2024/08/20

Parti humaniste: Déclaration de principes

Quel "système", quelle "nation", quel "peuple", quelle "organisation" échappe aujourd'hui à la crise générale ? Partout s'infiltrent le nihilisme, le chômage, l'inflation, la violence, la torture, la persécution et la mort. Face à cette urgence, l'humanisme apporte une réponse pour organiser les relations sociales à partir de l'être humain et pour lui. Cette réponse est un engagement social qui devient effectif dans la formation du Parti Humaniste.

Si, en d'autres temps, l'humanisme a réagi contre l'obscurantisme et les régimes autoritaires en mettant en avant la science et en proposant des formes progressistes d'organisation sociale, à l'heure actuelle, cette glorieuse candeur a mûri, en acquérant une identité et une conscience de ses limites et de ses possibilités.

L'humanisme d'aujourd'hui se fonde sur l'existence humaine et non sur des théories qui proposent la réalité du monde précédant la vie humaine. L'humanisme n'accepte pas les explications des philosophies antérieures dans le sens où une métaphysique, une sociologie ou, enfin, une historiologie sont nécessaires pour rendre compte de l'existence humaine. Au contraire, ce n'est qu'à partir de l'existence humaine, vécue et concrète, que l'on peut organiser une vision scientifique du monde. L'humanisme d'aujourd'hui ne se satisfait pas de la thèse scientiste sans fondement existentiel, ni de la suffisance d'une prétendue "nature humaine" qui déterminerait ce qui est bon ou ce qui est mauvais.

Quels sont donc les points essentiels de l'humanisme en ce qui concerne le fait social ? Ce sont les suivants :

Le monde dans lequel on naît est un monde social, constitué par les intentions humaines.

Seule la sociabilité du monde a une intention. Le naturel est susceptible d'être intentionnel, "humanisé". Certes, le social est agent et patient d'humanisation, de sens.

L'existence humaine est liberté dans la mesure où elle affirme ou nie le monde. L'intentionnalité humaine permet d'affirmer ou de nier les conditions et donc de ne pas en être le simple reflet.

Le social est l'historicité. Ainsi, l'être humain est une histoire personnelle et sociale et non une "nature" humaine. La nature affecte le corps humain et non l'intentionnalité qui définit l'être humain.

Les êtres humains décident d'accepter ou de refuser les conditions sociales dans lesquelles ils naissent, se développent et meurent. Personne ne peut exister sans être confronté aux conditions sociales dans lesquelles il vit, et personne ne peut ne pas choisir entre elles. Ne pas choisir entre les conditions est également un choix. Les résultats du choix ne confirment ni n'infirment ce fait.

Dans la confrontation avec les conditions sociales, apparaît la notion d'historicité, comprise comme précédant et succédant à sa propre existence. Ainsi, l'activité sociale est un jugement continu de l'histoire et un engagement dans l'avenir, au-delà de la mort personnelle.

L'existence humaine se développe entre des conditions sociales et personnelles imposées par des conditions historiques. Ces conditions sont insurmontables mais n'en dérivent pas une quelconque nécessité historique.

La contradiction a son corrélat personnel dans le registre de la souffrance. Ainsi, face aux conditions sociales de contradiction, l'être humain individuel identifie sa souffrance à celle des ensembles soumis aux mêmes conditions.

La contradiction sociale est le produit de la violence. Cette violence se manifeste par l'action de submerger des êtres humains, ou des groupes d'êtres humains, dans le monde de la nature, en les privant d'intention et, en fait, de liberté.

Les différentes formes de violence sont l'expression de la négation de l'humain dans l'autre.

L'appropriation du tout social par une partie de celui-ci est une violence, et cette violence est à la base de la contradiction et de la souffrance.

La souffrance personnelle et sociale ne peut être surmontée qu'en changeant les facteurs de violence qui ont créé la contradiction.

La lutte pour l'humanisation du monde (naturel et social) s'accumule et se développe dans ses résultats, en tant que progrès. Dans ce progrès, l'intentionnalité perce, surmontant la douleur et la souffrance.

L'humanisme adhère à une méthodologie descriptive et interprétative qui fait de la réflexion sur l'immédiateté de l'existence le point de départ de son développement ultérieur. En ce sens, il aspire à une méthodologie véritablement scientifique. D'autre part, dans la pratique sociale, il aspire à l'accomplissement des revendications par la lutte, au moyen d'une méthodologie non violente. L'apparition du Parti Humaniste n'est pas une irruption inhabituelle, mais le corrélat nécessaire d'une réponse à la crise de déshumanisation sociale croissante.

