2024/10/15

Les quatre voies d'accès au Profond dans l'Ecole du Silo

Hugo Novotni à Saint-Pétersbourg.

Je tiens tout d'abord à remercier le Centre d'étude de la mystique et de l'ésotérisme de l'Académie russo-chrétienne des sciences sociales et en particulier son président, le professeur Sergey Pakhomov, pour l'invitation qui m'a été faite de parler et d'échanger avec vous aujourd'hui.

Cette présentation sera divisée en deux parties. Dans la première partie, nous tenterons de caractériser les phénomènes qui nous intéressent particulièrement et les procédures pour y parvenir, dans différents courants mystiques et différents moments historiques de l'humanité ; ainsi que de décrire les phénomènes et les procédures qui caractérisent, aujourd'hui, les quatre voies d'accès au Profond dans l'Ecole de Silo.

Dans la deuxième partie, nous traiterons de l'environnement multiculturel particulier dans lequel se déroule le travail avec ces quatre Disciplines : les Parcs d'Étude et de Réflexion du monde entier.

Entrons donc dans le vif du sujet.

Depuis l'Antiquité, il existe des procédés capables d'amener les gens à des états de conscience exceptionnels dans lesquels la plus grande amplitude mentale et l'inspiration se juxtaposent à l'émoussement des facultés habituelles. Ces états altérés présentent des similitudes avec le sommeil, l'ivresse, certaines intoxications et la folie. Souvent, la production de ces anomalies était associée à des "entités" personnelles ou animales ou à des "forces" naturelles qui se manifestaient précisément dans ces paysages mentaux particuliers. Au fur et à mesure que l'on comprenait l'importance de ces phénomènes, les explications et les techniques se sont affinées dans le but de donner une direction à des processus qui, en principe, échappaient à tout contrôle. Déjà à l'époque historique, dans différentes cultures (et souvent dans l'ombre des religions), des écoles mystiques ont développé et expérimenté leurs propres méthodes d'accès aux profondeurs.


Parmi les différents états modifiés possibles, ceux qui nous intéressent le plus sont ceux que nous appelons états d'inspiration ou, plus précisément, structures de conscience inspirée.

Dans la mystique, nous trouvons de vastes champs d'inspiration. Nous devons souligner que lorsque nous parlons de "mysticisme" en général, nous considérons les phénomènes psychiques de "l'expérience du sacré" dans ses différentes profondeurs et expressions. Il existe une littérature abondante qui rend compte des rêves1, des "visions" des semi-rêves2, et des intuitions vigilantes3 des personnages référentiels des religions, des sectes et des groupes mystiques. Il existe également une abondance d'états anormaux et de cas extraordinaires d'expériences du sacré que nous pouvons qualifier d'extase, c'est-à-dire de situations mentales dans lesquelles le sujet est absorbé, ébloui en lui-même et suspendu ; de ravissement, dû à une agitation émotionnelle et motrice incontrôlable, dans lequel le sujet se sent transporté, emporté hors de lui-même vers d'autres paysages mentaux, vers d'autres temps et d'autres espaces ; enfin, de "reconnaissance" dans laquelle le sujet croit tout comprendre en un instant. Nous considérons ici la conscience inspirée par l'expérience du sacré qui varie dans sa manière d'être face au phénomène extraordinaire, bien que, par extension, ces fonctionnements mentaux aient également été attribués aux ravissements du poète ou du musicien, cas dans lesquels le "sacré" peut ne pas être présent.

Nous nous référons à diverses structures de la conscience, en faisant la différence entre celles qui sont configurées accidentellement et celles qui répondent à des désirs ou aux plans de celui qui se "met" dans une situation mentale particulière pour provoquer le phénomène. Bien sûr, parfois cela fonctionne et parfois non, comme c'est le cas avec le désir d'inspiration artistique ou le désir de tomber amoureux. La conscience inspirée, ou mieux encore, la conscience disposée à réaliser l'inspiration, se manifeste dans la philosophie, dans la science, dans l'art, et aussi dans la vie quotidienne avec des exemples variés et suggestifs. Mais c'est surtout dans la mystique que la recherche de l'inspiration a donné naissance à des pratiques et à des systèmes psychologiques qui ont eu et continuent d'avoir un niveau de développement inégal.

Nous reconnaissons les techniques de "transe "4 comme appartenant à l'archéologie de l'inspiration mystique. Ainsi, la transe se retrouve dans les formes les plus anciennes de magie et de religion. Pour la provoquer, les hommes ont eu recours à la préparation de boissons végétales plus ou moins enivrantes et à l'inhalation de fumées et de vapeurs.

Par exemple, en ce qui concerne les boissons, le Soma (pour les Indiens) et le Haoma (pour les Iraniens) sont les plus anciennes boissons enivrantes. Dans les hymnes védiques, en 730 (2), on peut lire : "Tu es le chanteur, tu es le poète, tu es le jus sucré né de la plante. Dans l'ivresse, tu donnes toutes les bonnes choses"

Quant aux émanations, à Delphes, la prêtresse d'Apollon (Pythie ou Pythie), assise sur un trépied placé près de l'anfractuosité d'un rocher d'où émanait une vapeur enivrante, se mettait à prophétiser en paroles incohérentes. Les jours précédents, la Pythie avait jeûné et mâché des feuilles de laurier.

La sibylle de Cumes, ne voulant pas se laisser prendre par la terrible inspiration, se désespère et, se tordant, s'écrie : "Le dieu vient, le dieu vient ! Et le dieu Apollon ne tarde pas à descendre de son bosquet sacré jusqu'à l'antre profond, où il s'empare de la prophétesse.

Dans ce cas, et dans différentes cultures, l'entrée en transe se fait par l'intériorisation du moi et par une exaltation émotionnelle dans laquelle est co-présente l'image d'un dieu, ou d'une force, ou d'un esprit, qui prend le dessus et supplante la personnalité humaine.

Dans les cas de transe, le sujet se met à la disposition de cette inspiration qui lui permet d'appréhender des réalités et d'exercer des pouvoirs qui lui sont inconnus dans la vie quotidienne. Dans l'excellent ouvrage "Shamanism and the Archaic Techniques of Ecstasy", Mircea Eliade passe en revue, entre autres, les différentes formes de transe chamanique en Asie centrale et septentrionale, au Tibet et en Chine, chez les anciens Indo-Européens, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie du Sud-Est et en Océanie.

