2025/02/21

Coïncidences et complémentarités dans l'analyse de la crise civilisationnelle selon Emmanuel Todd et Silo

La crise civilisationnelle contemporaine a été abordée à partir de multiples perspectives, mais peu d'analyses parviennent à intégrer les dimensions historiques, anthropologiques et philosophiques avec autant de profondeur qu'Emmanuel Todd et Silo. Bien que séparés par des contextes géographiques et disciplinaires, les deux penseurs s'accordent à diagnostiquer une fracture systémique des piliers de l'Occident et du projet moderne, marquée par la désintégration des structures sociales, la perte de sens collectif et l'accélération de changements technologiques non assimilés. Todd, dans une perspective néo-wébérienne, souligne l'effondrement de l'éthique protestante et le nihilisme post-capitaliste, tandis que Silo, dans une perspective d'humanisme universaliste, met en évidence la déconnexion entre le progrès matériel et l'épanouissement spirituel. Leurs approches convergent non seulement dans l'identification de symptômes critiques - tels que l'aliénation individuelle ou la vacuité idéologique - mais se complètent en unissant les analyses structurelles aux réflexions existentielles, offrant ainsi un cadre interprétatif multidimensionnel pour comprendre la croisée des chemins actuelle [1][2][3][4].  


Les racines de la crise : entre matérialité historique et fracture existentielle


Le diagnostic structurel d'Emmanuel Todd

Todd situe l'origine de la crise occidentale dans trois axes interconnectés : la désindustrialisation américaine, la métamorphose du capitalisme post-religieux et le creusement idéologique des élites [3]. Son analyse reprend la thèse wébérienne de l'éthique protestante comme moteur du premier capitalisme, mais prévient que sa disparition a créé un système économique "zombie", dépourvu d'objectif transcendant et réduit à l'accumulation spéculative. La chute du PIB industriel américain - de 25 % en 2000 à 11 % aujourd'hui - symbolise cette transition vers une économie fictive, déconnectée de la production réelle et soutenue par des mécanismes financiers insoutenables [3].

Cette détérioration matérielle correspond, selon Todd, à un effondrement anthropologique : la sécularisation radicale n'a pas débouché sur un athéisme éclairé, mais sur un nihilisme passif où "même le scepticisme n'est pas crédible"[1]. La perte des visions religieuses du monde a privé les sociétés occidentales de récits unificateurs, exacerbant la fragmentation individualiste et l'incapacité à répondre de manière cohérente aux défis géopolitiques tels que la guerre en Ukraine [1][3].  


La perspective humaniste de Silo


Silo, pour sa part, souligne le décalage entre l'accélération technologique et la lenteur adaptative des structures socioculturelles [2][4]. Son diagnostic, formulé dès 1992, anticipait la crise actuelle comme le résultat de quatre phénomènes interdépendants :  

1. La révolution technologique comme force de rupture des habitudes et des structures.  

2. Le fossé entre l'innovation et l'adaptation sociale.  

3. L'imprévisibilité générée par les changements exponentiels.  

4. La désintégration des institutions traditionnelles (État, famille, idéologies) sous la pression de la mondialisation [2].  


Contrairement à Todd, Silo ne se limite pas à la sphère occidentale, mais analyse une crise civilisationnelle planétaire, où la mondialisation produit une "tour de Babel" culturelle qui isole les individus malgré leur hyperconnectivité [2][4]. Son approche souligne la dimension existentielle : la perte de sens se manifeste par des "évasions" dans la consommation, la drogue ou le suicide, symptômes d'une humanité aliénée à ses propres aspirations profondes [2].


Points de convergence


Les deux auteurs sont d'accord sur les points suivants  

- La critique de l'économisme réductionniste : Todd dénonce le PIB fictif basé sur les services et la finance [3], tandis que Silo met en garde contre les systèmes qui privilégient les "facteurs macro-sociaux" par rapport aux besoins humains concrets [2].  

- L'importance des visions du monde : L'éthique protestante chez Todd et l'humanisme universaliste chez Silo fonctionnent comme des cadres de sens dont l'érosion génère un vide existentiel [1][2].  

- Le caractère systémique de la crise : elle ne se réduit pas aux aspects économiques ou politiques, mais englobe la culture, la religion et la psychologie collective [1][4].  


Sécularisation vs. spiritualité : deux regards sur le vide contemporain

Todd et la fin de la transcendance protestante


Pour Todd, le protestantisme n'était pas seulement un système religieux, mais l'"infrastructure invisible" qui donnait sa raison d'être au capitalisme naissant. Sa disparition a créé une société post-morale où le néolibéralisme fonctionne comme une "religion de substitution", mais sans offrir de récits de salut ou de projets collectifs [1][3]. Ce vide se manifeste dans ce qu'il appelle le "protestantisme zéro" : une phase où même les résidus zombies de l'éthique calviniste du travail ne persistent pas, cédant la place à l'hédonisme consumériste et à l'apathie politique [3].  


Silo et recherche d'un nouveau paradigme spirituel


Silo est d'accord pour diagnostiquer le vide de sens, mais il propose une solution opposée : au lieu de se tourner vers les systèmes religieux du passé, il préconise un "nouvel humanisme" qui réconcilie le progrès matériel avec l'épanouissement spirituel [2][4]. Sa critique ne porte pas sur la sécularisation en tant que telle, mais sur l'incapacité des idéologies modernes à répondre aux questions fondamentales sur le but de la vie. L'humanisme siloïste se veut une vision du monde post-séculaire qui, sans recourir au dogme, retrouve la dimension sacrée de l'existence en se connectant aux profondeurs humaines [2].  


Complémentarités analytiques


- Temporalité différentielle : Todd analyse l'effondrement d'un système de valeurs historique (le protestantisme), tandis que Silo projette un avenir post-crise où de nouveaux paradigmes émergeraient [1][2].  

- Accent mis sur la subjectivité : les deux auteurs établissent un lien entre les crises systémiques et les expériences individuelles : le nihilisme passif chez Todd [1], le "syndrome de l'absurdité" chez Silo [2].  

- La religion comme variable sociale : pour Todd, elle est un facteur historique déterminant ; pour Silo, un obstacle surmontable dans la recherche d'une spiritualité authentique [3][4].


Géopolitique de la crise : Occidentalisme vs. multipolarité


La défaite de l'Occident selon Todd

Todd interprète l'invasion de l'Ukraine par la Russie comme un symptôme - et non une cause - du déclin de l'Occident. Il affirme que les États-Unis et l'Europe ont perdu leur influence réelle en persistant dans un unilatéralisme anachronique, ignorant que le monde préfère un ordre multipolaire russo-chinois à la domination unipolaire de l'Occident [3]. Cette préférence ne serait pas idéologique, mais pragmatique : d'autres civilisations perçoivent l'Occident comme une force déstabilisatrice dont le prosélytisme démocratique masque des intérêts géoéconomiques [1][3].  