La création du Parti dans chaque pays sera sans aucun doute un travail particulier, mais il s'inscrira dans la tonalité commune d'Humaniser la Terre.

2024/07/25

La conscience inspirée

LA CONSCIENCE INSPIRÉE

Qu’est-ce que la conscience inspirée?

La conscience inspirée est une structure mentale globale qui se caractérise par sa capacité à générer des intuitions immédiates de la réalité. Ce type de conscience est capable d'organiser des ensembles d'expériences et de prioriser des expressions qui se transmettent généralement par la philosophie, la science, l'art et la mystique. La conscience inspirée se distingue de la conscience habituelle car elle perturbe son fonctionnement et brise la mécanique de ses niveaux. Il ne s'agit pas simplement d'un état, mais plutôt d'une structure globale qui traverse différents états et se manifeste à divers niveaux.

Voici quelques caractéristiques clés de la conscience inspirée :

  • Intuitions immédiates: Elle permet d'accéder à des compréhensions soudaines et directes de la réalité, sans passer par un raisonnement déductif ou discursif.
  • Organisation des expériences: Elle structure et donne un sens aux expériences vécues, même celles qui semblent chaotiques ou confuses.
  • Expression créative: Elle est à la base de l'inspiration artistique, scientifique et philosophique, permettant des expressions originales et novatrices.
  • Expérience du sacré: Elle est présente dans les expériences mystiques, les états d'extase et les sentiments religieux profonds.

La conscience inspirée se manifeste dans divers contextes, notamment :

  • La vie quotidienne: l’intuition, le pressentiment, l’amour, la compréhension soudaine de situations complexes et la résolution instantanée de problèmes.
  • La philosophie: des intuitions directes qui permettent d'appréhender les réalités du penser sans recourir à la déduction ou au discours.
  • La science: Des découvertes et inventions qui découlent d'une inspiration soudaine, souvent après une longue période de recherche intense.
  • L'art: Des émotions et idées exprimées de manière créative et originale, souvent décrites comme des moments d'illumination.
  • La mystique: États de conscience altérés, expériences transcendantales, connexion avec une réalité supérieure.

Bien que la conscience inspirée puisse surgir spontanément, il est possible de la cultiver et de la favoriser par le biais de certaines pratiques, telles que la méditation, l'art ou la recherche spirituelle.

Comment cultiver ou promouvoir la conscience inspirée?

Afin de cultiver ou de promouvoir la conscience inspirée, il faut d’abord comprendre que ce n’est pas un état dans lequel on entre naturellement. C’est plutôt une structure mentale, une façon d’être au monde qui cherche à briser le banal et à donner un sens à la vie. La conscience inspirée est étroitement liée à la recherche de sens et se caractérise par une profonde émotion, un « émoi » qui nous sort de notre quotidienneté.

Voici quelques pistes pour cultiver la conscience inspirée:

1.     Reconnaître son importance: Il est essentiel de reconnaître l'importance de la conscience inspirée et de son potentiel dans divers domaines de la vie : la résolution de problèmes, la créativité artistique, la compréhension philosophique et l'expérience du sacré.

2.     S’ouvrir à de nouvelles expériences: Sortir de sa zone de confort et s’ouvrir à de nouvelles expériences est essentiel. Cela peut passer par l’exploration de nouvelles formes d'art, la découverte de cultures différentes, ou l’engagement dans des activités qui nous mettent au défi.

3.     Développer l’attention: La pratique de l’attention est fondamentale pour cultiver la conscience inspirée. Cela implique de calmer le mental, de se concentrer sur le moment présent et d’observer ses pensées et ses émotions sans jugement.

4.     Nourrir son monde intérieur: Accorder de l'importance à son monde intérieur en explorant ses émotions, ses intuitions et ses aspirations profondes est essentiel. La tenue d'un journal, la méditation ou la pratique artistique peuvent être des outils précieux dans ce processus.

5.     S’engager dans une quête de sens: La conscience inspirée est étroitement liée à la recherche de sens. Se poser des questions existentielles, explorer ses valeurs profondes et trouver sa place dans le monde sont des éléments importants pour cultiver ce type de conscience.

6.     Cultiver une attitude d’ouverture: Être ouvert à l’inconnu, à de nouvelles perspectives et à des possibilités différentes est crucial. La conscience inspirée peut se manifester à travers des intuitions soudaines, des rêves ou des synchronicités. Il est donc important de rester attentif aux signes et aux messages qui se présentent.