Tous les cas de transe ne sont pas aussi spectaculaires que ceux mentionnés ci-dessus. Certaines techniques indiennes, celles des "yantras", permettent d'atteindre la transe en intériorisant des triangles de plus en plus petits dans une figure géométrique complexe qui se termine parfois par un point central. De même, dans la technique des "mantrams", par la répétition d'un son profond que le sujet prononce, on peut s'absorber. Dans ces contemplations visuelles ou auditives, beaucoup de praticiens occidentaux ne réussissent pas parce qu'ils ne se préparent pas affectivement, se limitant à répéter des figures ou des sons sans les intérioriser avec la force émotionnelle ou dévotionnelle qui est nécessaire pour que la représentation kinesthésique accompagne le rétrécissement de l'attention. Ces exercices sont répétés aussi souvent que nécessaire jusqu'à ce que le praticien expérimente la substitution de sa personnalité et que l'inspiration devienne totale.

D'autres techniques plus élaborées, dans le sens où elles permettent au sujet de contrôler et de faire progresser son expérience mystique, ont été affinées au fil du temps. Les danses rituelles, les cérémonies répétitives et épuisantes, les jeûnes, les prières, les exercices de concentration et de méditation ont considérablement évolué.

En allant vers le dépouillement, on peut atteindre un point où les automatismes sont dépassés et où il n'est plus question de déplacement ou de substitution du moi.

Nous avons sous la main l'exemple de la pratique de la "prière du cœur" par les moines orthodoxes du Mont Athos. Comme on le sait, cette pratique s'est répandue en dehors des monastères à partir de 1782 avec la publication de la Philocalie, par le moine grec Nicodème l'Hagiorite, et a été publiée en russe peu après par Paisij Velitchkovsky, sous le nom de Dobrotolubie.

La recommandation d'Evagrius Ponticus5 est très appropriée pour éviter les représentations (au moins celles des sens externes) : "N'imagine pas la divinité en toi quand tu pries, et ne laisse pas ton intelligence accepter l'impression d'une forme quelconque ; reste immatériel et tu comprendras". Dans les grandes lignes, la prière se déroule comme suit : le pratiquant en retraite silencieuse se concentre sur son cœur et, prenant une courte phrase, inspire doucement, portant la phrase avec l'air jusqu'au cœur. Lorsque l'inspiration est terminée, il "appuie" davantage sur le cœur. Puis il expire l'air vicié très doucement sans perdre son attention sur le cœur. Cette pratique était répétée par les moines plusieurs fois par jour jusqu'à ce qu'apparaissent des indicateurs de progrès tels que "l'illumination" (de l'espace de représentation).  Pour être précis, il faut admettre le passage par l'état de transe à un moment ou à un autre des répétitions des prières utilisées. Le passage par la transe n'est pas sans rappeler celui qui se produit dans le travail avec les yantras ou les mantrams, mais comme dans la pratique de la "prière du cœur" il n'y a pas d'intention d'être "pris en charge" par des entités remplaçant sa propre personnalité, le pratiquant finit par surmonter la transe et "suspendre" l'activité du moi.

En ce sens, dans les pratiques de yoga, on peut également passer par différents types et niveaux de transe, mais il faut garder à l'esprit ce que Patanjali6 nous dit dans le Sutra II du Livre I : "Le yoga vise à la libération des perturbations de l'esprit". La direction prise par ce système de pratiques est de surmonter le moi habituel, les transes et les dissociations. C'est dans l'absorption avancée de soi, en dehors de toute transe et en pleine veille, que se produit cette "suspension du soi" dont nous avons suffisamment d'indices. Il est clair que dès le début de la pratique, le sujet est orienté vers la disparition de ses "bruits" de conscience en étouffant les perceptions, les représentations, les souvenirs et les attentes extérieures. Certaines pratiques de yoga permettent de calmer le mental et de placer le moi dans un état de suspension pendant un court laps de temps.

L'un de ces phénomènes, appelé "enstase" par Mircea Eliade, est décrit dans son livre "Yoga, Immortalité et Liberté "7 : "Il serait erroné de considérer ce mode de l'Esprit comme une simple "transe" dans laquelle la conscience est vide de tout contenu. L'enstase indifférenciée n'est pas le "vide absolu". L'"état" et la "connaissance" que ce terme exprime se réfèrent tous deux à l'absence totale d'objets dans la conscience, et non à une conscience absolument vide. Car la conscience est, à ce moment-là, saturée par une intuition directe et totale de l'être. Comme le dit Madhava, "il ne faut pas imaginer nirodha (l'arrêt définitif de toute expérience psychomentale) comme une non-existence, mais plutôt comme le support d'une condition particulière de l'Esprit". C'est l'enstase du vide total, sans contenu sensoriel et sans structure intellectuelle, un état inconditionné qui n'est plus "expérience" (parce qu'il n'y a plus de relation entre la conscience et le monde), mais "révélation"".


Accès aux niveaux profonds

La substitution du moi par une force, un esprit, un dieu ou la personnalité d'un sorcier ou d'un hypnotiseur est sans aucun doute un phénomène courant dans l'histoire. La suspension du moi en évitant la substitution, comme nous l'avons vu dans certaines formes de yoga et dans certaines pratiques mystiques avancées, a également été connue, bien que moins courante.

Si quelqu'un pouvait suspendre puis faire disparaître son moi, il perdrait tout contrôle structurel de la temporalité et de la spatialité de ses processus mentaux. Il se retrouverait dans une situation antérieure à l'apprentissage de ses premiers pas infantiles. Il ne pourrait pas communiquer entre lui, ni coordonner ses mécanismes de conscience ; il ne pourrait pas faire appel à sa mémoire ; il ne pourrait pas entrer en relation avec le monde et ne pourrait pas progresser dans ses apprentissages. Nous ne serions pas simplement en présence d'un moi dissocié dans certains aspects, comme cela peut se produire dans certaines afflictions mentales, mais nous trouverions quelqu'un dans un état similaire à celui du sommeil végétatif.

Par conséquent, de telles futilités de "suppression du moi" ou de "suppression de l'ego" ne sont pas possibles dans la vie de tous les jours. Cependant, il est possible d'arriver à la situation mentale de suppression de l'ego, non pas dans la vie quotidienne, mais dans certaines conditions qui partent de la suspension de l'ego.