Silo et émergence d'une civilisation planétaire


Bien que moins axé sur la géopolitique, Silo a anticipé dans les années 1990 des phénomènes que Todd analyse aujourd'hui : l'effondrement de l'État-nation, la montée des régionalismes et la formation d'une conscience mondiale émergente [2][4]. Pour Silo, la crise actuelle est la naissance douloureuse d'une civilisation planétaire qui dépassera les anciennes dichotomies Est-Ouest grâce à de nouveaux modèles d'organisation fondés sur "la compassion et la tolérance" [2].  


Coïncidences stratégiques


- Critique de l'exceptionnalisme occidental : Todd démystifie la prétendue supériorité morale de l'Occident [3] ; Silo rejette les "modèles uniques" de développement [2].  

- Vision multipolaire : tous deux envisagent (ou, dans le cas de Silo, promeuvent) un monde où coexistent plusieurs centres de pouvoir et plusieurs cultures [2][3].  

- Rôle de la Russie : Todd la considère comme un contrepoids à l'unilatéralisme [3] ; Silo, en 1992, soulignait déjà son rôle dans "l'accélération du changement historique" [2].


Sortir de la crise : entre réalisme historique et espérance active


Todd : le réalisme du déclin

Todd évite les propositions normatives, se limitant à décrire les tendances. Son réalisme suggère que l'Occident doit accepter son rôle déclinant dans un monde multipolaire, en abandonnant l'illusion d'une domination globale [3]. Bien que pessimiste quant au renversement du nihilisme, il laisse entendre que des civilisations aux systèmes de valeurs intacts (comme la Russie ou la Chine) pourraient offrir des alternatives au vide occidental [1].  

Silo : la construction consciente d'un nouvel humanisme


Contrairement au réalisme de Todd, Silo propose une voie active : la création de "nouvelles échelles de valeurs" par une action collective consciente [2]. Son humanisme n'est pas une utopie abstraite, mais une praxis basée sur.. :  

- le rejet du matérialisme réductionniste : l'intégration de la technologie aux besoins spirituels [2].  

- L'éthique de la non-violence : comme base des relations internationales et personnelles [4].  

- Spiritualité laïque : se concentrer sur le sens profond de l'existence humaine [2].  


Synthèse propositionnelle


Alors que Todd décrit le déclin inévitable d'un système épuisé, Silo esquisse les fondements de ce qui pourrait émerger après son effondrement. Leurs perspectives se complètent en tant que diagnostic et pronostic : la décadence occidentale analysée par Todd crée les conditions de l'humanisme planétaire imaginé par Silo.


Conclusion : vers un paradigme intégrateur


Les recoupements entre Todd et Silo révèlent que la crise de civilisation appelle des analyses alliant rigueur historique et profondeur philosophique. Todd fournit des outils pour comprendre l'effondrement des superstructures occidentales ; Silo, des clés pour imaginer leur reconstruction sur des bases plus humaines. Là où Todd voit la fin d'une vision du monde (le protestantisme), Silo pressent la naissance d'une autre (l'humanisme universaliste). Ensemble, ils offrent un cadre pour interpréter non seulement ce que nous perdons, mais aussi ce qui pourrait émerger des ruines de l'ordre ancien. Leur dialogue implicite suggère que toute crise contient des germes de renaissance, à condition qu'elle soit affrontée avec un regard lucide et une volonté transformatrice.

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Sources:

[1] "La défaite de l'Occident" d'Emmanuel Todd : la dérive nihiliste de ... https://elpais.com/babelia/2024-12-20/la-derrota-de-occidente-de-emmanuel-todd-la-deriva-nihilista-de-una-sociedad-sin-cosmovision-religiosa.html

[2] La crise de la civilisation et de l'humanisme : ... https://www.pressenza.com/es/2023/06/1746649/

[3] L'homme qui explique pourquoi l'Occident sera bientôt vaincu. https://www.elconfidencial.com/cultura/2024-06-05/entrevista-emmanuel-todd-occidente-derrota_3895682/

[4] La crise de la civilisation et de l'humanisme - Le plus grand des poètes https://www.elmayordelospoetas.net/1992/06/18/conferencia-la-crisis-de-la-civilizacion-y-el-humanismo/

[5] Emmanuel Todd : "Nous assistons à la chute finale de l'Occident" https://www.nuevarevista.net/emmanuel-todd-estamos-asistiendo-a-la-caida-final-de-occidente/

[6] La crise et la défaite de la pensée occidentale / Entretien avec ... https://semanal.jornada.com.mx/2024/10/20/crisis-y-derrota-del-pensamiento-occidental-entrevista-con-emmanuel-todd-4621.html

7] La défaite de l'Occident dans la pensée d'Emmanuel Todd https://portalalba.org/temas/economia/la-derrota-de-occidente-en-el-pensamiento-de-emmanuel-todd/

[8] Emmanuel Todd : "L'Occident se détruit" https://www.larazon.es/cultura/literatura/libros/emmanuel-todd-occidente-esta-destruyendo-mismo_20241027671de7552914190001e2c415.html

[9] Emmanuel Todd : La défaite de l'Occident - Clionauta https://clionauta.hypotheses.org/36538

[10] La défaite de l'Occident - Emmanuel Todd - Librairie Sudestada https://www.libreriasudestada.com.ar/productos/la-derrota-de-occidente-emmanuel-todd/

[11] Emmanuel Todd : "La crise de l'Occident est la crise du monde" https://www.diario.red/articulo/internacional/emmanuel-todd-crisis-occidente-es-crisis-mundo/20250102113335040628.html

[12] La crise de la civilisation et de l'humanisme - silo.net http://www.silo.net/es/conferences/index/6

[13] La crise de la civilisation et de l'humanisme". Silo à Moscou - YouTube https://www.youtube.com/watch?v=scfe7-RM_EA

[14] Conférences Silo La crise de la civilisation et de l'humanisme 1992 https://www.youtube.com/watch?v=UHqXQVyGUBs

[15] La crise de la civilisation et de l'humanisme (intégrale) Moscou 18 ... https://creators.spotify.com/pod/show/humanismo/episodes/La-crisis-de-la-civilizacin-y-el-Humanismo-Completo-Mosc-18-de-Junio-de-1992-elno2u

[16] Silo Speaks - silo.net - Collected Works http://www.silo.net/es/collected_works/silo_speaks

[17] La crise de la civilisation et de l'humanisme (Intégrale) Moscou 18 ... https://www.ivoox.com/crisis-civilizacion-humanismo-audios-mp3_rf_62799373_1.html

[18] Silo : Observatoire de la non-violence https://o-nv.org/es/category/fundamentos/silo-es/

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Article réalisé avec perplexité IA

2025/02/19

La conscience inspirée

La conscience inspirée est une structure globale de la conscience qui permet des intuitions immédiates de la réalité. Elle est capable d'organiser des ensembles d'expériences et de mettre en avant des expressions qui se transmettent à travers la philosophie, la science, l'art et la mystique.