7.     Nourrir la foi: La foi, en ce contexte, ne se réfère pas à une croyance religieuse, mais plutôt à une confiance profonde en sa propre intuition et en sa capacité à se connecter à une source d'inspiration supérieure. Cultiver la foi, c’est s’ouvrir à la possibilité que des solutions et des idées nouvelles puissent émerger de l’intérieur.

Il est important de noter que la conscience inspirée ne peut être forcée. Elle émerge lorsque l’on crée les conditions favorables à son apparition, en cultivant l’attention, l’ouverture et la recherche de sens. Il ne s’agit pas d’un état permanent, mais plutôt de moments de « grâce » qui peuvent survenir spontanément lorsque l’on s’y attend le moins.

Quels sont les principaux obstacles ou pièges dans la culture de la conscience inspirée?

Un des obstacles principaux est l'influence du « noyau de rêverie** » (núcleo de ensueño). Le noyau de rêverie correspond à un ensemble d'illusions, de désirs et d'attentes profondément enracinés qui empêchent une perception claire de la réalité et bloquent l'accès à une nouvelle compréhension du monde et de soi-même. Tant que l’on reste attaché à ses illusions et à la poursuite de faux objectifs dictés par le noyau de rêve, la conscience inspirée ne peut émerger.

Un autre obstacle important est la prédominance de la « pensée ordinaire ». Il s’agit d’un état de conscience dominé par le fantasmée et le manque d'attention. Dans cet état, la conscience est dispersée et absorbée par des pensées et des images automatiques, ce qui l’empêche d'atteindre la lucidité et la profondeur nécessaires à l'inspiration.

La peur, en particulier la peur de la mort, de la maladie et de la vieillesse, peut aussi constituer un obstacle majeur. La peur obscurcit la conscience et la maintient dans un état de tension qui entrave l'accès aux niveaux de conscience supérieurs.

Le manque d'unité intérieure, causé par des contradictions internes et un manque d'alignement entre pensées, sentiments et actions, peut aussi freiner le développement de la conscience inspirée. Lorsque la conscience est fragmentée et tiraillée dans différentes directions, elle n'a pas la force ni la clarté nécessaire pour s'ouvrir à l'inspiration.

Finalement, l'attachement excessif aux satisfactions sensorielles et la poursuite de plaisirs superficiels peuvent constituer un piège. Ces fixations maintiennent la conscience à un niveau superficiel et l'empêchent de se tourner vers des aspirations plus élevées qui nourrissent la conscience inspirée.

Que pourrait accomplir, en termes de changement social, un groupe d’humains qui expérimentent souvent la conscience inspirée?

Un groupe d'humains qui font fréquemment l'expérience de la conscience inspirée pourrait avoir un impact significatif sur le changement social. Cet impact proviendrait de leur capacité à transcender les modes de pensée et de comportement habituels qui maintiennent les structures sociales existantes, ainsi que de leur capacité à se connecter à un niveau plus profond avec les autres et avec un sentiment de but partagé.

Voici quelques-uns des changements sociaux potentiels qu'un tel groupe pourrait accomplir :

·       Création d'une nouvelle atmosphère sociale : Le nouvel humanisme* souligne l'importance de la « convergence des intentions » pour créer un changement social. Lorsque les individus se rassemblent avec un objectif commun et une direction partagée, ils créent une « atmosphère sociale » qui peut avoir un effet puissant sur les autres, les encourageant à reconsidérer leurs propres priorités et à adopter de nouvelles façons de penser et d'agir. Cette nouvelle atmosphère, décrite comme un « espace sacré », se caractérise par l'affection, la compréhension mutuelle et l'absence de hiérarchie ou de recherche de prestige.

·       Dépassement du « noyau de rêverie2 » collectif : Tout comme l'individu est influencé par son propre « noyau de rêverie », composé d'illusions et de désirs inconscients, la société dans son ensemble est également régie par des systèmes de croyances et d'attentes collectives. Un groupe d'individus qui ont transcendé leur propre « noyau de rêverie » serait mieux à même de percevoir et de remettre en question ces structures mentales collectives. Ils pourraient ainsi inspirer les autres à se libérer des conditionnements sociaux limitants et à s'ouvrir à de nouvelles possibilités.