Nous lisons Lao-Tse dans le Tao-Te-King8 :

"Atteindre la vacuité est le principe suprême,

Préserver le vide est la règle la plus élevée ;

dès que les êtres infinis commencent à se développer,

rester dans le calme en attendant leur retour.

Les voies du Ciel (le Tao du Ciel) sont circulaires,

chaque être retourne à sa racine".

L'entrée dans les états profonds se fait à partir de la suspension du moi. Dès cette suspension, des registres significatifs de "conscience lucide" et de compréhension de ses propres limites mentales apparaissent, ce qui constitue une percée.

Dans cette transition, certaines conditions incontournables doivent être prises en compte : 1. que le praticien ait un but clair pour ce qu'il souhaite atteindre comme objectif final de son travail ; 2. qu'il ait suffisamment d'énergie psychophysique pour maintenir son attention absorbée et concentrée dans la suspension du moi ; et 3. qu'il puisse poursuivre sans interruption l'approfondissement de l'état de suspension jusqu'à ce que les références spatiales et temporelles disparaissent.

En ce qui concerne le but, il doit être considéré comme la direction de l'ensemble du processus, mais sans qu'il n'occupe le centre d'attention. Nous disons que le but doit être "enregistré" avec une charge affective suffisante pour fonctionner de manière coprésente pendant que l'attention est occupée par la suspension du moi et les étapes suivantes. Cette préparation conditionne tout le travail ultérieur. Quant à l'énergie psychophysique nécessaire au maintien de l'attention à un niveau de concentration intéressant, l'impulsion principale provient de l'intérêt qui fait partie du but. Lorsque le manque de puissance et de permanence devient apparent, la préparation qui a été faite pour l'objectif doit être revue. Une conscience claire de la fatigue et une éducation minimale à la réduction de la focalisation de l'attention sur un seul objet sont nécessaires. Poursuivre l'approfondissement de la suspension jusqu'à ce que le registre du "vide" soit atteint signifie que rien ne doit apparaître comme une représentation, ni comme un registre de sensations intérieures. Il ne peut et ne doit y avoir aucun enregistrement de cette situation mentale. Et le retour à la situation mentale de suspension ou à la veille habituelle est produit par les impulsions qui révèlent la position et l'inconfort du corps.

On ne peut rien dire de ce "vide". Le sauvetage des significations inspiratrices, des sens profonds qui sont au-delà des mécanismes et des configurations de la conscience, se fait à partir de mon moi lorsqu'il reprend son travail normal de veille. Il s'agit de "traductions" d'impulsions profondes qui atteignent mon corps pendant le sommeil profond, ou d'impulsions qui atteignent ma conscience dans un type de perception différent de celui connu au moment du "retour" à l'état de veille normal. Nous ne pouvons pas parler de ce monde parce que nous n'avons pas d'enregistrement pendant l'élimination du moi, nous n'avons que les "réminiscences" de ce monde, comme Platon nous l'a dit dans ses mythes.

Nous considérons également que la description du Tao par Lao-Tse9 est significative dans le même sens :

"Le Tao qui peut être exprimé n'est pas le Tao permanent.

Le nom qui peut être nommé n'est pas le nom permanent.

Le non-être est le principe du Ciel et de la Terre ;

L'être, des êtres infinis, est la mère.

Ces deux (le non-être et l'être) ont la même origine,

mais avec des noms différents ;

L'un et l'autre peuvent être appelés mystère.

Mystère des mystères,

clé de tous les changements".


Les disciplines de l'école du silo

Ainsi, les voies que nous connaissons aujourd'hui sont basées sur les découvertes faites par différents peuples sur une période ne dépassant pas sept mille ans. La diversité des sources fragmentaires est telle qu'on ne peut prétendre englober toutes les connaissances et pratiques d'accès au Profond. Nos quatre disciplines travaillent sur la manipulation des objets matériels externes (D. matérielle), sur l'énergie psychophysique (D. énergétique)4, sur les objets mentaux (D. mentale) et sur les formes mentales (D. morphologique). Il est clair que ces disciplines n'épuisent pas les autres voies possibles.

La Discipline matérielle s'appuie sur les travaux des taoïstes et des bouddhistes chinois, mais aussi des Babyloniens, des Alexandrins, des Byzantins, des Arabes et des Occidentaux. Cet ensemble de travaux, qui n'a cessé de se transformer et de se déformer, est connu sous le nom d'"alchimie". À la fin du XVIIIe siècle, l'alchimie avait irrémédiablement décliné, nombre de ses découvertes, procédures et instruments passant aux mains de la chimie naissante.

La Discipline Energétique trouve ses racines en Asie Mineure, d'où l'orphisme et le dionysianisme se sont répandus en Crète et en Grèce, subissant d'importantes modifications jusqu'à ce qu'ils soient abolis par le christianisme triomphant. Des fragments d'une expérience extraordinairement riche peuvent également être trouvés dans certaines lignes du shivaïsme et du tantrisme.

La discipline mentale trouve dans le bouddhisme sa plus grande source de connaissance. Pour favoriser les distinctions entre actes mentaux et objets mentaux, elle fait appel au langage rigoureux de certains courants philosophiques contemporains.

La Discipline Morphologique reconnaît des antécédents significatifs dans certains courants de pensée pré-attiques qui se sont développés sous les influences "orientales" de l'Egypte, de l'Asie Mineure et de la Mésopotamie, comme l'école pythagoricienne.

Les disciplines fonctionnent avec des routines qui sont répétées à chaque moment du processus (étape), jusqu'à ce que l'opérateur obtienne le registre indiqué. L'ensemble du processus est conventionnellement organisé en douze étapes séparées en trois quaternions. De même que chaque étape a une désignation qui se rapproche de l'idée du registre recherché, chaque quaternion indique un changement d'étape significatif.

Par exemple, dans la Discipline matérielle, les grandes étapes du processus (quaternions) peuvent être résumées comme dans la structure de divers mythes universels : naissance et vie - mort et ténèbres - résurrection et ascension. La matière première initiale, le cinabre (composé de soufre et de mercure), subit tous les changements proposés par les étapes de la Discipline, au fur et à mesure que l'opérateur enregistre les concomitances allégoriques du cas. Il s'agit d'une discipline qui fonctionne avec un système mental de forte allégorisation et d'association.