Voici quelques points clés concernant la conscience inspirée et son importance :

* Elle perturbe le fonctionnement de la conscience habituelle et rompt la mécanique des niveaux de conscience. Elle remet en question la normalité et peut se manifester à différents niveaux, perturbant ainsi le fonctionnement de la conscience habituelle.

* Elle se manifeste dans de grands domaines comme la philosophie, la science, l'art et la mystique, mais aussi dans la vie quotidienne à travers des intuitions et des inspirations. Dans la philosophie, elle se traduit par une intuition directe pour appréhender les réalités immédiates de la pensée. Dans la science, elle peut apparaître comme des inspirations soudaines qui permettent des avancées importantes. Dans l'art, elle peut se manifester à travers des rêves inspirateurs ou des inspirations vigiles. Dans la mystique, elle est liée à l'expérience du sacré et peut se traduire par des rêves, des visions ou des intuitions. Au quotidien, elle peut se traduire par des intuitions ou des inspirations dans la vigile, le demi-sommeil et le sommeil paradoxal.

* Elle est liée à la recherche de sens et à la capacité de se connecter avec des états plus profonds de conscience. La conscience inspirée est très liée au sens et permet d'échapper au non-sens et à la recherche de sens face à la perte de sens. Elle permet de connecter avec des états plus profonds et d'accéder à des expériences d'extase, d'enlèvement et de reconnaissance.

* Elle peut être accidentelle ou résulter d'une intention et d'une disposition particulière. Cette disposition particulière peut impliquer de se placer dans des environnements physiques et mentaux inhabituels pour recevoir des impacts sensoriels. Elle peut aussi impliquer l'utilisation de techniques de « transe » ou des pratiques et systèmes psychologiques comme les danses rituelles, les cérémonies répétitives et les exercices de concentration et de méditation. Certaines techniques visent à substituer le propre « je » par une autre entité spirituelle ou divine, permettant ainsi de contacter un autre état ou niveau de conscience.

* Elle est essentielle pour traduire les signaux provenant de l'espace profond et pour connecter différents mondes. La conscience inspirée a pour fonction de connecter les deux mondes et de traduire les signaux qui proviennent de cet espace profond en les couvrant d'un « ornement poétique ». Le message vient de ce qui est profond, et le messager est le traducteur.

* Elle est liée à la créativité, à la production de nouvelles idées et à la transformation des situations quotidiennes. Elle favorise une « courant de créativité » et de production de choses, et encourage à ouvrir les portes à la créativité des gens. Elle peut transformer les situations quotidiennes et donner lieu à l'enlèvement des amoureux, à l'inspiration des artistes et à l'extase des mystiques.

* Elle peut mener à une compréhension soudaine de situations complexes et à la résolution instantanée de problèmes. Elle permet des intuitions ou des inspirations dans la vigile, le demi-sommeil et le sommeil paradoxal, et peut mener à la résolution instantanée de problèmes qui ont perturbé le sujet pendant longtemps.

* Elle est considérée comme ayant un potentiel élevé pour la compréhension de sa propre situation et peut être enregistrée comme un «état de conscience éveillée». La « conscience inspirée » est une structure mentale qui compte avec un potentiel plus haut que celui qui se donne dans la vigile ordinaire et peut être enregistré comme « un état de conscience éveillée ».

* Elle est importante pour le développement personnel car elle favorise une vision différente de la réalité et ouvre à de nouveaux horizons. Elle permet de varier ou de relativiser la négation sceptique du sens de la vie et de suspecter un nouveau sens de la vie. Elle a la capacité de présenter des intuitions qui font soupçonner un autre mode de vivre la réalité, ouvrant ainsi à d'autres horizons.

Elle est importante pour le développement social car elle peut mener à de nouvelles possibilités évolutives pour l'être humain et à la libération de la conscience humaine. C'est du surgissement de cette conscience inspirée d'où peuvent apparaître de nouvelles possibilités évolutives pour l'être humain et elle peut permettre de libérer la conscience humaine, attrapée par ce système.

Plusieurs obstacles peuvent entraver l'expérience de la conscience inspirée :

  • Le fonctionnement habituel de la conscience : La conscience inspirée perturbe le fonctionnement de la conscience habituelle et rompt la mécanique des niveaux de conscience.

  • Les rêveries : Les rêveries sont des contenus erratiques de la conscience qui dépendent des pressions des autres niveaux, des stimuli externes et corporels. Elles constituent des empêchements au travail de l'attention.

  • Les résistances : Dans le travail interne, le sujet peut rencontrer des résistances en certains points, qui sont des indicateurs importants de blocage, de fixation ou de contraction. Ces résistances peuvent être considérables et produire des réactions ou des rebonds.

  • Le manque d'unité interne : Le travail des centres de réponse dans différentes directions peut être expérimenté comme une contradiction interne. Lorsque l'on sent dans une direction (centre émotif), pense dans une autre (centre intellectuel) et agit dans une autre (centre moteur), on enregistre une contradiction interne.

  • Le souffrance : Le souffrance empêche la plus profonde expression de la mente.

  • La censure et l'autocensure : L'examen ouvert des croyances fondamentales peut se heurter à la censure et à l'autocensure, qui inhibent la pensée libre et la bonne conscience.

  • La distraction : La recherche de quelque chose qui ne résout pas le vrai problème et la connexion avec ce qui importe réellement (surpasser la souffrance, se réveiller du rêve et transcender la mort) peuvent être distraits par des moyens habituels.

  • L'externalisation de l'expérience: Croire que l'expérience provient d'êtres en dehors de la conscience.

  • Les états altérés projetés et les états d'intériorisation introjectés: Ils correspondent à des perturbations transitoires ou permanentes de la conscience vigile qui peuvent entraver l'expérience de la conscience inspirée.

  • Le manque d'expérience interne: Les idées sont à l'extérieur de soi, tandis que les expériences sont ressenties.

En résumé, la conscience inspirée est une structure de conscience qui permet d'accéder à des intuitions profondes et à une compréhension plus large de la réalité. Elle est essentielle pour le développement personnel et social, car elle favorise la créativité, la recherche de sens et la connexion avec des états de conscience plus élevés.