·       Promotion d'une action sociale transformatrice : La conscience inspirée, décrite comme un état où l'on perçoit un « sens de la vie » et une connexion à un « plan plus large », conduit naturellement à un désir de contribuer au bien-être des autres. Les sources suggèrent que les actions entreprises dans cet état de conscience, appelées « actions valides », ont un effet transformateur à la fois sur l'individu et sur le monde qui l'entoure. Un groupe d'individus agissant de manière cohérente avec la conscience inspirée pourrait ainsi initier des changements concrets dans leur environnement social, en promouvant des valeurs d'entraide, de compassion et de justice sociale.

·       Création d'une nouvelle forme de solidarité : Face à la fragmentation sociale et à l'individualisme croissant, le nouvel humanisme propose une nouvelle forme de solidarité basée sur la « cohérence » entre la pensée, le sentiment et l'action, ainsi que sur le principe de « traiter les autres comme on voudrait être traité ». Un groupe d'individus incarnant ces valeurs pourrait inspirer la création d'un tissu social plus juste et plus humain.

·       Facilitation de la transformation personnelle à grande échelle : L'expérience de la conscience inspirée est souvent décrite comme un processus transformateur qui conduit à une plus grande conscience de soi, une plus grande compassion et un sentiment accru de connexion aux autres. En créant des espaces et des pratiques qui favorisent l'émergence de la conscience inspirée, comme les « cérémonies***», un groupe pourrait aider les autres à accéder à ces états de conscience transformateurs et à initier leur propre processus de changement personnel.

Le changement social profond nécessite un effort soutenu et une action cohérente de la part de nombreux individus. Cependant, un groupe d'humains qui font fréquemment l'expérience de la conscience inspirée pourraient jouer un rôle crucial en déclenchant et en guidant ce processus de transformation sociale. Ils pourraient servir de catalyseurs pour un changement de conscience à plus grande échelle, en inspirant les autres à remettre en question les structures sociales existantes, à se connecter à un niveau plus profond à eux-mêmes et aux autres, et à travailler ensemble pour créer un monde plus juste, plus pacifique et plus humain.

 

Rédigé avec Gemini notebook lm IA.

Source principale :

Andres Korizma : La conscience inspirée, recompilation.

Parcs d'étude et de réflexion Punta de Vacas

Version 14 juillet 2017

andreskoryzma@gmail.com

 

* Le "Nouvel Humanisme" ou "humanisme universaliste" est un nouveau courant de pensée visant une transformation du monde, aspirant à un changement de civilisation et à l'émergence d'une nation humaine universelle. Ce nouveau courant d'opinions est issu de la pensée de Silo et de nombreux autres chercheurs et acteurs sociaux qui ont contribué à développer et diffuser la pensée du nouvel humanisme au travers d'un vaste mouvement social international: le mouvement humaniste. Les idées générales du nouvel humanisme sont décrites dans le "Document du Mouvement Humaniste"

**Noyau de rêverie : Le noyau de la rêverie fait référence à un modèle fixe et profond de pensée, de sentiment et de comportement qui guide les tendances et les réponses d'un individu, même s'il n'est pas toujours conscient. Ce concept est lié à la théorie des rêves, qui décrit comment l'esprit humain produit des fantasmes et des images mentales en réponse à des stimuli internes et externes.

***Cérémonies : voir Le message de Silo.

2024/07/19

Le processus humain. Silo, '91


La conscience humaine est très jeune.

Que représentent 2 ou 3 millions d'années dans l'histoire de la vie sur cette planète ?


Imaginez ces moments, une espèce assez mal équipée pour se défendre contre les agressions de son environnement, un Cro-Magnon errant chez qui, un jour, un phénomène non propre au monde naturel se manifeste pour la première fois. Un phénomène qui n'est pas typique de sa nature.


Une étincelle de réversibilité qui le choque et qu'il ne comprend pas. Il a fallu beaucoup de temps pour que ce phénomène se manifeste à nouveau, peut-être 200 ou 300 ans plus tard, chez un descendant.


Puis ce phénomène est devenu plus fréquent et une accélération des stimuli et des nouvelles connexions a commencé à se produire dans son cerveau primitif.


Il a saisi dans les profondeurs de cette conscience obscure quelque chose qu'il ne comprenait pas, il a saisi une intention lointaine et l'a projetée à l'extérieur de lui, sur ce monde naturel qui l'entourait et qu'il ne comprenait pas. C'est ainsi qu'il a donné une intention à l'éclair, à la rivière, à la pluie...


Il a commencé à se regrouper avec d'autres pour mieux se défendre et pour pouvoir satisfaire ses besoins fondamentaux.


