2016/08/31

Construire un paysage de formation différent


Ayant reçu une éducation dans un certain type de culture, il y a des choses qui nous échappent et que nous ne pouvons pénétrer. Ceci provient de la valorisation sociale et des codes que l'on porte en soi. Ceci est dû à une mémoire agissante, ce dont l'on se souvient. 

Il existe une mémoire profonde qui détermine la façon de voir le monde, c'est le "paysage de formation". L'individu ne pourra s'approcher de ces thèmes par pur volontarisme. Cela dépendra du moment historique dans lequel il est placé. 

Dans l'Antiquité, sur la place publique, on débattait du nombre d'anges pouvant tenir sur une tête d'épingle ; aujourd'hui l'on parle des entreprises. En 1970, on savait vers où l'on allait (en termes de dynamique historique) ; aujourd'hui, on ne sait pas où l'on va. C'est la mémoire agissante : elle se met dans tout, elle est liée aux valorisations et aux recherches et elle n'est pas "plane". 

Lorsque nous parlons de transformations profondes, nous faisons une sorte de substitution du paysage de formation, qui nous pousse et "provient d'avant" ; nous le substituons par quelque chose de plus conscient. Nous ne sommes pas conscients du monde dans lequel nous nous formons, et cependant ce paysage agit sur nous. Mais lorsque nous le substituons, nous remplaçons ce monde pour nous mouvoir selon les desseins que nous formons. 

C'est un long travail de formation de desseins, qui ont à voir avec les valorisations, les tons affectifs et les quêtes. C'est une chose sérieuse ; c'est sortir du paysage de formation donné et entrer dans un paysage construit par soi-même. Construire un "dessein", c'est construire un paysage de formation différent. 

De grandes modifications de paysages de formations se produisent également par des accidents sociaux. Parfois le monde change et c'est toute une position face au monde qui tombe, car apparaît soudain un paysage différent qui choque avec ce qui était établi. Par exemple, on peut observer toutes les transformations qui se sont produites lors du surgissement des grandes religions. 

Il y a là un grand changement dans le thème des paysages. Ou bien l'on change par action intentionnée, ou bien l'on change par accident. Il y a un conflit entre ce dont on se souvient et ce que l'on vit aujourd'hui. Il y a une grande différence et ce sont les charges affectives qui décident. Sans la charge affective, rien ne change, celle-ci étant profondément cénesthésique. Ce sont les sens profonds qui travaillent et leurs représentations sont profondes. 
Silo: 
Antécédents des Disciplines

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ajouter votre commentaire