Le "corps" qui subit un processus de transformation est la représentation de l'opérateur. Par conséquent, il ne suffit pas d'effectuer des opérations avec des matériaux ; il est nécessaire que l'opérateur entre en "résonance" avec eux dans un argument de transformation. En même temps, dans la concrétisation de chaque étape, l'opérateur doit obtenir des indicateurs internes très précis.

Par exemple, à l'étape 9, l'indicateur de l'étape correctement réalisée est le "parfum de vie", semblable à l'odeur exhalée par les nouveau-nés. La douce odeur dégagée lors du lavage du corps avec de l'eau dense sert très bien à mettre en place l'intrigue mythique. À l'étape 11, l'opération a été appelée "le triomphe de l'antimoine" en raison de la lumière rayonnante qui apparaît à l'intérieur de la boule d'une manière quelque peu surprenante, accompagnant le phénomène du changement de qualité du corps. Ce changement de qualité a été appelé par les anciens alchimistes "transmutation"...

Dans la Discipline Energétique, le travail commence par l'accumulation d'énergie psychophysique dans la zone du plexus nerveux végétatif-sexuel, que nous appelons le "plexus producteur". Dès le début du processus, il faut comprendre que ce ne sont pas les plexus qui produisent l'énergie psychophysique, mais qu'ils sont utilisés comme sources de sensations et comme références attentionnelles. Le travail avec les plexus permet la mobilité des images et des registres (d'abord visuels et tactiles externes) et plus tard la mobilité des registres (des images tactiles internes et kinesthésiques).

Traditionnellement, la pratique consistait à "élever" l'énergie du plexus producteur en suivant le déplacement dans le dos, de sorte qu'à différentes hauteurs de la colonne vertébrale, le courant nerveux atteignait les plexus situés à l'avant du corps. Dans notre cas, l'énergie est élevée sur le devant du corps, plexus par plexus, en rencontrant des obstacles qui doivent être dissous jusqu'à ce qu'elle atteigne l'apex et obtienne la "lumière".


Une bonne séquence de l'étape ascendante peut être la suivante :

A.-Production de la charge à partir du plexus producteur. L'essentiel est d'obtenir une charge suffisamment intense pour la mobiliser vers les différents plexus.

B.-Du plexus producteur au plexus épigastrique, en dessous du nombril (généralement enregistré comme une augmentation de la chaleur et une expansion de l'énergie dans tout le corps) ;

C.-Du plexus épigastrique au plexus solaire (généralement enregistré comme une tension et des mouvements dans le corps lorsqu'il agit sur le centre moteur) ;

D.- Du plexus solaire au plexus cardiaque (généralement enregistré comme mouvement émotionnel, comme vagues d'émotions) ;

E. - Du plexus cardiaque au plexus pharyngien, au milieu du cou et sous la gorge (il est généralement enregistré comme une augmentation de la chaleur vers la tête) ; F. - Du plexus cardiaque au plexus pharyngien, au milieu du cou et sous la gorge ;

F.- Du plexus pharyngien à la tête, vers le milieu, derrière les yeux, en les ressentant comme une référence (habituellement enregistrée comme lumière, couleurs et mouvement des images). Il s'agit du premier quaternaire.

Le travail du deuxième quaternaire est un travail de sensibilisation à l'énergie, tout comme le premier quaternaire était un travail de production et de direction de l'énergie, et le troisième quaternaire sera le travail de transformation de l'énergie. La transformation énergétique se produit à l'étape 11, lorsque la charge maximale tolérable est mobilisée. Un changement dans l'énergie globale de l'organisme est enregistré et le changement de "tonus" mental est observé. Phénomènes spécifiques à la Force. Concomitances dans tous les plexus. Contrôle et circulation de la lumière.


L'essence de la Discipline Mentale est la recherche de la liberté qui permet à l'opérateur de se libérer des déterminations et des conditionnements de sa propre conscience, en se transcendant vers les structures universelles.

Le modus operandi de cette discipline est la méditation. On peut distinguer différents types de méditation. Par exemple, il y a la méditation naturelle dans laquelle la pensée agit comme un réflexe aux stimuli ; il s'agit d'une activité réflexive de la conscience sur la base des choses perçues. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un type de méditation, mais plutôt d'une activité naturelle de la conscience qui vise à récupérer les présentations qui lui sont faites par la nature ou l'environnement en général.

Dans la méditation simple, l'attitude de pensée va au-delà d'une réflexion devant quelque chose. L'esprit va plus loin et cherche la racine des inconnues ou des intérêts en général. La méditation simple est un pas de plus, au-delà de la "dictature" de l'objet devant mes yeux. Ici, on va au-delà de la simple présentation, on cherche à résoudre des inconnues. Cette attitude inquisitrice et plongeante de la conscience est un pont vers la Discipline Mentale, qui est le troisième type de méditation. La méditation simple est indispensable pour dégager le terrain méditatif en mettant progressivement fin aux rêveries, aux conflits et aux questions parasites.

La discipline mentale met l'accent sur les actes de conscience et non sur les objets de conscience, même si elle a besoin de s'y référer continuellement. Le méditant évolue dans un climat de certitude et de doute, de certitudes et d'ambiguïtés, jusqu'à ce qu'il trouve le véritable point d'expérience, c'est-à-dire que, bien que les étapes soient clairement exprimées, l'expérience de chacune d'elles est une tâche ardue et s'effectue en testant d'une ou plusieurs manières jusqu'à ce que le sens exact soit trouvé avec précision, et que la certitude et la sécurité de la méditation émergent.

Ainsi, lorsque l'étendue du travail mental est déterminée, on commence par l'entrée dans la conscience, puis on y plonge, en découvrant la forme mentale au cours de la cinquième étape, et enfin en transcendant vers les structures universelles. Dans l'expérience du dernier quaternaire de la Discipline Mentale (étapes 11 et 12), l'opérateur découvre que l'existant et le non-existant, tous deux ARE, ont la même identité essentielle ; toute distinction entre soi et l'autre et entre les choses elles-mêmes disparaît. Tout "Est", quelque chose "Est" en tout.