Peut-être qu'un jour, dans un endroit chaud, il a vu une branche tomber et comment, en heurtant une autre branche, un phénomène étrange s'est produit : le feu. Il a d'abord appris à le conserver, puis à le produire.


Dans un monde diversifié et multiforme, il a pu commencer à faire ses premières abstractions, commençant ainsi à se libérer de la dictature du naturel.


Il commence à développer cette capacité d'abstraction qui sera la base de tout son développement. En témoignent les peintures rupestres retrouvées dans les grottes, où il a tenté de capturer cet étrange phénomène qui n'a été observé chez aucun autre être vivant.


Les abstractions se sont manifestées dans les premiers symboles. Si un être extraterrestre était passé par là à ce moment-là, il aurait compris que le processus avait été déclenché.


Puis vint le langage oral qui l'éloigna des cris gutturaux primitifs des autres espèces. Puis il a pu extérioriser une autre forme de communication et a commencé l'écriture qui a transcendé le temps de la vie individuelle.


Dès lors, cette conscience primitive s'est développée et a émergé de l'obscurité imposée par le monde naturel, dans un processus d'abord lent, puis de plus en plus accéléré.


Sa conscience mettait de l'ordre dans ce monde naturel, croyant découvrir les lois qui régissaient cet univers étrange dans lequel il se sentait projeté. Une étincelle de compréhension, puis une autre et encore une autre. Il grandit et engloba tout dans sa conscience, et lorsque ses sens devinrent trop étroits, il inventa des instruments pour multiplier la portée de cette prothèse naturelle limitée qu'était son corps.


C'est ainsi que, d'un bond, il atteignit Hegel, l'apogée d'un moment historique, le représentant maximal de cette pensée, de cette abstraction qui lui fit croire que le naturel avait des lois, un sens, une finalité, et qu'il s'approchait de sa compréhension. Ce qu'il ne comprenait pas, c'est que c'était son intention projetée à l'extérieur qui donnait une cohérence à ce monde chaotique.


Aujourd'hui, ce monde hégélien est également mort et les tendances réelles de l'histoire, et non l'idée de l'histoire, commencent à opérer.


Aujourd'hui, l'édifice de la pensée humaine se fissure, d'une façon de penser un monde qui n'existe plus. Nous sommes face au début de l'histoire de l'humanité. À maintes reprises, des carrefours historiques similaires ont affecté un peuple ou une civilisation.


Aujourd'hui, grâce aux progrès des communications et à la mondialisation croissante, c'est l'espèce tout entière qui se trouve à ce stade en même temps.


D'une manière pas très claire, il y a toujours eu une lutte pour surmonter le naturel, le conditionnement, la douleur et la souffrance.


Aujourd'hui, nous tournons déjà notre regard vers l'instrument limité qu'est le corps lui-même, avec l'intention de briser l'ultime esclavage imposé par le naturel.


Il existe une intention claire de déployer la conscience de cet hominidé presque ridicule dans un processus qui parle à travers chacune de ces cellules qui sont des individus.


La conscience n'est pas la sienne, elle fait partie d'un processus humain. Malgré lui, elle continuera à fonctionner, peu importe à quel point il se censure. Même l'autocensure ne peut pas arrêter la conscience.


Avec des avancées, des reculs, des gâchis, la conscience humaine avance. Ce n'est pas un hasard, c'est un processus bien défini, avec une intentionnalité claire, avec une direction, avec une force que rien ne peut arrêter.


Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est la fin de la préhistoire et le début de l'histoire humaine.

2024/05/08

L'auto-transfert empirique dans les religions

Les thèmes et les arguments proposés par les religions dans leurs systèmes de prière ou de méditation peuvent être suivis par le croyant seul, en connaissant les formules par cœur, ou en les lisant. Le fidèle peut aussi les dire à haute voix, en répétant ce qui a été dit par quelqu'un d'autre.


Prenons le cas d'une prière dans laquelle plusieurs arguments sont remplis par le même personnage ou thème central (ici Jésus). Une telle prière est une déclaration de foi, mais elle répond aussi aux exigences d'un processus auto-transférentiel, qui s'effectue à la suite d'un maître de prière ou de mémoire, seul ou accompagné, à haute voix ou en silence. Il s'agit d'un extrait du Credo de Nicée.


"Il est né de la Vierge Marie, une vierge. Il a souffert sous le pouvoir de Ponce Pilate. Il a été crucifié, est mort et a été enseveli. Il est descendu aux enfers. Le troisième jour, il est ressuscité. Il est monté au ciel. Il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant. C'est de là qu'il viendra juger les vivants et les morts... et ainsi de suite".


