de cette inspiration qui lui permet de capter des réalités et d'exercer des pouvoirs inconnus de lui dans la vie quotidienne.ii Cependant, nous voyons souvent que le sujet oppose des résistances, allant même jusqu'à lutter avec l'esprit ou le dieu pour éviter le ravissement, dans des convulsions qui rappellent l'épilepsie. Néanmoins, cela fait partie d'un rituel affirmant le pouvoir de l'entité qui remplace la volonté normale.iii
En Amérique Centrale, le culte du vaudou haïtieniv nous permet de comprendre des techniques de transe réalisées par des danses et renforcées par des potions à base de poisson toxiquev. Au Brésil, la Macumbavi nous montre d'autres variantes mystiques de transe obtenue par le biais de danses accompagnées de boisson alcoolisée et de prise de tabac.
Les cas de transe ne sont pas tous aussi spectaculaires que ceux que nous venons de citer. Quelques techniques indiennes, celles des "yantras", permettent d'arriver à la transe par l'intériorisation de triangles de plus en plus petits disposés en une figure géométrique complexe qui s'achève parfois en un point central. Par la technique des "mantras", par répétition d'un son profond proféré par le sujet, on parvient également à l'immersion en soi. De nombreux pratiquants occidentaux n'ont aucun succès dans ces contemplations visuelles ou auditives, parce qu'ils ne se sont pas préparés affectivement et se contentent de répéter des figures ou des sons sans les intérioriser avec la force émotive ou dévotionnelle nécessaire pour que la représentation cénesthésique accompagne le resserrement de l'attention. Ces exercices sont répétés autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce que le pratiquant expérimente la substitution de sa personnalité et que l'inspiration se réalise pleinement.
Le déplacement du moi et la substitution par d'autres entités peuvent être vérifiés dans les cultes mentionnés et même dans les courants spirites les plus récents. Dans ceux-ci, le "médium" en transe est saisi par une entité spirituelle qui se substitue à sa personnalité habituelle.
Dans la transe hypnotique, il se produit des phénomènes assez semblables : le sujet intériorise profondément les suggestions de l'opérateur, amenant la représentation de la voix au "lieu" occupé normalement par le moi habituel. Bien sûr, pour être "pris" par l'opérateur, le sujet doit se mettre dans un état réceptif de "foi" et suivre sans douter les instructions reçues.vii Ce point révèle une caractéristique importante de la conscience. Tandis que se réalise une opération de veille attentive, des rêveries apparaissent qui passent parfois inaperçues et qui finissent parfois par dévier la direction des actes mentaux en cours. Le champ de coprésence agit toujours, même si les objets de conscience présents sont seuls manifestes dans le focus attentionnel. L'énorme quantité d'actes automatiques réalisés en veille témoigne de cette aptitude de la conscience à réaliser différents travaux simultanément. Certes, la dissociation peut atteindre des niveaux pathologiques mais elle peut aussi se manifester avec force dans presque tous les phénomènes d'inspiration. En outre, le déplacement du moi peut ne pas être complet dans la transe du spiritisme ou de l'hypnose comme on en voit un exemple dans ce qu'on appelle "l'écriture automatique" qui s'effectue sans difficultés, même si l'attention du sujet est dirigée alors sur une conversation ou sur d'autres activités. Nous trouvons fréquemment cette dissociation dans la "cryptographie", dans laquelle la main dessine tandis que le sujet est engagé de manière très concentrée dans une conversation téléphonique.
