...L’être humain peut donc se trouver dans ces
cinq états et à des degrés différents. Mais quel est l’emplacement correct ?
Existe-t-il un emplacement correct ou sommes-nous simplement en train de
décrire l’existence, décrivant ses problèmes sans y apporter de solution ?
Pouvons-nous donner des solutions ? Pouvons-nous suggérer quel est le meilleur
emplacement face à ce problème ? Parlons-en. Car personne ne parle avec nous,
donnons donc notre point de vue particulier sur ce thème.
L’être humain se trouve dans ces cinq états
et degrés. Mais quel devrait être l’emplacement correct ? L’emplacement minimum
devrait être de désirer avoir cette expérience ou cette croyance, parce que ce
désir est la prémisse nécessaire pour déjà s’orienter dans le sens de la
transcendance.
Peu importe que l’on ait l’expérience ou que
l’on ait la foi ; mais si l’on aspire à cette chose depuis cette situation de
non croyance et de non foi, de non expérience, observe et vois comment le
mécanisme s’oriente dans cette direction.
Les gens disent que la foi ou des choses
semblables, est quelque chose qui est ou n’est pas chez les gens, qu’elle
jaillit ou ne jaillit pas, que c’est quelque chose qui ne peut être maniée
mais, observez ce mécanisme. Vous pouvez absolument ne pas avoir foi, vous
pouvez absolument ne pas avoir d’expérience, vous pouvez aussi comprendre
intellectuellement que ceci est intéressant, que ça peut valoir la peine de s’orienter dans cette
direction. Je vous dis donc, que lorsque tout ceci commence à arriver, vous
êtes déjà orientés dans cette direction.
Au minimum, le désir d’avoir l’expérience ou
la croyance, parce que ce désir est la prémisse nécessaire pour s’orienter déjà
dans le sens de la transcendance.
Si ce désir est faible, rien ne pourra se
construire. Mais à mesure que ce désir grandit, ce sera comme un acte lancé à
la recherche de son objet et cela donnera direction à l’existence.
Ceux
qui parviennent à obtenir cette foi ou cette expérience transcendante - même
s’ils ne peuvent la définir en termes précis tout comme on ne peut définir
l’amour - ceux-là reconnaîtrons la nécessité d’orienter d’autres personnes vers
ce sens ; cependant ils n’essaieront jamais d’imposer leur propre paysage à
ceux qui ne le reconnaissent pas.
Aussi en toute cohérence avec ce qui a été
énoncé, je déclare devant vous mon inébranlable foi et ma certitude
d’expérience que la mort n’arrête pas le futur.
Au contraire, la mort modifie l’état
provisoire de notre existence pour la lancer bienheureusement vers la transcendance
immortelle.
Je n’impose ni ma certitude, ni ma foi et je
cohabite avec ceux qui ont des positions différentes à l’égard du sens. Mais
par solidarité, je me sens obligé d’offrir le message qui, selon moi, rend
l’être humain heureux et libre.
Sous aucun prétexte, je n’élude ma
responsabilité d’exprimer mes vérités, même si celles-ci semblent discutables,
à ceux qui éprouvent le caractère provisoire de la vie et l’absurdité de la
mort.
D’autre part, je ne questionne jamais
personne sur ses croyances particulières ; et même si je définis clairement ma
position sur ce point, je proclame pour tout être humain la liberté de croire
ou non en Dieu et la liberté de croire ou non en l’immortalité.
Parmi les milliers et les milliers de femmes
et d’hommes qui travaillent solidairement, au coude à coude avec nous, se
comptent des athées et des croyants, des personnes avec des doutes et d’autres
avec des certitudes. Personne n’est interrogé sur sa foi. Tout est présenté
comme orientation pour que chacun décide pour lui-même de la voie la mieux à
même d’éclairer le sens de sa vie.
Il n’est pas courageux de cesser de proclamer
ses propres certitudes, mais il est indigne de la véritable solidarité
d’essayer de les imposer.
1980. Déclaration de
Mexico.