Dans la Discipline Morphologique, l'opérateur travaille avec des objets mentaux, des formes, mais il se situe à l'intérieur de celles-ci. L'"espace de représentation" lui-même acquiert des formes géométriques successivement différentes au cours du premier quaternion ; dans le deuxième, il s'agit déjà de travailler avec le vide interne. Dans le troisième quaternaire, la tâche est liée à la communication entre les espaces : la vie dans l'espace de représentation et l'espace de représentation dans la vie, le travail avec le contenu et la perspective... Nous lisons à l'étape 11 : "Étant donné la forme inclusive de la représentation et de la frontière, je reconnais une "distance" spatiale qui est la perspective à partir de laquelle j'observe la représentation et la frontière, car si je m'intéresse à la représentation puis à la frontière (ou inversement), il y a toujours une perspective qui compare la rétention de la représentation avec la frontière (et inversement), ce qui donne l'illusion que la perspective fait partie de cette représentation ou de cette frontière. Par conséquent, je reconnais une perspective qui agit de manière coprésente. Afin de soutenir cette "perspective" sans l'observer d'un autre point (pour qu'elle ne devienne pas un nouvel objet d'un nouvel acte), j'isole les perceptions et les représentations en atteignant le "silence" des sens externes et internes et le "silence" de toute représentation (actuelle, passée ou imaginaire à venir). Je procède en silence pour occulter toutes les impulsions, ne laissant que le registre cénesthésique, que j'approfondis "à rebours", jusqu'au moment où toute représentation spatiale et temporelle s'arrête. Je suis entré dans "les profondeurs"".

Ainsi, les quatre disciplines de l'École du Silo conduisent l'opérateur en direction des espaces profonds. Une fois le processus disciplinaire achevé, on est en mesure d'organiser une ascèse détachée des étapes, des quaternités et des routines ; de construire son propre chemin vers les profondeurs, un chemin pour la vie.

- Présentation PPT des Parcs d'étude et de réflexion.

- Échange final et références de contact et d'inscription.

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Bibliographie

Psychologie IV - Notes de Psychologie - Silo. Ulrica, Rosario, 2006.

Les quatre disciplines - www.silo.net

Yoga, Immortalité et Liberté - M.Eliade. Ed. La Pléyade, Buenos Aires, 1977.

Tao Te Ching - Les livres du Tao - Lao Tse. Édition et traduction du chinois par Iñaki Preciado Idoeta. Ed. Trotta, 2006.

2024/10/02

C’est quoi le message de Silo?

Le Message de Silo est une philosophie et un mode de vie qui propose le dépassement de la souffrance pour tendre vers un état de paix intérieure et de bonheur croissant. Le thème central est le sens de la vie et la continuité après la mort. C'est pourquoi il affirme : "Il n'y a pas de sens à la vie si tout se termine par la mort".

D'autre part, il revendique pour chaque être humain la liberté et le droit de croire ou de ne pas croire en l'immortalité, et souligne que la position d'une personne sur le sujet de la mort et de la transcendance aura des conséquences sur l'orientation de sa vie et sur sa capacité à surmonter la souffrance et à mener une vie pleine et de plus en plus épanouissante.

Pour avancer vers une vie sans peur et sans souffrance, il propose de réaliser des Cérémonies qui prédisposent à l'expérience, la Voie (une série de réflexions et de méditations partagées) et un style de vie basé sur la cohérence personnelle et sociale. On progresse vers la cohérence personnelle en faisant correspondre ce que l'on pense à ce que l'on ressent et à ce que l'on fait, et vers la cohérence sociale en traitant les autres comme on aimerait être traité, sans accepter de contrainte sur la liberté des idées et des croyances, en surmontant les discriminations, les inégalités et les injustices.

Le Message de Silo est l'expression d'une spiritualité personnelle, mais aussi d'une spiritualité sociale, qui confirme la vérité de l'expérience telle qu'elle se manifeste dans les différentes cultures, nationalités, couches sociales et générationnelles, sans dogmes ni formes organisationnelles fixes pour son fonctionnement et son développement, et qui, à partir de petits groupes et de communautés, aspire à vaincre progressivement la violence sous ses différentes formes.

Source : Construisons des espaces non violents.

2024/08/20

Parti humaniste: Déclaration de principes

Quel "système", quelle "nation", quel "peuple", quelle "organisation" échappe aujourd'hui à la crise générale ? Partout s'infiltrent le nihilisme, le chômage, l'inflation, la violence, la torture, la persécution et la mort. Face à cette urgence, l'humanisme apporte une réponse pour organiser les relations sociales à partir de l'être humain et pour lui. Cette réponse est un engagement social qui devient effectif dans la formation du Parti Humaniste.

Si, en d'autres temps, l'humanisme a réagi contre l'obscurantisme et les régimes autoritaires en mettant en avant la science et en proposant des formes progressistes d'organisation sociale, à l'heure actuelle, cette glorieuse candeur a mûri, en acquérant une identité et une conscience de ses limites et de ses possibilités.

L'humanisme d'aujourd'hui se fonde sur l'existence humaine et non sur des théories qui proposent la réalité du monde précédant la vie humaine. L'humanisme n'accepte pas les explications des philosophies antérieures dans le sens où une métaphysique, une sociologie ou, enfin, une historiologie sont nécessaires pour rendre compte de l'existence humaine. Au contraire, ce n'est qu'à partir de l'existence humaine, vécue et concrète, que l'on peut organiser une vision scientifique du monde. L'humanisme d'aujourd'hui ne se satisfait pas de la thèse scientiste sans fondement existentiel, ni de la suffisance d'une prétendue "nature humaine" qui déterminerait ce qui est bon ou ce qui est mauvais.

Quels sont donc les points essentiels de l'humanisme en ce qui concerne le fait social ? Ce sont les suivants :

Le monde dans lequel on naît est un monde social, constitué par les intentions humaines.

Seule la sociabilité du monde a une intention. Le naturel est susceptible d'être intentionnel, "humanisé". Certes, le social est agent et patient d'humanisation, de sens.

L'existence humaine est liberté dans la mesure où elle affirme ou nie le monde. L'intentionnalité humaine permet d'affirmer ou de nier les conditions et donc de ne pas en être le simple reflet.

Le social est l'historicité. Ainsi, l'être humain est une histoire personnelle et sociale et non une "nature" humaine. La nature affecte le corps humain et non l'intentionnalité qui définit l'être humain.