Ici, il est important que l'attitude du priant soit une attitude de recueillement, qu'il ressente et, dans la mesure du possible, visualise les placements verticaux effectués par le guide (dans ce cas, Jésus), à travers les trois niveaux de l'espace de représentation (plan moyen, enfer et ciel). Jésus est le thème central et le guide qui subit des transformations. Cela permet au croyant de fusionner avec lui et de faire l'expérience d'un processus mental de transfert de charges affectives, soutenu par des images.


Si le croyant s'adonnait pleinement à sa prière, il aurait sans doute l'occasion de relier les scènes de la vie, de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus (intrigue) à la commission de ses propres péchés en les récapitulant, en souffrant pour les souffrances qu'ils ont causées, en s'approchant de l'image du châtiment mérité, en se repentant, en formulant des résolutions pour s'amender à l'avenir et, enfin, en réveillant son espérance pour le paradis des justes selon sa foi chrétienne.


Dans l'exemple donné, il est possible d'observer un très large éventail de possibilités d'auto-transfert qui s'ouvrent au prieur.


Dans les grandes religions, on peut trouver d'autres modèles de processus auto-transférentiels que les croyants mettent en œuvre lors de leurs cérémonies religieuses ou dans l'exercice de leurs prières.


Il existe également d'autres ressources capables de déclencher de petits processus auto-transférentiels sans pour autant répondre aux exigences argumentatives du cas. Il s'agit généralement de présentations statiques qui ne se modifient que dans le degré de profondeur de l'auto-absorption atteint par le praticien. Il s'agit des "mantrams" (mots sacrés répétés) et des "yantras" (images visuelles ou symboles sacrés de concentration).


Il existe également de courtes invocations qui sont utilisées dans différentes situations, mais qui ne deviennent pas des arguments auto-transférentiels, mais plutôt des sortes de "demandes" adressées au guide ou à la divinité, afin d'obtenir un certain bénéfice. Exemple : "N.N., sauve-moi de tout danger..." ; et avec cela, l'invocateur se sent accompagné, ou avec plus de force pour affronter ses difficultés.


Enfin, certains gestes et attitudes corporelles remplissent également des fonctions invocatoires, de contact, de remerciement, etc. Bien entendu, ces opérations ne peuvent être considérées comme auto-transférentielles que si elles font partie des ressources d'entrée d'un tel processus.


La cérémonie religieuse qui comprend des prières, des gestes, des chants, des sacrements, etc., offre une batterie de ressources très complète pour le croyant qui en comprend bien les opérations. La même cérémonie peut être répétée à l'infini, mais en atteignant des profondeurs auto-transférentielles différentes pour l'adorateur, ou en mettant l'accent sur des aspects différents en fonction de ses besoins du moment.

2024/05/03

La fin de la préhistoire. Le débit de l’historie de l’humanité. Silo

La conscience humaine est très jeune : que représentent 2 ou 3 millions d'années dans l'histoire de la vie sur cette planète ?

Imaginez ces moments, une espèce plutôt mal équipée pour se défendre contre les agressions de son environnement, un Cro-Magnon errant chez qui, un jour, un phénomène non propre au monde naturel se manifeste pour la première fois. Un phénomène qui n'est pas typique de sa nature.


Une étincelle de réversibilité qui le choque et qu'il n'a pas comprise.


Il a fallu beaucoup de temps pour que ce phénomène se manifeste à nouveau, peut-être 200 ou 300 ans plus tard, chez un descendant.


Puis ce phénomène est devenu plus fréquent et une accélération des stimuli et des nouvelles connexions a commencé à se produire dans son cerveau primitif.


Il a saisi dans les profondeurs de cette conscience obscure quelque chose qu'il ne comprenait pas, il a saisi une intention lointaine, et l'a projetée à l'extérieur de lui, sur ce monde naturel qui l'entourait et qu'il ne comprenait pas.


C'est ainsi qu'il a doté l'éclair, la rivière, la pluie... d'une intention...


Elle a commencé à se regrouper avec d'autres pour mieux se défendre et pour pouvoir satisfaire ses besoins fondamentaux.


Peut-être qu'un jour, dans un endroit chaud, il a vu une branche tomber et comment, en heurtant une autre, il s'est produit un phénomène étrange : le feu. Il a d'abord appris à le conserver, puis à le produire.


Dans un monde diversifié et multiforme, il a pu commencer à faire ses premières abstractions, commençant ainsi à se libérer de la dictature du naturel. Il a commencé à développer cette capacité d'abstraction qui sera la base de tout son développement.


