Ayant
reçu une éducation dans un certain type de culture, il y a des
choses qui nous échappent et que nous ne pouvons pénétrer. Ceci
provient de la valorisation sociale et des codes que l'on porte en
soi. Ceci est dû à une mémoire agissante, ce dont l'on se
souvient.
Il
existe une mémoire profonde qui détermine la façon de voir le
monde, c'est le "paysage de formation". L'individu ne
pourra s'approcher de ces thèmes par pur volontarisme. Cela dépendra
du moment historique dans lequel il est placé.
Dans
l'Antiquité, sur la place publique, on débattait du nombre d'anges
pouvant tenir sur une tête d'épingle ; aujourd'hui l'on parle des
entreprises. En 1970, on savait vers où l'on allait (en termes de
dynamique historique) ; aujourd'hui, on ne sait pas où l'on va.
C'est la mémoire agissante : elle se met dans tout, elle est liée
aux valorisations et aux recherches et elle n'est pas "plane".
Lorsque
nous parlons de transformations profondes, nous faisons une sorte de
substitution du paysage de formation, qui nous pousse et "provient
d'avant" ; nous le substituons par quelque chose de plus
conscient. Nous ne sommes pas conscients du monde dans lequel nous
nous formons, et cependant ce paysage agit sur nous. Mais lorsque
nous le substituons, nous remplaçons ce monde pour nous mouvoir
selon les desseins que nous formons.
C'est
un long travail de formation de desseins, qui ont à voir avec les
valorisations, les tons affectifs et les quêtes. C'est une chose
sérieuse ; c'est sortir du paysage de formation donné et entrer
dans un paysage construit par soi-même. Construire un "dessein",
c'est construire un paysage de formation différent.
De
grandes modifications de paysages de formations se produisent
également par des accidents sociaux. Parfois le monde change et
c'est toute une position face au monde qui tombe, car apparaît
soudain un paysage différent qui choque avec ce qui était établi.
Par exemple, on peut observer toutes les transformations qui se sont
produites lors du surgissement des grandes religions.
Il
y a là un grand changement dans le thème des paysages. Ou bien l'on
change par action intentionnée, ou bien l'on change par accident. Il
y a un conflit entre ce dont on se souvient et ce que l'on vit
aujourd'hui. Il y a une grande différence et ce sont les charges
affectives qui décident. Sans la charge affective, rien ne change,
celle-ci étant profondément cénesthésique. Ce sont les sens
profonds qui travaillent et leurs représentations sont profondes.
Silo:
Antécédents des Disciplines
Antécédents des Disciplines
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