Source: Andres Korizma, Silo sur la conscience inspirée - compilation

2025/02/12

Charte pour un monde sans violence

La « Charte pour un monde sans violence » est le résultat de plusieurs années de travail de personnes et d’organisations ayant reçu le prix Nobel de la paix. Une première ébauche a été présentée au 7e Sommet des prix Nobel en 2006 et la version finale a été approuvée lors du 8e Sommet en décembre 2007 à Rome. Ses points de vue et ses propositions sont très proches de ceux de la Marche.

Le 11 novembre 2009, lors du 10e Sommet mondial qui se tiendra à Berlin, les lauréats du prix Nobel de la paix présenteront la Charte pour un monde sans violence aux promoteurs de la Marche mondiale pour la paix et la non-violence, qui agiront comme émissaires du document dans le cadre de son effort de sensibilisation mondiale à la violence. Silo, fondateur de l’humanisme universaliste et inspirateur de la Marche mondiale, parlera de la signification de la paix et de la non-violence dans le moment présent.

 

Charte pour un monde sans violence

La violence est une maladie évitable

Aucun État ni aucun individu ne peut être en sécurité dans un monde instable. Les valeurs de non-violence dans l’intention, la pensée et la pratique sont passées d’une option à une nécessité. Ces valeurs s’expriment dans leur application entre États, groupes et individus.

Nous sommes convaincus que l’adhésion aux valeurs de non-violence ouvrira la voie à un ordre mondial plus pacifique et civilisé dans lequel une gouvernance plus efficace et plus juste, respectueuse de la dignité humaine et du caractère sacré de la vie elle-même, pourra devenir une réalité.

Nos cultures, nos histoires et nos vies individuelles sont interconnectées et nos actions sont interdépendantes. Aujourd’hui plus que jamais, nous croyons qu’une vérité s’offre à nous : notre destin est un destin commun. Ce destin sera défini par nos intentions, nos décisions et nos actions d’aujourd’hui.

Nous sommes en outre convaincus que la création d’une culture de paix et de non-violence, bien que difficile et longue, est à la fois nécessaire et noble. L’affirmation des valeurs contenues dans cette Charte est une étape essentielle pour assurer la survie et le développement de l’humanité et la réalisation d’un monde sans violence.

Nous, lauréats du prix Nobel de la paix et organisations lauréates,

Réaffirmant notre attachement à la Déclaration universelle des droits de l’homme ;

Motivés par le souci de mettre un terme à la propagation de la violence à tous les niveaux de la société et en particulier aux menaces qui pèsent à l’échelle mondiale sur l’existence même de l’humanité ;

Réaffirmant que la liberté de pensée et d’expression est à la base de la démocratie et de la créativité ;

Reconnaissant que la violence se manifeste de nombreuses manières, telles que les conflits armés, l’occupation militaire, la pauvreté, l’exploitation économique, la destruction de l’environnement, la corruption et les préjugés fondés sur la race, la religion, le sexe ou l’orientation sexuelle ;

Conscients que la glorification de la violence telle qu’exprimée par le biais du divertissement commercial peut contribuer à l’acceptation de la violence comme une condition normale et acceptable ;

Sachant que ceux qui sont le plus touchés par la violence sont les plus faibles et les plus vulnérables ;

Rappelant que la paix n’est pas seulement l’absence de violence mais qu’elle est la présence de la justice et du bien-être des peuples ;

Conscients que l’incapacité des États à prendre suffisamment en compte la diversité ethnique, culturelle et religieuse est à l’origine d’une grande partie de la violence dans le monde ;

Reconnaissant la nécessité urgente de développer une approche alternative de la sécurité collective fondée sur un système dans lequel aucun pays, ni groupe de pays, ne dépend des armes nucléaires pour sa sécurité ;

Conscients que le monde a besoin de mécanismes et d’approches mondiaux efficaces pour la prévention et la résolution non violentes des conflits, et que ces mécanismes et approches sont plus efficaces lorsqu’ils sont appliqués le plus tôt possible ;

Affirmant que les personnes investies du pouvoir ont la plus grande responsabilité de mettre fin à la violence là où elle se produit et de prévenir la violence chaque fois que cela est possible ;

Affirmant que les valeurs de la non-violence doivent triompher à tous les niveaux de la société ainsi que dans les relations entre les États et les peuples ;

Demandons à la communauté internationale de promouvoir les principes suivants :

 

1.         Dans un monde interdépendant, la prévention et la cessation des conflits armés entre les États et au sein de ceux-ci peuvent nécessiter l’action collective de la communauté internationale. La sécurité des États individuels peut être mieux assurée en faisant progresser la sécurité humaine mondiale. Cela nécessite de renforcer la capacité de mise en œuvre du système des Nations Unies ainsi que des organisations régionales de coopération.

2.         Pour parvenir à un monde sans violence, les États doivent respecter la primauté du droit et honorer leurs engagements juridiques à tout moment.

3.         Il est essentiel de progresser sans plus tarder vers l’élimination universelle et vérifiable des armes nucléaires et autres armes de destruction massive. Les États qui possèdent de telles armes doivent prendre des mesures concrètes en faveur du désarmement et d’un système de sécurité qui ne repose pas sur la dissuasion nucléaire. Dans le même temps, les États doivent poursuivre leurs efforts pour consolider le régime de non-prolifération nucléaire, en prenant des mesures telles que le renforcement de la vérification multilatérale, la protection des matières nucléaires et la promotion du désarmement.

4.         Pour contribuer à éliminer la violence dans la société, la production et la vente d’armes légères et de petit calibre doivent être réduites et strictement contrôlées aux niveaux international, régional, national et local. En outre, il faut assurer l’application intégrale et universelle des accords internationaux de désarmement, comme le Traité d’interdiction des mines de 1997, et soutenir les nouveaux efforts visant à éradiquer l’impact des armes déclenchées par les victimes et qui frappent sans discrimination, comme les armes à sous-munitions. Il faut également promulguer un traité complet et efficace sur le commerce des armes.

5.         Le terrorisme ne peut jamais être justifié, car la violence engendre la violence et aucun acte de terreur contre la population civile d’un pays ne peut être perpétré au nom d’une cause quelconque. La lutte contre le terrorisme ne peut cependant justifier la violation des droits de l’homme, du droit international humanitaire, des normes de la civilisation et de la démocratie.

6.         Mettre fin à la violence domestique et familiale exige le respect inconditionnel de l’égalité, de la liberté, de la dignité et des droits des femmes, des hommes et des enfants par tous les individus, les institutions de l’État, la religion et la société civile. Ces protections doivent être inscrites dans les lois et les conventions aux niveaux local et international.