Les êtres humains décident d'accepter ou de refuser les conditions sociales dans lesquelles ils naissent, se développent et meurent. Personne ne peut exister sans être confronté aux conditions sociales dans lesquelles il vit, et personne ne peut ne pas choisir entre elles. Ne pas choisir entre les conditions est également un choix. Les résultats du choix ne confirment ni n'infirment ce fait.

Dans la confrontation avec les conditions sociales, apparaît la notion d'historicité, comprise comme précédant et succédant à sa propre existence. Ainsi, l'activité sociale est un jugement continu de l'histoire et un engagement dans l'avenir, au-delà de la mort personnelle.

L'existence humaine se développe entre des conditions sociales et personnelles imposées par des conditions historiques. Ces conditions sont insurmontables mais n'en dérivent pas une quelconque nécessité historique.

La contradiction a son corrélat personnel dans le registre de la souffrance. Ainsi, face aux conditions sociales de contradiction, l'être humain individuel identifie sa souffrance à celle des ensembles soumis aux mêmes conditions.

La contradiction sociale est le produit de la violence. Cette violence se manifeste par l'action de submerger des êtres humains, ou des groupes d'êtres humains, dans le monde de la nature, en les privant d'intention et, en fait, de liberté.

Les différentes formes de violence sont l'expression de la négation de l'humain dans l'autre.

L'appropriation du tout social par une partie de celui-ci est une violence, et cette violence est à la base de la contradiction et de la souffrance.

La souffrance personnelle et sociale ne peut être surmontée qu'en changeant les facteurs de violence qui ont créé la contradiction.

La lutte pour l'humanisation du monde (naturel et social) s'accumule et se développe dans ses résultats, en tant que progrès. Dans ce progrès, l'intentionnalité perce, surmontant la douleur et la souffrance.

L'humanisme adhère à une méthodologie descriptive et interprétative qui fait de la réflexion sur l'immédiateté de l'existence le point de départ de son développement ultérieur. En ce sens, il aspire à une méthodologie véritablement scientifique. D'autre part, dans la pratique sociale, il aspire à l'accomplissement des revendications par la lutte, au moyen d'une méthodologie non violente. L'apparition du Parti Humaniste n'est pas une irruption inhabituelle, mais le corrélat nécessaire d'une réponse à la crise de déshumanisation sociale croissante.

La création du Parti dans chaque pays sera sans aucun doute un travail particulier, mais il s'inscrira dans la tonalité commune d'Humaniser la Terre.

2024/07/25

La conscience inspirée

LA CONSCIENCE INSPIRÉE

Qu’est-ce que la conscience inspirée?

La conscience inspirée est une structure mentale globale qui se caractérise par sa capacité à générer des intuitions immédiates de la réalité. Ce type de conscience est capable d'organiser des ensembles d'expériences et de prioriser des expressions qui se transmettent généralement par la philosophie, la science, l'art et la mystique. La conscience inspirée se distingue de la conscience habituelle car elle perturbe son fonctionnement et brise la mécanique de ses niveaux. Il ne s'agit pas simplement d'un état, mais plutôt d'une structure globale qui traverse différents états et se manifeste à divers niveaux.

Voici quelques caractéristiques clés de la conscience inspirée :

  • Intuitions immédiates: Elle permet d'accéder à des compréhensions soudaines et directes de la réalité, sans passer par un raisonnement déductif ou discursif.
  • Organisation des expériences: Elle structure et donne un sens aux expériences vécues, même celles qui semblent chaotiques ou confuses.
  • Expression créative: Elle est à la base de l'inspiration artistique, scientifique et philosophique, permettant des expressions originales et novatrices.
  • Expérience du sacré: Elle est présente dans les expériences mystiques, les états d'extase et les sentiments religieux profonds.

La conscience inspirée se manifeste dans divers contextes, notamment :

  • La vie quotidienne: l’intuition, le pressentiment, l’amour, la compréhension soudaine de situations complexes et la résolution instantanée de problèmes.
  • La philosophie: des intuitions directes qui permettent d'appréhender les réalités du penser sans recourir à la déduction ou au discours.
  • La science: Des découvertes et inventions qui découlent d'une inspiration soudaine, souvent après une longue période de recherche intense.
  • L'art: Des émotions et idées exprimées de manière créative et originale, souvent décrites comme des moments d'illumination.
  • La mystique: États de conscience altérés, expériences transcendantales, connexion avec une réalité supérieure.

Bien que la conscience inspirée puisse surgir spontanément, il est possible de la cultiver et de la favoriser par le biais de certaines pratiques, telles que la méditation, l'art ou la recherche spirituelle.

Comment cultiver ou promouvoir la conscience inspirée?

Afin de cultiver ou de promouvoir la conscience inspirée, il faut d’abord comprendre que ce n’est pas un état dans lequel on entre naturellement. C’est plutôt une structure mentale, une façon d’être au monde qui cherche à briser le banal et à donner un sens à la vie. La conscience inspirée est étroitement liée à la recherche de sens et se caractérise par une profonde émotion, un « émoi » qui nous sort de notre quotidienneté.

Voici quelques pistes pour cultiver la conscience inspirée:

1.     Reconnaître son importance: Il est essentiel de reconnaître l'importance de la conscience inspirée et de son potentiel dans divers domaines de la vie : la résolution de problèmes, la créativité artistique, la compréhension philosophique et l'expérience du sacré.

2.     S’ouvrir à de nouvelles expériences: Sortir de sa zone de confort et s’ouvrir à de nouvelles expériences est essentiel. Cela peut passer par l’exploration de nouvelles formes d'art, la découverte de cultures différentes, ou l’engagement dans des activités qui nous mettent au défi.

3.     Développer l’attention: La pratique de l’attention est fondamentale pour cultiver la conscience inspirée. Cela implique de calmer le mental, de se concentrer sur le moment présent et d’observer ses pensées et ses émotions sans jugement.

4.     Nourrir son monde intérieur: Accorder de l'importance à son monde intérieur en explorant ses émotions, ses intuitions et ses aspirations profondes est essentiel. La tenue d'un journal, la méditation ou la pratique artistique peuvent être des outils précieux dans ce processus.

5.     S’engager dans une quête de sens: La conscience inspirée est étroitement liée à la recherche de sens. Se poser des questions existentielles, explorer ses valeurs profondes et trouver sa place dans le monde sont des éléments importants pour cultiver ce type de conscience.