Les peintures rupestres que l'on trouve dans les grottes en sont la preuve : il a tenté de capturer ce phénomène étrange, qui n'a été observé chez aucun autre être vivant.


Les abstractions se sont manifestées dans les premiers symboles. Si un être extraterrestre était passé par là à ce moment-là, il aurait compris que le processus avait été déclenché.


Puis est apparu le langage oral, qui l'a éloigné des cris gutturaux primitifs des autres espèces.


Plus tard, il a également été capable d'externaliser une autre forme de communication et a commencé à écrire, ce qui a transcendé le temps de vie individuel.


Dès lors, cette conscience primitive s'est développée et a émergé de l'obscurité imposée par le monde naturel, selon un processus d'abord lent, puis de plus en plus accéléré.


Sa conscience mettait de l'ordre dans ce monde naturel, croyant découvrir les lois qui régissaient cet univers étrange dans lequel il se sentait projeté.


Une étincelle de compréhension, puis une autre et encore une autre. Il grandit et engloba tout dans sa conscience, et lorsque ses sens devinrent trop étroits, il inventa des instruments pour multiplier la portée de cette prothèse naturelle limitée qu'était son corps.


C'est ainsi que, d'un bond, il atteignit Hegel, l'apogée d'un moment historique, le représentant maximal de cette pensée, de cette abstraction qui l'amena à croire que le naturel avait des lois, un sens, une finalité, et qu'il s'approchait de sa compréhension.


Ce qu'il ne comprend pas, c'est que c'est son intention projetée à l'extérieur qui donne une cohérence à ce monde chaotique.


Aujourd'hui, ce monde hégélien est également mort et les tendances réelles de l'histoire, et non l'idée de l'histoire, commencent à opérer.


Aujourd'hui, l'édifice de la pensée humaine se fissure, d'une façon de penser un monde qui n'existe plus. Nous sommes face au début de l'histoire humaine.


Nous sommes souvent passés par des carrefours historiques similaires qui ont affecté un peuple ou une civilisation. Aujourd'hui, grâce aux progrès des communications et à la mondialisation croissante, c'est l'ensemble de l'espèce qui se trouve à ce stade en même temps.


D'une manière pas très claire, il y a toujours eu une lutte pour surmonter le naturel, le conditionnement, la douleur et la souffrance.


Aujourd'hui, nous tournons déjà notre regard vers l'instrument limité qu'est le corps lui-même, avec l'intention de briser l'ultime esclavage imposé par le naturel.


Il y a une intention claire de déployer la conscience de cet hominidé presque ridicule dans un processus qui parle à travers chacune de ces cellules qui sont des individus. La conscience n'est pas la sienne, elle fait partie d'un processus humain. Malgré lui, elle continuera à fonctionner, peu importe à quel point il se censure. Même l'autocensure ne peut pas arrêter la conscience.


Avec des avancées, des reculs et des problèmes, la conscience humaine va de l'avant. Ce n'est pas un hasard, c'est un processus bien défini, avec une intentionnalité claire, une direction, une force que rien ne peut arrêter.


Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est la fin de la préhistoire et le début de l'histoire humaine.


Sel. mhg 2016

2024/04/29

Expérience du champ énergétique

Contact avec notre champ énergétique. Parler du champ énergétique est assez courant, nous le lisons partout en référence au cosmos et à la nature. Mais il est plus difficile pour nous d'identifier ce champ en nous-mêmes. Nous le connaissons peut-être théoriquement, mais nous n'avons pas l'expérience habituelle de la connaissance des champs d'énergie. Nous avons vu les images des saints ou des grands éveillés qui sont représentés avec un halo de lumière autour de la tête. Ces images font référence à l'énergie qui se manifeste parfois de manière plus externe. Il est également possible que dans certaines situations de danger ou de grandes émotions, on ait ressenti la « chair de poule » ou les « cheveux qui se dressent sur la tête ». Ce phénomène répond à l'énergie du corps qui, lorsqu'elle touche un point sensible de l'espace de représentation ou de l'écran mental, s'extériorise en produisant des frissons. 