En avançant dans l'immersion en soi, on peut arriver à un point dans lequel les automatismes sont dépassés, et il ne s'agit plus alors de déplacements ni de substitutions du moi. Un bon exemple en est la pratique de "la prière du cœur" réalisée par les moines orthodoxes du mont Athos.viii La recommandation de Èvagre Le Pontique s'avère très appropriée pour éluder les représentations, du moins celles des sens externes : « N'imagine pas la divinité en toi quand tu pries, ne permets pas que ton intelligence accepte l'impression d'une quelconque forme ; reste immatériel et tu comprendras. »ix En substance, l'oraison fonctionne ainsi : le pratiquant, en retraite silencieuse, se concentre sur son cœur ; adoptant une phrase courte, il inhale doucement de l’air qu’il apporte à son cœur avec cette phrase. Quand il est au bout de l'aspiration, il "pressionne" pour qu'elle pénètre plus à l'intérieur. Il exhale ensuite tout doucement l'air vicié sans cesser de porter attention à son cœur. Cette pratique était répétée par les moines plusieurs fois par jour jusqu'à ce qu'apparaissent certains indicateurs de progrès comme "l'illumination" (de l'espace de représentation). Pour être précis, nous devons admettre le passage par l'état de transe à un certain moment des répétitions des prières utilisées. Le passage par la transe n'est pas très différent de celui qui a lieu dans les travaux avec les yantras ou mantras, mais comme dans la pratique de "la prière du cœur" il n'y a pas l'intention d'être "pris" par des entités qui remplacent la propre personnalité, le pratiquant finit par dépasser la transe et "suspendre" l'activité du moi. En ce sens, dans les pratiques du Yoga, on peut également passer par différents types et niveaux de transe, mais on doit tenir compte de ce que nous dit Patanjali dans le Sutra II du Livre I : "Le Yoga aspire à la libération des perturbations du mental".x La direction menée par ce système de pratiques va vers le dépassement du moi habituel, des transes et des dissociations. Dans l'état avancé d'immersion en soi, hors de toute transe et en pleine veille, il peut se produire cette "suspension du moi", de laquelle nous avons suffisamment d'indicateurs. Il est évident que depuis le début de sa pratique, le sujet s'oriente vers la disparition de ses "bruits" de conscience en amortissant les perceptions externes, les représentations, les souvenirs et les expectatives. Certaines pratiques du Yoga permettent de tranquilliser le mental et de placer le moi en état de suspension durant un bref instant.xi

i Virgile, qui fait une description fantastique de l'anecdote de Cumes, disposait sûrement d'une information plus que suffisante sur les procédés des sibylles tout au long de l'histoire de la Grèce et de Rome. Quoi qu'il en soit, dans le livre VI de l'Énéide, la sibylle dit : « L’Oracle, il faut tenter, voici, voici le Dieu ! Comme elle eut dit ces mots au seuil de la Caverne, Un changement subit au visage on discerne, Le cœur bout de fureur dans le sein oppressé, La couleur se ternit, le poil est hérissé. Plus grande elle paraît, et sa voix plus qu’humaine, De l’estomac enflé pantèle et sort à peine, Vrais signes que le Dieu, près de soi l’attirant, Va de son feu divin ses veines inspirant. » (Ndt : VIRGILE, Énéide, Livre VI. Traduction de Marie de Jars, Demoiselle de Gournay, in Les Advis ou les présents de la demoiselle de Gournay, 1641.)
ii ELIADE, M., Le chamanisme et les techniques d'extase, Paris, Éd. Payot, 1951. L'auteur passe notamment en revue les différentes formes de transe chamanique en Asie Centrale et Septentrionale, au Tibet et en Chine, chez les anciens Indoeuropéens, en Amérique du Nord et du Sud, dans le Sud-Est asiatique et en Océanie.
iii Les anciens appelaient l'épilepsie la "maladie divine". Ils croyaient voir dans les convulsions produites par ce mal une lutte dans laquelle le sujet se défendait de l'altération qui lui arrivait. Les dieux annonçaient ainsi leur arrivée apportant au sujet une "aura" qui le prévenait. Après "l'attaque", le sujet était supposé être inspiré pour prophétiser. Il est pertinent qu'on ait prétendu qu'Alexandre, César et même Napoléon souffraient du "mal divin" car, après tout, ils étaient des hommes de lutte.
iv Dérivé du Togo et du Bénin.
v TOUSSAINT, R., De la mort à la vie : essai sur le phénomène de la zombification à Haïti,Ontario, Éd. Ife, 1993.
vi Dérivé du peuple Yoruba du Togo, du Bénin et du Nigéria, mais aussi d'influences sénégalaises et d'Afrique Occidentale en général.
vii Il est évident que du "magnétisme animal" de Mesmer et de Puységur, à l'hypnose moderne qui commença avec J. Braid, on a pu éliminer tout un attirail totalement accessoire.
viii La tradition de la "prière du cœur" remonte au XIVe siècle au Mont Athos en Grèce. En 1782, elle s'étendit hors des monastères avec la publication de la Philocalie, du moine grec Nicodème l'Hagiorite. La Philocalie fut éditée peu après en russe par Paisij Velitchkovsky.
ix Évagre le Pontique, des "Pères du Désert", écrivit ses apophtegmes au IVe siècle. Il est considéré comme l'un des précurseurs des pratiques du Mont Athos.
x Les aphorismes du Yoga ou Yoga Sutra, rassemblés par Patanjali au IIe siècle est le premier livre de Yoga ayant intégralement conservé ses 195 brèves et magistrales sentences.
xi Techniques du Yoga. Lire également ELIADE M., Le Yoga. Immortalité et liberté.