7.         Chaque individu et chaque État partagent la responsabilité de prévenir la violence contre les enfants et les jeunes, notre avenir commun et notre don le plus précieux. Tous ont droit à une éducation de qualité, à des soins de santé primaires efficaces, à la sécurité personnelle, à la protection sociale, à une pleine participation à la société et à un environnement propice qui renforce la non-violence comme mode de vie. L’éducation à la paix, la promotion de la non-violence et la mise en valeur de la qualité humaine innée de la compassion doivent être une partie essentielle du programme des établissements d’enseignement à tous les niveaux.

8.         Pour prévenir les conflits résultant de l’épuisement des ressources naturelles, en particulier des ressources énergétiques et hydriques, les États doivent prendre des mesures concrètes pour protéger l’environnement et encourager les populations à adapter leur consommation en fonction de la disponibilité des ressources et des besoins humains réels, en créant des mécanismes et des normes juridiques.

9.         Nous demandons à l’ONU et à ses États membres de promouvoir la valorisation de la diversité ethnique, culturelle et religieuse. La règle d’or d’un monde non violent est de traiter les autres comme on souhaite être traité.

10.     Les principaux outils politiques pour faire naître un monde non violent sont des institutions démocratiques fonctionnelles et un dialogue fondé sur la dignité, la connaissance et le compromis, mené sur la base d’un équilibre entre les intérêts des parties concernées et, le cas échéant, en incluant les préoccupations relatives à l’ensemble de l’humanité et à l’environnement naturel.

11.     Tous les États, institutions et individus doivent soutenir les efforts visant à remédier aux inégalités dans la répartition des ressources économiques et à résoudre les inégalités flagrantes qui créent un terrain fertile pour la violence. Le déséquilibre des conditions de vie conduit inévitablement à un manque d’opportunités et, dans de nombreux cas, à une perte d’espoir.

12.     La société civile, y compris les défenseurs des droits de l’homme, les militants pour la paix et l’environnement, doit être reconnue et protégée comme essentielle à la construction d’un monde non violent, car tous les gouvernements doivent servir les besoins de leur peuple, et non l’inverse. Des conditions doivent être créées pour permettre et encourager la participation de la société civile, en particulier celle des femmes, aux processus politiques aux niveaux mondial, régional, national et local.

13.     En mettant en œuvre les principes de cette Charte, nous appelons chacun à œuvrer ensemble pour un monde juste et sans meurtre, dans lequel chacun a le droit de ne pas être tué et la responsabilité de ne pas tuer les autres.

Pour lutter contre toutes les formes de violence, nous encourageons la recherche scientifique dans les domaines de l’interaction humaine et du dialogue, et nous invitons les communautés universitaires, scientifiques et religieuses à participer pour nous aider dans la transition vers des sociétés non violentes et sans meurtre.

 

Signataires du prix Nobel

Mairead Corrigan Maguire

Sa Sainteté le Dalaï Lama

Mikhail Gorbatchev

Lech Walesa

Frederik Willem De Klerk

Archevêque Desmond Mpilo Tutu

Jody Williams

Shirin Ebadi

Mohamed ElBaradei

John Hume

Carlos Filipe Ximenes Belo

Betty Williams

Muhammad Yunus

Wangari Maathai

Médecins internationaux pour la prévention de la guerre nucléaire

Croix-Rouge

Agence internationale de l'énergie atomique

American Friends Service Committee

Bureau international de la paix

2024/11/29

Irruption du transcendantal dans le social et dans le personnel

Juan Carlos Dominguez (Centro de estudios virtual), Clara Serfaty (parque virtual Beta Hydrix), julio de 2024

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En guise d'introduction

Il y a quelques mois, un groupe d'amis a entrepris de connaître ce que nous appelons l'Irruption du Transcendantal, et plus précisément les indicateurs qui permettent de l'identifier tant au niveau personnel que social. Pour ce faire, nous nous sommes donné pour tâche de passer en revue ce que Silo a dit sur cet aspect et dans cet article, en général, nous avons voulu résumer ou plutôt compiler ce qu'il a dit sur cet aspect. (1)

Curieusement, Silo n'a jamais défini le mot transcendance ou transcendantal (ou du moins nous ne l'avons pas trouvé) et nous avons pensé qu'il était approprié de compiler ce qui est communément compris à ce sujet.

Commençons par définir ce que l'on entend par irruption et transcendance.

 Irruption selon l'Académie Royale Espagnole - RAE :

 - -

Attaque soudaine et impétueuse.

 Entrée impétueuse dans un lieu.

 Transcendant selon la RAE :

 - Ce qui communique ou s'étend à d'autres choses.

- Ce qui est d'une grande importance ou gravité, en raison de ses conséquences probables.

 Le terme transcendance, transcendant ou transcendant (du latin transcendens ; transcender, dépasser, surpasser, être meilleur que les autres, étendre) indique l'idée de dépassement ou de surpassement. C'est le caractère du transcendant, c'est-à-dire ce qui est au-delà du perceptible et des possibilités de l'intelligible (compréhension) et s'oppose au concept d'immanence.

La scolastique oriente la question de la transcendance vers une démonstration ou une preuve de l'immortalité de l'âme et de l'existence de Dieu. Pour ce faire, l'analogie de l'Être est utilisée.

Aujourd'hui, la question n'est pas tant de prouver l'existence de Dieu, mais le fait que l'homme, dans tout ce qu'il y a de problématique dans son existence, est inévitablement toujours ouvert à la dimension mystérieuse de la transcendance.

La transcendance est un concept qui désigne ce qui dépasse ou est au-dessus d'une certaine limite. En ce sens, la transcendance implique le dépassement d'une frontière, le passage d'un lieu à un autre, le franchissement d'une barrière. En tant que tel, il vient du latin transcendentĭa, dérivé de transcendĕre, lui-même composé de trans, qui signifie "au-delà", et de scendere, qui signifie "grimper" ou "escalader".

La transcendance est considérée comme une qualité subjective qui se manifeste dans nos vies de différentes manières. L'impact de nos actions, qu'elles soient grandes ou petites, peut ou non être visible, tangible ou quantifiable, mais l'expérience transcendantale va au-delà de toute réussite matérielle, il s'agit d'une réalisation profonde de la vie.

En philosophie, la transcendance est l'opposé de l'immanence. En tant que tel, le concept de transcendance fait référence à ce qui se trouve au-delà de la conscience, au-dessus de ses limites naturelles. C'est pourquoi il a été associé à l'idée de supériorité.

 La transcendance a été associée à l'idée de supériorité.

 Du point de vue de la métaphysique, la transcendance désigne ce qui ne fait pas partie de la réalité tangible et qui, en ce sens, ne fait pas partie de la réalité tangible et qui, en ce sens, ne fait pas partie de la réalité tangible et qui, en ce sens, ne fait pas partie de la réalité tangible.

 réalité tangible et qui, en ce sens, est considéré comme infiniment supérieur.