6.     Cultiver une attitude d’ouverture: Être ouvert à l’inconnu, à de nouvelles perspectives et à des possibilités différentes est crucial. La conscience inspirée peut se manifester à travers des intuitions soudaines, des rêves ou des synchronicités. Il est donc important de rester attentif aux signes et aux messages qui se présentent.

7.     Nourrir la foi: La foi, en ce contexte, ne se réfère pas à une croyance religieuse, mais plutôt à une confiance profonde en sa propre intuition et en sa capacité à se connecter à une source d'inspiration supérieure. Cultiver la foi, c’est s’ouvrir à la possibilité que des solutions et des idées nouvelles puissent émerger de l’intérieur.

Il est important de noter que la conscience inspirée ne peut être forcée. Elle émerge lorsque l’on crée les conditions favorables à son apparition, en cultivant l’attention, l’ouverture et la recherche de sens. Il ne s’agit pas d’un état permanent, mais plutôt de moments de « grâce » qui peuvent survenir spontanément lorsque l’on s’y attend le moins.

Quels sont les principaux obstacles ou pièges dans la culture de la conscience inspirée?

Un des obstacles principaux est l'influence du « noyau de rêverie** » (núcleo de ensueño). Le noyau de rêverie correspond à un ensemble d'illusions, de désirs et d'attentes profondément enracinés qui empêchent une perception claire de la réalité et bloquent l'accès à une nouvelle compréhension du monde et de soi-même. Tant que l’on reste attaché à ses illusions et à la poursuite de faux objectifs dictés par le noyau de rêve, la conscience inspirée ne peut émerger.

Un autre obstacle important est la prédominance de la « pensée ordinaire ». Il s’agit d’un état de conscience dominé par le fantasmée et le manque d'attention. Dans cet état, la conscience est dispersée et absorbée par des pensées et des images automatiques, ce qui l’empêche d'atteindre la lucidité et la profondeur nécessaires à l'inspiration.

La peur, en particulier la peur de la mort, de la maladie et de la vieillesse, peut aussi constituer un obstacle majeur. La peur obscurcit la conscience et la maintient dans un état de tension qui entrave l'accès aux niveaux de conscience supérieurs.

Le manque d'unité intérieure, causé par des contradictions internes et un manque d'alignement entre pensées, sentiments et actions, peut aussi freiner le développement de la conscience inspirée. Lorsque la conscience est fragmentée et tiraillée dans différentes directions, elle n'a pas la force ni la clarté nécessaire pour s'ouvrir à l'inspiration.

Finalement, l'attachement excessif aux satisfactions sensorielles et la poursuite de plaisirs superficiels peuvent constituer un piège. Ces fixations maintiennent la conscience à un niveau superficiel et l'empêchent de se tourner vers des aspirations plus élevées qui nourrissent la conscience inspirée.

Que pourrait accomplir, en termes de changement social, un groupe d’humains qui expérimentent souvent la conscience inspirée?

Un groupe d'humains qui font fréquemment l'expérience de la conscience inspirée pourrait avoir un impact significatif sur le changement social. Cet impact proviendrait de leur capacité à transcender les modes de pensée et de comportement habituels qui maintiennent les structures sociales existantes, ainsi que de leur capacité à se connecter à un niveau plus profond avec les autres et avec un sentiment de but partagé.

Voici quelques-uns des changements sociaux potentiels qu'un tel groupe pourrait accomplir :

·       Création d'une nouvelle atmosphère sociale : Le nouvel humanisme* souligne l'importance de la « convergence des intentions » pour créer un changement social. Lorsque les individus se rassemblent avec un objectif commun et une direction partagée, ils créent une « atmosphère sociale » qui peut avoir un effet puissant sur les autres, les encourageant à reconsidérer leurs propres priorités et à adopter de nouvelles façons de penser et d'agir. Cette nouvelle atmosphère, décrite comme un « espace sacré », se caractérise par l'affection, la compréhension mutuelle et l'absence de hiérarchie ou de recherche de prestige.

·       Dépassement du « noyau de rêverie2 » collectif : Tout comme l'individu est influencé par son propre « noyau de rêverie », composé d'illusions et de désirs inconscients, la société dans son ensemble est également régie par des systèmes de croyances et d'attentes collectives. Un groupe d'individus qui ont transcendé leur propre « noyau de rêverie » serait mieux à même de percevoir et de remettre en question ces structures mentales collectives. Ils pourraient ainsi inspirer les autres à se libérer des conditionnements sociaux limitants et à s'ouvrir à de nouvelles possibilités.

·       Promotion d'une action sociale transformatrice : La conscience inspirée, décrite comme un état où l'on perçoit un « sens de la vie » et une connexion à un « plan plus large », conduit naturellement à un désir de contribuer au bien-être des autres. Les sources suggèrent que les actions entreprises dans cet état de conscience, appelées « actions valides », ont un effet transformateur à la fois sur l'individu et sur le monde qui l'entoure. Un groupe d'individus agissant de manière cohérente avec la conscience inspirée pourrait ainsi initier des changements concrets dans leur environnement social, en promouvant des valeurs d'entraide, de compassion et de justice sociale.

·       Création d'une nouvelle forme de solidarité : Face à la fragmentation sociale et à l'individualisme croissant, le nouvel humanisme propose une nouvelle forme de solidarité basée sur la « cohérence » entre la pensée, le sentiment et l'action, ainsi que sur le principe de « traiter les autres comme on voudrait être traité ». Un groupe d'individus incarnant ces valeurs pourrait inspirer la création d'un tissu social plus juste et plus humain.

·       Facilitation de la transformation personnelle à grande échelle : L'expérience de la conscience inspirée est souvent décrite comme un processus transformateur qui conduit à une plus grande conscience de soi, une plus grande compassion et un sentiment accru de connexion aux autres. En créant des espaces et des pratiques qui favorisent l'émergence de la conscience inspirée, comme les « cérémonies***», un groupe pourrait aider les autres à accéder à ces états de conscience transformateurs et à initier leur propre processus de changement personnel.

