Quel "système", quelle "nation", quel "peuple", quelle "organisation" échappe aujourd'hui à la crise générale ? Partout s'infiltrent le nihilisme, le chômage, l'inflation, la violence, la torture, la persécution et la mort. Face à cette urgence, l'humanisme apporte une réponse pour organiser les relations sociales à partir de l'être humain et pour lui. Cette réponse est un engagement social qui devient effectif dans la formation du Parti Humaniste.
Si, en d'autres temps, l'humanisme a réagi contre l'obscurantisme et les régimes autoritaires en mettant en avant la science et en proposant des formes progressistes d'organisation sociale, à l'heure actuelle, cette glorieuse candeur a mûri, en acquérant une identité et une conscience de ses limites et de ses possibilités.
L'humanisme d'aujourd'hui se fonde sur l'existence humaine et non sur des théories qui proposent la réalité du monde précédant la vie humaine. L'humanisme n'accepte pas les explications des philosophies antérieures dans le sens où une métaphysique, une sociologie ou, enfin, une historiologie sont nécessaires pour rendre compte de l'existence humaine. Au contraire, ce n'est qu'à partir de l'existence humaine, vécue et concrète, que l'on peut organiser une vision scientifique du monde. L'humanisme d'aujourd'hui ne se satisfait pas de la thèse scientiste sans fondement existentiel, ni de la suffisance d'une prétendue "nature humaine" qui déterminerait ce qui est bon ou ce qui est mauvais.
Quels sont donc les points essentiels de l'humanisme en ce qui concerne le fait social ? Ce sont les suivants :
Le monde dans lequel on naît est un monde social, constitué par les intentions humaines.
Seule la sociabilité du monde a une intention. Le naturel est susceptible d'être intentionnel, "humanisé". Certes, le social est agent et patient d'humanisation, de sens.
L'existence humaine est liberté dans la mesure où elle affirme ou nie le monde. L'intentionnalité humaine permet d'affirmer ou de nier les conditions et donc de ne pas en être le simple reflet.
Le social est l'historicité. Ainsi, l'être humain est une histoire personnelle et sociale et non une "nature" humaine. La nature affecte le corps humain et non l'intentionnalité qui définit l'être humain.
Les êtres humains décident d'accepter ou de refuser les conditions sociales dans lesquelles ils naissent, se développent et meurent. Personne ne peut exister sans être confronté aux conditions sociales dans lesquelles il vit, et personne ne peut ne pas choisir entre elles. Ne pas choisir entre les conditions est également un choix. Les résultats du choix ne confirment ni n'infirment ce fait.
Dans la confrontation avec les conditions sociales, apparaît la notion d'historicité, comprise comme précédant et succédant à sa propre existence. Ainsi, l'activité sociale est un jugement continu de l'histoire et un engagement dans l'avenir, au-delà de la mort personnelle.
L'existence humaine se développe entre des conditions sociales et personnelles imposées par des conditions historiques. Ces conditions sont insurmontables mais n'en dérivent pas une quelconque nécessité historique.
La contradiction a son corrélat personnel dans le registre de la souffrance. Ainsi, face aux conditions sociales de contradiction, l'être humain individuel identifie sa souffrance à celle des ensembles soumis aux mêmes conditions.
La contradiction sociale est le produit de la violence. Cette violence se manifeste par l'action de submerger des êtres humains, ou des groupes d'êtres humains, dans le monde de la nature, en les privant d'intention et, en fait, de liberté.
Les différentes formes de violence sont l'expression de la négation de l'humain dans l'autre.
L'appropriation du tout social par une partie de celui-ci est une violence, et cette violence est à la base de la contradiction et de la souffrance.
La souffrance personnelle et sociale ne peut être surmontée qu'en changeant les facteurs de violence qui ont créé la contradiction.
La lutte pour l'humanisation du monde (naturel et social) s'accumule et se développe dans ses résultats, en tant que progrès. Dans ce progrès, l'intentionnalité perce, surmontant la douleur et la souffrance.
L'humanisme adhère à une méthodologie descriptive et interprétative qui fait de la réflexion sur l'immédiateté de l'existence le point de départ de son développement ultérieur. En ce sens, il aspire à une méthodologie véritablement scientifique. D'autre part, dans la pratique sociale, il aspire à l'accomplissement des revendications par la lutte, au moyen d'une méthodologie non violente. L'apparition du Parti Humaniste n'est pas une irruption inhabituelle, mais le corrélat nécessaire d'une réponse à la crise de déshumanisation sociale croissante.
La création du Parti dans chaque pays sera sans aucun doute un travail particulier, mais il s'inscrira dans la tonalité commune d'Humaniser la Terre.
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