La transcendance semble être un concept complexe avec des interprétations diverses selon le contexte. En général, elle fait référence à la qualité de transcender les limites de l'expérience humaine ordinaire, qu'elle soit physique, mentale ou spirituelle.

Ces brèves définitions montrent que le concept de transcendance a été exploré dans de nombreuses cultures et religions différentes au cours de l'histoire et qu'il semble y avoir un accord sur ce que nous entendons par transcendantal, c'est-à-dire un phénomène ou une expérience qui n'est pas habituel, qui n'est pas commun, qui dépasse certaines limites de sa propre conscience. Le concept a varié au cours de l'histoire, plus particulièrement en philosophie, mais il a conservé certaines caractéristiques telles que le dépassement d'une certaine limite et le fait de ne pas faire partie du monde du tangible. Il a également été associé à l'idée d'illumination spirituelle ou d'union avec le divin.

Nous avons dit précédemment que Silo n'avait pas défini le mot transcendantal, mais quiconque connaît son œuvre peut reconnaître que toute celle-ci est orientée vers la recherche d'une transcendance personnelle et sa manifestation par des actions dans le monde.

Après cette brève introduction au sujet, nous commençons par la description de notre travail.


Objet de l'étude : L'irruption du transcendantal dans le social et le personnel.


L'intérêt : Définir les conditions et les indicateurs extraits des matériaux étudiés et des expériences observées, qui nous permettent de déduire que nous approchons d'un moment historique similaire à ceux précédemment observés de l'"irruption du transcendantal".

Le point de vue : vérifier et étayer la possibilité qu'un tel événement se produise au niveau social dans un avenir proche, en le sortant du domaine du magique, du psychologique ou du mystique, et même du scientifique. Pour ce faire, nous avons recherché, lu et étudié toutes les mentions et commentaires laissés par Silo sur ce sujet que nous avons pu trouver.


Dans le développement de l'Histoire de l'Humanité, il semble y avoir des moments où se produisent des événements aux caractéristiques très particulières qui, par leurs manifestations et leur nature, semblent venir de l'extérieur de ce moment historique singulier dans lequel ils se réunissent, provoquant un changement de cap notoire dans le cours des événements qui se développaient, sans que l'on puisse trouver d'explication autre que magique ou mythique qui tente de donner une raison à ce type d'événements.

Vu sous cet angle, rien n'explique l'apparition au cours de l'histoire de certains individus dotés de qualités particulières qui, faisant preuve de sagesse à ce moment-là, provoquent le début de courants qui, après un certain temps, marquent un nouveau départ des peuples et des civilisations dans une direction de plus en plus évolutive.

Évidemment, nous interprétons ce type de phénomènes d'un certain point de vue où nous considérons le processus historique, le processus de conscience et le processus cosmique comme une structure, où les événements sont liés et compris par des relations concomitantes. On passe d'une étape à l'autre par le dépassement de l'ancien par le nouveau. Les différents moments du processus sont liés par la compréhension des cycles auxquels sont soumis les processus de l'univers.

De ce point de vue, nous trouvons une nouvelle perspective pour comprendre l'influence de courants philosophiques tels que le bouddhisme, le zoroastrisme ou les pythagoriciens, pour n'en citer que quelques-uns, et d'autres plus récents comme le christianisme et l'islam, dans lesquels il peut être plus facile de détecter les conditions générales nécessaires à l'irruption du transcendantal et les indicateurs qui en manifestent l'apparition.

En guise de description, nous avons dressé une liste de conditions et une liste d'indicateurs généraux qui semblent être nécessaires à l'émergence de ces événements.


L'irruption du transcendantal dans la sphère sociale


Dès le début de la diffusion de sa pensée, Silo a mis en garde contre une escalade de la violence, une déstructuration sociale et personnelle :

Une crise d'une ampleur inimaginable s'annonce pour les peuples. Il s'agira d'une crise des institutions qui donnera naissance à ce que nous appelons le néo-irrationalisme, qui peut être quelque chose de terrible et de possible à la fois. Les gens commenceront à nier la rationalité qui a maintenu les institutions. Le "comme si", c'est-à-dire comme si les gouvernements gouvernaient, comme si les hommes politiques décidaient, comme si les faiseurs d'opinion influençaient, indique cette étape. Les structures précédentes sont à cette époque le masque vide du grand "comme si" auquel plus personne ne croit (Silo, 1993).

Il n'est pas difficile de reconnaître ces caractéristiques aujourd'hui dans la plus grande partie du monde dans lequel nous vivons, ce qui est difficile à cerner, c'est l'ampleur et la force de ces caractéristiques, ou plutôt l'accélération de cette déstructuration actuelle qui est une "condition" pour l'irruption du transcendantal au niveau social.

L'expérience transcendantale frappe dans un moment historique et se produit, elle affecte profondément les personnes qui sont contemporaines de cette irruption transcendantale.

Cette irruption doit être compatible avec le moment historique ; il y a des moments historiques qui ne permettent pas l'émergence de ces phénomènes. Tant que le milieu ne s'ouvre pas, ces expériences émergent.

Lorsque ces irruptions se rapprochent, le milieu historique commence à changer et des phénomènes extraordinaires se produisent dans la psyché collective, ce qui la perturbe énormément...

Le transcendantal a besoin de conditions psychosociales pour être mis en œuvre dans l'histoire humaine ; cette irruption affectera le moment particulier de chaque personne. Nassar, 2000


Conditions générales de l'irruption du transcendantal au niveau social


1) Déstructuration accélérée de la conscience humaine ainsi que de l'organisation sociale de la civilisation où se manifeste ce phénomène d'irruption.


2) Apparition, dans ce monde déstructuré, de certaines "expériences" significatives dans un groupe de personnes et d'un récit qui rend compte de cette expérience et/ou de cet événement. Tout cela à un moment historique précis (non mythique). Ni avant, ni après.


3) Apparition de modifications significatives et importantes du climat environnemental et même écologique (tremblements de terre, tsunamis, volcans, inondations, sécheresses, fléaux, etc.) qui se manifestent concomitamment aux conditions précédentes et qui se produisent dans de vastes régions de la planète.


Nous pouvons également fournir une liste d'indicateurs généraux à prendre en compte, étant donné qu'en ce moment historique où toute l'humanité est connectée et dans le même cycle civilisationnel, nous nous dirigeons, d'après ce que l'on peut observer, vers une crise globale d'une ampleur jamais vue auparavant, dans laquelle nous aurons certainement un rôle à jouer afin de contribuer au saut de niveau de conscience de notre espèce.