Le changement social profond nécessite un effort soutenu et une action cohérente de la part de nombreux individus. Cependant, un groupe d'humains qui font fréquemment l'expérience de la conscience inspirée pourraient jouer un rôle crucial en déclenchant et en guidant ce processus de transformation sociale. Ils pourraient servir de catalyseurs pour un changement de conscience à plus grande échelle, en inspirant les autres à remettre en question les structures sociales existantes, à se connecter à un niveau plus profond à eux-mêmes et aux autres, et à travailler ensemble pour créer un monde plus juste, plus pacifique et plus humain.

 

Rédigé avec Gemini notebook lm IA.

Source principale :

Andres Korizma : La conscience inspirée, recompilation.

Parcs d'étude et de réflexion Punta de Vacas

Version 14 juillet 2017

andreskoryzma@gmail.com

 

* Le "Nouvel Humanisme" ou "humanisme universaliste" est un nouveau courant de pensée visant une transformation du monde, aspirant à un changement de civilisation et à l'émergence d'une nation humaine universelle. Ce nouveau courant d'opinions est issu de la pensée de Silo et de nombreux autres chercheurs et acteurs sociaux qui ont contribué à développer et diffuser la pensée du nouvel humanisme au travers d'un vaste mouvement social international: le mouvement humaniste. Les idées générales du nouvel humanisme sont décrites dans le "Document du Mouvement Humaniste"

**Noyau de rêverie : Le noyau de la rêverie fait référence à un modèle fixe et profond de pensée, de sentiment et de comportement qui guide les tendances et les réponses d'un individu, même s'il n'est pas toujours conscient. Ce concept est lié à la théorie des rêves, qui décrit comment l'esprit humain produit des fantasmes et des images mentales en réponse à des stimuli internes et externes.

***Cérémonies : voir Le message de Silo.

2024/07/19

Le processus humain. Silo, '91


La conscience humaine est très jeune.

Que représentent 2 ou 3 millions d'années dans l'histoire de la vie sur cette planète ?


Imaginez ces moments, une espèce assez mal équipée pour se défendre contre les agressions de son environnement, un Cro-Magnon errant chez qui, un jour, un phénomène non propre au monde naturel se manifeste pour la première fois. Un phénomène qui n'est pas typique de sa nature.


Une étincelle de réversibilité qui le choque et qu'il ne comprend pas. Il a fallu beaucoup de temps pour que ce phénomène se manifeste à nouveau, peut-être 200 ou 300 ans plus tard, chez un descendant.


Puis ce phénomène est devenu plus fréquent et une accélération des stimuli et des nouvelles connexions a commencé à se produire dans son cerveau primitif.


Il a saisi dans les profondeurs de cette conscience obscure quelque chose qu'il ne comprenait pas, il a saisi une intention lointaine et l'a projetée à l'extérieur de lui, sur ce monde naturel qui l'entourait et qu'il ne comprenait pas. C'est ainsi qu'il a donné une intention à l'éclair, à la rivière, à la pluie...


Il a commencé à se regrouper avec d'autres pour mieux se défendre et pour pouvoir satisfaire ses besoins fondamentaux.


Peut-être qu'un jour, dans un endroit chaud, il a vu une branche tomber et comment, en heurtant une autre branche, un phénomène étrange s'est produit : le feu. Il a d'abord appris à le conserver, puis à le produire.


Dans un monde diversifié et multiforme, il a pu commencer à faire ses premières abstractions, commençant ainsi à se libérer de la dictature du naturel.


Il commence à développer cette capacité d'abstraction qui sera la base de tout son développement. En témoignent les peintures rupestres retrouvées dans les grottes, où il a tenté de capturer cet étrange phénomène qui n'a été observé chez aucun autre être vivant.


Les abstractions se sont manifestées dans les premiers symboles. Si un être extraterrestre était passé par là à ce moment-là, il aurait compris que le processus avait été déclenché.


Puis vint le langage oral qui l'éloigna des cris gutturaux primitifs des autres espèces. Puis il a pu extérioriser une autre forme de communication et a commencé l'écriture qui a transcendé le temps de la vie individuelle.


Dès lors, cette conscience primitive s'est développée et a émergé de l'obscurité imposée par le monde naturel, dans un processus d'abord lent, puis de plus en plus accéléré.


Sa conscience mettait de l'ordre dans ce monde naturel, croyant découvrir les lois qui régissaient cet univers étrange dans lequel il se sentait projeté. Une étincelle de compréhension, puis une autre et encore une autre. Il grandit et engloba tout dans sa conscience, et lorsque ses sens devinrent trop étroits, il inventa des instruments pour multiplier la portée de cette prothèse naturelle limitée qu'était son corps.


C'est ainsi que, d'un bond, il atteignit Hegel, l'apogée d'un moment historique, le représentant maximal de cette pensée, de cette abstraction qui lui fit croire que le naturel avait des lois, un sens, une finalité, et qu'il s'approchait de sa compréhension. Ce qu'il ne comprenait pas, c'est que c'était son intention projetée à l'extérieur qui donnait une cohérence à ce monde chaotique.


Aujourd'hui, ce monde hégélien est également mort et les tendances réelles de l'histoire, et non l'idée de l'histoire, commencent à opérer.


Aujourd'hui, l'édifice de la pensée humaine se fissure, d'une façon de penser un monde qui n'existe plus. Nous sommes face au début de l'histoire de l'humanité. À maintes reprises, des carrefours historiques similaires ont affecté un peuple ou une civilisation.


Aujourd'hui, grâce aux progrès des communications et à la mondialisation croissante, c'est l'espèce tout entière qui se trouve à ce stade en même temps.


D'une manière pas très claire, il y a toujours eu une lutte pour surmonter le naturel, le conditionnement, la douleur et la souffrance.


Aujourd'hui, nous tournons déjà notre regard vers l'instrument limité qu'est le corps lui-même, avec l'intention de briser l'ultime esclavage imposé par le naturel.


Il existe une intention claire de déployer la conscience de cet hominidé presque ridicule dans un processus qui parle à travers chacune de ces cellules qui sont des individus.


La conscience n'est pas la sienne, elle fait partie d'un processus humain. Malgré lui, elle continuera à fonctionner, peu importe à quel point il se censure. Même l'autocensure ne peut pas arrêter la conscience.


Avec des avancées, des reculs, des gâchis, la conscience humaine avance. Ce n'est pas un hasard, c'est un processus bien défini, avec une intentionnalité claire, avec une direction, avec une force que rien ne peut arrêter.


Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est la fin de la préhistoire et le début de l'histoire humaine.