Mais dans la vie quotidienne, lorsque nous nous regardons dans un miroir, nous voyons une image plate, sans profondeur. Les expériences où l'on se sent très énergique sont liées au sexe, à l'amour ou à des situations dangereuses. C'est la raison pour laquelle les sports extrêmes sont si à la mode, parce qu'ils permettent un contact direct avec le terrain, où l'on ne peut pas être distrait (attention) parce que l'on mettrait sa vie en danger. De même, dans des situations inattendues telles que des accidents ou des situations violentes, par exemple une agression, la conscience est en état de choc et donc dans un silence absolu, et en même temps, en raison de la menace pour la vie, le champ lui-même se manifeste et s'enregistre. Il est possible d'entrer en contact avec ce champ d'énergie, mais cela demande un certain engagement et une permanence dans le temps. Il existe un moyen assez simple et facile d'entrer en contact avec le champ par le biais d'une image et de sa propre respiration. 

Dans ce travail, comme dans la relaxation, il s'agit d'être attentif aux sensations du corps, et en particulier aux sensations de l'intra-corps. À l'intérieur de nos organes, il y a beaucoup d'énergie accumulée dont nous ne soupçonnons même pas l'existence. Lorsque l'énergie est absente ou concentrée dans un organe du corps, cet organe devient généralement malade. C'est pourquoi faire circuler l'énergie à l'intérieur du corps est si sain et énergisant. La clé du contact avec ce champ d'énergie est une relaxation complète (corps, intra-corps et esprit) et une respiration soutenue et intense, avec une attention aux sensations corporelles produites par ce rythme respiratoire. 

Là encore, nous allons nous placer dans un endroit calme, assis et sans nous appuyer sur le dossier. Cette position d'équilibre instable permet de ne pas s'endormir. Si vous avez déjà fait la relaxation du corps, de l'intra-corps et de l'esprit, vous aurez remarqué qu'au début du travail il est difficile de maintenir l'attention sur l'exercice, car différentes images de la vie quotidienne ou de conflits ou d'activités en suspens apparaissent à l'écran. C'est normal et l'attitude à adopter est de se remettre au travail sans sauter sur ces trains d'images qui apparaissent. Il s'agit indirectement d'exercices d'attention. Le sujet de l'attention sera développé plus loin, car c'est l'un des piliers du travail sur soi. Avant d'entrer en contact avec votre champ énergétique, il est conseillé de vous détendre complètement. Les astérisques indiquent une courte pause pour faire ce qui est proposé.  


Expérience :

*Faites une pause à chaque astérisque.

 Imaginez une sphère transparente et lumineuse qui se trouve haut dans votre espace, haut dans le ciel. * Cette sphère transparente et lumineuse commence à descendre, observée par moi et créée par moi. Elle vient de cet espace élevé chargé d'énergie. * 

 Elle descend, elle descend lentement jusqu'à ce qu'elle se trouve devant mes yeux à une certaine distance, * Maintenant que nous plaçons notre sphère devant nous, nous la rapprochons jusqu'à la faire pénétrer dans notre corps physique, sensations énergétiques, et là, elle fusionnera cette forme mentale avec ma forme physique. Je la place au centre de ma tête. *

Une fois qu'il est placé au centre, nous allons le faire descendre et en même temps nous allons sentir comment il passe de la tête à l'intérieur de la gorge. * Nous allons maintenant sentir comment il entre dans cette large zone de la poitrine et comment il se déplace, détendant tout sur son passage, jusqu'à ce qu'il soit situé au centre même de la poitrine. * Maintenant, nous le sentons plutôt que de le voir. * Nous maintenons sa présence à l'intérieur de notre poitrine et, dans un instant, cette sphère mentale commencera à s'étendre, ainsi que la sensation qu'elle produit dans notre corps. * 

Nous ne sommes attentifs qu'à la présence de la sphère et à l'expansion et la contraction naturelles de notre respiration. *Nous la laissons se dilater jusqu'aux limites de notre corps. Nous continuons à être attentifs. * Nous la maintenons quelques secondes aux limites du corps et commençons la contraction vers le centre de la poitrine. C'est une contraction qui entraîne toutes les tensions existantes et nous permet d'énergiser cette région centrale. Et de là, comme s'il flottait, il commence à monter de la poitrine, en passant par la gorge et vers la tête. Une fois dans la tête, il en sort par les yeux et retourne d'où il vient. Nous prenons quelques secondes pour qu'il monte jusqu'à ce qu'il se perde dans l'infini. Parfois, la respiration devient ample et des émotions positives apparaissent, des émotions agréables et inspirantes. D'autres fois, des souvenirs aigus apparaissent. Mais vous vous reposez dans le sentiment croissant de paix qui vous accompagne.


source : La connaissance de soi, par Graciela Romero Udabe

El_conocimiento_de_uno_mismo.pdf (parquepuntadevacas.net)

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)