Indicateurs généraux de l'irruption du transcendantal au niveau social


1) Un certain nombre de personnes vivent une expérience marquante qui les affecte. Il s'agit d'un processus qui peut ou non s'étendre sur plusieurs générations. Cette expérience génère suffisamment d'énergie pour que quelque chose se perpétue dans le temps, bien au-delà de sa manifestation initiale. Pour que ces expériences servent, elles doivent être orientées dans une direction qui serve à tous.


2) Il doit y avoir une histoire transcendantale en rapport avec ce qui se passe. L'histoire doit raconter quelque chose qui donne une direction, qui nous rapproche de la transcendance.


Dans la sphère sociale, ces deux indicateurs sont l'expérience et le récit transcendantal. C'est ainsi que naît une nouvelle civilisation.


Ces expériences ont la grande vertu de rendre les gens sensibles à une histoire transcendantale. Il faut qu'il y ait un récit transcendantal. L'histoire seule, sans les expériences qui disposent les gens à écouter l'histoire et à la laisser diriger leur vie, ne suffira pas. Ces expériences permettent aux gens de voir qu'il y a d'autres choses, elles sont donc très importantes. Des expériences accompagnées d'une histoire, qui a à voir avec le transcendantal.

...cette histoire est une réalité (ce n'est pas un mythe), elle reste une réalité. Celui qui présente l'histoire apparaît toujours comme dieu, ou l'envoyé de dieu, ou le fils de dieu, ou le prophète de dieu, c'est-à-dire comme quelqu'un qui sait ce qu'il est, comme quelqu'un de la guilde. L'histoire raconte une histoire qui donne une direction, qui nous rapproche de la transcendance. Nous avons besoin d'un monde non structuré pour que ces expériences et cette histoire aient lieu. Nassar, 1993


Le transcendantal est un processus et les processus peuvent être évolutifs, régressifs, cristallisés et on peut même dire que les processus peuvent évoluer par sauts qualitatifs, avec tout ce que cela implique, c'est-à-dire que les processus procèdent par accumulation et décharge.


Nous ne savons pas quel type d'expérience aura lieu dans le futur, mais nous savons ce que de tels événements ont eu à voir avec le passé, ce qui nous permet de projeter au moins une direction probable. Dans le bouddhisme, elle était directement liée à la fin du karma (sortir de la roue de la souffrance). Dans le christianisme, il s'agissait du paradis, où vont les bonnes âmes de ceux qui meurent, par opposition à l'enfer. Et dans le cas de l'islam, il s'agit du paradis offert à ceux qui suivent ses préceptes moraux à la lettre. Dans ces cas et de manière très simplifiée, l'histoire qui est articulée tourne autour de ce qui se passe "après la mort". En outre, ils ont proposé un système de pratiques et de préceptes à suivre sur ce plan pour atteindre l'autre après la mort et, en ce sens, il s'agit d'une histoire transcendante.

Elle donne l'impression d'être une réponse, au moins à ce moment de l'histoire, à la crise existentielle que traversaient ces civilisations ou ces peuples dans lesquels l'irruption transcendantale s'est produite.

À certains moments de l'histoire, une clameur s'élève, un appel déchirant des individus et des peuples. Alors, du Profond vient un signal. Puisse ce signal être traduit en bien en ces temps, puisse-t-il être traduit pour vaincre la douleur et la souffrance. Car derrière ce signal soufflent les vents d'un grand changement (Silo, 2005).


L'irruption du transcendantal dans la vie personnelle


Nous avons dressé une liste de conditions générales et d'indicateurs qui montrent l'irruption du transcendantal dans la vie des personnes.

Mais avant de les décrire, il est important de considérer ce qui, selon Silo, s'oppose ou fait obstacle à l'irruption du transcendantal :

1. La fuite sociale et le développement de la superstition dans un monde qui se "fétichise" de jour en jour.

2. Les fétiches externes et internes (2).

3. Les rêveries secondaires, le noyau de rêverie et les différentes formes d'hypnose.

4. Propositions pseudo-méditatives : prière, concentration et méditation fantasmatique.

5. État de contradiction intérieure, manque d'humilité intérieure et manque d'affection pour soi-même et pour ceux avec qui l'on travaille.


Il serait intéressant de parcourir sa biographie personnelle à la recherche des expériences qui présentent des caractéristiques étranges et/ou intéressantes et qui pourraient être des expériences d'irruption du transcendantal dans sa vie, en prêtant attention aux indicateurs plutôt qu'aux phénomènes dans lesquels il s'est manifesté, ou aux conséquences qui ont suivi ces phénomènes particuliers et qui semblent être motivées par eux.

Il est important de comprendre que les changements parfois brusques dans le cours de la vie ne sont pas nécessairement le résultat de l'irruption du transcendantal, même s'il s'agit d'événements importants précédés d'expériences significatives.


Conditions générales de l'émergence du transcendantal au niveau personnel.


Pourquoi parle-t-on d'irruption ? Si nous l'entendons comme quelque chose qui se produit soudainement ou comme une entrée impétueuse, il semblerait que nous excluons un travail soutenu dans cette direction, cependant Silo signale certaines considérations et formes de travail qui prédisposent ou aident à cette expérience, telles que :


1. la réflexion sur le grand but de l'existence, de la création, du grand processus qui nous "entraîne" vers un saut qualitatif de la conscience.

Il souligne également que toutes les races convergent actuellement vers un "centre de gravité" de l'espèce, produisant progressivement un nouvel homme synthétique plus évolué que celui des races séparées précédentes. Ce "centre de gravité" vers lequel convergent toutes les civilisations coïncidera avec le nouveau saut évolutif de l'espèce, selon le schéma des centres créateurs et de l'expansion de ces centres (H.V., 1973).


2. réfléchir quotidiennement à notre approche du transcendantal.

Prendre conscience que nous avons des préjugés sur le développement spirituel et que nous devons les analyser en nous-mêmes. Observer les obstacles, les entraves que l'on met en soi dans le travail vers le transcendantal.

Lorsque nous nous interrogeons sur le transcendantal, nous devons faire attention au niveau et à l'état de conscience dans lesquels nous nous trouvons, à l'endroit d'où nous le faisons, car les réponses que nous donnons seront différentes. Il y a une confusion des niveaux et des registres dans le travail transcendantal. La confusion est fréquente (Silo, 1972).


3) Le travail avec les disciplines. Les niveaux de travail de la conscience objective surgissent lorsque, par des étapes de réflexion (comme cela se produit dans la Méditation transcendantale) ou soudainement, on fait l'expérience que la conscience et le monde .... forment une structure réelle et vraie. (H.V., 1973).

Les phénomènes de transmutation sont basés sur le mécanisme d'accumulation et de décharge. La transmutation peut se faire par l'énergie, la matière, l'esprit ou la forme. Nous devons étudier ces quatre cas.


4. Travail de la force ou de l'énergie

Cette opération de passage de force doit être enregistrée par l'intéressé avec une véritable commotion intérieure, non pas due à de simples phénomènes psychiques, mais à un travail de l'esprit ou de la forme.

(C d E Religion intérieure)


Ce qui précède peut sembler contradictoire lorsque Silo déclare :

L'illumination (ou l'expérience de la divinité) se produit par irruption, le phénomène se produit soudainement, par hasard et peut donc arriver à n'importe qui. Il n'y a pas de condition préalable d'étude ou de préparation spéciale, ce ne sont pas les personnes érudites, par exemple, qui peuvent en faire l'expérience (Silo-Hirsh, 1992).

Mais nous ne voyons pas cela comme contradictoire car dans les paragraphes 1 et 2 précédents, il indique clairement que le discours quotidien et personnel qui arrive à n'importe qui, peut devenir profond et permet à cette expérience d'émerger.

Mais il se peut aussi que l'expérience transcendantale se produise à un certain moment historique d'un groupe ou d'un groupe social et qu'elle affecte profondément les personnes qui sont contemporaines de cette irruption transcendantale. Nous disons qu'il est également possible d'accéder à une telle expérience "par contagion sociale".


Indicateurs généraux de l'irruption du transcendantal dans la vie personnelle.


1) Nous disposons de deux indicateurs importants dans les registres des phénomènes curieux. Deux systèmes de registres très importants : L'observation des mécanismes de réversibilité d'une part et l'observation du relâchement ou non des temps de la conscience (Silo, 1972).


Il est nécessaire de prêter attention au niveau de travail de la conscience pendant l'expérience et à l'état de conscience dans lequel on se trouvait lorsqu'elle "s'est produite", étant donné qu'à différents niveaux et états de conscience, des réponses différentes sont données.

Observer si, au cours de l'expérience, il y a eu une variation dans le registre du temps et de l'espace et quelle était cette variation.


2. L'expérience transcendantale n'est pas possessive, elle n'est pas enregistrée à partir du possessif, elle est large, elle n'est "pas personnelle".


3. On s'éprouve soi-même comme "traversé" par l'expérience.


4. L'émotion sort dans le monde, c'est la "bonne nouvelle" que l'on veut partager, communiquer aux autres, on sent qu'elle est pour toute l'humanité.

On sent que c'est pour l'ensemble de l'humanité.


Il est important, au moment de l'expérience, d'être clair sur la position du "moi" psychologique et sur ce qui occupe la centralité attentionnelle.


Conclusions :

Si nous analysons rapidement le moment présent du point de vue des conditions générales et des indicateurs que nous avons mentionnés, nous constaterons certainement qu'en ce moment historique, il est possible de visualiser un processus de déstructuration accélérée de la conscience et de l'organisation sociale dans la plupart des sociétés nationales de notre planète. Il y a même des continents et/ou des zones où le phénomène est déjà visible, coïncidant avec d'importantes modifications environnementales et écologiques. Cependant, nous ne voyons pas encore de phénomènes ou d'expériences intéressantes qui pourraient sembler liées à ce qui serait un phénomène d'"irruption du transcendantal" : apparemment, nous n'avons pas encore atteint ce stade et, par conséquent, de notre point de vue, il n'est pas encore possible de prévoir des signes indiquant qu'une nouvelle civilisation pourrait émerger de cette décadence. En revanche, il est possible d'entrevoir un ensemble d'altérations environnementales et écologiques qui semblent prendre l'ampleur nécessaire pour accompagner, selon notre diagnostic, ce qui serait la grande crise mondiale qui précède le changement de cap.

S'il en est ainsi, nous n'avons pas encore atteint le moment précis où le transcendantal se manifestera, et nous ne savons pas non plus comment il le fera, du moins pour l'instant, et nous n'avons donc aucune idée du récit nécessaire pour l'expliquer et l'orienter au bénéfice de tous, en ouvrant les possibilités d'une nouvelle direction pour le processus humain.

Sur notre planète, dont les sociétés se mondialisent rapidement, c'est précisément cette expérience renouvelée du contact avec le transcendant qui peut provoquer la reconnaissance et la rencontre spirituelle qui nous amène à expérimenter ce qui n'a pas de nom mais qui a un sens, ce quelque chose qui est le contact avec une profondeur insondable dans laquelle l'espace est infini et le temps éternel. Bien que brèves, ces expériences sont d'une grande importance car elles nous donnent du sens, de la joie et de l'épanouissement. Silo

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(1) Et il est important de le préciser car c'est ce qui est mis en avant dans ce travail et non les archives personnelles, ou très peu, car si nous avons compris quelque chose de ces lectures, c'est qu'au niveau individuel nous n'avons pas eu cette expérience telle qu'elle est décrite, mais nous en avons eu des "approches". Ce qui est relaté ou exposé ici est tiré dans son intégralité des écrits, entretiens ou conversations de Silo tout au long de sa vie, mais afin de lui donner un contexte cohérent, nous l'exprimons sous la forme d'une histoire.


2) Idole ou objet de culte auquel on attribue des pouvoirs surnaturels, notamment chez les peuples primitifs. Syn : talisman, amulette, mascotte, totem, phylactère, idole..

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Bibliographie citée :


Silo 1972, 1er exposé de la religion intérieure.

Silo 1972, Méditation transcendantale

H.V 1973, Synopsis du Siloïste

1973, Cahiers d'école, La forme pure

1992, Conversation noire avec Micky Hirsh

Nassar 1993, Les caractéristiques d'un stade pré-religieux. Nassar 2000, Conversation du Silo avec Enrique Nassar

Silo 2005, Inauguration du Parc d'étude et de réflexion La Reja https://encyclopaedia.herdereditorial.com/wiki/Trascendental

www.significados.com/trascendencia/#


Bibliographie consultée


Conférence sur le paranormal I. Silo 197 ?

Vérification du Messie, La Réunion. H.V, 197 ?

1er exposé de la religion intérieure, Silo 1972

Cahier No 1 : La Forme Pure La Forme Pure. H.V, 1973 Cahiers d'école - La religion intérieure. 1973

Cahiers d'école - No. 6. Le télédiol de la force. 1973 Notes sur la méditation transcendantale. Silo, 1974 

Etude sur la doctrine (dossier orange). Silo, 1974

Discussion sur Caracas. Silo, 1975

Discussion à Londres. Silo, 1975

Conférence sur le travail intérieur. Silo, 1975.

Le processus humain. Silo, 1991

Entretien informel avec le coordinateur général. 1991 Conversation avec le coordinateur, 1991

Les caractéristiques d'un stade pré-religieux, Nassar 1993.